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samedi 26 octobre 2024

"Monsieur Aznavour"

Film vu le 26/10/24. 
Réaction à chaud: Un "biopic", une bonne manière d'en savoir plus sur cet auteur-compositeur-interprète que j'ai un peu zappé dans ma jeunesse (et même plus tard) au profit de chanteurs peu ou prou de la même génération et ayant le même profil (auteur compositeur interprète) comme Brel (né en 29) ou Brassens (né en 21). Et pourtant il avait un sacré répertoire.

Un peu plus de 4 mois plus tard: quelles images en reste t il?
Lui quittant la messe d'enterrement de son fils (celui qu'il avait reconnu tard, parce qu'il avait eu connaissance de son existence tard) pour aller sur scène, a priori insensible devant le reste de la famille, alors qu'il est bouleversé. Et dans la même veine, celui de l'homme pour qui le travail de chanteur prime sur tout, cette scène où, encore débutant, revenant à la maison après une série de concerts il semble à des années lumière de sa femme qui s'occupe de l'ainé de ses enfants. Et cet autre, beaucoup plus tard, où via une série de poses, a priori destinée à un magazine (Paris Match?) il affiche sa réussite. 
Du coup je me rappelle que le film*, pas toujours tendre, a été pensé de son vivant et réalisé avec sa bénédiction puis celle de sa famille. Alors même, qu'au final, le portrait de l'homme n'est pas toujours flatteur puisqu'on y voit un bosseur** pour qui la famille compte certes, mais dont on peut se demander si son art ne primait pas sur tout. 
A noter la performance de l'acteur qui a su retrouver sa gestuelle. Idem la façon dont le réalisateur fait coller certaines de ses chansons phares avec son histoire 
* noté en mars 2025: 3,2 par la presse et 4,2 par les spectateurs
** j'ai été impressionné par la multitude de petits carnets, soigneusement rangés, dans lequel il notait ses créations

samedi 19 octobre 2024

Lee Miller, le film

 

Il y a quelques temps déjà que j'avais vu passer la bande annonce sur le Net. Tant le thème (j'avais découvert son travail photo et surtout la personnalité de cette femme via une série de podcasts) que l'actrice interprétant Lee Miller ne pouvaient que m'inciter à aller voir ce faux biopic. 
Oui faux biopic car dans un biopic, on part de l'enfance et on va jusqu'au décès. Or là on oublie la petite enfance et même toute la période où elle a été modèle puis travaillé avec Man Ray. De même il n'y a rien de montré quant à sa vie après son retour à Londres en 1946.
En fait, le film est conçu sous forme d'un flashback où, après une introduction centrée sur la rencontre, en 1937, entre Lee Miller et Roland Penrose (qui deviendra son second mari) il y a un saut dans le temps. On la retrouve, à la fin de sa vie en train de raconter à un journaliste ses années de guerre (entre 1940 et 1946). Elle va lui montrer les photos réalisées à cette époque là. Or ces entretiens sont une fiction puisqu'à un moment on comprend que ledit journaliste serait son fils. En réalité, ce n'est qu'après sa mort que son fils a découvert lesdites photos, ainsi que ce qu'avait vécu sa mère lorsqu'elle avait 7 ans. 
Kate Winslet s'est particulièrement investie dans ce film qui a été compliqué à réaliser et cela dès le stade de son financement. La gente masculine, qui reste majoritairement aux commandes dans l'industrie cinématographique aurait elle craint, à l'ère post "me-too", le regard féministe de Kate Miller?

mercredi 27 mars 2024

Le début d l'année au cinéma avec.. "Winter Break"

Film vu le 27 janvier... mais commentaire du 27 mars 

Encore un long film (+ de 2 heures) sauf que cette fois-ci je n’ai pas vu le temps passer et que j’aurais bien voulu, même si je sais que c’est une fiction, savoir ce qu’il est advenu ensuite des 3 principaux personnages qui sont très attachants.
Mention spéciale aux coiffures et tenues (l’action se passe fin 1970) .

