vendredi 29 mars 2019

Dernières BD lues: "Les vieux fourneaux - Bons pour l'asile"

Acheté il y a plusieurs semaines et dégusté ce jour... car les dessins et les répliques du duo Lupano & Cauuet ça se déguste
Côté titre: ils jouent à merveille sur les mots car l'asile en question peut tout aussi bien concerner les étrangers pris en charge par les membres du groupe "Ni yeux ni maître" qui profitent bien des locaux de l'île de la Tortue mis à disposition par Fanfan... mais aussi l'asile des fous car mine de rien, Emile va péter un plomb en découvrant de ce qu'il est advenu de son île de Nauru Côté scénario: Lupano à l'art des répliques qui font mouche. Exemple: "Depuis la nuit des temps, notre pays enracine son union dans la défaite: Alésia, Azincourt, Pavie, Waterloo, Sedan, Trafalgar, Dien Bien Phu... (...) c'est même ça la France. On se trouve glorieux dans la défaite, ce qui nous rend invincibles" . Ou encore cette trouvaille: cacher les activités de l'île de la tortue derrière l'entreprise Hiock & Grants" spécialisée notamment en "Global Trade Investissements" dont il faut lire en totalité les noms pour comprendre la réelle activité, à savoir "Dave Hiock (c'est Fanfan et sa petite bande de seniors) et Demi Grants (les étrangers qui ont trouvé refuge chez elle)
Côté dessin Cauuet n'est pas en reste. Il suffit pour cela de regarder aux pages 49 les 5 cases dans lesquelles Sophie récupère sa fille Juliette qu'elle avait confiée à son père et son grand-père (qui ne se parlaient plus depuis des années) un tantinet amochée. Idem les pages 42 à 47 qui narrent le pétage de plomb d'Emile ainsi que les réactions de ses . Ou enfin pages 52 & 53, la 1ère rencontre de Juliette avec ses grands-parents paternels. A chaque fois, il y a très peu de texte, mais les images suffisent pour exprimer tant de choses!

jeudi 28 mars 2019

Dernière BD lue: "l'arabe du futur - T4" de Riad Sattouf

Pour une fois je vais commencer par la fin de la BD: ce n'est pas sympa, mais alors pas sympa du tout Riad Sattouf, de nous laisser en plan après l'appel téléphonique de votre père adressé à votre mère le 31 mai 1992! Parce que maintenant on se demande encore plus ce qu'il est advenu des différents membres de votre famille et notamment de votre plus jeune frère que votre  père a emmené avec lui en Syrie!
Pour le reste... comment dire...
Plus que jamais on sent monter la tension au sein du couple entre cette mère d'un naturel passif et son mari qui se disait "arabe du futur" mais régresse de plus en plus vers le passé au fur & à mesure qu'il renoue avec la religion.
Très fine description des transformations liées à l'adolescence au plan physique mais aussi psychologique lorsqu'on est un jeune rejeté par les petites bandes qui font la loi (ou presque) au sein du collège. De quoi donner très envie de lire, du même auteur, "les cahiers d'Esther"
Et puis, au risque de me redire...l'auteur a un excellent sens de l'observation et une manière inimitable de décrire certaines sensations, choses de la vie quotidienne à la fois tout en retenue mais chargées d'émotions. Par exemple lorsqu'il décrit le comportement de son père, son héros lorsqu'il était enfant, qui parle de plus en plus avec l'accent de son pays natal, ne supporte plus ses chaussures ou lui demande de surveiller la "moralité"de sa mère qui suit en milieu hospitalier un traitement contre le cancer.

mercredi 27 mars 2019

Dernières BD lues "Ambulance 13 - Pourquoi?" par Ordas & Mounier

9ème et véritable dernier volume qui commence le matin du 11/11 et s'achève au cimetière militaire de Fleury-devant-Douaumont.
En fait la BD se divise en 2 parties.
Il y a le récit des 10 & 11 novembre 1918... et notamment cette dernière mission de Bouteloup, aller récupérer des blessés allemands (volontairement oubliés sans médecin ni médicaments par leur compagnie)  alors même que l'ordre est de ne pas fraterniser avec l'ennemi. Il le fait... mais revient avec une dernière victime, un "bleu" qui n'a pas eu le temps d'acquérir certains réflexes et ne plonge pas lorsqu'un soldat allemand  rancunier lance une dernière grenade. Bouteloup antidatera sa mort, afin que la mère adoptive de ce "bleu" (qui avait devancé l'appel) dont c'était le seul enfant, puisse bénéficier de sa pension de "mort pour la France".
Avant de revenir à la seconde partie de la BD, centrée elle sur les mésaventures de Jules dit l'Ecaille, je reviens sur ce qu'aurait dit Georges Clémenceau, président du conseil et ministre de la guerre lorsqu'il a été informé que l'armistice prendrait effet le 11/11 à 11 heures: " Le temps de rédiger mon discours et je fonce à l'assemblée. Pas besoin d'escorte, c'est inutile. Je ne serai pas seul. 1 375 000 morts m'accompagneront"
Plusieurs éléments m'ont laissé perplexe lors de la seconde partie de la BD: notamment la manière dont Bouteloup
- aide Jules (qui a eu le malheur de recroiser Dervilly*) à mourir le plus sereinement possible. Même si officiellement c'est juste une piqure de morphine, ça ressemble fort à une euthanasie.
- obtient que son corps de civil (puisque tel était le statut de Jules, démobilisé en mai 1919) puisse être transféré à Verdun, et plus encore au sein de ce qui deviendra le cimetière de Douamont. L'occasion pour les scénariste de rappeler le lourd tribu payé par les services de santé dans une note  à
la dernière page: "En 1914-1918, le taux de pertes du service de santé [des armées] le place au deuxième rang des armes les plus exposées, après l'infanterie; nous dédions cet ouvrage aux chirurgiens ,médecins, pharmaciens, infirmiers et brancardiers inconnus". Avant que , comme les précédentes BD de la série, celle-ci ne se termine se clôt par un cahier technique où il est notamment mentionnés les progrès techniques réalisés au plan médical durant la 1ère guerre (et dont on pu bénéficier ensuite le reste de la population): en matière d'anesthésie, de transfusion sanguine, de radiologie, de psychiatrie, d'hygiène...

mardi 26 mars 2019

Dernières BD lues "Algériennes" de Meralli & Deloupy

C'est d'abord la couverture qui a attiré mon attention:  si le regard est d'abord attiré par cet oeil de femme qui se cache derrière ses mains, c'est pour mieux découvrir que les motifs traditionnels habituellement effectués au henné sont cette fois-ci réalisés avec du sang , celui là même qui a imbibé le bas des manches de la djellaba .Alors j'ai feuilleté le livre et le peu que j'en ai lu a fini de me convaincre de l'acheter, même si le dessin ne fait pas partie de ceux que j'apprécie.
L'histoire? Ou plutôt les histoire car ici où se situe dans le cadre d'une fiction bâtie autour d'un personnage qui va recueillir toute une série de témoignage, pour comprendre. Le personnage central, c'est Béatrice, une "enfant d'appelé" c'est-à-dire qu'elle est née tandis que son père faisait la guerre d'Algérie.Mais ce celle-ci,  il refuse d'en parler. Alors sa fille qui a lu un article de presse qui l'a fort touchée, va chercher à savoir, à comprendre ce qu'il a pu vivre en faisant parler... 5 femmes: Lucienne, Saïda, Djamilla, Bernadette et Malika
Des témoignages
forts, parfois même bouleversants car certaines de ces femmes ont des mots très durs comme Djamilla: "la campagne algérienne devait se protéger de l'armée le jour et des fellagas la nuit". Il y a aussi des passages très difficiles à lire, comme le long témoignage de Saïda, fille de harki (pas vraiment bienvenue après son arrivée en France) ou Malika. Malika, c'était une militante avant d'être arrêtée et torturée, violée... Elle a pu échapper à la mort grâce à un appelé qui, ayant découvert ce qu'elle vivait, a organisé son transfert dans un hôpital où il a insisté pour déclarer qu'elle était mourante, contagieuse et qu'il ne fallait pas la renvoyer vers le centre d'interrogatoire. Après la fin de la guerre, Malika a participé au gouvernement algérien au sujet duquel elle est très critique: "...chaque jour la violence et l'oligarchie se sont installés. Je voyais des fonctionnaires bien placés s'enrichir quand le peuple se perdait dans la haine"Une BD fort instructive car on voit la guerre, du côté des femmes, elles dont la contribution à l'indépendance sera ensuite bien souvent effacée. Mais aussi parce que cette vision n'oppose pas d'un côté les bons Algériens et les mauvais Français. Et enfin, même si c'est accessoire, on comprend l'attachement viscéral que certains, nés là bas, peuvent garder avec leur terre natale, au point d'y être restée (quitte à y devenir une étrangère) comme Bernadette ou d'être émerveillé comme Saïda, juste en revoyant une photo de la maison natale telle qu'elle est devenue, accompagnée d'un peu de terre et de feuilles et fleur de l'oranger qui poussait à l'angle de la maison.

