"Les chaussures italiennes" sont, d'une certaine manière placées sous le signe de la mort: il y a celle d'une vieille femme, trouvée sur le chemin du lac grâce à son chien fidèle. La première occasion pour Fredrick/Menkell qui vivait jusque là seul avec juste un vieux chien et une vieille chatte sur une île, de dire ce qu'il en pense.
" La morte avait un beau visage. Il y a une beauté spéciale qui n'appartient qu'aux femmes très âgées. Dans leurs rides sont inscrites toutes les marques, tous les souvenirs de la vie écoulée. Je parle des femmes très âgées, celles dont la terre réclame le corps."
Et puis il y aura Harriet qui, bien que gravement atteinte d'un cancer lors de ses retrouvailles en plein hiver avec Fredrick, ne s'éteindra qu'au coeur de l'été, après une mémorable fête. De la mort, elle dira ceci:
"Je ne serai bientôt plus là. Je sens déjà que ça tire. La terre m'attire à elle. Parfois, la nuit, quand les douleurs me réveillent, juste avant que je ne commence à crier, j'ai le temps de me poser la question: est-ce que j'ai peur de ce qui m'attend? Oui, j'ai peur. Mais pas vraiment. ça ressemble plus à une vague inquiétude, comme quand on est sur le point d'ouvrir une porte dont on ne sait pas bien ce qui se cache derrière. Ensuite les douleurs arrivent et alors, il n'y a plus qu'elles que je redoute"
Et enfin, il y aura Sima, cette jeune fille prise en charge par Agnès, la jeune femme autrefois opérée par Fredrick, qui se donne la mort sur l'île de ce dernier. Une mort dont il se sentira responsable car, fidèle à ses habitudes, il aura préféré retourner s'enfermer dans sa chambre plutôt que d'aller l'aider alors qu'il l'a entendu pleurer seule dans le noir.
J'allais oublier: le vieux chien et la vieille chatte du héros vont aussi disparaître, laissant la place à Rubis/Cara, la chienne de la vieille dame. Beaucoup de morts donc, et paradoxalement, à la fin du livre, un an après le début de son récit, Fredrick se sent de nouveau vivant, lui qui était mort depuis si longtemps.
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