les liens avec ceux qui nous sont chers se distendent
se fondent dans le silence,
que faire?
Que faire face à cette obscurité, ce silence...
Que faire face à la douleur qui les accompagne:
essayer d'oublier?
les liens avec ceux qui nous sont chers se distendent
se fondent dans le silence,
que faire?
Que faire face à cette obscurité, ce silence...
Que faire face à la douleur qui les accompagne:
essayer d'oublier?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bastide_(ville)
avec cependant moins de charme dans ses remparts troués de loin en loin de portes monumentales (pour l'époque) et sa grande place, entourée de couverts, avec au centre une fontaine où il était bien difficile de résister à l'envie d'y plonger les mains avant d'éclabousser d'eau fraîche les autres à défaut d'oser y plonger ses pieds nus.Il y avait aussi l'église Sainte-Catherine dans des tons roses qui ne pouvaient que faire penser à l'église St Cernin de Toulouse immortalisée par Claude Nougaro. Ste Catherine est une église de style roman-byzantin, qui offre une orientation nord-sud inhabituelle. Wikipédia rappelle qu'elle fut érigée au début du siècle en remplacement de l'ancienne église du XIIIème jugée trop vétuste et qu'elle abrite de beaux vitraux provenant de l'ancienne église.
Mais ce n'est pas cette partie à de Villeneuve que j'ai préférée mais le quartier du Vieux Pont. Internet précise: "Enjambant le Lot, le pont vieux, ou pont des Cieutat, (...) était au XIIIe siècle surmonté de trois tours défensives. Si les deux arches méridionales datent du XIIIe siècle, la grande arche située du côté de la rive droite a été édifiée au XVIIe siècle, à la suite de dégradations jugées irréversibles des arches antérieures. Cette nouvelle arche a été ainsi conçue afin de faciliter l'écoulement du courant ; la principale faiblesse de cet ouvrage d'art, conçu par des ingénieurs anglais peu au fait du régime des eaux des rivières d'Aquitaine, résidait en effet dans sa masse, qui en faisait un obstacle, et que la pression des eaux a peu à peu dégradé." L'endroit est plein de charmes avec de jolies vues, dont peuvent profiter les clients qui ont le plaisir d'obtenir la table installée sur ce balcon qui surplombe le Lot. Et surtout il y a la légende qui entoure la petite chapelle érigée sur l'un des côtés du pont. Une histoire comme il en a tant circulé à l'époque où le mystique avait vite fait de donner une explication à tout ce qui était mystérieux.
Donc la légende raconte que trois bateaux descendant le Lot furent arrêtés au pied du pont vieux par une force mystérieuse. L'un des marins qui avait plongé afin de savoir ce qui les retenait en ce lieu remonta portant une statuette d'une vierge. A l'époque, rares étaient ceux qui se disaient non croyants, il fut alors décidé de bâtir une chapelle sur le lieu de la découverte. L'atmosphère dans la petite chapelle est très étrange, sans doute à cause de son côté très cocon au coeur d'une assez grande ville. Une excellente manière de faire une pause avant d'aller laisser errer le regard sur les rives en amont et en aval du pont, surtout les jours où le soleil est présent et donne de somptueuses couleurs chaudes aux murs et aux toits, rappelant par là même dans une autre gamme chromatique la lumière chantée par du Joachim du Bellay, celle de la douceur angevine.
Je n'ai pas visité le château qui n'a plus guère l'aspect du château-fort qu'il était durant la guerre de cent ans mais ressemble plutôt à une villa italienne. Je ne ne suis pas allée non plus sur les bords du Lot.
Mais j'ai aimé tout comme à Monflanquin, l'architecture des particulières de ces villes du sud-ouest,
la présence fréquente de l'eau: celle des fontaines, surtout lorsque ces dernières renvoient de manière explicite au passé industriel de la ville,
le calme des jardins avec là aussi une fontaine
et, plus surprenant, la statue d'un renard, mais l'un des anciens barons auquel a appartenu le château prisait fort cet animal qui a pourtant été pourchassé pendant des siècles.
Et puis il y a effectivement une jolie vue sur le Lot qui donne vraiment envie d'aller se promener au ras de l'eau, de s'y baigner aussi,
même si une pause sous les voûtes calmes et paisibles du château rend moins puissante cette attirance que l'on peut éprouver pour l'eau, même au coeur de l'été.
Mais il est vrai qu'au sortir des jardins, la fraîche voûte de pierre aux couleurs si chaudes avait aussi trouvé un bien joli écho dans celles des arbres au dessus de l'allée et où il a été fort agréable de s'arrêter.
Sur la grand place se trouve la plus belle maison qui était réservée à celui qui dirigeait la cité. A Monflanquin, c'est la maison dite « du Prince noir » avec notamment cette si jolie fenêtre.