Dans un établissement privé américain des années 70, 3 personnes vont devoir passer ensemble les "fêtes" de Noël:
un professeur d'histoire très aigri qui méprise les élèves et ses collègues... lesquels le détestent eux aussi
la cuisinière dont le fils, qui avait pu faire ses études dans l'établissement avant de partir au Viet-Nam, vient d'y mourir
un élève, dont la mère s'est remariée avec un homme qui le déteste.
La cohabitation n'est pas simple au départ. Mais les uns et les autres finissent par s'apprivoiser. Un voyage improvisé à Détroit donnera même plein d'espoirs:
la cuisinière commencera à faire le deuil de son fils en renouant avec sa jeune soeur enceinte,
le professeur donnera quelques détails de ce qu'était sa vie avant avant qu'un "incident" du à son intégrité le condamne à rester dans l'établissement actuel
l'élève reverra enfin son père, très malade, ce à quoi s'opposaient sa mère et le nouveau mari de celle-ci.
Une fois les vacances finies, la vie  aurait pu reprendre, plus douce entre ces 3 là qui ont constitué une sorte de famille de coeur. Mais un petit "cadeau" laissé par l'élève à son père va changer la donne. Et le professeur va devoir choisir: avouer ce qui s'est passé (et condamner l'élève à aller dans un établissement qui le broiera) ou mentir tout en laissant parler son coeur avant de s'enfoncer de telle sorte que si l'élève est sauvé, lui est viré de l'établissement.
Heureusement les dernières images, filmées sous un beau soleil, laissent espérer que finalement ce "Winter Break" qui se termine avec son départ, lui sera bénéfique.  
NB: Découverte au début du film: le film est classé « R »  aux USA… et pourtant pas de scène ultra violente (même si a un moment deux adolescents en viennent aux mains) pas de scène de sexe ouvertement montrée .. mais le langage est correct, même lorsque le vieux prof compare son proviseur à un cancer du pénis!

Alors serait-ce parce que 
les 2 adultes boivent et fument ++ et qu'il y a quelques allusions sexuelles: une petite dame plus toute jeune propose une "gâterie » au professeur et ce dernier montre une scène de sodomie sur un vase grec (ce qui  incite à se demander si il ne préfère pas les hommes.). N'y aurait il pas aussi le fait que ce vieux prof grincheux mais très intègre, refuse de remonter la note d’un élève au motif que le père de ce dernier pourrait alors financer un nouveau gymnase.




samedi 24 février 2024

Le début d l'année au cinéma avec... "Le garçon et le héron"

Film vu le17/1/24
Première fois que ça m'arrive mais je suis ressortie déçue de la séance! Bon certes, ça m'était déjà arrivé une fois par le passé, avec "Ponyo sur la falaise" mais ce dessin animé là était destiné à un jeune public et avec un graphisme volontairement très éloigné de celui auquel le réalisateur avait songé: l'univers des peintes anglais pré-raphaéliques. 
Pourquoi déçue?

J'ai trouvé ça très lent (au départ). Puis très long et confus surtout dans la seconde partie, fantastique.... où on suit le héros qui passe de monde en monde (réel puis imaginaires avec un aspect poupées russes) à la recherche de sa mère (qui ne serait pas morte brûlée dans l'hôpital où elle travaillait mais serait vivante dans un autre monde) et de sa tante et nouvelle belle-mère, enceinte, qui a disparu dans un monde parallèle.
Le titre français et le synopsis trouvé sur le net sont trompeurs: on croit que l'enfant va apprendre à faire le deuil de sa mère avec l'aide d'un héron lequel n'est pas très joli, ni très sympa. Perdu: il faut connaître le titre japonais du film "Et vous comment vivez-vous?" lequel renvoie à un ouvrage que lui a laissé par sa mère (au retour d'une escapade d'un an dans un monde différent) pour commencer à entrevoir que ce film tiendrait plus d'un testament graphique du réalisateur! Mais ça je l'ai su après avoir lu des commentaires au sujet du film où il était par exemple question des pierres mises en équilibre par le grand-père "magicien" du héros et qui correspondraient en nombre aux films réalisés par Miyazaki ! Pas sure du tout d'avoir envie de revoir le film pour mieux le comprendre toutes ces allusions. 
Et surtout: j'ai eu beaucoup de mal avec la quasi totalité des personnages, humains ou pas. Quand ils ne sont pas laids (comme le héron parfois à demi humain ou les petites vieilles) ils sont antipathiques (le père obsédé par ses avions de guerre et sa réussite) voire les 2 (le héron) ou ils sont très stéréotypés dans leur apparence. Le héros... il n'aurait pas son pansement sur le côté de la tête, on pourrait le confondre avec le héros du "château  dans le ciel" et sa mère (en version enfant) à l'héroïne de ce même film. 
Quant à la musique... je n'ai mémorisé aucune des mélodies deHisaishi, et donc même pas songé à acheter la BOF.  De toute manière, le CD n'est disponible qu'au Japon. Et sur les 37 tires qu'il comporte, les 2/3 des morceaux durent moins de 2mn! Et 3seulement excèdent 3mn. 
Oserais-je écrire que ce film présenté comme son testament serait à mes yeux un film en trop?

