Hier j'ai enfin osé transférer quelques photos, ses dernières photos, prises il y a juste deux semaines. lundi 30 juin 2008
...ses mains...
Hier j'ai enfin osé transférer quelques photos, ses dernières photos, prises il y a juste deux semaines. dimanche 29 juin 2008
... une introduction à la musique baroque
Photo C. Béchir in lcdj.net
Paradoxalement, c'est grâce à un réalisateur américain d'origine italienne, Martin Scorsese que je dois la découverte de "La passion de St Matthieu" de Jean-Sébastien Bach. J'étais en effet restée jusqu'à la fin du générique de son film "Casino" pour connaître les références du morceau qui figurait en début et fin du film "Wir setzen uns mit Tränen nieder" ce qui, pour les non germanistes, signifie "En larmes, nous nous inclinons". Mais ce n'est pas ce thème musical qui, dans cette passion, m'a le plus émue mais l'Aria "Erbarme dich, mein gott"
samedi 28 juin 2008
"tous les matins du monde"...
(dont la première phrase du livre est reprise dans le titre du film "si le vent soulève les sables..." )
Mais il est vrai que la beauté des images et la BOF du film, bien que vu une seule fois, m'avaient très fortement impressionnée.
Parmi les images que j'ai gardées en mémoire, en vrac:
* J-P Marielle/M. de Ste Colombe, après avoir dressé une table avec un verre de vin et quelques une de ces gâteaux appelés des "oublies", jouant seul au milieu de la nuit de la viole de gambe dans le pavillon en bois aménagé dans le fond de son jardin, et que le fantôme de sa femme vient visiter...
* Anne Brochet/l'une des filles de Ste Colombe, séduite puis abandonnée par Depardieu fils/Marin Marais jeune, qui a perdu le goût de la musique et et de vivre, attrape fébrilement les chaussures de dame de cour offertes par son ancien amant pour en ôter les rubans avec lesquels elle se pendra...
* M. de Ste Colombe sortant complètement gris d'une taverne avec Marin Marin qu'il a accepté de prendre comme élève, pris d'une envie subite, déclare à son cjeune ompagnon "Ecoute moi ce son...[il chante les notes de l'urine tombant dans la neige] Tout est musique!"
Quant à la bande-son, il faut rendre hommage à Jordi Savall d'avoir fait connaître aux non musiciens comme moi ce très bel ancêtre du violoncelle (dont les sonorités tout comme celle du haubois me plaisent tant) qu'est la viole de gambe
Du CD audio je ne retiendrai que deux morceaux que, désolée, je ne déposerai pas ici faute de savoir comment le faire: la "gavotte du tendre" de Sainte Colombe et la "sonnerie de Ste Geneviève du Mont-de-Paris" de Marin Marais qui me donne toujours une irrésistible envie de danser et dont je voudrais toujours qu'il ne finisse point. vendredi 27 juin 2008
Aller au delà des premières impressions avec les acteurs
André Raimbourg alias Bourvil, si souvent associé dans des films comiques avec Louis de Funès, s'en sortira mieux via quelques compositions dans des films plus graves. Ainsi le mari jaloux du "miroir à deux faces" ou encore dans " Fortunat" le braconnier/passeur qui devient amoureux et rend heureux d'une femme et de deux enfants qui outre le fait qu'ils ne sont pas siens, ainsi qu'on le disait autrefois, ne viennent pas du même "monde" que lui.
Mais il y a eu aussi et surtout le surprenant commissaire Matteï du "cercle rouge", son dernier film.
Michel Colucci plus connu sous le nom de Coluche, malgré son image du fondateur militant des "restos du coeur" serait resté longtemps caché derrière le comique de ses "one man show" ou de films tels que "la vengeance du serpent à plumes" si il n'y avait eu le déchirant père de famille, ancien policier, devenu pompiste alcoolique de "Tchao Pantin".