lundi 25 mars 2019

Dernières BD lues: "les vieux fourneaux - La Magicienne" par Lupano et Cauuet

Les volumes se suivent et sont toujours aussi bons...
- quant aux réparties
- quant aux situations
- quant à la manière de coller à l'actualité
- quant à la manière de distiller des informations sur les personnages
Exemple de répartie avec Antoine qui s'adresse aux clients de la Chope (le café du village) "C'est bien la France ça! Vous passez votre temps à râler que rien ne change, et quand ça change, vous gueulez que ça ne sera plus comme avant"
Pour les situations: voir le passage où Arno Nimousse, le geek qui a quitté l'île de la tortue, erre désespérément dans la campagne pour trouver du réseau avant d'en trouver dans un petit bois... juste au moment où la batterie de son PC s'avoue vaincue
Quant à la manière de coller à l'actualité c'est par exemple l'installation d'une ZAD compte tenu de la découverte, sur les terrains fraîchement achetés par Garan-Servier, d'une espèce protégée, la "magicienne dentelée" ou la désertification médicale des zones rurales où les personnes âgées sont plus ou moins contentes d'avoir affaire à des "migrants", en l’occurrence des médecins venant de l'Europe de l'Est, quand les anciens professionnels partent en retraite
Et pour ce qui est des informations sur les personnages: on apprend enfin qui est le papa de la petite Juliette et pourquoi le grand-père maternel est fâché avec sa famille, dont son propre père Antoine.
En introduction et surtout conclusion, on a aussi la confirmation que le PDG de Garan-Servier est un sale c** puisque avec l'extension il a prévu de relocaliser une partie de ses activités en France (mais avec juste 150 créations d'emploi) tout en fermant son site en Italie (2000 licenciements!)  

dimanche 24 mars 2019

Dernières BD lues: "les vieux fourneaux - Celui qui part" par Lupano et Cauuet

Ils sont toujours aussi en forme nos octogénaires. Bon d'accord, Mimile, le héros de ce volume a droit à un petit séjour à l'hosto mais l'essentiel n'est pas là.
Un volume où on se marre toujours autant mais avec des passages plus graves avec les histoires
- à 10 & 20 ans de Berthe, la voisine dont, aux dires d'Antoine et Pierrot, mais aussi des gamins du village, il ne faut surtout pas acheter les oeufs
- et de Errol, un vieil Australien de l'âge de 3 héros, mais en beaucoup plus déglingué et qui cherche "The Biouche"
Peut-être plus que dans le précédent volume, les histoires s'entrecroisent, les histoires de ceux que Sophie baptise les 3 ânes en racontant via ses marionnettes comment les 3 grands copains d'enfance ont eu un comportement assez détestable avec Berthe lorsqu'ils étaient enfants.
Le seul qui ne s'en sort pas trop mal et échappe à l'écrasage d'oeufs sur la tête c'est Emile. Emile  dont on a comprend pourquoi il a quitté le village à 20 ans pour aller s'entraîner au rugby aux antipodes. Et qui explique comment il a rencontré Errol, cet Australien, alors tout aussi baroudeur que lui, avant que,toujours à cause de lui, il ne devienne, ainsi que le décrit Pierrot: "un vieil Australien repoussant, farci de prothèses! on dirait qu'il a été mâché par Belzébuth"
Ne pas oublier les passages où, dans l'introduction, Pierrot est déguisé... en abeille quand il fait un coup médiatique contre le lobby des insecticides. Et quand Sophie rencontre le PDG des laboratoires Garan-Servier. Vraiment un sale c** celui-là (avec peut-être un début d'explication quand au comportement bizarre du père de Sophie avec ses parents)

samedi 23 mars 2019

Dernières BD lues: "Les vieux fourneaux- Bonny and Pierrot" par Lupano et Cauuet

Un T2 au même niveau, tant au plan graphisme que  réparties (dont certaines sont savoureuses), que le précédent avec, une fois l'album refermé une question:  Antoine et Emile, les amis de Pierrot, ont ils eu raison de ne pas lui dire la vérité une fois qu'ils l'ont découverte?
Quelle vérité? Celle qui concerne Anita. Pierrot, militant gauchiste, a été amoureux fou dans sa jeunesse d'une certaine Anita (dite aussi Ann Bonny*) avec qui il a fait les 400 coups dans les meetings mais aussi braqué un bureau de poste!... avant qu'elle ne soit reconduite dans son pays d'origine, l'Algérie. Et elle vient de ré-apparaître en lui envoyant une grosse somme d'argent, pour la "cause"*
Sauf que Pierrot a toujours cru dans ce que lui avait dit Riton l'élégant (un ancien rival en amour auprès de Anita) à savoir que Anita était morte en Algérie, victime de la répression. Mais dans la réalité Anita est revenue en France sous un faux nom, elle n'a jamais essayé de revoir Pierrot, elle
a choisi d'épouser son rival, et vécu comme le constatent tristement Antoine et Emile, avec un "beauf dans un petit pavillon de banlieue", allant même jusqu'à assommer Pierrot (qu'elle n'a pas reconnu) lorsque ce dernier vient casser la figure à Riton. 
Toute vérité est elle bonne à dire? Pour Antoine et Emile, la réponse est non. Ils préfèrent laisser Pierrot avec son ancien chagrin d'amour et ses bons souvenirs d'Anita
En dehors de l'intrigue centrée sur Pierrot, il y a un gag récurent autour des trop nombreuses variétés de baguettes de pain et la triste histoire racontée par Emile (auquel sera consacré le tome 3) de l'île de Nauru (dont il sera de nouveau question dans le Tome 5)
En clair, une BD qui se lit et relit, et re-relit avec plaisir.
*La "cause" c'est le groupuscule de "Ni yeux ni maître" qui fait régulièrement des actions ... toujours pacifiques... en utilisant les ressources de ses membres. Un exemple: envoyer chaque soir dans un ancien bistrot devenu bar (très bruyant) à la mode, une bande de retraités joueurs de rami, buveurs de tisanes etc... Ou encore laisser Jean-Chi(ldéric) "empoisonner" à lui seul un dîner mondain de Jean-François Copé

vendredi 22 mars 2019

Dernières BD lues: "La Guerre des Lulus - Le Der des Ders" par R.Hautière & Hardoe