vendredi 23 février 2024

films oubliés de 2023 - Oppenheimer

film vu le 30/8
3 heures qui passent assez vite. Mais il faut s’accrocher un peu car le récit n’est pas chronologique puisqu’il mêle 3 périodes:
- les années de « formation »: celles où avec toute une équipe de scientifiques il a porté le projet Manhattan 
- le simulacre de commission/procès pour renouveler ou non son habilitation à suivre les questions de nucléaire

- l´audition devant le Sénat (& la « chute » ) de celui qui avait contribué à son passage devant ladite "commission"  et qui brigue désormais un portefeuille ministériel. 
Et il ne faut pas espérer se rattraper aux branches en se fiant au noir & blanc ou à la couleur car leur usage ne renvoie pas au passé/présent mais aux données objectives (le N&B) pour lesquelles il y a des traces écrites ou  filmées et plus subjectives, le ressenti du héros (couleurs).
Sinon... j'ai été effarée de voir le peu de protection dont bénéficiaient les scientifiques lors du 1er essai (la France fera guère mieux notamment lors de ses explosions dans le Pacifique, notamment avec les populations civiles) .
Qu'ajouter de plus: peut-être deux séquences. Oppenheimer est fêté par ses collaborateurs, probablement après le largage de la 1ère bombe ou plus vraisemblablement après la capitulation japonaise, mais lui a des visions, il imagine l'effet dévastateur de la bombe sur sa propre équipe. ça a beau d'être des "effets spéciaux" je me suis dit que "oui, en contribuant à la réalisation de ce projet, il a ouvert une boîte de Pandore à cause de laquelle beaucoup de civils sont morts ou ont été touchés à jamais." Ce qui rend encore plus atroce la réaction du président des Etats-Unis à qui il est venu faire part de ses doutes et qui le met quasiment dehors en le traitant de "pleurnichard"

mercredi 14 février 2024

films oubliés de 2023 - Suzume

Film vu le 5 juin 2023
Compte-rendu du 14 février 2024
Ce que j'en avais dit sur FB juste après l'avoir vu: "Superbes images « d’anime japonais » avec des paysages assez ruraux (campagne de Fukushima) d’autres très urbains (Tokyo) et une grande présence des dieux et divinités japonais (comme ce ver géant -visible que de certains- qui quand il est libéré génère des séismes"

Et quels souvenirs désormais?
De beaux souvenirs, ceux des paysages ruraux, notamment lorsque la Nature reprend sa place.
Des souvenirs amusants avec par exemple le héros masculin qui victime d'un sort se retrouve dans le "corps d'une chaise à 3 pieds" ou la présence de chats qui peuvent être aussi bien bénéfiques que d'une certaine manière maléfiques.
Et puis des côtés agaçants, ces tics d'anime avec les héros dont les cheveux flottent dans le vent, ou cette histoire d'amour entre le adolescente un peu rêveuse et un jeune adulte ou ces batailles improbables. 
Globalement, un souvenir très mitigé, assez éloigné de la bonne note donnée par les critiques de cinéma ou les spectateurs et qui faisait que j'étais peu motivée pour le revoir
En fait, après avoir reconsulté le Net, je me suis aperçue que j'avais oublié beaucoup de choses, d'une certaine manière l'essentiel, à savoir qu'au delà du film d'action via la recherche des "portes" qui jalonnent le Japon et qu'elle a ouvertes par maladresse, Suzume part  à la recherche de sa mère (morte le 11/3/2011) mais aussi de la petite fille qu'elle a été et qui n'a pas pu faire le deuil de cette disparition.  
Un film à revoir donc

lundi 12 février 2024

films oubliés de 2023 - Quand tu seras grand

Film vu le 20 mai 2023
Compte-rendu du 12 février 2024
Ce que j'en avais dit sur FB juste après l'avoir vu: "