Quant à Michel Blanc, quoi de commun entre le petit chauve moustachu de la série des "Bronzés..." et le si touchant amoureux blafard de Sandrine Bonnaire dans
"Monsieur Hire" ou même le surprenant acteur/scénariste/réalisteur de"Grosse fatigue"
Et puis il y a Jean-Pierre Marielle dont pendant des années j'ai fui les films parce que je ne voulais voir de lui que cette image de grande gueule du peintre des "Galettes de Pont-Aven"... alors même qu'il y a ses compositions telles que celles du procureur austère et assassin par amour de la beauté et de la grâce des "âmes grises".
Et bien avant il y avait eu le musicien janséniste M. de Ste Colombe dans "Tous les matins du monde"... un film qui m'a beaucoup marquée...
jeudi 26 juin 2008
Aller au delà des images avec Christina
Ce tableau "Christina's World", Andrew Wyeth l'a réalisé en 1948.
Il me semble, mais il y a si longtemps de cela, que lorsque je l'ai découvert, il était mentionné dans l'ouvrage où il figurait que beaucoup de "lectures" de cette oeuvre pouvaient être faites.
Rien qu'en ce qui me concerne, j'avais imaginé deux histoires autour de cette image: Il y avait la jeune fille, curieuse, qui se cache à demi dans les herbes pour épier ses voisins. Et puis il y avait une autre version avec une jeune fille qui hésitait et attendait le moment propice pour retourner chez elle .
Alors au moment de rédiger cet article sur ce tableau j'ai fait des recherches sur le net.
* Sur http://mapage.noos.fr/momina/wyeth/wyeth.html un auteur mentionne:
"...Elle lui plaisait bien cette femme en robe rose, posée dans l'herbe sèche, à contempler une ferme au loin. C'était une oeuvre qui, selon lui, transpirait de solitude et d'ennui, à l'image de son existence depuis que sa fiancée l'avait plaqué, ne laissant qu'une minable lettre d'adieu sur la table du salon. Oui. Il se sentait comme la jeune femme en couverture. Par terre. Paumé dans un monde aussi immense que dépeuplé..."
* Sur: http://maupiti.over-blog.com/categorie-1033347.html il est aussi écrit:
"...La force de cette toile réside dans son pouvoir de suggestion. Qui est cette fille ? Que regarde t-elle ? Voit-elle une chose que nous ne puissions percevoir ? Elle semble avoir peur mais pourtant son attitude ne laisse pas envisager une réaction rapide de sa part. On peut aussi imaginer alors qu'elle est victime d'un malaise et qu'elle implore de l'aide vers ce qui semble être l'unique bouée de sauvetage au milieu de cette immensité. Cette position tendue, cette rigidité des membres inférieurs, peut aussi laisser supposer un handicap...."
Avec cette dernière vision de l'oeuvre on s'approche de la réalité. Mais avant d'apporter des précisions sur les conditions de sa réalisation, il est souhaitable de donner quelques éléments de la biographie du peintre, pour comprendre ce tableau.
Andrew Wyeth qui était né en 1917 quitte tôt l'école pour des raisons de santé et apprend l’aquarelle avec son père. Il expose dès 20 ans ses premières oeuvres avant de se marier à 22 ans avec une jeune fille de sa région: Betsey.
Et maintenant voici donc l'histoire de ce tableau telle que décrite sur http://www.cineclubdecaen.com/peinture/peintres/wyeth/christinasworld.htm
"...Un jour de 1948, alors que Wyeth était dans la maison d'un couple d'amis, les Olson, il vit par la fenêtre son hôtesse, Christina, qui cueillait des fleurs dans le champ en contrebas. C'est ainsi que lui vint l'idée de Christina's World. Il peignit la ferme, ôtant une haie d'arbres qui sépare l'habitation du champ. Puis il fit poser Betsy Wyeth, son épouse, sur le corps de laquelle il représenta les bras et les mains déformés de Christina qui était atteinte d'une paralysie des membres supérieurs. Un corps de jeune femme, avec des mains et des bras de femme plus âgée et malade.
Le sentiment d'étrangeté, voire de malaise palpable dans cette oeuvre tient à ce que tout le corps de Christina est tendu vers cette ferme, centre de son monde ; sa position à demi-couchée nous donne à croire qu'elle ne peut se relever, qu'elle appelle à l'aide car si le spectateur voit une jeune femme de dos, plutôt bien faite, il ne perçoit pas consciemment les bras et les mains déformés, cependant que son oeil les enregistre..."
