jeudi 2 octobre 2008

Voyage intérieur... d'impression en impression (3)

Pour moi, l'odeur de l'été c'est celle de la tomate. Pas celle de la chair de la tomate, trop douce, trop fade... Non, celle des feuilles de tomates, ou plus exactement des jeunes plants de tomates.
Une odeur verte, tellement plus agréable que celle du gazon coupé et qui, lorsque je la respire, par exemple après avoir acheté des tomates grappes, me ramène toujours dans le jardin de mes parents.
Il fait beau.
Je suis assise au soleil sur l'un des petits murets en béton un peu moussus que mon père a installés pour border l'allée qui descend jusqu'au fond du jardin.
Il fait beau et je le regarde enlever une à une les feuilles en surnombre des plants de tomates de façon à ce que ces dernières puissent mûrir plus facilement sans risquer de s'abîmer si, par hasard, le temps devenait trop humide.
Il fait beau et il pose temporairement les feuilles en petits tas sur la terre craquelée... Craquelée sauf au pied des plants où elle est toute lisse, toute douce car c'est là qu'il arrose chaque soir en prenant son temps afin que la terre ne se creuse pas trop à cet endroit là.
Tout à l'heure il y aura cette odeur de terre mouillée qui montera jusqu'à moi mais pour le moment il y a juste cette odeur des feuilles qu'il coupe et que je récupère pour les casser en plus petits... pour le plaisir du contact avec ces tiges qui sont douces et grattent tout à la fois et qui surtout laissent suinter cette sève dont je parfume mes doigts... en espérant secrètement que je pourrai ne pas me laver les mains avant d'aller dîner et garder ce parfum avec moi jusqu'au moment d'aller me coucher.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais c'est du Proust !!!! comme tout cela est bien dit! un peintre avec ses couleurs et sa touche aurait aussi évoqué ce moment de sensations mais ..............parfois une sensation évoque aussi un état d'esprit précis et pour moi, très modestement cela me fait peur car le souvenir devient alors trop puissant heureux ou triste
C'est bon Anna de prendre conscience de tout cela dans le tourbillon de la vie ,une pose pour mieux repartir
Douce et belle journée AA

Jean a dit…

C'est curieux comme les goûts ne sont pas partagés par tous !

Nous cultivons un grand potager : 400 metres carrés .
Nous semons puis plantons sept variétés de tomates .
Comme vous , j'aime parcourir leurs rangées , voir le contraste des feuilles vert foncé enjolivé du bleu-vert de la bouillie bordelaise , avec le rouge éclatant des fruits .
Comme vous je humme avec délice le parfum des feuilles .
Ce même parfum fait fuir mon épouse ...pourtant maitre d'oeuvre de ce jardin !

@nn@ L. a dit…

:-))) Arlette, malgré plusieurs tentatives je n'ai jamais pu finir le moindre volume de Proust... sauf dans la version BD offerte par mes enfants
Autrement ne sachant pas dessiner et encore moins peindre, ces images là restent dans ma tête, petites madeleines toujours disponibles

Si votre femme, Jean, fuit cette odeur, il y a quelques années j'ai failli acheter une eau de toilette qui contenait une touche de tomate (sourire) et puis j'ai renoncé car même pour l'été elle était quand même un peu trop typée...

Anonyme a dit…

Ô... oui bonne odeur que celle-la... j'aime sa présence lorsque je taille les gourmands ... et audela de l'odeur ... la coloration des doigts... comme je partage avec vous ce bonheur des odeurs du jardin

Anonyme a dit…

Oui c'est une odeur caractéristique

qui embaume l'air du jardin.Et des mains aussi quand on y touche.

Malheureusement je n'ai pas de jardin !!!

@nn@ L. a dit…

* Les "gourmands"!!! Merci Maria de me permettre de me rappeler le nom de ces petites tiges que mon père détachaient des plants.
Et aussi de me rappeler que le sève qui poissait un peu colorait les mains, mais il est vrai qu'il y a quelques années que je ne jardine plus.

* Quand on n'a pas ou plus de jardin Michel, il suffit de se rappeler
- les bons côtés de la plante: son odeur
en oubliant
- ses inconvénients: son duvet irritant, surtout pour les personnes qui comme moi ne mettent jamais de gants pour travailler pour conserver le plaisir du toucher

Anonyme a dit…

Ah, Anna, j'aime aussi ce parfum si particulier des feuilles de tomates. J'aime aussi par contre le gazon mouillé.
J'aime beaucoup ces voyages d'impression en impression

@nn@ L. a dit…

Merci Myosotis (sourire) L'idée me trottait dans la tête depuis quelques temps et c'est après m'être retrouvée avec un commentateur de ce blog (j'espère qu'il ne m'en vaudra pas de ne pas utiliser le mot "ami" car je ce n'était que notre seconde rencontre) et nous être retrouver dans les ruelles de Pornic en train de suivre une odeur pour lui donner un nom que j'ai su que j'aborderai ce thème.

au fait j'aime aussi l'odeur de gazon mouillé et/ou fraîchement tondu mais elle est moins puissante et moins "intime"