Film réalisé à partir d’un canevas très improbable : des gamins de CM2 qui viennent manger à la cantine de l’EHPAD avant d’intégrer d’autres activités sur le temps périscolaire… : Au final, quelques éléments intéressants notamment sur ce qu’est la vie au quotidien des personnes dans de telles structures (qui souffrent d'un cruel manque de moyens en personnel… ) mais je suis restée sur ma faim

9 mois plus tard: 
- sur le film lui-même: intéressant... mais pas inoubliable. En fait pas le genre de film que j'aurais envie de revoir. Sans doute parce qu'il y a trop d'éléments attendus: comme ce petit gamin turbulent, fou de skate-bord, auquel les parents sont inattentifs et qui trouvera un soutien dans un vieux monsieur ancien cascadeur
- sur l'acteur principal: pas vraiment accroché avec lui, en partie à cause du personnage, râleur patenté, limite caricature de certains syndicalistes, aussi tête à claques que le petit gamin skateur... en partie aussi à cause de son physique (cheveux longs, pas nets, barbe hirsute, très loin des play-boys. Un homme très ordinaire quoi) ... dans ce film car j'ai du mal à concevoir qu'un infirmier* diplômé d'Etat exerce avec une telle dégaine, même dans un EHPAD. Depuis je l'ai vu, coiffé et habillé dans un autre film, d'époque lui puisqu'il s'agit d'une biographie du couple Bonnard, et là ça passe. 
*Rectificatif: dans le film il serait aide-soignant et non infirmier... mais dans ce cas ses interventions ne collent pas avec la place vraiment occupée par ce type de professionnel en EHPAD

dimanche 14 janvier 2024

"Mars Express"

Un « anime »  français c'es rare. Qui traite de SF, encore plus. Avec une femme flic, pardon "détective" secondée par un androïde, voilà qui promettait d'être intéressant, d'autant que je pensais trouver des échos avec « Ghost in the Shell » (le dessin animé) mais aussi « Blade Runer » (le film) que j'avais l'un et l'autre bien aimés. 
Ici il y a donc Aline, une humaine et Carlos, son robot « réservé » (comprendre un humain DCD dont les souvenirs ont été implantés dans un robot!) qui enquêtent dans une ambiance de film noir. Dans ce genre de film les héros qui sont loin d'être parfaits: ici la femme sort d'une cure de désintoxication à l'alcool et le "Réservé" cherche désespérément à revoir sa fille (ce que refuse la mère -son ex-femme- qui s'est remariée puisque veuve). Loin d'être parfait aussi du monde dans lequel ils évoluent: mensonges et trahison sont vite de mise, au point où l'on s'interroge très vite sur qui est réglo et qui est pourri, tant sur la Terre que sur la planète Mars. Ainsi cette hackeuse qui libère les androïdes et que pourchassait sur Terre la détective va devenir son alliée sur Mars. Il va vite devenir évident que la jeune étudiante disparue que recherche désormais Aline a du trouver quelque chose d'anormal dans le programme informatique sur lequel elle travaillait. Et que toutes les sphères, politiques, industrielles, semblent impliquées. Semblent? Non, sont impliquées. Et les humains dépassés.

La fin est belle, on y voit des milliers d'étoiles. Mais triste. Et pas seulement parce que les humains, les plus "humains" meurent, ainsi que les robots les plus "humains".* Il n'y a plus aucun espoir. 
* en fait tous les robots les plus récents ayant fait l'objet d'une mise à jour avec le fameux programme découvert par l'étudiante partent d'eux-mêmes à la casse/mort en ayant cru partir vers une autre vie sur une autre planète, remplacés par de monstrueuses créatures  

lundi 30 octobre 2023

La petite


 

