Et pour certains, les "anneaux de la mémoire" de Daniel Burren http://www.lesanneauxdelamemoire.com/index2.htm
qui ont été installés ainsi qu'une rambarde ne sont pas de trop pour leur éviter de tomber dans la Loire...
Et pour certains, les "anneaux de la mémoire" de Daniel Burren http://www.lesanneauxdelamemoire.com/index2.htm
qui ont été installés ainsi qu'une rambarde ne sont pas de trop pour leur éviter de tomber dans la Loire...
Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues Et de vagues rochers que les marées dépassent Et qui ont à jamais le cœur à marée basse Avec infiniment de brumes à venir Avec le vent de l'est écoutez-le tenir Le plat pays qui est le mien
Avec des cathédrales pour uniques montagnes Et de noirs clochers comme mâts de cocagne Où des diables en pierre décrochent les nuages Avec le fil des jours pour unique voyage Et des chemins de pluie pour unique bonsoir Avec le vent d'ouest écoutez-le vouloir Le plat pays qui est le mien
Avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu Avec un ciel si bas qu'il fait l'humilité Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner Avec le vent du nord qui vient s'écarteler Avec le vent du nord écoutez-le craquer Le plat pays qui est le mien
Avec de l'Italie qui descendrait l'Escaut Avec Frida la Blonde quand elle devient Margot Quand les fils de novembre nous reviennent en mai Quand la plaine est fumante et tremble sous juillet Quand le vent est au rire, quand le vent est au blé Quand le vent est au sud, écoutez-le chanter Le plat pays qui est le mien.
Et pourtant... Pourtant il y a la dernière partie de la chanson, bien éloignée des premiers vers, où son pays "chante"... Mais seuls les gens qui sont nés dans ces régions, certes où il y a moins de soleil que dans le sud, peuvent apprécier la beauté de ces ciels rarement d'un bleu uniforme où les nuages prennent des formes à vous faire rêver et de ces paysages. Et puis 15 ans plus tard, après avoir tourné le dos à une vie axée sur la chanson pour aller commencer une autre vie dans les mers du sud. A Hiva Oa, sur cet ilôt où un siècle auparavant était parti s'installer Gaugin, il écrivit cet hymne à la vie, cet éloge d'un certain détachement qu'il nous faudrait acquérir avant de conclure comme lui: "gémir n'est pas de mise, aux Marquises". Mais si Paul Gaugin avait quitté sa Bretagne pour s'y consacrer pleinement à la peinture (le monde de la métropole lui déplaisait-il tant?) le grand Jacques, qui avait appris à piloter des avions, aida les habitants en allant d'ile en ile avec Jojo, son avion. Et il nous laissa cette chanson, pour moi sans doute l'une des plus belles, voire la plus belle qu'il est écrite, même si elle est moins connue que la précédente ou "Amsterdam" ou "Ne me quitte pas"...
Ils parlent de la mort comme tu parles d'un fruit Ils regardent la mer comme tu regardes un puits Les femmes sont lascives au soleil redouté Et s'il n'y a pas d'hiver, cela n'est pas l'été La pluie est traversière, elle bat de grain en grain Quelques vieux chevaux blancs qui fredonnent Gauguin Et par manque de brise, le temps s'immobilise Aux MarquisesDu soir, montent des feux et des points de silence Qui vont s'élargissant, et la lune s'avance Et la mer se déchire, infiniment brisée Par des rochers qui prirent des prénoms affolés Et puis, plus loin, des chiens, des chants de repentance Et quelques pas de deux et quelques pas de danse Et la nuit est soumise et l'alizé se brise Aux Marquises
Le rire est dans le cœur, le mot dans le regard Le cœur est voyageur, l'avenir est au hasard Et passent des cocotiers qui écrivent des chants d'amour Que les sœurs d'alentour ignorent d'ignorer Les pirogues s'en vont, les pirogues s'en viennent Et mes souvenirs deviennent ce que les vieux en font Veux-tu que je te dise : gémir n'est pas de mise Aux Marquises
Oui, Jacques Brel avec ces deux textes nous offre un fabuleux raccourci de ce que fut sa vie, sous nos latitudes et beaucoup plus au sud.