lundi 30 octobre 2023

La petite


 

Un petit film avec un Fabrice Luchini surprenant.
Oui, c'est un "petit film" car je ne pense pas que le budget ait atteint les sommes phénoménales de certains films. En plus le thème, un peu de société (les conséquences d'une grossesse pour autrui chez un couple homosexuel) n'est pas ceux qui drainent des foules immenses. En outre, mis à part Luchini (que les gens adorent ou détestent) les acteurs sont, à ma connaissance,  inconnus avec notamment une débutante (Mara Taquin) qui lui donne la réplique.
Mais voilà, la bande annonce avait titillé ma curiosité avec ce Luchini barbu et qui semblait pour une fois ne pas en faire des tonnes, pardon, être sobre dans sa manière de jouer.
Et effectivement il est surprenant dans le rôle de ce veuf qui s'apprête à devenir grand-père après le décès de son fils (en couple avec un autre homme) dans un accident d'avion. Il redécouvre celui-ci à travers le témoignage de la future maman, apprend comment son fils le percevait, noue d'autres liens avec sa fille et surtout, revient du côté de la vie en apprenant à vivre un autre type de paternité. 
Je l'ai trouvé touchant, lorsqu'il préfère quitter la cérémonie religieuse en l'honneur de son fils pour aller monologuer sur la tombe de sa femme ou lorsqu'il engueule sa fille qui "dérange" le classement des anciens livres de son fils alors qu'il les enterre dans son jardin sous l'arbre en dessous son fils lisait. Et surtout lorsqu'il assiste à la naissance du bébé, avant de choisir timidement le prénom, en se souvenant d'une discussion avec les futurs papas. 
Par contre j'ai été un peu gênée par le regard posé sur les Belges flamands qui m'ont semblé très traditionnels, hostiles aux Français, obsédés par les apparences, l'appât du gain... avec notamment un portrait à charge des parents (et notamment du père) du compagnon de son fils.
Et puis j'ai regretté d'être laissée, au milieu du gué, à la fin du film, avec le retour de la maman, de passage dans la région bordelaise, et qui vient voir sa fille désormais âgée de un an. Que se passera t il plus tard, quand l'enfant grandira avec ce père (aux yeux de la société) qui est en réalité l'un de ses grands-pères? 

lundi 23 octobre 2023

L’arbre aux papillons d’or

Cela faisait fort, fort longtemps que je n'avais pas eu autant envie de sortir durant d'une séance de cinéma et alors même que le film n'était pas achevé. Mais j'étais au milieu d'une rangée, alors je me suis contentée d'éviter de m'endormir car le film est fort long et lent. 
La bande annonce semblait pourtant intéressante, tout comme le résumé : un homme qui vit à Séoul retourne dans son village natal afin de ramener le corps de sa belle-soeur (décédée accidentellement) ainsi que son neveu... avant de partir à la recherche de son frère aîné, disparu bien des années auparavant. J'aurais mieux fait de lire les critiques spectateurs avant d'aller m'enfermer pour 3 longues heures, parce qu'ils étaient partagés: la moitié trouvait ça génial (comme beaucoup de critiques) les autres se sont ennuyé (formulation polie).
Effectivement , la 1ère moitié du film ça passait, malgré les longues scènes contemplatives avec de loin en loin de très beaux paysages. 
Après ça se gâte, lorsqu'il retrouve un amour de jeunesse devenue religieusen(incursions dans le passé) et surtout lorsqu'il part à la recherche de son frère qui travaillait dans la soie. Le héros roule, fait des rencontres. S'endort... du coup on ne sait plus si ces rencontres étaient réelles ou imaginaires.
Chez le réparateur de motos, a t il partagé un thé avec cette très vieille dame qui lui a parlé de l'âme, des corps? Marcher dans la nuit sous une pluie battante et découvrir le fameux arbre aux papillons d'or du titre? Rêve ou réalité? Aller retrouver son frère avec la compagne de son frère (découverte on ne sait comment) sur le bord d'une rivière où travaille, possible ou pas? Et on a droit à une fin "en queue de poisson" lorsque, réveillé par le paysan du coin, il décide de s'allonger dans le cours d'eau. 
J'allais oublier: beaucoup de scènes de nuit, et/ou sous la pluie, dans la brume... Rien qui donne envie d'aller en Corée. 
Je suis venue, j'ai vu, et, n'en déplaise aux critiques qui ont adoré et décerné une "caméra d'or à Cannes) je n'ai pas été convaincue

dimanche 22 octobre 2023

Le goût des histoires des autres... pour ne pas parler de la sienne?