Un petit film avec un Fabrice Luchini surprenant.
Oui, c'est un "petit film" car je ne pense pas que le budget ait atteint les sommes phénoménales de certains films. En plus le thème, un peu de société (les conséquences d'une grossesse pour autrui chez un couple homosexuel) n'est pas ceux qui drainent des foules immenses. En outre, mis à part Luchini (que les gens adorent ou détestent) les acteurs sont, à ma connaissance,  inconnus avec notamment une débutante (Mara Taquin) qui lui donne la réplique.
Mais voilà, la bande annonce avait titillé ma curiosité avec ce Luchini barbu et qui semblait pour une fois ne pas en faire des tonnes, pardon, être sobre dans sa manière de jouer.
Et effectivement il est surprenant dans le rôle de ce veuf qui s'apprête à devenir grand-père après le décès de son fils (en couple avec un autre homme) dans un accident d'avion. Il redécouvre celui-ci à travers le témoignage de la future maman, apprend comment son fils le percevait, noue d'autres liens avec sa fille et surtout, revient du côté de la vie en apprenant à vivre un autre type de paternité. 
Je l'ai trouvé touchant, lorsqu'il préfère quitter la cérémonie religieuse en l'honneur de son fils pour aller monologuer sur la tombe de sa femme ou lorsqu'il engueule sa fille qui "dérange" le classement des anciens livres de son fils alors qu'il les enterre dans son jardin sous l'arbre en dessous son fils lisait. Et surtout lorsqu'il assiste à la naissance du bébé, avant de choisir timidement le prénom, en se souvenant d'une discussion avec les futurs papas. 
Par contre j'ai été un peu gênée par le regard posé sur les Belges flamands qui m'ont semblé très traditionnels, hostiles aux Français, obsédés par les apparences, l'appât du gain... avec notamment un portrait à charge des parents (et notamment du père) du compagnon de son fils.
Et puis j'ai regretté d'être laissée, au milieu du gué, à la fin du film, avec le retour de la maman, de passage dans la région bordelaise, et qui vient voir sa fille désormais âgée de un an. Que se passera t il plus tard, quand l'enfant grandira avec ce père (aux yeux de la société) qui est en réalité l'un de ses grands-pères? 

mercredi 4 octobre 2023

"la beauté du geste"

 C'est l'histoire* de Keiko, une jeune femme japonaise sourde, femme de ménage dans un hôtel durant la journée, et qui, le soir venu, s'entraîne à la boxe dans un club de quartier à la périphérie de Tokyo. Le vieux gérant,  parce qu'il a des soucis de santé et que ses clients se font de plus en plus rares, n'a plus le choix, il va devoir fermer. Mais avant, il souhaite qu'elle participe à un nouveau combat, même si il sait qu'outre sa surdité qui la met en danger (elle n'entend ni le gong ni les consignes de l'arbitre) elle est trop petite avec des bras courts.  
Les liens entre ces 2 là sont très forts. plus forts en tout cas que ceux qu'elle a avec sa propre mère qui n'aime pas la boxe. Ainsi, lorsqu'elle assiste aux combats de sa fille, elle rate toutes les photos. Ou même son frère, musicien, qui a lui aussi du mal à comprendre sa soeur. 
En fait, Keiko ne se sent vraiment exister que lorsqu'elle boxe, tout en insistant sur le fait qu'elle n'aime pas avoir mal, au point d'avoir très envie de renoncer à ce combat, ainsi qu'à la boxe lorsqu'elle apprend que le club va fermer, surtout qu'elle n'a pas envie de s'inscrire dans un autre club. 
Des jolies choses, comme par ex le fait que certains personnes, collègues de travail, petite amie du frère... apprennent à signer pour échanger avec elle. Mais ça ne fait pas oublier qu'il faut peu de choses pour le naturel, à savoir le rejet des personnes handicapées. La bande son est aussi intéressante avec très peu de choses, comme si on était un peu dans le monde de Keiko  Et puis des surprises, comme la voir s'entrainer: boxer, courir, faire des exercices, le long d'un canal et de voies autoroutières d'une banlieue très laide.  loin, très loin du Japon traditionnel.
Au final, un film qui m'a laissée sur ma faim, surtout la fin car Keiko a perdu son combat, n'envisage pas de continuer la boxe, d'autant que le vieux gérant est désormais hospitalisé et le club fermé. Mais sur le remblai où elle s'entrainait autrefois, elle revient... et sa dernière adversaire (qui ne connaissait pas semble t il sa surdité) passe la saluer.  
 Inspiré de la biographie de la championne sourde Keiko Ogasawara, devenue professionnelle

dimanche 16 juillet 2023

Le goût des images animées - La maison des égarées.