BD lue et achevée en avril 2018... et relue à l'occasion du présent billet. Achevée dans tous les sens du terme puisqu'elle se termine - mis à part un épilogue* et un extrait en avant-première** - en novembre 1918, avec la complète séparation des 4 "Lulu" masculin (la seule Lulu fille, Luce était restée en Belgique avec sa grand-mère dans l'épisode précédent).
Adonc durant cet "épisode" les 4 Lulus sont assez vite séparés en 2 groupes (avant de se retrouver tous isolés) avec 
-
Lucien (le plus grand) Luigi (le plus rond, grand amateur de confitures) qui sont envoyés par un groupe de résistants comme espions auprès du fils du Kaiser installé à Charleville... avant d'être expédiés sur le front***, puis après de dures semaines, récupérés par le camp français à l'issue d'un assaut. Luigi restera près du front français tandis que Lucien, blessé et qui a du être amputé sera rapatrié à l'arrière.
-
Ludwig (le rouquin qui porte des lunettes) et Lucas (le plus petit) restent eux comme garantie auprès du chef des résistants avant - une fois la nouvelle du transfert de leurs compagnons sur le front connue- d'être convoyés vers la Belgique où Léandre dont ils recroisent le chemin, les trahit une nouvelle fois, ce qui fait que seul Lucas peut passer aux Pays-Bas tandis que Ludwig se retrouve aux mains des soldats allemands qui occupent la Belgique.
Les 4 Lulus finissent donc tous la guerre vivants, ce qui n'est guère surprenant
car la BD étant destinée à l'origine plus destinée aux enfants, il semblait peu concevable de faire mourir leurs "héros".
Que penser de la BD. A dire vrai, il était temps qu'elle s'achève car certains éléments commençaient à me peser. Serais-je plus "difficile" que la plupart des lecteurs ayant laissé des commentaires fort élogieux de ci de là sur le Net? Mais il est vrai que je la lis comme un adulte et non comme un enfant à qui la série était destinée. Du coup, pas sure du tout que je craque pour les 2 volumes annoncés et dont l'un est paru en juin 2018. 
* L'épilogue se situe bien bien des années plus tard lorsque le dernier des survivants de Lulus (très probablement Ludwig) s'apprête à construire une cabane avec ses petits enfants en leur racontant comment il a rencontré leur grand-mère Luce
** Les 1ères pages du diptyque "la perspective Luidgi" consacré à la quasi année que les Lulus ont passée en Allemagne
*** l'explication comme quoi Lucien aurait prétexté chercher,
dans le bureau du fils du Kaiser, de l'argent et non des renseignements militaires et qui aurait justifié l'envoi du duo dans un bataillon disciplinaire et non devant un peloton d’exécution, m'a laissée fort perplexe.

jeudi 21 mars 2019

Dernières BD lues: "Airborne 44 - Génération perdue" par Jarbinet

Un peu déçue ce coup-ci par ce nouveau dyptique... sans doute parce que l'intrigue qui se passe cette fois ci dans l'Allemagne d'après la mi mars 1945 est un tantinet compliquée avec beaucoup de personnages (aux motivations diverses) qui gravitent autour de Aurélius, dont le passé est lui-même complexe.
Aurélius a grandi dans le culte de Hitler au point d'avoir intégré les SS (qu'il a quitté après le passage à tabac et la mort de son jeune frère) avant de finir la guerre dans une unité de la wehrmach . Il accepte une mission secrète de la part de Geisel, un de ses anciens "amis" d'enfance, lui même SS prêt à tout pour préparer l'après-guerre dont il espère bien sortir vivant. Sauf que Geisel qui a entrainé Aurelius dans une mission secrète, meurt plus rapidement qu'il ne pensait en lui laissant le minimum d'instructions ainsi qu'une caisse de plaques d'or.
Et à la fin du volume on retrouve auprès d'Aurélius:
-
Solveig, une jeune femme blonde qui accompagnait Geisel avant de signaler qu'elle était passée très tôt du côté des Anglais qui l'ont chargée d'exfiltrer un certain Stadler (un scientifique porteur des plans du V2) auprès des Américains
-
Jörg, un jeune soldat déserteur qui ne fait confiance à personne, sauf à ...
Nadia et Nathan, 2 jeunes juifs évadés de Dora où ils travaillaient pour Stadler, sachant que Nathan a promis à son père de le venger de Stadler .
Et une question: quel est le personnage qui au début de la BD (dont l'action se situe en 1969) tient en joue un autre homme? Bien difficile de répondre à cette question puisque si la reconstitution des armes et véhicules est très pointue, les visages des protagonistes se ressemblent beaucoup. Seuls indices, les 2 hommes qui se font face ont les yeux bleus comme Aurélius, Nathan et Stadler. Et celui qui tient l'arme semble plus jeune que celui qu'il menace.  Mais l'interview de Jarbinet que l'on trouve sur le Net laisse penser que c'est  probablement plus compliqué que cela!
Réponse au prochain épisode

mercredi 20 mars 2019

Dernières BD lues: "Ambulance 13 - d'un enfer l'autre" par Ordas & Mounier

BD achetée dès sa sortie (début janvier 2018) mais j'ai attendu mars 2018 pour la lire.  Probablement parce que la lassitude se fait de plus en plus sentir au point de me demander si c'était une bonne idée que faire survivre Bouteloup au bombardement de l'église St Gervais durant lequel, contrairement au livre, seule la dessinatrice Emilie (qui aurait pu lui faire oublier la moniale Isabelle) était décédée.
Je viens d'ailleurs de découvrir que je ne suis pas la seule à regretter que l'aventure ne se soit pas terminée avec le tome 6 puisque, parmi les critiques,  j'ai lu ceci: "
au bout de 6 tomes, une certaine répétition s’installe dans l’intrigue : les moments de paix sont rares et Louis retourne inlassablement au front alors que tous cherchent à en partir, allant toujours au-devant de nouveaux problèmes"* et même "ce nouveau cycle parait anesthésié, sans rythme et sans émotion. Est-ce une subtile mise en abyme ou la suffocation d'une série de qualité ?"* Mais j'ai appris quelques "truc" intéressants comme:
- que la dernière charge de cavalerie française aurait eu lieu sur le front oriental, à Uskuk pour être précise
- comment conserver des corps avant de les rapatrier en France... en me demandant si, comme mentionné dans l'histoire, certains des jeunes soldats de cette dernière bataille ont bel et bien été embaumés avant d'être convoyés par terre puis mer jusqu'à Marseille afin d'être rendus à leur famille.
Et puis en relisant récemment la BD, j'ai compris le sous-titre de ce volume: "d'un enfer, l'autre" , puisque Bouteloup et son équipe qui avaient été versés dans la cavalerie pour "protéger" le jeune frère d'un gradé, une fois leur mission accomplie se retrouvent une fois de plus sur le front : celui de la Meuse, trèspeu de temps avant que ne soit signé l'armistice puisque c'est le10 novembre 1918.

