Jeudi dernier, retour vers la maison familiale.
Il y a d'abord cette route que j'aimais tant.
A cause du souvenir de certains matins hiver: ceux où la route sombre tranche avec les arbres blancs et givrés tandis que le paysage est nimbé de brume. Il fait froid mais quelque chose annonce que la journée sera belle, peut-être cette manière très particulière que le soleil a pour jouer avec les troncs d'arbres
A cause aussi des soirées d'été où je rentrais avec la fenêtre grande ouverte pour mieux profiter de la tiédeur de l'air, des odeurs de fin de journée et de la lumière qui jouait là encore avec les branchages des arbres et avait cette couleur chaude de l'avant-crépuscule.
Mais au sortir de cette route, il y a eu soudain une sensation de manque, quand j'ai pris conscience qu'il ne serait pas là, plus là.
Plus de chat à débouler devant la voiture parce qu'il avait reconnu le son de la voiture et qu'il passait, inconscient du danger devant celle-ci pour filer sur les quelques marches de l'entrée, impatient de se faufiler dans la maison, mais traînant quand même un peu histoire de glaner au passage une caresse.
Et quand il n'était pas dehors, je l'entendais miauler dedans et je savais qu'il était sur la tablette au dessus du radiateur, ou alors sur le petit meuble bas juste à côté, avec à peine la place suffisante pour s'assoir à côté de la vasque avec les clés.
Non, il ne serait plus jamais là à nous attendre. J'ai passé les derniers kilomètres à m'essuyer les yeux et les joues tant la vue était devenue floue devant moi. Et c'est avec une énorme boule dans la gorge que j'ai glissé la clé dans la serrure avant de fondre en larmes en voyant sa litière et son panier. Il faudra l'un et l'autre les ranger car je crois qu'il s'écoulera longtemps avant que l'on retrouve des traces de pattes de chat dans la maison.
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