On ne raconte plus l'histoire, celle où Alicia/Ingrid Bergman est recrutée Delvin/Cary Grant, un agent des services secrets américains, d'abord pour espionner puis alors qu'entretemps ils sont tombés amoureux l'un de l'autre, épouser un ancien sympathisant nazi avec lequel son père a été ami.
Ni même la scène dite du plus long baiser de l'histoire du cinéma et dont les protagonistes ne manquaient pas de signaler qu'ils gardaient un très mauvais souvenir du tournage.
Ni celle où, sur un banc alors qu'elle est très mal car son mari a commencé à l'empoisonner, il est méprisant avec elle car il croit qu'elle a de nouveau plongé dans l'alcoolisme, et qu'elle a renoncé à le faire changer d'avis. Un superbe mais dramatique moment d'incompréhension entre deux êtres qui tiennent l'un à à l'autre mais restent "enchaînés " aux images qu'ils ont toujours données d'eux.
Non, l'image, ce sont les dernières scènes où le mari/Claude Rains laisse l'amant/Gary Grant emporter par le grand escalier de marbre Ingrid Bergman hors de chez lui. Dans son jeu d'acteur on ressent tant de choses qui font qu'on éprouve presque de la pitié pour lui:
- il a été incapable de résister à sa mère -une "méchante" aux yeux glacés comme on en voit rarement au cinéma- qui avait froidement programmé l'empoisonnement d'Ingrid Bergam quand son fils lui avait fait part de ses soupçons,
- il ne pourra pas se justifier devant ses complices qui le considéraient comme un chef infaillible et n'ont pas jusqu'alors hésité à éliminer les plus faibles d'entre eux,
- c'est un faible puisqu'il reste jusqu'au bout attaché à cette femme, dont il croyait qu'elle ne l'avait trahit qu'au plan des idées politiques, et dont il comprend qu'elle ne l'a jamais aimé et qu'elle lui échappe à jamais.
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