dimanche 17 juin 2012

Accouchement sous X contre boites à bébé

Au tout début de ma carrière, un directeur d'hôpital m'a montré le "tour d'abandon" qu'il avait souhaité conserver lors de la rénovation de son établissement. J'étais alors loin de me douter que, quelques années plus tard, je serai amenée à m'occuper d'enfants "nés sous X", une facilité offerte en France depuis 1941 aux mamans qui ont mené à terme leur grossesse mais qui, pour différentes raisons, ne peuvent élever l'enfant.

J'avais alors pu noter le remarquable travail accompli par l'équipe qui, au sein du principal établissement de soins du département, travaillait en lien avec le service d'aide sociale à l'enfance afin d'accompagner la maman dans ce moment difficile tout en préservant au maximum les intérêts de l'enfant. Tout en préservant l'anonymat de la maman, il recueillait en accord avec elle, le maximum d'éléments sur lesquels l'enfant pourrait s'appuyer plus tard quand il voudrait savoir d'où il venait. Parfois c'était peu de choses, mais pour un enfant, savoir que son prénom a été choisi par sa mère ou qu'elle avait amené un peu de layette ou encore acheté le "doudou" c'était déjà beaucoup! 


Et maintenant j'apprends, via la presse, que différents pays d'Europe ont de nouveau installé des lieux où déposer des bébés. En préservant l'anonymat des mamans certes, en sécurisant l'abandon aussi, mais en donnant aucune chance aux bébés de savoir d'où ils viennent. Et là, je ne suis pas d'accord.




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