lundi 30 septembre 2013

Burgos... au hasard des rues

La balade touche à sa fin à Burgos et elle se fera via quelques photos glanées de ci de là au gré des promenades faites à pieds et non en utilisant le "petit train à touristes " sur lequel j'ai photographié ce blason  stylisé de la ville de Burgos. Un blason où l'on peut lire " Caput Castellae" (Tête de Castille), et "Camera regia, Prima voce et fide" (Première à parler, et en fidélité). 
Un blason qui renvoie à de multiples blasons, pas toujours les mêmes -comme celui-ci- visibles sur les façades des bâtiments. Probablement plus que dans les autres villes qui ont été ensuite visitées. Pourquoi? Je n'en sais trop rien. Cette partie de l'Espagne aurait-elle plus de traces du temps où les nobles aimaient afficher leurs blasons? A noter la présence sur celui-ci des fameuses coquilles St-Jacques chères aux pèlerins.   
Mais l'une des premières images ramenées de cette ville c'est cet aigle qui surplombait un monument place de l'Espagne (comme il y en a une autre très célèbre à Séville, j'en arrive à me demander si les places de l'Espagne ne sont pas en Espagne l'équivalent français de nos places de la République...) ou plus exactement sur le terre-plein qui séparent les deux branches de l'avenue de la Paix. Ne me demandez pas ce que représente ce monument avec 3 branches ayant un personnage différent au pied de chacune d'elle dont une homme avec une croix et une femme qui soulève des chaines brisées, je n'en sais rien!
A quelques pas de là, juste en face de l'église St Lesmes *, une fois franchi un pont gardé par des lions de Pierre qui surplombent, une fois de plus un visage de roi, se trouve l'une des entrées de la ville. En la suivant on peut rejoindre via la rue Saint Jean la cathédrale Ste Marie.
Entretemps il est conseiller de tourner à gauche afin d'emprunter la rue Santander où il est possible d'apercevoir cette façade un peu atypique. En effet, les monuments arts-décoratifs ne sont pas ce qu'il y a de plus fréquents en Espagne.

Place de la cathédrale cette série de carreaux m'a intriguée. J'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'une sorte de fresque racontant la dure vie des pèlerins. Et non! Il s'agit tout simplement de carreaux destinés aux touristes désireux de disposer d'une plaque professionnelle un peu originale puisque, lorsqu'on y regarde de plus prêt on retrouve: un pescador (pêcheur) un maestro (enseignant) ou bien encore un labrador (non pas le chien mais l'agriculteur)
Pour revenir vers la place de l'Espagne, il est agréable de suivre la rue piétonne Espalon au dessus de laquelle se rejoignent les branches des ormes. Tout au bout de celle-ci, juste avant de déboucher sur la place où se trouve la statue du Cid** (pas photographiée) il y a ce drôle de pub, pas vraiment couleur locale puisque la devanture est plutôt de style Art Nouveau. Mais bon, elle s'intègre bien dans le reste de la rue dont les arcades renvoient aux bâtiments classiques du XVIIIème siècle.
* Un saint local patron de la ville qui se consacra aux soins apportés aux pèlerins et dont les restes complets auraient été retrouvés en... 1968 (avant qu'ils ne soient replacés dans un tombeau dans le chœur de l'église)
**...Rodrigo Díaz de Bivar, le personnage historique de l'Espagne médiévale, dont s'est notamment inspiré Corneille. Un homme né en 1043 à proximité de Burgos qui était chevalier mercenaire chrétien, héros de la Reconquista, bien qu'il ait également combattu aux côtés des musulmans contre les chrétiens!