mardi 19 mars 2019

Dernières BD lues: "Canardo - un con en hiver" par Sokal

BD Survolée dans les heures qui ont suivi l'achat puis relu avec soin... et approuvéeUn "Canardo" ce sont des personnages, des situations et des répliques. Celle que je retiens en priorité c'est lorsqu'un des membres du gouvernement parle de Boulachon le syndicaliste:
"...la gauche...est ce bien raisonnable... passe encore pour valoris
er la culture de l'art et des essais en tous genres ou encore pour gérer les particularités sociétales pittoresques... mais pour gérer l'économie et le budget, j'vous demande un peu... ces gens-là s'entendent pour dilapider les deniers de l'Etat"... qui prend un savoureux relief un an plus tard, au moment de rédiger le présent billet parce qu'on a tous en tête quelques uns des petits scandales liés à des membres de la classe politique ayant  pu se référer à la gauche, qui ont émaillé la vie politique française entre mars 2018 (achat et lecture de la BD) et maintenant.
Bon à part ça...c'est un assez bon cru: avec cette fois-ci la Duchesse du Belgambourg elle même qui, cachée sous une burka, vient rendre visite à Canardo qu'elle avait fait emprisonner à la fin de l'épisode précédent. Et oui, elle a besoin de lui pour une mission délicate: son père qui avait abdiqué des années auparavant et qu'elle avait consigné manu militari dans un château "entouré d'une armée d'infirmières compétentes mais lubriques, histoire d'accompagner une fin de vie en pente douce"  a disparu mais poste à sa fille via le Net petites vidéos fort gênantes.
Voilà donc Canardo et la Duchesse qui partent en catimini dans les Flandres française afin récupérer le papa qui joue les séniles* tandis qu'il est le prisonnier de faux scouts mais véritables extrémistes politiques mahométans. Opération qui s'avère vite calamiteuse même si à la fin de la BD, et après la mort de tous les scouts grâce à l'intervention providentielle de SSW0012**  le papa de la duchesse est libre. En effet, entretemps le syndicaliste Boulanchon, profitant de l'inertie des membres du cabinet a pris le pouvoir, déclaré la République et décidé de poursuivre pour haute trahison politique la Duchesse. Comment va t elle s'en sortir? Et la question de pose aussi pour Canardo dont le destin est une fois de plus lié au sien.Réponse au prochain épisode, au mieux à l'automne 2019
*Bien difficile de savoir si le père joue à 100% la comédie, avec beaucoup d'humour, ou si il est effectivement (à force de se(mélanger dans les différentes histoires de sa famille) mais avec des moments d'hyperlucidité

lundi 18 mars 2019

Dernières BD lues: "Les Vieux fourneaux - Ceux qui restent" par Lupano & Cauuet

Un régal cette BD parce que ce vieux trio (l'un d'eux va devenir arrière grand-père ) vaut le détour!
Je n'avais quasiment rien écrit à son sujet après acheté & lu dans la foulée cette BD... C'est l'occasion de se rattraper, en commençant par présenter les membres du trio qui auront chacun droit à une BD.
Donc dans le trio: voici Antoine, qui vient de devenir veuf de Lucette, une fort jolie femme (à qui ressemble beaucoup Sophie, sa petite-fille et fille de Bertrand avec lequel il est fâché) qui pendant des années a fait tourner un petit théâtre dont le personnage central était un loup en slip*.
Antoine, est d'une certaine manière le plus "sage" des 3. Il faut dire que réussir à bosser 40 ans auprès du laboratoire Garan-Servier (spécialisé dans les médicaments type anti-dépresseurs) ça calme, même quand on est syndicaliste comme lui, sauf quand on s'appelle Pierrot, un des autres membres du trio auquel une BD sera consacrée.
Enfin, ça calmait jusqu'au moment où, chez le notaire, Antoine lit une lettre laissée par sa femme  et où il est question... de Garan-Servier père... expédié en Toscane depuis qu'il a refusé de s'expliquer sur une somme de 100 millions disparue de la comptabilité. Ce qui l'incite à partir armé d'une fusil voir ledit patriarche. Suivi de près par les 2 autres membres fort inquiets du trio: Pierrot et Mimile le tatoué (qui aura droit lui aussi à sa BD) qui ont réquisitionné Sophie, enceinte de 7 mois (et dont personne ne connait le père de l'enfant, du moins jusqu'au tome 4 de la série)
La BD se finit bien, Antoine ne tue pas Garan-Servier lequel confie à Sophie (qu'il confond avec Lucette à qui il tenait beaucoup) ... le code d'accès à un compte secret qu'il a aux îles Caïmans.
On a désormais quasiment tous les éléments pour les volumes à venir qui aborderont chacun des pans de la vie actuelle et surtout passé de Pierrot (T2) Emile (T3) et Sophie (T4) et on replonge avec plaisir dans les scènes, dialogues et les tirades bourrés d'humour... sans pour autant exclure des moments d'émotion, comme lorsque Pierrot prétexte une envie de faire pipi pour cacher son envie de pleurer car avec Lucette il s'était fâché et "on fait partie de ces vieux cons qui auront pas été fichus de se rabibocher avant le passage de la faucheuse"

samedi 16 mars 2019

Dernières BD lues: "E. Manet & B. Morisot, une passion impressionniste" par Jaffredo

J'avais beaucoup aimé les précédents ouvrages consacrés à des artistes de la même période. Ici j'ai été un peu déçue: la BD même si le titre mentionne "Manet et Morisot" elle est centrée sur la vie et l'œuvre de Manet à travers le prisme de lettres que Berthe lui aurait écrites, avec en outre la référence à une passion autre que picturale qui les aurait réunis.
D'elle, mis à part un tableau qu'elle lui offre on ne verra qu'une seule œuvre et qui n'est guère représentative de son travail. Pour mieux la connaitre, elle, il vaut mieux lire la biographie que lui a été consacré Dominique Bona. Et aller au 1er étage du e Marmottan- Monet ... Et regarder ses oeuvres en oubliant cette romance qu'aurait existé entre eux alors même qu'elle avait épousé Eugène Manet, le jeune frère d'Edouard Manet.

ça ce sont les 1ères impressions que j'ai eues après avoir lu la BD, en janvier 2018... 18 mois plus tard, en relisant en diagonale l'ouvrage, je me sens d'humeur plus aimable. 1ère chose qui saute aux yeux: la finesse du trait et la délicatesse des couleurs utilisées par la dessinatrice, Marie Jaffredo. Avec un petit détail qui m'a fait sourire, le visage qu'elle a donné à Berthe n'est pas sans avoir une certaine ressemblance avec la Isa des "Passagers du Vent" de Bourgeon.
Et puis il n'est pas désagréable, alors que régulièrement le soir je plonge dans les questions d'un jeu vendu par le Musée d'Orsay (sur les oeuvres qu'il abrite ainsi que les faits marquants du19ème siècle) de me replonger dans les conditions de création des oeuvres de Manet, ainsi que sur l'accueil qu'elles ont reçu... et se dire que oui, le scénariste fait rappeler via les propos de Manet, la filiation qu'il y a
- entre "le déjeuner sur l'herbe" de Manet et "le concert champêtre" alors attribué à Giorgione (et désormais à Titien)
- ou l'Olympia de Manet et la "Vénus d'Urbin" duTitien ou la Maja nue de Goya
Et il rappelle aussi les défenseurs qu'il eut en la personne de Charles Baudelaire et de Emile Zola.
Finalement la rédaction de ce billet a eu du bon: me faire relire la BD, que je persiste cependant à trouver moins prioritaire à lire que celles consacrées à Rodin*, Monet** ou même Caillebotte***
*https://un-chat-passant-parmi-les-livres.blogspot.com/2019/03/dernieres-bd-lues-rodin-fugit-amor.html
**https://un-chat-passant-parmi-les-livres.blogspot.com/2019/03/dernieres-bd-lues-monet-nomade-de-la.html
https://un-chat-passant-parmi-les-livres.blogspot.com/2019/03/dernieres-bd-lues-gustave-caillobotte.html