Tout alors s'explique...Et à nous de "relire" désormais le regard initial que nous avions porté sur ce tableau :-)
mercredi 25 juin 2008
L'écriture comme thérapie
Du sujet? Des sujets plutôt car combien de thèmes sont abordés dans cet ouvrage...
Avant de rédiger ceci je me suis refusée de surfer sur le net alors je les citerai en vrac:
*le poids des secrets de famille, l'auteur décrit assez bien combien celui-ci lui a pesé physiquement au point pendant un temps de modifier sa silhouette
* la difficulté pour les êtres beaux d'accepter le vieillissement (pour ceux qui n'ont pas lu le livre je ne raconterai pas comment le père de l'auteur a assumé (?) celui de sa femme)
* l'importance des mots, comme ceux que prononcera l'infirmière qui permettra à l'enfant de se libérer de ses maux avant de lui même devenir un "passeur" puisqu'il exerce désormais la profession de psychanalyste
* l'extrême complexité de l'âme humaine, je pense notamment à la tante de l'auteur au moment de franchir la ligne de démarcation
* le devoir de mémoire: celui qui a conduit l'auteur à faire de recherches qui lui ont permis de "libérer" son père avant de se libérer lui-même complètement en déposant dans un mémorial la photo d'un bel enfant devant des champs de blé , un enfant et une histoire dont sa famille lui avait tu l'existence...
Oui ce petit livre de 192 pages m'a bouleversée alors je n'ai pas voulu voir le film de peur d'être déçue par ce qui risquait de n'être que la reconstitution bien léchée d'une histoire d'amour dans un contexte historique bien précis alors que le livre est beaucoup plus que cela.
Personnellement, si l'affiche est réussie graphiquement, assez glamour même, avec juste ce qu'il faut de mystère autour de cette femme en retrait, je n'y retrouve pas ce côté fascinant de l'image qui illustre l'édition en collection de poche: ce couple que l'on devine sportif qui tourne le dos au photographe et regarde ailleurs, nous laissant tout le loisir d'imaginer ce qui peut ainsi attirer son regard...
mardi 24 juin 2008
Destins de Femmes (1) Changer de nom pour oublier une autre vie
Il s'agit de Anne Sylvestre et de Marie Chaix, filles de Albert Beugras qui fut pendant l’Occupation le bras droit de Jacques Doriot à la tête de son parti fasciste.
Pour les personnes qui comme moi sont nées plus de 15 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, ce nom ne dit plus rien sauf à être particulièrement féru en histoire. De même on conçoit mal l'ambiance qui a pu être celle qui a régné durant ces années d'après-guerre, notamment pour les enfants de ceux et celles qui n'avaient pas fait "le bon choix".
Marie Chaix a d'une certaine manière exorcisé cette enfance via son premier livre "Les lauriers du lac de Constance", sous-titré Chronique d’une collaboration (Points-Seuil).
Anne Sylvestre elle a longtemps tu ou plus exactement esquivé cette enfance, notamment dans son livre d'entretiens menés par Monique Detry intitulé "Pour de vrai" et paru en 1981 aux éditions du Centurion
Cette enfance, il a fallu attendre son dernier disque "bye mélanco" pour qu'elle l'aborde un peu, même si on en trouvait déjà un écho dans une autre de ses chansons beaucoup plus ancienne et beaucoup moins connue que ses chansons engagées (mais je reparlerai un jour plus longuement de cette femme) "l'enfant qui pleure au fond du puits"
lundi 23 juin 2008
Parents et Enfants chez Edouard Boubat
... au point de l'acheter illico. Et cette image m'accompagne encore quotidiennement puisque c'est notamment elle que j'ai le soir devant les yeux avant de m'endormir.
Mais Edouard Boubat c'était avant tout un photographe dont l'humanité et le respect du sujet photographié ressortait clairemment des clichés réalisés, même avec le personnage vu de dos.
J'en veux pour preuve ces deux photographies dont je ne connais pas le titre véritable et que, faute de mieux, j'ai intitulées "le gitan et la mer" et "l'indienne et la mer".