dimanche 29 septembre 2013

Burgos... aux alentours de la porte Ste Marie

Suite de la balade à Burgos avec les alentours de la Porte Ste Marie qui est située un peu au sud de la place qui borde la cathédrale du même nom. Quand on vient de celle-ci rien de na distingue des autres portes de la ville, comme par exemple la porte à l'entrée la rue St Jean: un bâtiment au dessus d'un passage qui forme une voute et puis rien de plus!
Ah si, quand on lève le nez on peut lire une inscription (désolée je n'ai jamais appris le latin) et s'apercevoir que les personnages des fresques sont en très bon état ou ont été très bien restaurés.
Et de l'autre côté... Effectivement la porte vaut le détour!
En glanant à droite et à gauche sur le net j'ai appris ceci à son sujet. 
C'est LA plus grande des portes de Burgos. Elle date du XIVe siècle, époque à laquelle elle se trouvait sur les murs de la ville.
Son aspect actuel date du XVIe siècle, lorsqu'elle a été transformée afin de devenir un arc de triomphe en l'honneur de pour l'empereur Charles Quint. Quand on la regarde de bas en haut on y voit les grands personnages de Burgos :
- en bas, Diego Rodríguez Porcelos est encadré par les deux juges mi-légendaires qui auraient dirigé les affaires de Castille au Xe siècle (détail de celui de droite)
- en haut, le comte Fernán González et le Cid (à droite) tiennent compagnie à Charles Quint.
L'intérieur du bâtiment peut se visiter. En dehors d'une exposition permanente relative à la pharmacie, il accueillerait généralement des expositions d’art.
Maintenant on prend le "Paseo del Espolón" qui en ce début d'automne chaud était très agréable à arpenter sous la voute feuillue... au travers de laquelle j'ai quand même pus repérer cette jolie fenêtre encadrée de ce j'appellerai pour le moment des "carreaux" mais qui portent en réalité ici comme au Portugal, un autre nom qui reflète le soin apporté à la réalisation de ces "carreaux"
Ne pas hésiter à passer, même en hiver, le long de cette promenade piétonne. Quand les arbres sont dénudés car on peut alors admirer le savoir-faire des jardiniers de la ville qui ont su entrelacer les branches.

samedi 28 septembre 2013

Burgos... et sa cathédrale Ste Marie (l'intérieur)

A vrai dire, de la cathédrale de Burgos, j'ai surtout mémorisé l'intérieur, qui est non seulement vaste, mais richement décoré (même si par la suite je verrai d'autres lieux où les peintures et les dorures sont encore plus présentes) je pense notamment aux différentes chapelles qui jalonnent le chemin. Bon, autant le dire dès le départ, ceux et celles qui, comme moi, préfèrent l'art roman trouveront qu'avec ce gothique là, trop c'est trop! Mais il faut le voir et même le revoir tant le site fourmille de détails.
Ainsi les plafonds. On pourrait se dire que ceux des chapelles latérales et plus particulièrement celle de la plus belle, celle dite du Connétable*, vont tous ressembler à celui du dôme qui domine le choeur. Perdu! En voici deux, l'un est assez dépouillé, l'autre, qui correspond à la principale sacristie, non! Ce dernier devait d'ailleurs répondre à un défi: inscrire un cercle dans un rectangle excentré!
C'est dans cette sacristie que l'on trouve cette petite cloche, très ouvragée, probablement destinée à rappeler aux officiants que c'est l'heure! Dans ce lieu au décor très chargé deux détails m'ont fait sourire: 
- un miroir dont le tain était certes un peu terni et dans lequel plus d'un prélat a du se mirer avant d'officier
- la présence d'une petite sculpture de paon, un animal tout indiqué allant bien avec le décorum d'un lieu qui incitait peu à la modestie. 
Après tant de dorures, il va de soi que les voûtes du cloître qui est accolé à la nef semblaient très dénudées!
Juste quelques statues au mur, quelques fresques et beaucoup de gisants. Dont celui ci, assez étonnant  car il n'est pas allongé sur le dos, mais sur le côté!