vendredi 15 mars 2019

Dernières BD lues: "Jamais" par Duhamel

J'ai craqué pour cette BD rien qu'en la couverture: une plage avec une vieille dame aux cheveux gris avec une fine cane blanche qui regarde au loin & un gros matou assis sur le sable à côté d'elle.
Il faut savoir que l
a plage est en contrebas d'une falaise, quelque part sur la côte d’Albâtre. Et sur la falaise est "accrochée" (mais pour encore combien de temps car la mer sape de plus en plus le bas de la falaise qui s'écroule petit à petit?) la maison de la vieille dame (Madeleine) qui, à plus de 90 ans, se refuse d'aller en maison de retraite. Notamment parce qu'elle est aveugle et qu'elle refuse de finir sa vie "...entourée de murs sans souvenirs, de parfums sans histoire et de sons inconnus..."
Bon, je ne suis pas forcément fan du graphisme, mais le dessinateur a un joli nuancier de couleurs et l'art de croquer les personnages. Et dieu sait si il y en a de savoureux: Madeleine déjà, aveugle mais  ni folle ni idiote comme le pense le maire et a très bien compris qu'elle ne reverra jamais Jules, disparu en mer depuis bien des années.Mais elle fait comme si il était toujours à ses côtés en lui parlant, en préparant des repas pour 2... dont profite au final son chat Bathazar. C'est lui aussi un "personnage" tout en rondeur et expressif dans ses postures et miaulements comme seuls peuvent en créer ceux qui possèdent réellement un chat. 
Mais mon coup de coeur vient de la manière qu'a l'auteur de glisser de nombreuses répliques bourrées d'humour dans un histoire somme toute très sérieuse.
Exemple d'humour: au maire du village qui demande au nouveau chef des pompiers qui est noir "Vous êtes d'origine africaine?". Celui-ci répond:" Tout dépend à quand on remonte... mes grands-parents étaient de Haute-Volta mais à l'école on leur a dit que leurs ancêtres étaient gaulois, du coup ils ont opté pour le regroupement familial"
Un BD courte, que j'ai quittée à regrets en espérant que la maisonnette s'écroule mais à un moment où ni Madeleine ni Balthazar n'y seront... et vu la vitesse où la falaise disparait ce n'est pas évident.

jeudi 14 mars 2019

Dernières BD lues: "Le couteau dans l'arbre" par Dodier

Quelque part sur le Net, quelqu'un a écrit au sujet de cette BD "on est plus dans le registre du fait-divers que de l'espionnage. Et c'est tout à fait ça.
Bon ceci dit, le fait-divers n'est pas du style"chien écrasé" mais plutôt sordide secret de famille, certes non montré, mais assez explicite toutefois pour qu'aucun doute ne soit possible. Quant aux scènes d'action, ça jamais été le point fort de ce dessinateur et puis difficile d'imaginer Jérôme (une fois de plus avec son imper à la Bogart et circulant -sans casque- non pas sur son éternel solex mais quasi aussi vieux Peugeot bleu) avoir   le comportement de certains cow-boys de la BAC!
Un gros bémol quand même: le traitement réservé aux représentants de la gendarmerie locale: un peu trop présentée comme aveugle à certains faits et manipulée par le fameux industriel...Mais une fois de plus charme opère:
... parce que Jérôme est un faux naïf & un vrai gentil futé qui sait démêler les intrigues (mais aussi un sacré gaffeur)
... parce l'auteur sait créer des personnages, même secondaires, attachants, avec une véritable personnalité, enfin mis à part l'intouchable industriel manipulateur dont la fille a disparu
... parce qu'il y a l'humour Dodier
, notamment dans les relations entre Jérôme et Babette, mais aussi quand Dodier fait référence aux points faibles de Jérôme, comme son goût pour la carbonnade flamande ou le chocolat chaud (rien à voir avec les expressos ou alcools forts des privés américains).
Seul bémol dans cette BD, la manière dont sont décrits  les représentants de la gendarmerie locale: des hommes plein de préjugés à l'encontre des gens un peu différents comme peuvent l'être Jérôme (un détective privé) ou son ancien copain d'école (devenu très baba cool) et prêts à gober n'importe quoi à partir du moment où c'est la version d'un notable du coin.

mardi 12 mars 2019

Dernières BD lues: "Le jour où elle a pris son envol" par Beka, Marko & Cosson

J'avais beaucoup aimé le 1er volume: "le jour où elle a raté son bus"
https://un-chat-passant-parmi-les-livres.blogspot.com/2019/03/dernieres-bd-lues-le-jour-ou-le-bus-est.html
Celui ci, beaucoup moins car, comme l'a fait remarquer quelqu'un : "Je sais bien que suivre son instinct ou vouloir poursuivre ses rêves à tout prix est très à la mode, mais je ne crois pas que la majorité des gens puisse matériellement tout plaquer du jour au lendemain pour aller voyager à travers le monde et prendre le temps de savoir ce qu'il ou elle a réellement envie de faire de sa vie."
Car c'est bien cela qui se passe... sur un coup de tête Olivia met dehors son compagnon (dont on se demande ce qu'elle a pu lui trouver vu qu'il a une vie aux antipodes de la sienne) et file passer le week-end chez celui qui l'avait aidée 2 ans avant: Antoine. Sauf que Antoine n'est plus là, remplacé par un physicien quantique passionné d'apiculture qui l'envoie dès le lundi voir une amie à lui à Berlin. (à noter qu'elle se contente de passer un coup de fil à son employeur -une maison d'édition- pour lui signaler qu'elle sera absente un certain temps!) Puis elle part en Norvège, aux îles Lofoten où elle retrouve Thomas, croisé dans la précédente BD, chez Antoine. Et Thomas, après lui avoir expliquer le principe de Pareto* lui suggère de s'envoler pour Bali. Ce qu'elle fait! Et elle y retrouve Chantal, croisée elle aussi 2 ans auparavant chez Antoine... avant de partir toutes les 2 retrouver... Antoine au Japon où il lui délivre la dernière leçon** ...Un tantinet utopiste d'ailleurs puisqu'il s'agit d'oublier les pensées négatives chargées de doutes, d'amertume et d'insatisfaction (ainsi que l'avis des autres) et d'oser imaginer les rêves les plus fous. Ils se réaliseront!
Perplexe je suis...parce que même si, sur le papier, ces idées sont fort séduisantes: il n'y a que dans les BD que l'on peut se permettre de chercher à réaliser ses rêves SANS se soucier du quotidien. Voir la remarque en début de billet .
* En économie, le principe de Pareto c'est ceci "80% de nos résultats sont produits par 20% de nos activités" ... ou dit d'une autre manière "80% de nos succès découlent de 20% de notre temps de travail". Il invitait donc à se concentrer uniquement sur ces 20% et oublier tout ce qui génère des soucis, problèmes ...
** Enfin c'est ce que je croyais car depuis un T3 est sorti: "le jour où elle n'a pas fait Compostelle" dont les quelques critiques que j'ai lues ne m'emballent pas 

lundi 11 mars 2019

Dernières BD lues: "Le premier homme" par Jacques Ferrandez

BD lue en novembre 2017 et relue à l'occasion de la préparation de ce billet... tout en consultant  ce qui est écrit sur le Net au sujet du livre posthume de Camus.
Mes impressions de l'automne 2017: Un vrai plaisir à lire, pour le plaisir des yeux et pour le contenu qui donne très envie d'acheter ce roman autobiographique inachevé de Camus

