mercredi 26 mars 2014

... et îles... pas paradisiaques

Vous avez déjà certainement réservé pour vos prochaines vacances d'été. Voici 4 destinations que je vous déconseille alors même que l'on dit souvent que les îles sont paradisiaques. Tel n'est pas le cas des 4 qui suivent.

Voici tout d'abord une île française, située dans le Pacifique, en fait un atoll qui entoure un lagon: Clipperton* (connue aussi sous le nom de l'île de la Passion car elle a été découverte un vendredi saint, celui de 1711)
Oubliez là! D'abord elle ressemble plus à "un tas de caillou tout plat avec quelques arbres et pas d'eau douce." ça n'a pas découragé le Mexique d'y implanter en 1906 une exploitation de guano dont le ravitaillement en eau et vivres du personnel et de leurs familles était entièrement dépendant de la marine mexicaine qui y venait tous les deux mois... Sauf à compter de 1914, révolution mexicaine oblige! En 1915, la population, alors d'une centaine de personnes, refusa la proposition d'évacuation d'un bateau américain. Proposition acceptée en juillet 1917 par les 4 femmes et 7 enfants qui y étaient encore en vie. Entretemps, tous les hommes de l'île étaient morts de carences diverses ou en tentant de quitter l'île sur un radeau de fortune. En réalité, tous les hommes sauf un, le gardien du phare qui s'était proclamé "Roi" avant de violer et tuer toutes les femmes de l'île... et avait été lui-même tué par une de ses victimes. On oublie cette île!
On reste dans l'hémisphère sud et on part alors du côté du Brésil. Par contre ne comptez pas sur moi pour, ne serait ce que poser un orteil sur l'île de Queimada Grande, aussi connue sous le nom de... "l'île aux Serpents". Et oui on y trouve la densité de Bothrops insularis (une variété de cobra jaune) la plus élevée au monde (entre 1 et 5 par m2). Et cela quel que soit l'endroit: sur la plage, dans les arbres ou au sommet de la montagne. Un enfer interdit aux touristes et que fuient les pêcheurs locaux. En fait il est uniquement fréquenté par les scientifiques d'un institut d'herpétologie.
On quitte ce "paradis des reptiles" (ils n'ont aucun prédateur naturel sur place) pour aller vers une autre île chaude de l'hémisphère nord cette fois-ci, celle de Ramree, en Birmanie, conue pour une autre espèce d'animaux depuis un sinistre "fait divers historique".  A la fin de janvier 1945, d'un côté il y avait des soldats anglais, de l'autre des soldats japonais qui, plutôt que de se rendre, choisirent de s'enfoncer dans la mangrove du centre de l'île (qui fait environ 16 km²). Problème, ce n'était un lieu pas vraiment accueillant avec des scorpions et de serpents venimeux, de moustiques porteurs de maladies et, surtout... de milliers de crocodiles (taille habituelle: entre 4,8 et 7,5 mètres).  Alertés par les cris entendus durant la nuit du 19 février 1945, les Anglais finirent par ratisser le marais. Ils n'y retrouvèrent que 20 Japonais blessés et de nombreux corps... démembrés. Or, au départ il y avait environ 1.000 hommes qui s'étaient enfoncés dans ce marécage. Si on considère qu'environ 500 Japonais auraient réussi à fuir, qu'est il advenu du reste? Et bien voyez-vous, pour les crocodiles, l'homme est un plat comme un autre...
Tout bien réfléchi, autant rester dans des contrées tempérées sans nombreux reptiles et autres sauriens. Par exemple, allez sur une île écossaise. Enfin, toutes les îles écossaises sauf une pour laquelle j'émettrai quelques réserves même si...: l'île Gruinard. Jusqu'en 1941, c'était une île normale. Et puis en 1942, un troupeau de moutons y est installé et les Anglais larguent une bombe contenant la maladie du charbon sous forme de spores. Et oui, le rêve, ou plutôt le cauchemar de la guerre bactériologique ne date pas d'aujourd'hui. En 1942, bien évidemment tout le troupeau est mort... mais pas les spores... Du coup l'île a été mise en quarantaine avant d'être finalement décontaminée... en 1990: l'île a été arrosée avec du formol  et la terre de surface a été prélevée en certains endroits avant d'être stockée dans des conteneurs scellés. Le nouveau troupeau de moutons qui y a été déposé ayant survécu, l'île a été déclarée de nouveau accessible.
Bon, si ces îles là ne vous tentent pas et que vous soyez un tantinet masochiste, vous trouverez peut-être votre bonheur dans la compilation ci après: http://www.topito.com/top-ile-lost-flippantes  
* Le nom de Clipperton lui vient du flibustier et naturaliste anglais John Clipperton qui, pour certains, aurait croisé au large de cette île, et, pour d'autres, y aurait même débarqué en 1704. Bien qu'aucune trace écrite de son passage n'ait été retrouvée, l'histoire retint le nom de l'île de Clipperton sans que l'on sache vraiment pourquoi, peut-être à cause d'une légende de trésor.

1 commentaire:

Marwan a dit…

Des paradis fiscaux oú les milliardaires sont assurés de ne voir personnes toucher leur fortunes... Y compris eux-mêmes... :-)