Mais Monflanquin , comme beaucoup de "bastides" dans la région, ce sont un certain nombre de boutiques auxquelles on pouvait accéder en passant par les « couverts », des allées couvertes bien pratiques tant pour se protéger de la pluie, de la neige et des courants d'air que du soleil. Les restaurants s'y sont désormais installés ainsi que les hirondelles.
Et puis Monflanquin, en dehors de la couleur des murs qui vont du beige à l’ocre, c’est cette prédominance de la couleur bleue. Pas le bleu assez soutenu des villes portuaires, non un bleu plus doux, mais qui n'est pas pour autant le bleu lavande, ni le bleu du ciel (même s'il y ressemble). Un bleu très beau à regarder, doux sans être fade, et surtout qui incite à une certaine sérénité.
Illustration avec une image, prise quelque part sur un chemin cantonal pas très loin de la maison familiale au sud de Nantes, par une belle journée du mois février 2007, en début d'après-midi.
En début d'après-midi? Vraiment? Pourtant la lumière de la seconde photo laisserait penser qu'il s'agit du soir. Quant à la troisième image, ne pourrait-on envisager qu'elle ait été prise il y a bien des années de cela?
Après... Après il ne reste plus qu'à aller au bout de l'expérience et se laisser emporter par les ailes de l'imaginaire, jusqu'au bout du "voyage" que celui-ci prenne les couleurs du rêve... à moins qu'il ne devienne un cauchemar issu comme de l'au-delà...
Elle lui confie notamment ce souvenir douloureux: à 19 ans elle a essayé de traverser la Manche à la nage. Plus de 30 heures de lutte contre les flots et les éléments qui se liguent contre elle avant de renoncer, semble -t-il à jamais, à moins de quelques kilomètres du but. Lorsque la guerre éclatera, elle disparaitra brutalement de la vie de Benjamin, lui laissant quelques mots sur un papier avant que lui ne s'en aille faire la guerre.
Il n'aura plus de nouvelles d'elle jusqu'à ce soir où, plus de 25 ans plus tard, il s'interroge sur l'attitude qu'il va avoir faire à cet enfant qu'attend son amour de toujours ans, Daisy.
C'est via les images diffusées par un poste de télévision que Mme Elisabeth Abott lui donnera la réponse. Il découvrira en effet qu'une septuagénaire vient de traverser la Manche à la nage.
Quel que soit son âge, ne jamais renoncer à son rêve... même si celui-ci semble fou, irréalisable. Il suffit de savoir attendre le bon moment pour le réaliser
Et oser
Dans "les noces rebelles", Franck Wheeler (Leonardo Di Caprio) se sert de cette idée pour séduire une secrétaire qu'il a emmenée déjeuner au restaurant. Très frimeur il lui raconte en effet comment enfant son père l'emmenait une fois par an au restaurant et qu'il se disait "Jamais ce métier là et cette vie là pour moi plus tard"... tout en se jouant le rôle du cadre responsable qu'il n'est pas.
Avec la secrétaire il parvient à ses fins, au prix quand même d'une légère gêne vis à vis de sa femme qui l'attend bien sagement dans leur pavillon de banlieue. Quant à avoir une vie différente de celle de son père... au moment de se donner les moyens de l'éviter en quittant son ancien travail pour partir à l'étranger, il calera. Et sa femme April (Kate Whislet) qui croyait en lui ne supportera pas.
C'est le même type de souvenirs que raconte le capitaine Mike ( Jarred Harris) à Benjamin Button (Brad Pitt): il ne voulait pas devenir lui aussi capitaine d'un remorqueur sur le Mississipi. Mais s'il s'est fait à l'idée d'avoir le même métier que son père, il vit sa vie en artiste en faisant de son corps une oeuvre d'art où se côtoient de multiples tatouages, dont celui d'un colibri à qui il donne l'illusion de la vie en respirant d'une manière particulière.
Et puis ce capitaine décide de remorquer les bateaux en pleine mer avant de s'engager, la guerre venue, avec son équipage tout entier et de réaliser avec eux son fait d'armes: faire couler grâce à son modeste remorqueur le sous-marin ennemi responsable de la mort de plus d'un millier d'hommes.
Une vie finalement fort éloignée de ce qu'avait imaginé pour lui son père. Avec en prime une très jolie image après sa mort: celle d'un colibri qui vole au dessus des flots à des milliers de kms de toute côte.
Il n'y a finalement jamais de chemin tracé d'avance et il ne faut jamais renoncer. C'est aussi ce que nous raconte un autre personnage de ce même film. Mais ceci est une autre histoire...
Kieslowsli réalisateur oublié par beaucoup oui car quand on créé des oeuvres aussi différentes et pas forcément aisées d'accès, et que, âgé de 53 ans on annonce qu'on ne tournera plus... Deux deux ans il décédait et rares désormais sont les chaînes telles que Arte qui osent le programmer. Heureusement il reste les DVD, à commander via le net parce que mis à part de rares films tels que "Bleu" on ne le trouve guère sur les rayons.