La bande annonce était tentante, une histoire de vieille dame qui, dans un centre de "réfugiés", réussit à convaincre qu'elle est la grand-mère de 2 enfants "perdus": une adolescente en fugue et une petite fille muette. Et qui les emmène dans une drôle de maison isolée qu'elle semble découvrir en même temps qu'elles.
Le film me donnait une impression de déjà vu. Normal, il partage avec "Suzume" vu il y a quelques semaines, de nombreux points communs: la reconstruction après un séisme (qui peut être physique mais aussi émotionnelle) la beauté de la nature, même lourdement touchée par une catastrophe, la famille (biologique ou "reconstituée"), les personnages féminins à la fois fragiles et forts, le shintoïsme...
Mais avec lequel il présente aussi des différences comme le fait que les héros ne sont pas deux grands ados/jeunes adultes (avec une possible histoire d'amour) mais 3 femmes: une adolescente qui a fui son père (séparé de sa mère) qui est violent avec elle, une fillette dont on apprend qu'elle est devenue muette suite à une succession de deuils qu'elle n'a plus aucune famille et cette grand-mère sortie de nulle part, qui raconte des histoires fantastiques mettant en scène des divinités japonaises  (dont les "petites filles" comprennent vite que ces dernières sont aussi ses ami(e)s). 
"Suzume", sorti quelques mois avant fera probablement une meilleure carrière que "la maison des égarées" mais je préfère cette dernière:
- à cause des personnages, cette adolescente brisée par son père mais qui saura lui échapper et devenir la grande soeur de la petite fille qui retrouvera sa voix grâce à elle mais aussi sa voie en décidant de prendre le moment venue le relais de la vieille dame auprès des divinités
- l'idée de ses maisons refuges, isolées, dans les bois
- la présentation, certes rapide, des multiples dieux qui m'a fait penser au "voyage de Chihiro" 
- la graphisme retenu pour narrer les contes mettant en scène ces divinités qui m'ont fait penser à ceux racontés dans la BD "Naoto, le gardien de Fukushima" 
- l'idée de ce monstre qui se nourrit des peurs, pertes etc... des humains et les pousse à fuir ailleurs pour oublier.

dimanche 16 avril 2023

Le goût des images animées - A vol d'oiseaux

 

Un très joli petit film d’une heure. En fait il s'agit d'une compilation de 3 courts métrages d’animation (réalisés par 3 équipes différentes) à base de gouaches ou d’aquarelles. 
J'ai assez peu accroché avec le 1er, notamment à cause du graphisme, même si je reconnais que l'histoire était intéressante puisqu'il était question d'un enfant qui imagine, rêve, le monde tel qu'il le verrait si il était oiseau.
J'ai beaucoup aimé le second petit film qui était sans paroles. C'était l'histoire  d'un vieux monsieur très fatigué, en maison de retraite. Il se liait avec une mouette qu'il nourrissait, avant de la soigner (en cachette du personnel) car elle s'était blessée un jour de tempête, puis de la relâcher une fois guérie... et redevenir un petit garçon avant de se transformer lui même une mouette et s'envoler. 
Mais ma préférée ça a été la dernière histoire. C'est celle d'une adolescente qui est assez solitaire, même avec ceux de son âge. Elle se lie avec la documentariste de son collège, comme elle passionnée d’oiseaux et qui vit sur une île isolée en Loire. Et elle va s'y rendre afin de lui redonner un livre qu'elle lui a prêté . Durant cette balade, le rendu de la nature (dont les animaux) et celui des sons est superbe.
En fait ça m'a rappelé ces très jolies histoires d'une famille de petites souris racontées par un auteur japonais, Kazuo Iwamura. 

