Le 1er canevas figurait dans une petite mallette, probablement reçue à Noël lorsque j’avais 6 ou 7 ans. Elle contenait un petit dé en plastique rouge, un centimètre de couturière en papier, quelques boutons, des bobines de fil à coudre ET un minuscule canevas qui représentait un coq (avec quelques longueurs de coton à broder de couleurs vives).
Ma mère était une excellente couturière, mais aussi tricoteuse et brodeuse. Elle avait même réalisé de grands tableaux au point de demi-croix qui étaient encadrés. Mais je ne garde aucun souvenir de ce qu’elle m’ait montré comment faire. Et je n'ai pas osé lui demander*. Alors j’ai improvisé en multipliant les erreurs peu graves comme commencer et arrêter une couleur avec un noeud. Ou plus gênantes comme broder en haut puis en bas du canevas, mais avec des points dans des sens différents. Sur une broderie au point de croix, ça n’aurait pas posé problème, mais là la bêtise était irréparable (même si j’avais défait la plus petite des parties réalisées, je n’aurais plus eu assez de fil). Et je me me voyais mal quémander du fil à ma mère, ce qui m’aurait obligée à avouer mon échec. L'ouvrage est donc resté inachevé, caché au fond de la mallette où si elle l’a aperçu, elle n’en a rien dit. Et j’ai attendu 20 ans avant de me relancer dans un travail de broderie, en optant cette fois ci pour un travail... au point de croix.
* Je gardais aussi un fort mauvais souvenir de mon 1er et unique tricot. Après une dizaine de rangs, ma mère ayant remarqué que je m'étais trompée n'a pas hésité à tout détricoter jusqu'aux erreurs avant de me redonnant l'ouvrage... avec tous les mailles à ré-enfiler sur l'aiguille.
C'est l'une de mes soeurs qui m'a offert pour mes 13 ou 14 ans, mon 1er puzzle. On y voyait une jeune femme brune, en bikini rouge et blanc, sur une goélette en bois blanc qui fendait les vagues. 250 pièces assez faciles à assembler qu'au fil du temps j'avais appris à ne plus trier car j'avais mémorisé plein de détails comme les nuances de blanc parfois grisâtres des voiles qui étaient différentes de celles blanc jaunâtre de l'écume.
Voyant que ça me plaisait, elle m'en avait offert d'autres et durant mon adolescences, j'ai passé des heures à les réaliser, allongée sur la moquette de ma chambre. Un merveilleux passe-temps...