C'est en empruntant le cloître, après être allé dans un renfoncement de la salle des portraits (a priori ceux de tous les évêques ayant officié à Burgos) que l'on peut se rendre à la salle capitulaire dont le plafond à caissons en bois peint est typique de l'art mudéjar. C'est là que j'ai photographié cette petite fenêtre qui donne sur la rue en contrebas.
Et pour finir ce billet, une petite note humoristique avec ce drôle de personnage que l'on peut voir au bout de la nef, tout près des voûtes, près des portes d'entrée qui ne servent plus: le "Papamoscas" parfois traduit sous le nom de Jacquemart «Gobe mouches». Il rythme les heures en ouvrant la bouche!
* Pas de photo potable à présenter de cette chapelle isabeline** compte tenu de la présence de nombreux touristes qui admiraient les murs finement ciselés, les gisants de marbre, la porte plateresque** ouvragée menant à une petite sacristie...
** Quelques explications car j'ai calé en lisant ces deux adjectifs: "...
Le style plateresque est à l'origine issu du gothique tardif. Mais on retrouve l'influence de la tradition castillane dans les rappels de l'art mudéjar, avec des ornements d'origine islamique, et de l'art gothique flamand, particulièrement dans ses aspects les plus flamboyants. [Il] se caractérise par l'introduction d'éléments décoratifs plutôt que structurels : il voit le triomphe du décor sur des structures (...) On retrouve une grande exubérance ornementale, avec des façades fortement ornées de blasons, de couronnes, de fruits, de pinacles. (...)
La première phase du style plateresque, qui a duré d'environ 1480 à 1520, est également appelée « style gothique plateresque », « gothique hispano-flamand », ou encore « gothique isabélin » ou « des Rois Catholiques ». Il s'est en effet développé dans les pays de la couronne de Castille, sous le règne des « Rois Catholiques », Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon. (...) On retrouve la prédominance des motifs héraldiques et épigraphiques. L'un des traits de décoration les plus marquants est l'utilisation récurrente des symboles du joug, des flèches et de la grenade, qui font directement référence aux deux monarques espagnols."

vendredi 27 septembre 2013

Burgos... et sa cathédrale (l'extérieur)

Comme il a déjà été écrit ici, la cathédrale Ste Marie de Burgos est, de par ses dimensions, la 3ème en taille après celles de Séville et de Tolède. Ce qui explique probablement pourquoi ses extérieurs sont si difficiles à photographier alors même que sur son côté sud il y a une grande place, celle là même où l'on peut photographier le pèlerin  assis sur son banc.
Et puis il y a autre chose qui la rend difficile à immortaliser, c'est son organisation assez tarabiscotée puisque différents éléments sont venus s'ajouter au fil des ans à la structure initiale. Et comme la construction a duré 3 siècles... 
Au départ donc, au XIIème siècle, il y a eu les nefs (avec le dôme carré qui surplombe le choeur) et les portails, dont celui du Sarmental par lequel on entre pour visiter la cathédrale après avoir gravi toutes une série de marches.
Deux siècles plus tard, c'est au tour du cloitre d'être construit. Un cloitre un peu atypique car il est complètement clos et une seule porte permet d'accéder au jardin intérieur avec... un puits dont la décoration n'a pas manqué de me rappeler -en plus simple- celui qui se dresse dans la cour du château des ducs de Bretagne à Nantes. Qu'on ne me dise pas que les hivers sont rigoureux dans ce coin de l'Espagne! Même si c'est exact, au Mont Saint Michel, il ne devait guère faire bon se promener dans le cloitre les jours de tempête lorsque la "fenêtre" qui donne sur la baie n'avaitpas encore été fermée par une épaisse vitre!
Il faut attendre le XVème siècle pour que les flèches de la façade de la cathédrale soient érigées, que la chapelle dite du Connétable soit construite et les nombreuses chapelles qui entourent la nef soient décorées.  De tout cela il sera question dans un autre billet.
Quant à la tour-lanterne que l'on peut apercevoir du jardin au centre du cloitre, sa version définitive date elle du XVIème siècle. 
Il convient maintenant d'en visiter l'intérieur qui, plus encore que les extérieurs, justifie le classement au patrimoine mondial de l'UNESCO.    

jeudi 26 septembre 2013

"les saltimbanques" de Guillaume Apollinaire chanté par Yves Montand..