En réalité elles illustrent pour moi à merveille ce que devrait être le fait d'être parents: savoir regarder au loin en le portant dans ses bras avec suffisamment d'assurance pour qu'il s'y sente alors tellement en sécurité qu'il s'y endorme.
Cet autre enfant (son fils?) un certain Rémi montre lui aussi une sérénité radieuse en collant son oreille au coquilage.
En fermant les yeux,comme lui je suis au bord d'une plage, les pieds dans le sable. Et j'entends le cri des mouettes, je sens le souffle du vent et l'odeur de la mer.
Et puis il y a cette petite fille en robe de feuilles. 
dimanche 22 juin 2008
...les roses blanches...
samedi 21 juin 2008
Destins d'Hommes (4) Les trois vies de Emile Zola
Si Arthur Rimbaud a vécu deux vies, l'une après l'autre, Emile Zola a, d'une certaine manière, vécu trois vies, de surcroît simultanément, en étant un écrivain prolifique, un journaliste engagé... et un homme partagé entre deux foyers.
La première image que l'on retient de Emile Zola c'est idéniablement celle de l'écrivain: celui de la "saga" des Rougon-Marquart avec ses descriptions si précises...

Emile Sola c'est aussi le journaliste engagé dont le « j'accuse » reste,plus d'un siècle plus tard et malgré un certain nombre d'erreurs dans son contenu, un document de référence.
L'implication de Zola dans l'affaire Dreyfus ne fût d'ailleurs pas immédiate, ainsi que le montrait bien un téléfilm « Zola ou la conscience humaine » lequel s'inspirait du livre de Armand Lanoux « Bonjour Monsieur Zola ». Cet l'engagement tardif n'évitera pas à Emile Zola de nombreux ennuis: insultes en tous genres et surtout un procès à l'issue duquel il sera condamné à un an de prison. Il se laissera convaincre d'aller s'exiler pendant toute une année en Angleterre, alors que deux femmes et tout particulièrement l'une d'elle l'attendaient en France.
Telle est ce que je considère comme étant la troisième vie d'Emile Zola: une homme menant une double vie.
Emile Zola, marié depuis de nombreuses années avec Alexandrine, la cinquantaine venue, tombe amoureux de Jeanne, une jeune lingère employée de la famille. Mais Alexandrine ne veut pas divorcer et Emile ne conçoit pas d'abandonner Jeanne dont il aura deux enfants: Denise et Jacques. 
Alors quel que soit le lieu où il résidera, il mettra en place toute une organisation pour se partager entre ses deux foyers. Ainsi lors de ses séjours à Médan où il vit avec Alexandrine, il louera une autre petite maison à proximité afin de rendre visite quotidiennement à Jeanne et ses deux enfants.
Il convient de noter que si Alexandrine avait mal accepté sa jeune rivale, une fois Emile Zola décédé, elle fera en sorte qu'une procédure soit engagée afin que les deux enfants, considérés comme des enfants adultérins, puissent porter le nom de leur père. Tant que durera cette double vie d'homme, en fait la troisième après celle de l'écrivain et du journaliste, Emile Zola s'adonnera à un art encore débutant à l'époque: la photographie.
Et il la pratiquera pas en simple amateur ainsi que le décrit bien un passage de l'article de Wikipédia consacré à Emile Zola photographe http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile_Zola où l'on découvre notamment quelques unes des astuces qu'il utilisait pour obtenir des photos pleines de vie, notamment pour certains sujets de prédilection: « ...ses familles et ses enfants qu'il a sur-abondamment représenté en images. Dans ce cadre, il met lui-même au point un déclencheur à distance afin de se représenter avec ses enfants sur les clichés... »
Des années plus tard, un autre photographe me touchera lui aussi beaucoup avec ses photos autour de la parentalité et de l'enfance: celui qu'un poète appelera « correspondant de la Paix »
jeudi 19 juin 2008
Destins d'Hommes (3) Arthur Rimbaud, éternel adolescent
Comment ne pas être séduit par ce jeune homme de 17 ans qui, un peu plus de 3 ans plus tard, tournerait le dos à tout ce qu'on attendait qu'il soit, un poète devenant enfin acceptable puis accepté dans une société encore puritaine.