vendredi 31 mars 2023

Le goût des images animées - Les petites victoires

Depuis que j'ai vu le film "Monsieur Hire", où Michel Blanc interprétait  un rôle tellement éloigné de celui qu'il jouait dans la série des "Bronzés" j'apprécie voir comment évolue sa filmographie*. Et quand j'avais vu la bande annonce de celui-là, même si a priori il m'avait pas le 1er rôle (celui de l'institutrice directrice d'une classe unique ET maire d'un petit village) j'avais fort envie de voir ce film. 
Et c'est un sympathique petit film… un peu dans la lignée de « la famille Bélier » sauf que là il n'est plus question d'une jeune fille passionnée de chant qui est née dans une famille de sourds profonds.
Non, là il est question de la vie quotidienne dans les petits villages (moins de 500 habitants) où petit à petit il n’y a plus ni médecin, ni café, ni boulanger. Ici, même l’école à classe unique est en sursis depuis le départ en cours d'année d'une famille qui avait 3 enfants. Et l'institutrice a fort à faire car elle est aussi maire du village, pas vraiment aidée par ses adjoints. Arrive un nième petit grain de sable avec les soucis causés par un artisan du village qui, depuis le décès de son frère, vit mal sa solitude. Et pour cause, il finit par avouer à l'institutrice que, même si il est allé à l'école et a obtenu son permis de conduire, il est devenu illettré et que ça lui pose de gros problèmes dans sa vie quotidienne et professionnelle. Du coup il décide alors de se redonner une chance de maîtriser la lecture et l'écriture en retournant à l'école du village à côté de gamins ayant l'âge d'être ses petits enfants. 
Mais le plus intéressant se situe probablement en "off" des gags, lorsqu'Michel Blanc découvre que, pendant des années, son frère aîné lui a caché les lettres envoyées par une femme dont il était tombé amoureux** et auxquelles il n'a jamais pu répondre... là aussi il aura droit à une seconde chance.  Et aussi lorsque l'institutrice comprend que sa rencontre d'un soir (faite via un site spécialisé) et dont elle espérait beaucoup, n'est en fait qu'un beau séducteur peu désireux de s'attacher à une femme qui est très prise entre ses élèves et ses administrés. Là pas de seconde chance... Quoique... à la fin de l'année scolaire et sa classe étant condamnée à être fermée, la jeune institutrice décide de partir en vélo pour de TRES longues vacances, loin de l'éduction nationale et de son petit village. Et qui sait... 
* Pas vu "Tenue de soirée" et, malgré des critiques élogieuses, les quelques extraits vus m'ont toujours freinée. 
** Le personnage joué par Michel Blanc ose se poser la question "Ce grand frère qui a tant fait pour moi aurait il pu vouloir me garder pour lui seul?" 

dimanche 5 mars 2023

Le goût des images animées - Le retour des Hirondelles

Le titre à l’international est « return to dust » et convient mieux à cette histoire de mariage arrangé entre de 2 « déshérités » dont les familles respectives veulent se débarrasser pour qu’ils ne vivent plus sous leurs toits: un vieux paysan (exploité par son frère aîné mais aussi le gros propriétaire terrien du coin) et une femme devenue handicapée (et incontinente) à force d’avoir été battue enfant. Entre ces 2 là naît une jolie histoire d’entraide et d’amour…* avant qu’elle ne s’achève dans la poussière de la destruction de la maison qu’ils avaient construite. 
Ceci est la version occidentale et originale d’un film qui avait connu un joli succès en salles chinoises... avant d’être interdit dans son pays d'origine puis diffusé une fois remonté dans un sens plus conforme à l’image que veulent montrer les autorités chinoises. Et oui, même si les faits sont censés remonter à 2011, il ne pouvait être accepté par les autorités de montrer qu’il existait alors
- de très pauvres agriculteurs
- exploités par des propriétaires terriens ravis de les maintenir dans la pauvreté en les payant le plus tard possible
- avant de les "oublier" afin de privilégier la spéculation foncière
- le tout dans un contexte de corruption.
Pas sure que les choses aient beaucoup changé depuis 2011.
*Aucune scène sensuelle mais beaucoup de signes de pudique tendresse

samedi 18 février 2023

Le goût des images animées - Interdit aux chiens & aux Italiens

C'est un joli petit film  (1h10) d'animation plus destiné aux adultes car même si il est bourré d’humour, pas sure que des enfants avant l’âge du collège ne s’ennuient pas à cette chronique de l’histoire inspirée de celle des grands parents paternels (& de beaucoup de personnes ayant des origines italiennes) du réalisateur. Ce dernier n’a jamais connu son grand-père mort en 1942 et assez peu sa grand mère décédée en 1962, mais par certains côtés cette histoire est universelle.
Ce film est l'occasion d'apprendre plein de choses, par exemple par rapport:
- aux liens Italie/Libye: 5 octobre 1911, début de la conquête militaire italienne en Libye et le 5 novembre 1911, annexion officielle par l'Italie. Dans le film, le grand-père y perd l'un de ses jeunes frères
- au rôle joué par les Italiens dans la construction de routes, tunnels, ponts, barrages hydrauliques ... notamment dans le SE de la France et la Suisse
- au mauvais accueil réservé par la population aux travailleurs italiens qui venaient souvent travailler à la mauvaise saison en laissant dans les villages de montagne, les femmes, les vieillards et les enfants de moins de 8/10 ans
- aux nombreuses naturalisations d'Italiens accordées par la France...juste avant WWII

vendredi 27 janvier 2023

Le goût des images animées - Le professeur Yamamoto...