Le poème assez peu connu de Guillaume Apollinaire extrait du recueil "Alcool" s'imposait après la statue des Saltimbanques de Burgos

mercredi 25 septembre 2013

Burgos... et ses statues

Le "Pèlerin" de la place de la cathédrale n'est en réalité que l'une des nombreuses statues que l'on peut voir en se baladant dans les rues de Burgos. Etant restée dans cette ville moins de 24 je n'en ai vu que quelques unes*. 

La toute première que j'ai pu photographier se trouvait place d'Espagne, à quelques pas de l'une des entrées dans la vieille ville. Son nom? Los Gigantillos... c'est à dire "les géants". Il semblerait que ce couple qui mesure quand même plus de 2 mètres de haut ait été installé là en 2010 renvoie de manière caricaturale aux tenues portées par certains castillans lors des fêtes traditionnelles. Ailleurs dans la ville on trouve une référence à ces fêtes via un duo -représenté cette fois-ci de manière réaliste- où l'un joue de la flûte et l'autre du tambour.
Toutes les statues représentent des personnages( la seule exception étant un taureau**) que je pourrai voir ont été réalisées grandeur nature, ce qui incite d'autant les personnes qui passent près d'elle à se faire photographier à leurs côtés***, que ce soit les "saltimbanques" -que d'autres appellent aussi les "troubadours"- où calle San Juan un petit garçon côtoie un adulte- ou la "vendeuse de marrons "
A noter que les saltimbanques se trouvent sur une place dont plusieurs immeubles qui sont en rénovation laissent voir l'image assez impressionnantes de murs maintenus debout par d'énormes piliers en acier, tandis que par derrières les fenêtres vides on aperçoit le ciel.
Si vous voyez la vendeuse de marrons (près de la tour Ste Marie, au bout d'une allée - Paseo Espolon- dont les arbres aux branches qui se rejoignent forment une jolie voute ombragée) résisterez-vous à l'envie de caresser l'un des marrons qu'elle propose? Un rituel semble t il assez fréquent si j'en crois la couleur dorée que le bronze a pris au fil du temps, un peu comme la chaussure de Montaigne près de la Sorbonne
* Pour ceux qui souhaitent en visionner d'autres aller sur http://www.pierre-compostelle.com/2012/09/les-lumieres-de-bronze-de-burgos.html
** avenue Cid Campeador
*** Non vous ne me verrez pas à leurs côtés, notamment parce que ce n'est pas mon genre de poser à côté des monuments

mardi 24 septembre 2013

Burgos... et les pélerins de St Jacques de Compostelle

Si l'on en croit wikipedia, la cathédrale Ste Marie de Burgos (un exemple de sculpture gothique) est, après Séville et Tolède, la troisième cathédrale d'Espagne par ses dimensions. Ce qui peut sembler pour le moins étonnant quand on connait la population actuelle de la ville: moins de 180 000 habitants.
Comment expliquer une taille aussi imposante? Probablement parce que cette cathédrale figure sur l'un des chemins qui mènnt à St Jacques de Compostelle. Et effectivement, dans la campagne j'en ai régulièrement vu de ces piétons courageux qui mettent parfois des années* à accomplir le trajet qui conduit jusqu'à cette ville mythique, tant pour les croyants (depuis le moyen-âge, c'est la 3ème ville sainte après Jérusalem et Rome) que les non croyants**. 
Si j'avais l'intention de le faire à partir de Nantes, il me faudrait passer par Saintes et Bordeaux avant d'opter soit par la côte nord de l'Espagne (Santander) soit par le trajet plus habituel qui passe plus au sud via justement Burgos.
Les pèlerins (en plus de leur topo-guide) repèrent leur trajet de manière plus "poétique" grâce à différents symboles que l'on trouve apposés aux murs, comme ici "calle St Juan" (rue St Jean). Ou bien encore incrustés ou gravés dans le sol. Des signes que je retrouverai à plusieurs reprises dans d'autres villes plus au sud de l'Espagne.
Un aussi long trajet supposait des haltes, dans l'idéal dans les dortoirs rattachés aux lieux de cultes, mais aussi chez l'habitant voire dans l'un de ces hôtels bon marché qui se signalent grâce à la fameuse coquille de St Jacques.
Mais tel n'a pas toujours été le cas et certains pèlerins ont probablement marché des jours et des jours sans vraiment pouvoir se reposer et ont eu l'air las de celui-là qui, place de la cathédrale, après avoir posé son long bâton de marche (le bourdon) s'est arrêté pour une longue halte sur un banc. Quelle que soit l'heure, les touristes, dont certains pèlerins en bien meilleure forme que lui, n'hésitent pas se faire photographier à ses côtés.
* à titre indicatif, compter 1 260 kms entre Nantes et St Jacques de Compostelle, soit 63 jours de marche au très bon rythme de 20kms/jour!
**  Je pense notamment à Bernard Ollivier qui avait arpenté ce sentier avant de s'attaquer à la route de la soie