Constat fait vendredi, après avoir vu le documentaire 'Notre corps" de Claire SIMON: les films que j'aime, ce n'est pas les films d'action, ni de science-fiction, de guerre,  ... non, c'est les films qui me racontent une histoire, fictive ou réelle, d'ici ou à des milliers de kilomètres de là, d'hommes et de femmes qui me font oublier, pendant quelques heures, ma propre vie.  
ça m'a renvoyée à cette réaction, un peu agacée d'une psychologue: "Ce n'est pas l'histoire d'autres personnes, réelles ou fictives que j'ai envie d'entendre mais la vôtre" . Peut-être n'est pas intéressante, sans aucun intérêt même cette vie? Avec l'impression d'avancer, jour après jour, sans grand chose de tangible au final.
Et ce soir, cette réaction d'un internaute par rapport aux gens qui procrastinent (ce qui est souvent mon cas): Procrastiner, "... c'est une peur... d'avancer et d'être jugé... c'est un sentiment de mal être général comme si on n'avait pas le droit d'exister..."  

samedi 21 octobre 2023

"Notre corps" de Claire SIMON

Documentaire féministe (?) de Claire SIMON 
Féministe? Certes, il concerne un service hospitalier où sont prises en charge des pathologies féminines , mais un certain nombre de problématiques, par exemple annoncer à un patient qu'il n'existe plus aucun soin capable de soigner son cancer, ça aurait pu concerner un homme. Tout comme dire à une jeune femme que les soins rendront impossible tout projet de maternité. Peut-être féministe car au delà de l'hommage au personnel du service, la réalisatrice a enregistré, à l'extérieur de l'hôpital, les témoignages de femmes ayant subi des violences gynécologiques de soignants. D'accord, il a été réalisé par une équipe composée uniquement de femmes. Mais dans les "critiques du film" sur le Net, mentionner qu'on ne voit que du personnel soignant féminin ... c'est faux*.

 

Sinon: un documentaire. Oui parce qu'il s'agit d'un vrai service de soins, avec de vraies patientes. Mais ça a des petits côtés "film autobiographique" de la réalisatrice avec
- au début, alors qu'elle se rend à pied à l'hôpital en passant au travers du cimetière du Père Lachaise ses craintes  d'y "choper un cancer"...
- au milieu, son passage devant la caméra lorsqu'on lui l'annonce qu'elle a effectivement un cancer du sein et  qu'elle essaie de négocier: pour éviter qu'il lui soit retiré, pour échapper à la chimio afin de ne pas perdre ses cheveux, pour bénéficier de la chirurgie réparatrice en même temps que l'ablation...
- à la fin, lorsque, après avoir signalé qu'elle a continué à venir après la fin du tournage, elle précise que ses cheveux ont repoussé avant de filer loin, cette fois-ci en vélo...
Quelques moments de la vie d'une femme, avec un début, un milieu et une fin parmi beaucoup d'autres fragments de vies de femmes.
Mais globalement ça reste un documentaire où on partage quelques minutes de la vie** de beaucoup de patientes et de quelques soignants: femmes venues demander une IVG, se préparer à changer de sexe, se lancer dans une PMA, faire suivre leur grossesse parfois problématique (SDF, diabétique, suivie pour un cancer… ) accoucher*** ou suivre des soins liés à l’endométriose ou un cancer.
Des expériences heureuses…ou pas. Je pense à cette jeune femme étrangère à qui le médecin essaye de faire comprendre, malgré le barrage de la langue, que son cancer de l’utérus est à un stade tel qu’après son opération et la radiothérapie elle devra renoncer à tout projet d’avoir un jour un enfant. Ou cette vieille dame qui a du mal à accepter qu'elle, qui toute sa vie a aidé les autres, doit maintenant accepter d'être assistée. Ou, lorsque le médecin explique, avec beaucoup de précautions, à une dame très amaigrie dont elle caresse la main:  qu'elle a été courageuse, qu'elle s'est bien battue mais qu'elle n'a plus rien à lui proposer. Ce n'est pas facile d'annoncer la mort à des proches mais c'est encore plus difficile d'annoncer que le chemin va bientôt s'arrêter.   

