C'était hélas bien M. Chat, incapable de bouger et qui semblait beaucoup souffrir.
Malgré toute la diligence dont il a pu faire preuve pour l'emmener aussi délicatement que possible d'abord chez le vétérinaire, qui lui a administré un sédatif après avoir fait comprendre qu'il semblait très gravement atteint, puis au service des urgences de l'école vétérinaire de Nantes, la course de M. Chat s'est arrêtée là: fracture de la mâchoire et enfoncement thoracique ayant probablement entraîné une hémorragie interne.
Mais qu'importe le diagnostic! M. Chat ne s'installera plus désormais sur le rebord de la fenêtre de la cuisine, au 1er étage, pour regarder avec envie les oiseaux dans l'arbre dont les branches frôlaient la fenêtre.
Nous pourrons désormais sans crainte laisser de la nourriture dans la cuisine car il risquera plus de venir la piquer en douce. Ses forfaits les plus mémorables? De la brioche à travers le plastique et du saumon fumé. Mais il ne rechignait pas à manger aussi des tomates, du poivron (avec une préférence pour le rouge) des olives vertes, des champignons, des pommes et des cornichons... Non, non, on n'oubliait jamais de lui donner ses coquettes!
Il avait aussi bien repéré les bricks de lait au point d'en avoir transpercé les packs et provoqué nuitamment une jolie flaque de lait...
Il était aussi agaçant à sortir le soir et ensuite attendre deux heures du matin pour venir miauler devant la porte-fenêtre afin qu'on lui ouvre et qu'il vienne finir la nuit, blotti contre nous. On oubliait tout quand il devenait alors une jolie boule toute douce qui finissait régulièrement le week-end par nous donner quelques coups de langue ou nous mordiller doucement le menton ou la pommette pour faire comprendre que l'heure de croquettes avait sonné.
Comme tous les chats qui vivent beaucoup dehors il avait eu quelques soucis de santé: une piqûre de vipère, quelques bagarres dont il était ressorti avec notamment une oreille un coup esquintée...
Rien de grave en réalité jusqu'à ce soir, parce que c'était un chat calme, zen. Exactement comme était le chat roux qui, en août 2004, attendait sagement assis dans son coin tandis que les plus jeunes chatons faisaient le fou dans son dos. Sans douce est-ce pour cela qu'après avoir eu droit aux noms de Clovis (en souvenir d'un petit écureuil coquin rencontré dans une histoire d'enfant) et de Caramel, c'est le nom de M. Chat qui était privilégié, parce que c'était celui qui lui allait le mieux.
Il aurait eu 6 ans le 15 juin prochain.