lundi 23 septembre 2013

Mes villes espagnoles préférées

L'idée première était, parmi les 5 villes où je suis restée un peu plus de temps (ce qui éliminait Burgos, Gibraltar* et Ségovie ) de classer les 2 ou 3 qui étaient mes préférées. Mais plus j'y réfléchissais, plus ça apparaissait difficile. En effet, comment en privilégier une?

De Tolède j'ai beaucoup aimé le côté piton escarpé. D'où les superbes points de vue que l'on peut avoir sur la vieille ville quand on se poste sur certaines collines aux alentours et sur la campagne quand on grimpe en haut de ladite ville.
Cordoue, j'en ai apprécié ce qui reste de son passé qui a vu nombre de savants et d’intellectuels arpenter ses rues ou s'installer dans les nombreux frais patios, du temps où les 3 religions monothéistes cohabitaient sans a priori trop de difficultés. Un passé dont il reste une trace de taille: la Mesquita, une immense ancienne mosquée au sein de laquelle on trouve...une cathédrale!
De Séville, la grande ville, je n'ai vu qu'une toute petite part, mais j'ai retenu la place d'Espagne qui est impressionnante. Et aussi l'Alcazar. Et enfin un drôle d'endroit: le "Parasol".
Cadix, en bord de mer, m'a plu par la taille humain de son vieux centre ville où l'on peut se promener sans risquer de se perdre. Elle m'a aussi touchée avec ses multiples panneaux "se vende", sa cathédrale en piteux état au regard des précédentes cathédrales visitées et ses ruelles parfois tristounettes. 
Quant à Grenade... elle a d'abord retenu mon attention avec l'étrange proximité des boutiques d'un secteur moderne de la ville, à proximité immédiate  du secteur ancien de la cathédrale, juste à côté du souk et à deux pas d'un ancien caravansérail. Mais ça c'était avant le feu d'artifice final, en hauteur, un peu à l'écart de la ville: l'Alhambra.
*Oui je sais ce n'est pas une ville espagnole

dimanche 22 septembre 2013

... en Espagne!!