* Je dois avouer que l'image renvoyée par certains hommes, côté administratif ou soignant, est parfois agaçante. Ex ce  psychologue (?) qui insiste pour voir le visage des gens sous le masque (film réalisé en période de Covid)
** Un regret... celui de ne voir passer que des "cas" sans connaître ce qu'il est advenu ensuite.  Mais le savoir retirerait cet aspect "universel" au documentaire 
*** Passage TRES éprouvant que d'assister à la naissance, par césarienne, de jumeaux 

dimanche 15 octobre 2023

"L'air de la mer rend libre"

Un film court (1h30 ça devient rare), dont on ne comprend le titre qu'à la toute fin. Il m'a laissée lui aussi (cf "la beauté du geste") sur ma faim car j'aurais bien aimé connaître l'après, l'après cette scène au bord de la mer, on devine que Hadjira et Saïd vont rester ensemble tout en s'éloignant de leurs familles respectives. Mais ça risque d'être compliqué! Surtout qu'entretemps il a renoué avec un ancien amant.
Pour mémoire, si Hadjira avait avoué à Saïd, le soir même du mariage qu'il ne serait pas le 1er homme, ce dernier a mis plusieurs mois avant lui dire qu'il préfère et de loin les hommes.
Alors, que va devenir ce couple atypique issu d'un mariage "arrangé" par des familles soucieuses de caser leurs enfants respectifs pour ne plus devoir accepter les différences? Mystère...
J'ai apprécié qu'à aucun moment ce ne soit la religion qui dicte les choix des protagonistes. Lui fume et boit parfois trop l'alcool. Elle (dont la mère tue le temps avant le mariage en buvant un Martini) bien que devenue, comme elle le dit elle même "bigote" après avoir été "racaille", partage parfois une cigarette avec son mari. Non, c'est  la crainte du "qu'en dira t on" ou plutôt, aussi bien pour les parents que les enfants, le désir de s'intégrer dans la société française (Hadjira et Saïd sont nés en France mais leurs parents restent algériens) , d'être irréprochables, de faire plaisir aux autres... quitte à faire l'autruche et/ou mentir. Les parents de Saïd, même si ils ne lui en ont jamais parlé, ont compris que leur fils est homosexuel... La mère de Saïd l'a même signalé à celle de Hadjira (qui n'a rien dit à sa fille)  Mais elle n'a pu que dire à la mère de Saïd de Hadjira était tombée amoureuse d'un dealer, ce qui l'avait amenée à faire de la prison. Saïd prétend aller faire du footing, mais il file en réalité en tenue de "racaille arabe" à des RV avec des homosexuels dénichés sur des sites de rencontre. 
Frustrant donc de ne pas savoir ce qui va se passer ensuite. Mais c'est aussi bien. ça laisse plein de possibilités. Et peut-être qu'un jour il y aura un autre film avec pour titre "l'air de la mer nous a rendu libre" 

mercredi 4 octobre 2023

"la beauté du geste"

 C'est l'histoire* de Keiko, une jeune femme japonaise sourde, femme de ménage dans un hôtel durant la journée, et qui, le soir venu, s'entraîne à la boxe dans un club de quartier à la périphérie de Tokyo. Le vieux gérant,  parce qu'il a des soucis de santé et que ses clients se font de plus en plus rares, n'a plus le choix, il va devoir fermer. Mais avant, il souhaite qu'elle participe à un nouveau combat, même si il sait qu'outre sa surdité qui la met en danger (elle n'entend ni le gong ni les consignes de l'arbitre) elle est trop petite avec des bras courts.  
Les liens entre ces 2 là sont très forts. plus forts en tout cas que ceux qu'elle a avec sa propre mère qui n'aime pas la boxe. Ainsi, lorsqu'elle assiste aux combats de sa fille, elle rate toutes les photos. Ou même son frère, musicien, qui a lui aussi du mal à comprendre sa soeur. 
En fait, Keiko ne se sent vraiment exister que lorsqu'elle boxe, tout en insistant sur le fait qu'elle n'aime pas avoir mal, au point d'avoir très envie de renoncer à ce combat, ainsi qu'à la boxe lorsqu'elle apprend que le club va fermer, surtout qu'elle n'a pas envie de s'inscrire dans un autre club. 
Des jolies choses, comme par ex le fait que certains personnes, collègues de travail, petite amie du frère... apprennent à signer pour échanger avec elle. Mais ça ne fait pas oublier qu'il faut peu de choses pour le naturel, à savoir le rejet des personnes handicapées. La bande son est aussi intéressante avec très peu de choses, comme si on était un peu dans le monde de Keiko  Et puis des surprises, comme la voir s'entrainer: boxer, courir, faire des exercices, le long d'un canal et de voies autoroutières d'une banlieue très laide.  loin, très loin du Japon traditionnel.
Au final, un film qui m'a laissée sur ma faim, surtout la fin car Keiko a perdu son combat, n'envisage pas de continuer la boxe, d'autant que le vieux gérant est désormais hospitalisé et le club fermé. Mais sur le remblai où elle s'entrainait autrefois, elle revient... et sa dernière adversaire (qui ne connaissait pas semble t il sa surdité) passe la saluer.  
 Inspiré de la biographie de la championne sourde Keiko Ogasawara, devenue professionnelle