N'est ce pas d'ailleurs cette même société qui, plus un siècle plus tard, taira soigneusement aux lycéens dont je faisais partie ses amours tumultueuses avec Verlaine, lequeul préférera s'en retourner sagement dans son rassurant cercle familial plutôt que suivre "le poète aux semelles de vent" dans ses errances européennes puis africaines qui le mèneront jusqu'à ce qui était alors considéré comme faisant partie de l'un des bouts du monde, la corne de l'Afrique.
Et de ce qui fût la seconde partie de sa vie, comment ne pas être tenté d'oublier les rares photos de sa vie d'après, d'occulter ce que dut être cette vie africaine pour ne garder gardant en mémoire que le souvenir que du poète, celui de "une saison en enfer" ou encore des "illuminations" . Tel est d'ailleurs mon cas, moi qui n'ai pendant longtemps eu parmi mes poèmes préférés que "voyelles" et plus encore "le dormeur du val" l'un, voire le premier, poème antimilitariste.
Mais un jour, un internaute, celui-là même qui m'avait opter pour un voyage le long de la Loire, m'a rappelé un autre poème de Arthur Rimbaud.
Je me suis alors aperçue qu'un auteur avait fait figurer ce texte sur la page de garde d'un très beau livre pour enfants... un de ces contes qui parlent peut être encore plus aux adultes qui le lisent qu'aux enfants qui l'écoutent.
Le voyage d'Orégon, c'est l'histoire d'un clown qui décide de ramener un ours "Orégon" dans son Orégon natal.
Le voyage, long, sera aussi l'occasion pour le clown de s'assumer tel qu'il est ainsi que l'y invite un routier croisé en chemin:
"Pourquoi gardes-tu ce nez rouge et ce masque blanc?" m'a demandé Spike "Tu n'es plus sur la piste d'un cirque"
"ils me collent à la peau. Ce n'est pas facile d'être un nain..."
"Et d'être noir dans le plus grand pays du monde?"
Nous étions de la même famille...Je n'avais rien à ajouter..." Après cette rencontre, l'homme et l'ours continueront leur chemin: " On cheminait sous la grêle. On festoyait dans les maïs. on somnolait dans l'herbe tiède. On rêvait sous les étoiles. Les oiseaux pour réveille-matin, les rivières pour salles de bains, le monde entier nous appartenait..."
Autant de phrases qui renvoient au poème écrit par Arthtur Rimbaud alors qu'il n'avait que 16 ans
Sensation
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue:
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien:
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.
Au bout du voyage, Orégon retrouvera sa liberté. Et après une dernière nuit passée avec lui le clown déclarera:
"Dans le matin blanc, je partirai le coeur léger et la tête libre."
Et il s'en ira, en laissant derrière lui son nez rouge de clown dans les neiges de l'Orégon.
mercredi 18 juin 2008
... L'adieu...
mardi 17 juin 2008
...to be by your side...
lundi 16 juin 2008
...on est bien peu de choses...
dimanche 15 juin 2008
... le temps déborde...
samedi 14 juin 2008
Destins d'Hommes (2) Guillaume Apollinaire, le mal-aimé si aimant
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
le découvrirai que plus tard. Et ce sera grâce à un professeur de français passionné qui essaiera de rendre intéressant ses cours à des élèves scientifiques dont beaucoup prisaient fort peu la littérature.
Il ne vivra que peu de temps avec elle puisque, affaibli par les suites de la trépanation destiné à enlever un morceau d'obus qu'il avait dans la tête, il mourra de la grippe espagnole, deux jours avant que ne soit signée l'Armistice.

Et je resterai à jamais avec cette interrogation: quelle aurait été la teneur de ses poèmes à venir? Est-il possible d'imaginer le "mal aimé" écrivant, heureux, des poèmes d'amour comme le fit plus tard Paul Eluard, voire rédigeant un nouvel "art d'être grand-père"? La mort du "héros" permet parfois de préserver certaines rêves. Mais il existe une autre solution que la mort physique: la mort "psychique", celle qui consiste à rompre complètement avec la vie antérieure. Je songe notamment à celui qui pour moi restera un éternel adolescent aux semelles de vent.