Pour le dessin, Ferrandez fait partie de ceux qui ne m'ont jamais déçue: un trait réaliste épuré et une palette de couleurs superbe avec ces bleus & ocres bien à lui Quant à l'histoire, très inspirée de la propre enfance de Camus,
- il y a des passages émouvants, par exemple quand il parle de sa mère, quasi sourde, analphabète et qui, même pas après 5 ans de mariage, s'est retrouvée veuve, complètement soumise à sa mère, une forte femme qui dirigeait toute la maisonnée d'une poigne de fer, en n'hésitant pas à châtier son petit fils à coups de nerf de boeuf! La mère de Camus aurait pu "refaire sa vie" avec un homme qui était tombé amoureux d'elle, mais ni sa mère si son frère ne l'ont accepté.
-...mais aussi poignants lorsqu'il évoque la honte qu'il a éprouvé lorsqu'en 6ème il a fallu les documents relatifs à ses parents, la honte de devoir écrire que sa mère était, non pas "ménagère" (maintenant on dirait femme au foyer) mais domestique et servait de personnes qui auraient pu être  les parents des autres enfants de sa classe)... et ensuite avoir eu honte d'avoir eu honte de sa réaction. Un sentiment qui s'est renouvelé le soir quand il a du faire signer des documents à sa mère
Bien des mois plus tard, ce sont d'autres éléments qui me viennent à l'esprit: comme sa quête du père, de l'histoire de ce père qu'il n'a jamais connu, mais aussi derrière elle celle des colons venus s'installer en Algérie et qui s'y sont fait une place -souvent aux dépends de leurs habitants- Il y a aussi cet attachement charnel à la terre de son enfance (ses odeurs, couleurs, saveurs... ) lui qui pendant des années à préféré la fuir.  
Le livre, pardon la BD, se termine par ces phrases: l'espoir que ce qui "pendant tant d'années l'avait soulevé au dessus des jours, nourri sans mesure, lui fournirait aussi, et de la même générosité inlassable qu'elle lui avait donné des raisons de vivre, des raisons de vieillir et de mourir sans révolte"   

dimanche 10 mars 2019

Dernières BD lues: "Geisha ou le jeu du shamisen" par C. Oerrissin et C. Durieux- T1

Au départ, c'est l'histoire d'une BD achetée par erreur car je croyais que que c'était l'adaptation du roman de Arthur Golden (qui a fait l'objet d'un film). Au final, je suis ravie de cette erreur car c'est une très jolie BD La 1ère chose qui m'a plu, ce sont les dessins très délicats en N&B avec une utilisation d'un beau nuancier de gris comme on en voit sur les dessins au fusain et non, comme c'est habituellement le cas dans les mangas, avec des "hachurés".
L'histoire aussi est touchante, c'est celle d'une petite fille vendue par son père (un ancien samouraï devenu chômeur suite à un accident de travail), à la patronne d'un "okiya"*. Si la jeune fille trouve sa place et accède à l'apprentissage, elle deviendra geisha, sinon il ne lui restera que 2 possibilités: rester servante ou devenir prostituée. En attendant elle se forme, la petite Setsuko que la patronne de l'okiya s'est empressée de renommer Kitsune. Et il s'avère assez vite qu'elle possède un réel don pour la shamisen***.
A noter que lorsque sera venu pour elle le temps de devenir apprentie geisha, elle choisira un tissu qui lui rappellera la longue marche que ses parents et elle avaient accomplie parmi des forêts d'arbres à de kakis ocre d'or afin de se rendre àTokyo.
*
Une okiya (maison de geisha) est l'endroit, au Japon, où logent les geisha le temps de leur contrat  et parfois même après. L’okiya est dirigée par une okāsan (mère) qui s'occupe de ses pensionnaires comme ses propres filles. L’okāsan assure tous les frais de sa jeune apprentie (kimonos, accessoires, effets personnels, etc.) et s'occupe de sa formation  en danse, chant.etc...Un fois devenue geisha l'apprentie commence à rembourse sa dette à l’okiya
** Kitsune: renard
*** instrument de musique traditionnel à cordes pincées, une sorte de luth à long manche

samedi 9 mars 2019

Dernières BD lues: "une vie avec Alexandra David-Néel" par F. Campoy & M. Blanchot - T2

Suite & fin (?) du récit de la vie d'Alexandra David-Néel par Marie-Madeleine Peyronnet qui fut sa gouvernante, secrétaire, confidente... On passe en permanence des souvenirs anciens (en couleurs) au récit de leur vie ensemble (sépia)
De cette seconde partie je retiens surtout deux éléments: d'abord ceux ayant trait à sa jeunesse, très solitaire entre
- une mère qui ne l'a jamais acceptée car c'était une fille et elle voulait un garçon pour que celui-ci devienne évêque!
- et un père instituteur anarchiste
Un couple très atypique  pour une enfant qui ne l'était pas moins . Un tantinet fugueuse puisque toute petite elle échappait régulièrement à la surveillance parentale avant de fuguer pour de bon: une fois à 15 ans en Angleterre et ensuite à 18 ans pour accomplir en vélo un long périple Bruxelles/Côte d'Azur/Espagne/ Mt St Michel/Bruxelles!
Elle a aussi beaucoup lu, tout au long de sa vie
Et il y a aussi le récit de ces 17 jours et 18 nuits de son "agonie" avec cette question de "Tortue": "... je ne cesse de me demander comment une telle vie est possible. D'où peut bien provenir cette détermination sans limite, cette rage de vivre et de découvrir le monde, et ce mental hors norme"
La BD se termine sur le récit de la découverte des nombreuses lettres échangées entre Alexandra et son mari, celles là même qui permettront à Marie-Madeleine Peyronnet de ramener au Népal, les cendres d'Alexandra et de son fils adoptif... une sorte d'introduction au tome 3 (encore à lire) qui a été publié en août 2018 

vendredi 8 mars 2019

Dernières BD lues: "Le jour où le bus est reparti sans elle" de Beka, Marko & Cosson

Ceci n'est pas ce que je qualifierai de"grande BD incontournable" mais j'ai néanmoins pris beaucoup de plaisir à la lire et je ne peux que la conseiller à ceux & celles qui comme Clémentine traversent une période de doutes, de questionnements...
Au début de la BD, Clémentine qui se trouve nulle, insignifiante etc... mais elle fait face vaille que vaille aux micros tracas de la vie, style laisser son tour à la boulangerie et voir l'autre client piquer LE dernier croissant aux amandes qui la faisait saliver. Elle essaye de remédier à son mal être en méditant, notamment afin d'être au même niveau que les autres participants à un séminaire auquel elle s'est inscrite et dont "le but es de reconnecter notre moi profond aux énergies du monde" dixit Jean-Eudes l'organisateur appelé l'éveillé par ... ses "groupies".
Sauf que l'éveillé est un tantinet endormi parce qu'en rejoignant le lieu du séminaire (dont il a tenu le lieu secret) il oublie Clémentine en repartant lors d'une pause dans une petite épicerie bio en plein milieu d'une grande forêt. Et bien sur Clémentine ne peut pas le joindre puisqu'elle a obéi à l'injonction "laisser son portable à la maison". Heureusement l'épicier est un homme charmant qui peut l'héberger le temps du WE, en attendant que le mini-bus repasse.
Clémentine n'attendra pas son retour car elle repartira le dimanche en cours de journée, en stop. Entretemps, lors de ce week-end forcé aux côtés de Antoine (l'épicier) Chantal (une amie de l'épicier venu faire une pause chez lui) et même de Thomas (le chef d'entreprise devenu marcheur) qui sont tous d'excellents raconteurs d'histoire vraies ou de contes, elle va apprendre plein de choses. Par exemple celle-ci: il faut cesser de se croire nul, nous avons tous des capacités auxquelles nous ne songeons pas, de vouloir construire son bonheur en fonction de ce que pensent les autres... mais avancer en suivant son chemin en savourant les petits bonheurs qui se présentent à nous.

jeudi 7 mars 2019

Dernières BD lues: "Rodin, Fugit Amor, portrait intime" de E. Simon & J Alessandra

