Ça y est, j’ai fini de regarder le dernier épisode de la saison 2. Elle m’a plus touchée que la saison 1. Peut-être parce que j’ai plus accroché à l’histoire de certains personnages ou du moins que leurs histoires ont davantage trouvé un écho dans ma propre histoire. Peut-être aussi parce que dans la 1ere saison, certains patients m’agaçaient: par exemple ce couple qui oscillait sans cesse entre « je t’aime / je te déteste » ou cette femme urgentiste qui fonctionnait en mode séduction, du thérapeute, du flic…
Là il n’y a qu’avec le jeune Robin que c’est moins « passé » même si, en réfléchissant bien, sa difficulté à trouver sa place au collège ainsi que le harcèlement dont il faisait l’objet viennent de faire remonter en surface de vilains souvenirs : la dernière colo où je suis allée juste avant de rentrer au lycée et les 1eres semaines dans un centre de formation pour devenir fonctionnaire…Avec Inès… qui découvre sur le tard qu’elle a été élevée par sa grand-mère car sa propre mère qui souffrait d’une dépression postpartum était repartie un an dans son pays natal … comment ne pas penser aux mois que j’ai passé en nourrice, loin de mes parents et de mes sœurs (beaucoup plus âgées que moi) avant de revenir auprès de ma famille et notamment qui ne m’avait jamais caché qu’elle n’avait pas été ravie de récupérer un bébé qui portait encore des couches. Pas surprenant qu’à l’âge adulte et même encore maintenant j’ai autant de mal à avoir des liens avec la famille
Avec Lydia … grande sœur d’un frère autiste (qui fait aussi des crises d’épilepsie) et qui refuse de soigner un cancer pour ne pas être une charge de plus pour ses parents, j’ai retrouvé ce cas de figure de l’enfant qui doit s’oublier car seul compte celui qui a toujours des soucis dont il se plaint. Je me suis alors rappelé de plein de choses que j’avais tues, cachées pour éviter que mes parents, plein de préjugés, ne se mêlent de mes affaires comme ils l’avaient fait avec d’une sœur aînée. D’abord ado avec des soucis scolaires quand j’étais une enfant qui apprenait sans souci. Puis jeune mère de famille qui ne se résolvait pas à quitter un mari pervers narcissique quand ado je découvrais, seule (car aucune de mes très rares amies de primaire/collège/lycée ne m’avaient suivie au collège/lycée/fac) que je n’étais pas une si bonne élève que ça…
Avec Alain… tyran dans sa vie privée comme professionnelle qui craque après le suicide d’une employée et découvre qu’il a toujours essayé d’égaler, pour les autres, un frère ou un ami très brillant morts prématurément … j’ai retrouvé le poids du souvenir des morts. Dur, dur de naître après un bébé mort au bout de 3 jours, une grossesse extra-utérine et dans un contexte où le cancer a fait disparaître en quelques années plusieurs membres de la famille proche…et qui me fait parfois dire « Lionne du 27 juillet née sous le signe du cancer.
J’allais oublier Philippe, le thérapeute. Pardon: thérapeute mais aussi patient dans le cadre de ses relations avec son superviseur. De lui je retiens plusieurs choses: sa manière d’être vraiment à l’écoute une fois qu’il a prononcé le « je vous écoute » (sachant qu’il est aussi attentif aux silences, aux moindres réactions de ses patients…) mais cette autre phrase fétiche « vos mots et votre manière de raconter sont aussi importants que ce que vous racontez »