Et c'est dommage car c'est un fabuleux raconteur d'histoires alors même que ces films sont relativement silencieux. Mais certaines images parlent tellement d'elles mêmes... et il a l'art de nous faire deviner notamment via de minuscules détails comme un morceau de sucre qui fond lentement, un reflet de lumière, les actes a priori anodins des personnages ou le visage des actrices telles que Juliette Binoche ou Irène Jacob tellement de sentiments... Alors juste quelques scènes principalement tirées de "bleu" mon préféré.
Dans un des films du décalogue, l'encrier du père se brise sans raison mais nous savons que c'est au moment où la glace du lac du lac se rompt sous le poids de son fils qui se noie. Dans un autre c'est le postier amoureux transis de sa jolie voisine libérée de l'immeuble en face du sien qui lui poste de faux avis de passage pour qu'elle se déplace sur son lieu de travail et qu'il la voit de plus près, même sans lui parler. Dans "Blanc" c'est le héros polonais qui ayant ramené clandestinement de Paris une statue qui ressemble à sa femme (laquelle a obtenu le divorce faisant de lui un étranger en séjour irrégulier, se lève soudainement pour embrasser cette statue de marbre, sa femme devenue pour lui inaccessible.
Dans "Bleu", la vieille servante qui pleure solitaire dans sa cuisine "parce que Madame ne pleure pas". Juliette Binoche qui après le décès de son mari et de sa fille, avoir fait l'amour avec un compositeur ami de son mari se lacère le dos de la main sur un mur de pierres, que sa propre mère atteinte de a maladie d'Alzheimer ne la reconnaît plus qui découvre dans son nouvel appartement qu'une souris non seulement a élu domicile mais donné naissance à une portée de souriceaux qu'elle doit tuer,qu'elle pousse sa jeune voisine qui se prostitue et dont le père qu'elle ne voyait plus depuis des années et qui vient à l'occasion d'un séjour parisien de découvrir la réalité du travail à aller le rejoindre à la gare avant qu'il ne soit trop tard,que son mari, compositeur et chef d'orchestre avec lequel elle croyait tout partager au point d'écrire avec lui des oeuvres que lui seul revendiquait, la trompait depuis des années et que sa maîtresse s'est découverte enceinte de lui après son accident, mais elle décidera malgré tout de léguer leur ancienne maison à cet enfant et de finir la partition inachevée de son mari.
Mais parce que c'était Kieslowski il reste toujours l'espoir: alors Juliette Binoche retrouve la liberté dans "Bleu", le héros de "Blanc" redevient l'égal de sa femme et le juge insensible de "Rouge" réapprend la fraternité.
...et un point commun qui les réunit: un homme. Un homme découvert trop tard en ce qui me concerne. Mais lequel?
Bashung, il a fallu longtemps avant que je mette un nom et surtout un visage sur l'auteur de "Gaby", "Vertige de l'amour" et ma préférée jusqu'à ce jour "Madame rêve"
Je n'ai pas trouvé "Bleu Pétrole" mais en remontant dans la voiture, moi qui roule habituellement en silence, j'ai éprouvé le besoin d'allumer la radio. Sa voix si typique s'est alors élevée. Sans attendre le commentaire final il est alors devenu évident qu'il avait rejoint cet autre artiste ciseleur de textes et de mélodies, mort lui aussi d'un cancer le 4 mars 2004 : Claude Nougaro; mais aussi ce réalisateur polonais mort lui aussi trop tôt, à 55ans, le 13 mars 1996: Krzysztof Kieslowski
Trois hommes, trois destins et un même mois de mars où ils nous quittent au moment où la vie s'épanouit de nouveau après les mois d'hiver.
Un peu plus de 18 ans plus tard y pensait il le bébé devenu jeune homme qui avec ses parents n'avait pas hésité un seul instant lorsque, prévenus discrètement par les gendarmes du village, ils avaient compris qu'il devenait urgent de choisir entre partir au S.T.O. en Allemagne ou franchir la ligne de démarcation et s'engager dans l'armée.
Ces forêts et ces bois ressemblaient-ils beaucoup à ceux où une bonne vingtaine d'années plus tard il amena la plus jeune de ses filles qui n'en finissait pas de se rétablir après une coqueluche qui l'avait laissée épuisée?
Aujourd'hui, un cercle nouveau s'ajoute pour lui. Nombreux seront ceux de ses enfants et petits enfants qui lui téléphoneront. Il en sera heureux mais au fond de lui gardera un fond de tristesse car il sait maintenant combien comptait pour lui celle qui l'a accompagnée 60 ans durant et l'a quitté le 15 juin dernier.