A la différence des BD consacrées à des artistes du 19ème siècle dont il a récemment été question, j'ai vraiment aimé celle-ci: à la fois au niveau du scénario mais aussi du dessin
L'histoire? Une biographie de Rodin centrée sur 3 femmes qui ont passé le plus de temps dans sa vie d'homme... et à des moments charnières de son existence:
il y a eu Rose, sans doute la 1ère femme qu'il ait connue, la compagne de jeunesse,celle des jours de galère, sa 1ère muse mais aussi son arpète qui surveillait ses sculptures de terre quand il s'absentait, parfois des mois entiers...celle vers laquelle il est toujours revenu & a épousé, après plus de 50 ans de vie commune, quelques jours avant qu'elle ne décède
il y a eu Camille, lorsque la célébrité a enfin pointé le nez alors qu'il avait la quarantaine*
et enfin Claire de Choiseul: une américaine rencontrée alors qu'il avait plus de60 ans, elle a certes beaucoup contribué à la diffusion de son oeuvre dans le monde entier, mais il reconnaitra qu'elle le "manipulait" dans son intérêt à elle
* un aspect qu'il partage avec Monet

mercredi 6 mars 2019

Dernières BD lues: "Monet, nomade de la lumière" de Effa & Rubio

3ème des BD reçues à mon anniversaire en juillet 2017
A l'époque voici ce que j'en avais dit sur FB: "[BD] aussi très intéressante car on recroise certains personnages vus dans la BD consacrée à Caillebotte lequel a droit à un joli coup de patte (tout comme Berthe Morisot & Edgard Degas*)" Mais aussi:"J'ai aussi mieux compris en la lisant pourquoi Berthe Morisot citée ci-dessus se plaignait régulièrement du côté "geignard" de Monet, toujours à cours d'argent. Au moins jusqu'à ses 40 ans, en 1880. Avec des années noires, quand il a du entretenir deux foyers, celui fondé avec sa femme Camille dont il a eu 2 enfants ainsi que Alice Hoschedé & ses 6 enfants"
Et puis avec le recul, je m'aperçois que j'avais omis de parler d'un élément important, l'amitié. Celle  qui a uni
Monet au "Tigre" Clémenceau avec lequel commence et finit la BD. Mais avec Renoir, avec qui il suit de fort mauvais gré des cours à l'Académie Gleyre (après avoir fait ses débuts en Normandie aux côtés de Eugène Boudin) . Renoir l'a plusieurs fois aidé d'abord en partageant ses toiles et couleurs avec lui mais aussi en le soutenant moralement lorsqu'il allait mal, très mal et enfin en l'introduisant auprès du cercle d'amis de Charpentier, l'éditeur de Zola. Monet a alors la quarantaine et ce n'est que désormais qu'il pourra se poser après des années de galère aux côtés de Camille, sa toute première véritable modèle (dont il eut 2 enfants et qui est morte alors qu'elle n'avait que 32 ans) et Alice Hoschedé.
* Tirade de Renoir: "Oscar [le1er prénom de Claude Monet] tu n'as donc rien compris? Les Impressionnistes dont tu parles (...) Degas, Morisot, Caillebotte, ...ils sont riches. Ils n'ont jamais du vivre de la peinture comme toi, Sisley, Cézanne, Pissarro ou moi (...) Ils n'ont jamais souffert de la faim, de la pauvreté ou de la misère ..."

mardi 5 mars 2019

Dernières BD lues: "Gustave Caillobotte" de Laurent Colonnier

Seconde des BD reçues pour mon anniversaire (de juillet 2017!). Complètement différente de la précédente.
L'histoire commence avec le refus, en 1875, par le jury du "salon officiel", de ce qui est probablement l'oeuvre la plus connu de Caillebotte: "les raboteurs de parquet". On y voit Caillebotte à l'oeuvre en tant que peintre, un peintre plein de doutes quant à la qualité de son travail par rapport à celui des peintres impressionnistes qui lui sont contemporains, un peintre qui décide par exemple de recourir à la chambre noire afin de mieux rendre compte de la structure du "Pont de l'Europe".
On croise aussi beaucoup de peintres et artistes de l'époque et ils sont dépeints via quelques anecdotes plus ou moins célèbres où l'on retrouve
le colérique de Camille Pissarro n'hésitant pas à rosser un malotru qui a insulté Berthe Morisot
le quémandeur Monet, bien souvent à la recherche de finances, mais il est vrai qu'il dut entretenir deux ménages
On découvre aussi et surtout Caillebotte le mécène qui va, plus d'une fois, aider les peintres en achetant leurs œuvres, en payant leurs dettes... Caillebotte dont le père et l'un des jeunes frères sont décédés tôt (et qui n'est guère tenté par le mariage) a eu très tôt en tête l'idée de
léguer à l'Etat sa collection privée afin que le public puisse la voir lorsqu'il serait à même de les apprécier. Il dit d'ailleurs "la fortune de mon père vient de son commerce avec l'Etat, il sera juste qu'une partie retourne à l'Etat"* Pissarro aurait même dit à son sujet "Sous ses dehors bourgeois notre ami Caillebotte est un véritable anarchiste"!
Une BD à lire pour le côté biographie, histoire de l'art...tout en pouvant avoir un regard ludique car on peut aussi la lire en cherchant quelles sont les cases inspirées de tableaux et quels sont les tableaux présents dans les cases. Et puis aussi de relire sa biographie officielle**
Un regret... le silence sur ce que fut sa vie  après 1885, quand il commence a beaucoup moins peindre pour se consacrer au activités nautiques et à l'horticulture. Mais l'objet de la BD était de faire mieux connaître au public, "le célèbre inconnu"

* Le père de Caillebotte était dans le commerce de la toile avant d'ouvrir une entreprise de literie spécialisée dans le lit militaire (page 11 de la BD)
** https://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Caillebotte

lundi 4 mars 2019

Dernières BD lues: "Le vrai sexe de la vraie vie" de Cy(rielle)

C'est une drôle de BD offerte par l'ainée de mes enfants! Une BD qu'en temps normal je n'aurais pas achetée, ni même remarquée, car ce n'est pas le style de graphisme que j'apprécie et je ne suis pas fan des BD compilations de micros histoires. Mais celle-ci a un immense mérite: parler de choses ayant trait à la vie sexuelle, non pas sous l'angle performance, mais au travers de choses que l'on évoque peu dans la vraie vie.Parmi les choses dont on parle rarement, il y a les loupés comme le partenaire qui, dans le feu de l'action, confond le tube de lubrifiant avec celui... du gel hydroalcoolique. 3 douches de rinçage plus tard, le feu me semblait pas calmé chez la Dame qui raconte sa mésaventure. Ou cette histoire du petit couple qui fantasme sur l'idée d'un trio et invite un ami... et cale en pleine action parce que pour de vrai, si les "plans à 3" ça les fait rêver,les vivre pour de vrai, c'est pas leur truc. Ils sont loin, très loin du couple de la 1ère histoire qui se rend costumé dans un château qui a organisé un week-end libertin... avant de filer vite fait récupérer les enfants.  Et puis il y a les choses sérieuses comme la sexualité des personnes handicapées qui ont besoin parfois d'aides (l'auteure de la BD en cite quelques unes) mais aussi de l'importance de la prévention (il y a quelques encarts plus techniques) et aussi du consentement, quel que soit le stade où en sont arrivées les choses. Ici une jeune femme qui a invité chez elle un jeune homme rencontré lors d'une sortie en boite de nuit. Alors même que les préliminaires sont bien avancés, ellearrive à lui faire comprendre que  son désir à elle n'est pas/plus au diapason du sien et qu'il n'y aura rien de plus. Et lui n'insiste pas, retourne dormir chez lui et elle finit la soirée devant un épisode de"Games of Thrones" 
Pas une grande BD, mais écrit sur la couverture du livre "Cy n'a pas la prétention de monter LE sexe mais plus un échantillon DES sexualités."

