lundi 2 juillet 2012

De ville en ville - été 2012 - Ste mère l'église & la pointe du Hoc

Quand on pense à Sainte-Mère-Eglise, on pense d'abord à son clocher auquel s'accrocha le parachute de John Steele. C'est bien pourquoi un mannequin de parachutiste est désormais accroché au toit. Sauf qu'il l'est tel qu'il est apparu dans le film "le jour le plus long"' où Zanuck, le réalisateurs de la séquence avait pris, pour des raisons esthétiques, quelques libertés avec la réalités des faits. En effet, John Steel était tombé certes sur le toit de l'église mais pas du côté de la place, à l'arrière, du côté presbytère.
Ce détail, que la plupart des nombreux touristes ignorent, ne les empêche pas d'entrer dans l'église. Remarqueront-ils que l'un des vitraux, inauguré à l'occasion du 25ème anniversaire du débarquement, comporte une inscription en français et en anglais "à la mémoire de ceux qui, par leur sacrifice ont redonné la liberté à Ste Mère l'église". Et surtout, que tout autour d'un soldat ailé (une allusion à St Michel qui a terrassé un dragon?) figurent  les écussons des troupes aéroportées ayant participé à l'opération.Ce n'est pas certain.
C'est pourtant l'une des manifestations des liens très fors noués entre les soldats et la ville. On en trouve une autre preuve à l'intérieur du musée Airborne implanté sur cette même place de l'église et qui est consacré aux troupes aéroportée.
Il comporte à ce jour deux parties (il est prévu d'ouvrir une 3ème "aile"). Dans le premier bâtiment qu'on visite, tout est organisé autour d'un avion Douglas C-47 Skytrain, un de ceux qui ont participé au largage des parachutistes qui ont voyagé soit dans ses soutes, soit... dans le planeur qu'il trainait derrière lui et qu'il a largué au dessus de la France avant de retourner chercher d'autres troupes qu'il a transporté dans des conditions similaires. Dans un second bâtiment on retrouve un de ces planeurs, un Waco CG-4A, dans son état d'origine. 

Sainte-Mère l'église, c'était une entrée en matière relativement "soft", même si les troupes aéroportées ont, elles aussi, payé un lourd tribu puisque des parachutistes ont atterri dans les marais tout proches où ils se sont noyés.Les choses ont été beaucoup plus difficiles à quelques kilomètres de là, à la pointe du Hoc que j'avais découverte via une BD: "Airborne 44"

A la pointe du Hoc, on se retrouve dans une sorte de "musée" à l'air libre où l'on peut aller et venir comme bon nous semble. Bien difficile, une fois dépassés les immenses parkings où l'on retrouve de nombreuses plaques françaises mais aussi anglaises, belges, hollandaises... de ne pas se croire quand on chemine le long du chemin bien tracé à travers cette haute broussaille typique des bords de mer, que s'est tenu là l'une des batailles les plus dures. Certes il reste de vastes cratères envahis d'herbe, d'énormes blocs de béton armé d'où émergent des morceaux de ferraille tordue et rouillée... mais il y a aussi des oiseaux et on entend le bruit des vagues sur la plage, au bas d'une falaise haute de 25 à 30 mètres.
 
Visiter le blockhaus situé à la pointe et où, dans certaines pièces ont été laissé en place les plafonds en bois brûlé et regarder à travers la minuscule meurtrière ramènent à la réalité. Ici, sur cette pointe qui permettait de voir ce qui deviendra ce jour là les plages d'Utah et d'Omaha Beach, les pertes humaines ont  très importantes. Sur les 225 rangers qui débarquèrent ce jour là, seuls 20% étaient encore en état de combattre le lendemain et au 8 juin 1944, 135 (soit 60%) étaient morts. Des morts dont on retrouve une partie dans un immense cimetière, celui de Colleville-sur-mer, qui sera la prochaine étape du voyage. 

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