Car tel était le lieu de la destination des vacances. Un peu surprenant pour quelqu'un qui ne parle pas du tout cette langue et dont le dernier véritable séjour dans ce pays remonte à... 1986. Mais au printemps dernier, oui celui où il a tant plu, on a su me convaincre d'aller le visiter. Point de Costa del Sol avec ses touristes qui dorent au soleil des plages cette fois-ci mais plutôt le centre de l'Espagne, l'Andalousie... où il y avait aussi beaucoup de touristes, mais dans un autre style, celui des personnes qui visitent les monuments. Et entre Burgos (le point de départ du périple) et Ségovie (la fin du voyage) en passant par Tolède, Cordoue, Séville, Cadix, quelques heures à Gibraltar et Grenade, il y avait de quoi faire.
Mais au fait, pendant une grande partie du voyage, il y a eu ce taureau. Si vous l'avez tous vu au moins au photo, connaissez-vous son histoire? Je l'ai découverte en préparant ce billet. Cette énorme silhouette de taureau a été conçue à l'origine comme un panneau publicitaire pour un brandy. 
Retour en 1956 : l'agence publicitaire Azor est mandatée par le groupe Osborne pour réaliser un symbole qui servira à représenter le brandy Veterano sur les panneaux publicitaires routiers. L'artiste Manolo Prieto, collaborateur de cette agence, propose cette silhouette de taureau. Qui est accepté. Et les premiers d'entre eux sont installés en novembre1958 . Ce sont alors des panneaux en bois qui ont en moyenne 4 mètres de haut et sont peints en noir. Seules les cornes et le nom de la marque apparaissent en blanc. En 1961, les taureaux passent de 4 à 7 mètres de haut et deviennent en métal. Leur taille augmente encore l'année suivante puisqu'ils font désormais 14m. Les années passent et les taureaux Osborne restent. 
Du moins jusqu'en 1988 où la réglementation routière interdit de faire de la publicité au bord des routes. Est ce la mort du Taureau Osborne? Non! Car si le nom de la marque disparaît, l'animal reste présent sur les routes. En réalité il faut attendre 1994 pour que la réglementation routière (encore elle) ordonne le retrait des ces volumineux mais néanmoins placides bovins.
Et pourtant j'en ai vu! Normal, beaucoup de personnes et d'organisations se sont mobilisées après 1994. Du coup en 1997, le Tribunal suprême d'Espagne a rendu son verdict en faveur du maintien des taureaux Osborne en raison de leur « intérêt esthétique et culturel ». Et oui, en 40 ans ils ont eu le temps de devenir un symbole fort de l'Espagne.
Ne les cherchez pas, par exemple en Catalogne, car vous n'en trouverez pas (ce qui n'est pas surprenant en soi). Par contre si vous passez en Andalousie, il faudra être très myope pour n'en apercevoir aucun car ils y sont au nombre de 23, dont 10 dans la seule province de Cadix. 

dimanche 8 septembre 2013

Vacances!...

... pour moi et pour les lectrices et lecteurs habituels de ce blog.
Et oui, je pars quelques jours (en fait jusqu'au 21 inclus) bien au Sud de Nantes. Et pour une fois je n'emmènerai pas l'ordinateur portable avec moi mais uniquement l'IPad. Et si l'IPad est bien pour surfer, pour rédiger des billets sur un blog, c'est pas ça! Donc repos pour le Chat! 
On se retrouve au plus tard le jour de l'automne, soit le 22 septembre.

vendredi 6 septembre 2013

Le voyage à Nantes (6) Le mémorial de l'abolition de l'esclavage

Deuxième visite cet été à ce monument inauguré en mars 2012. Dans de meilleures conditions cette fois-ci car il y avait beaucoup moins de monde. Ce qui a été l'occasion de réfléchir sur certaines des citations inscrites sur les plaques de verre et que l'on peut retrouver ici: http://memorial.nantes.fr/pdf/citations_francais.pdf
“J’appelle négrier, non seulement le capitaine de navire qui vole, achète, enchaîne, encaque et vend des hommes noirs, ou sang-mêlés, qui même les jette à la mer pour faire disparaître le corps de délit, mais encore tout individu qui, par une coopération directe ou indirecte, est complice de ces crimes.
Ainsi, la dénomination de négriers comprend les armateurs, affréteurs, actionnaires, commanditaires, assureurs, colons-planteurs, gérants, capitaines, contremaîtres, et jusqu’au dernier des matelots, participant à ce trafic honteux.”
Abbé Grégoire
Des peines infamantes à infliger aux négriers
1822
“Si, comme le disent les colons,on ne peut cultiver les Antilles qu’avec des esclaves, il faut renoncer aux Antilles.La raison d’utilité de la servitude pour la conservation des colonies est de la politique de brigands.
Une chose criminelle ne doit pas être nécessaire.Périssent les colonies, plutôt qu’un principe.”
Victor Schœlcher
Des colonies françaises,
1842

"I am not truly free if I am taking away someone else’s freedom, just as surely as I am not free when my freedom is taken from me. The oppressed and the oppressor alike are robbed of their humanity.”
Nelson Mandela
Un long chemin vers la liberté
1994