Si l'on en croit wikipedia, la cathédrale Ste Marie de Burgos (un exemple de sculpture gothique) est, après Séville et Tolède, la troisième cathédrale d'Espagne par ses dimensions. Ce qui peut sembler pour le moins étonnant quand on connait la population actuelle de la ville: moins de 180 000 habitants.
Comment expliquer une taille aussi imposante? Probablement parce que cette cathédrale figure sur l'un des chemins qui mènnt à St Jacques de Compostelle. Et effectivement, dans la campagne j'en ai régulièrement vu de ces piétons courageux qui mettent parfois des années* à accomplir le trajet qui conduit jusqu'à cette ville mythique, tant pour les croyants (depuis le moyen-âge, c'est la 3ème ville sainte après Jérusalem et Rome) que les non croyants**.
Si j'avais l'intention de le faire à partir de Nantes, il me faudrait passer par Saintes et Bordeaux avant d'opter soit par la côte nord de l'Espagne (Santander) soit par le trajet plus habituel qui passe plus au sud via justement Burgos.
Les pèlerins (en plus de leur topo-guide) repèrent leur trajet de manière plus "poétique" grâce à différents symboles que l'on trouve apposés aux murs, comme ici "calle St Juan" (rue St Jean). Ou bien encore incrustés ou gravés dans le sol. Des signes que je retrouverai à plusieurs reprises dans d'autres villes plus au sud de l'Espagne.
Un aussi long trajet supposait des haltes, dans l'idéal dans les dortoirs rattachés aux lieux de cultes, mais aussi chez l'habitant voire dans l'un de ces hôtels bon marché qui se signalent grâce à la fameuse coquille de St Jacques.
Mais tel n'a pas toujours été le cas et certains pèlerins ont probablement marché des jours et des jours sans vraiment pouvoir se reposer et ont eu l'air las de celui-là qui, place de la cathédrale, après avoir posé son long bâton de marche (le bourdon) s'est arrêté pour une longue halte sur un banc. Quelle que soit l'heure, les touristes, dont certains pèlerins en bien meilleure forme que lui, n'hésitent pas se faire photographier à ses côtés.
* à titre indicatif, compter 1 260 kms entre Nantes et St Jacques de Compostelle, soit 63 jours de marche au très bon rythme de 20kms/jour!
** Je pense notamment à Bernard Ollivier qui avait arpenté ce sentier avant de s'attaquer à la route de la soie
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