lundi 2 octobre 2023

Souvenirs du mois de septembre 2023

 Il y a eu, le 7, la visite à l'exposition photos qui en est à sa 20ème édition. J'y vais régulièrement (avec une exception  pour raison de santé en 2021) depuis 2015. Il y a eu de très bonnes années, d'autres moins mais même dans ce cas il y avait de très belles découvertes


 Le 14, direction la Touraine et plus particulièrement le musée de la Devinière, installé dans la maison natale de Rabelais. De quoi donner envie de relire une partie de l'oeuvre de cet écrivain qui fut aussi médecin, religieux... et à qui la langue française doit beaucoup de mots et d'expressions. 


Le week-end suivant c'était les "journées du Patrimoine" ...et Matrimoine. Pas eu envie de courir de droite à gauche, d'attendre dans des files d'attente. Juste pris le catalogue (parce que certains endroits sont aussi visitables en dehors des journées) avant de retourner au dépôt des trams de la TAN revoir les différents trams ayant circulé (ex celui ci mis en service en 1917) ou appelé à circuler sur le réseau.

Le week-end suivant a été dédié à la Compagnie "Royal de Luxe" qui avait réservé à Nantes la découverte de son nouveau géant, un gros chien dénommé Bull Machin qui a arpenté les rues de Nantes et St Herblain en compagnie d'une ancienne création: El Xolo, le chien mexicain. Si El Xolo a du chien, Bull Machin a une sacrée gueule et un sacré caractère: il bave, boit du whiskey et fume le cigare. Toute ressemblance avec W. Chuchill n'est peut être pas innocente. 


à la fin du mois, petit séjour à la pointe bretonne, le temps devoir une exposition et de visiter la ville où elle se tenait: Landerneau. Une petite ville de province avec de jolies choses à voir dont son pont habité sous lequel passe une rivière dont le niveau monte de façon importante lors des marées hautes. 


Le lendemain, sur le chemin du retour, brève halte matinale à Daoulas. L'idée était de visiter le site de l'abbaye, bien connue pour son jardin remarquable. Pas de chance, à cette saison ci il n'est ouvert au public que certains après-midi (et fermé de fin décembre à début juin) . Mais à l'extérieur il y avait déjà de fort jolies choses à voir à proximité de l'abbaye.


dimanche 1 octobre 2023

"À ma Gloria"

Un joli mais triste film sur le lien qui a pu se nouer et va devoir se défaire entre Cléo 6 ans (dont la maman est décédée quand elle était bébé) qui a été élevée par Gloria, une femme venue du Cap-Vert où elle a laissé ses propres enfants.

Il y a des moments touchants comme de voir, au début du film, la complicité entre Cléo et Gloria. Ou que Cléo fait preuve de jalousie en reprochant à Gloria de chanter à son petit-fils sa chanson (celle qu’elle lui chantait enfant)

Des moments émouvants quand par exemple la petite fille éclate en sanglots quand elle apprend que la mère de Gloria est morte d’un cancer, comme sa propre maman qu’elle n’a pas connue. Ou qu’elle pleure à chaudes larmes en expliquant avoir voulu la mort du petit-fils de Gloria afin que celle-ci puisse revenir en France s’occuper d’elle. Il y a aussi les larmes de Gloria après avoir déposé sa petite fille de cœur à l’aéroport qui l’a ramènera en France où une autre nounou s’occupera d’elle. 

Des moments poétiques aussi pour expliquer via de petites animations à la gouache, des choses difficiles comme la disparition de la maman de Cloé, la tentative de noyade de Cloé, son cauchemar lorsque s’imagine les yeux bandés en train d’essayer d’attraper des adultes qui se cachent derrière des draps avant de lui échapper. 

Je ne sais ce qui m’a le plus plu: la sincérité de la jeune actrice qui interprète Cloé ou la manière dont la réalisatrice, dont c’est le 1er film, revisite sa propre enfance où une concierge portugaise a beaucoup compté. A moins que ça ne soit cette manière d’expliquer que parfois certains liens de cœur peuvent être plus forts que les liens de sang.