lundi 21 juillet 2008

Destins d'Hommes (5) Deux héros de Taniguchi

Le mangaka Jiro Taniguchi est officiellement entré sous mon toit sous la forme du premier volume de "Quartiers lointains".
Officiellement, car via la revue Télérama qui lui avait consacré un article à l'occasion de la sortie française de "l'homme qui marche", j'avais fait sa rencontre en me disant que, dès que l'occasion se présenterait, il me faudrait explorer son oeuvre.
Avec Taniguchi on est très loin de Goldorak et de la perception habituelle qui s'attache, ou plutôt s'attachait car les choses changent, aux images dérisoires (traduction littérale du mot manga)
"l'homme qui marche" est une bonne approche de l'oeuvre de Taniguchi.
On y voit une homme, a priori d'une trentaine d'années, vivre, sans quasiment qu'aucune parole ne soit échangée, un certain nombre de ce que j'appelle "les petits bonheurs":
- celui de grimper dans un arbre pour décrocher un avion en papier... et d'y rester...
- celui de franchir un soir d'été torride de franchir la grille d'une piscine pour y nager et faire la planche, seul au milieu du bassin, sous le regard des étoiles...
- celui de s'allonger sous un cerisier en fleurs, de s'apercevoir qu'une belle jeune femme, elle aussi fascinée par l'arbre, est venue s'installer près de vous... et la quitter en la laissant endormie au milieu des pétales...

Assez différente est l'approche "quartiers lointains" puisque là une histoire complète est racontée en deux volumes. Voici le résumé que l'on trouve sur Wikipedia: Un Japonais d’une cinquantaine d’années se remet difficilement des excès d’alcool commis la veille, à tel point qu’il se trompe de train pour rentrer chez lui. Il se retrouve dans celui qui se dirige vers la ville de son enfance et il en profite pour se rendre sur la tombe de sa mère. Ce retour sur les traces de sa jeunesse va se transformer en bond dans le temps car notre héros va être transporté dans la peau de ses quatorze ans. Et là commence l'essentiel de l'histoire car l'année de ses 14 ans, son père avait quitté brutalement le foyer conjugal. Désormais prisonnier de son passé, il est alors donné la possibilité à son fils de comprendre, avec son expérience d'homme adulte, ce qui a pu alors se passer, et, d'une certaine manière, de se réconcilier avec son père, avant de s'en retourner vers le monde actuel où les relations avec la famille qu'il a fondée en seront à jamais bouleversées.

Le thème de l'enfance, de la famille, de l'influence du passé .. tout cela est régulièrement présent dans l'oeuvre de Taniguchi qui comprend aussi comme livres (car pour le lecteur, à ce degré d'écriture, il ne s'agit plus de bandes dessinées mais bel et bien de livres): "L'orme du caucase", "un ciel radieux", "la montagne magique"

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci de cette belle présentation. De quoi nous inviter (inciter! rires) aux "voyages"
Belle journée.
michel

Anonyme a dit…

Je suis un fan de Taniguchi que je connais depuis environ 2 ans. Bien sur "quartier lointain", magnifique histoire.
Mais aussi "le sommet des Dieux" sur la montagne, la photo et d'autres choses encore ...

@nn@ L. a dit…

Bonsoir Ganesh,

L'une des chose les choses difficiles dans la rédaction de ce billet a été de décider quelles oeuvres je ne citerai pas...
Et ce fut "le sommet des dieux" trop axé sur la montagne pour le femme des plaines que je suis et, avec regrets, "un ciel radieux", oeuvre à la limite du fantastique sur les vies mêlées d'un adolescent et d'un homme d'une quarantaine d'années.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Un_ciel_radieux