dimanche 3 mars 2019

Dernières BD lues: "Culottées - T2" de Pénélope Bagieu

La suite de "Culottées" du T1... Mêmeprincipe, raconter en mode express, avec des "chapitres"de 10/12pages, l'histoire de femmes très connues (Peggy Guggenheim)... ou tombées dans l'oubli (les membres du groupe The Shaggs), voire très peu connues en Europe (Phulan Devi)...  encore en vie Sonita Alizadeh) ou mortes depuis des années (Frances Glessner Lee), mais qui pour une raison ou une autre ont marqué leur temps. Avec en outre des points communs, avoir connu des choses difficiles durant leur enfance et s'être battu pour dépasser cette souffrance... ou bien encore avoir eu, d'une certaine manière plusieurs vies.
Wikipedia présente Peggy Guggenheim (1898-1979)*  comme une"mécène américaine, collectionneuse d'art moderne et galeriste" ... en passant un peu sous silence la petite fille peu aimée de ses parents, et du reste de sa famille... ainsi que nombre de ses amants furent probablement plus motivés par ses aides financières que par la femme
Autrement qui connait "the Shaggs"** ? Ce groupe de rock américain féminin créé par un père de famille, juste pour réaliser le 3ème des voeux d'une chiromancienne?
Quant à Phulan Devi*** , j'ignorais son nom et même son surnom de "reine des bandits" et pourtant quelle trajectoire de vie entre la petite fille de 11 ans violée pendant des mois par son mari âgé de38 ans et l'élection au Parlement indien après avoir passé 11 ans en prison du fait de ses agissements, parfois très violents en tant que "reine des bandits" 
Et que dire de Frances Glessner Lee**** (1878-1926) dont la vie commence vraiment après ses 55 ans, lorsque, après quelques héritages, elle a contribué à réformer la médecine légale en créant notamment des "Nutshell studies of unexplained deaths" avec un souci du détail inégalé puisqu'elle allait jusqu'à tricoter avec des épingles, de vrais vêtements pour les minuscules poupées/victimes d'un homicide!
En résumé: 15 passionnantes histoires de femmes ...
* https://fr.wikipedia.org/wiki/Peggy_Guggenheim
**  https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Shaggs

*** https://fr.wikipedia.org/wiki/Phoolan_Devi
**** https://fr.wikipedia.org/wiki/Frances_Glessner_Lee

samedi 2 mars 2019

Dernières BD lues: "l'adoption - la Garua" de Zidrou & Monin

J'ai sauté sur la suite du 1er volume* (que je croyais un "One Shot") lorsque je l'ai vu sur l'étal du libraire avant de le dévorer et refermer le livre, un peu déçue, comme semble  t il pas mal d'internautes si je me fie aux commentaires lus ensuite sur les sites spécialisés BD. Et oui, on s'attendait un "happy end" avec Gabriel qui ramène Qinaya en France et son fils Alain qui n'est plus accusé d'enlèvement d'enfant, sort de prison et ne divorce plus d'avec sa femme Lynette. Perdu! Qinaya a bel et bien retrouvé définitivement sa famille de sang. Et ne redeviendra pas la petite fille de Gabriel.
Et puis je l'ai relue récemment ... avec cette fois-ci un regard différent, notamment parce que je connaissais la fin. L'histoire est remplie de tristesse, de deuils qui vont bien au delà de la perte de Qinaya, perte physique puisqu'elle reste au Pérou, mais aussi psychologique car, avec le temps (2 ans c'est une éternité pour une petite fille) elle a quasi oublié cet épisode de sa vie passée en France.
1er point positif, l'humour est toujours présent. Comme avec ce commentaire de Gabriel par rapport à celui qui lui a permis de revoir Qinaya: "Ce détective privé m'a vendu de la vache espagnole pour du charolais label rouge" ou bien encore sur ses projets au Pérou quand il constate qu'il a doit rester encore un certain temps à Lima et s'apprête à faire ".. ce que font tous les vieux, m'emmerder"
En fait c'est à ce moment là (29ème page sur 68!) que démarre l'histoire avec la rencontre de Marco, un Belge venue essayer de retrouver et rapatrier, le corps de sa fille unique venue s'installer pour une mission humanitaire et qui est décédée dans le même tremblement de terre qui avait permis à Qinaya de venir en France. Marco et Gabriel ont 17 ans d'écart mais s'entendent à merveille, au point même que Gabriel va regretter que Marco ne s'appelle pas Ghislain, Georges ou Gaëtan car il aurait fait un "Gégé du tonnerre" ** Les 2 hommes vont parler, s'aider...  et prendre une décision importante.
-Pour Marco ça sera de laisser le corps de sa fille au Pérou, parce qu'il a compris que c'est là qu'elle doit passer sa mort, auprès des gens auprès desquels elle avait décidé de passer sa vie, une belle vie, une vie utile. 
- Pour Gabriel ça sera de retourner en France et, à défaut de ramener une petite fille, de renouer avec son fils Alain, pas si différent de lui en réalité. Ce qui donne l'occasion d'avoir 6 planches avec seulement 2 cases avec une réplique. Une prouesse que je n'avais vue jusqu'alors que dans une BD de Manara.
Donc au final, une BD que je conseille. Dans le T1 de l'adoption on découvrait l'art d'être grand-père... ici c'est comment renouer les fils père/enfant.
* http://un-chat-passant-parmi-les-livres.blogspot.com/2016/09/ladoption-de-zidrou-et-monin.html
** cf T1 où on découvre le clan des Gégé avec Gabriel et ses 2 amis dont le prénom commence aussi par un G

vendredi 1 mars 2019

Dernières BD lues: "une vie avec Alexandra David-Néel" par Campoy & Blanchot - T1

Il y avait la solution courageuse: m'attaquer à la lecture de ses mémoires et la solution fainéante. J'ai choisi la seconde et j'ai acheté cette BD lors de la visite d'une exposition au Musée Guimet. Et oui entre 90 pages (+ 6 pages de suppléments divers) et des milliers de pages, car la Dame était très prolixe, le choix était vite fait.  
Qu'apprend t on dans ce 1er volume où les auteurs ont fait le choix de mettre les souvenirs anciens d'Alexandra en couleurs et les récents, ceux de Marie-Madeleine, en sépia? 
Tout d'abord comment ce sont rencontrées Alexandra et Marie-Madeleine Peyronnet (qui a raconté dans un livre leur 10 années de vie commune) dans un hôtel d'Aix-en-Provence... avant que Marie-Madeleine devienne un peu en catastrophe la garde malade, dame de compagnie, chauffeur , cuisinière, secrétaire... d'une dame ayant un fichu caractère et de plus un tantinet comédienne. Exemple: si le 19 juin 1959, pour faire accourir Marie-Madeleine, elle se dit à l'agonie et ne plus en avoir que pour quelques heures... c'est pour mieux déménager 2 jours plus tard afin de retourner dans une maison qu'elle possède à Digne: "Samten Dzong".
Drôle de maison que la "forteresse de la méditation" car tel est son nom en français, puisque à leur arrivée, elle a fort triste allure, sombre, très sombre et est colonisée par les araignées, cafards, criquets, souris... que la femme de ménage avait interdiction de tuer. Et oui Alexandra est bouddhiste et toute vie est sacrée.
Il sera aussi question de Yogden qu'Alexandra a rencontré en 1914, lorsqu'il n'avait que 15 ans et qui lui servira de traducteur, secrétaire, cuisinier, blanchisseur...  même bien après qu'elle l'ait adopté en 1929. Son décès brutal en 1956 bouleversera Alexandra.
Mais aussi, dans un style plein d'humour, du déroulement de leurs journées et des visiteurs avant que les auteurs nous laissent au milieu du gué.... avec Alexandra en fâcheuse posture puisque la corde utilisée pour franchir leMékong et espérer atteindre Lhassa s'est rompue... de quoi amplement motiver pour lire le volume suivant, même si on sait qu'Alexandra est bel et bien allée à Lhassa.