Film documentaire qui est, d'une certaine manière, en 4 parties.
La 1ère est centré sur les derniers entretiens de ce psychiatre (de 82 ans) avec ses patients, envoyés par l'aide sociale, et dont il s'occupe, parfois depuis une vingtaine d'années, lesquels patients s'inquiètent fort pour ce qui va se passer après son départ car il était très proche d'eux.
La seconde correspond à une invitation à dîner très improvisé du réalisateur chez le professeur. On découvre un domicile qui ressemble plus à capharnaüm ainsi que la femme du psychiatre, assez silencieuse, et qui semble complètement perdue, incapable par exemple de se rappeler le contexte d'une photo prise une dizaine d'année plus tôt.
La 3ème partie apporte des explications quant au comportement de la femme du psychiatre, grâce à une ancienne voisine à qui le couple rend visite: elle est atteinte de démence sénile, comme sa propre mère dont elle s'occupait autrefois, en même temps que ses jeunes enfants... mais aussi des patients de son mari qui parfois logeaient chez le couple. Une vie dans l'ombre, au service des autres, tout comme son mari l'était au service de ses patients.
La dernière partie suit le couple, lorsqu'il se rend au cimetière (situé en pleine campagne) où reposent les parents et grands parents du médecin. Le film s'achève sur une image des mains qui se tiennent du vieux couple, lequel remonte péniblement une petite route pour regagner la voiture.

Film très triste car on en sort en se posant beaucoup de questions
- sur ce que vont devenir les patients de ce psychiatre (ne pas oublier que le handicap et la maladie mentale sont très mal acceptés au Japon)
- combien de temps va tenir le médecin, très fatigué, pour s'occuper de sa femme malade
- sur la place et le peu de reconnaissance des femmes dans ce pays
- sur la place des personnes âgées (surtout quand on se rappelle la glaçante fiction "plan 75")
Et puis même si certains commentateurs mentionnent l'attachement de cet homme pour ses patients et pour sa femme... c'est le silence total quant aux enfants de ce couple: le couple qui aidait tant les autres aurait-il "perdu" leurs propres enfants à force de se consacrer aux autres?

vendredi 3 avril 2020

Musiques du temps du confinement -9- "Miserere" de Allegri

Il m'aura fallu de nombreuses années avant de pourvoir mettre un nom sur ce morceau que je croyais avoir découvert lors de la sortie du film "les chariots de feu"* où, de mémoire, elle accompagnait les scènes finales où les héros qui avaient participé à ces JO de 1924 assistaient à une cérémonie religieuse commémorative. Perdu, la musique que l'on entend à la fin est en réalité l'hymne britannique Jérusalem!

Alors  comment ai je découvert ce "Miserere" qui à chaque fois m'émeut profondément, notamment lors de la partie réservée au soliste. J'ai lu un jour (où???) que quelqu'un comparait ce passage à un chant d'alouette. Un chose est certaine, je voudrais qu'il ne cesse jamais.
Mais aussi que la partition était, pendant des années et à la demande du Vatican (seul endroit où l'on pouvait l'entendre), restée secrète. Jusqu'au moment où un génie de la musique, bien que ne l'ayant entendue qu'une seule fois, aurait été capable de la retranscrire de mémoire. Il s'agissait de Mozart. Mythe ou réalité? La réalité c'est que Mozart, alors âgé de 14 ans, l'a bel et bien entendu à au moins 2 reprises. La mention de sa transcription par Mozart ne figure quant à elle que dans une lettre de son père adressée à sa mère. Et, autre réalité, la 1ère publication de a eu lieu un an après le séjour de Mozart et a été le fait d'un musicologue anglais.
* J'avais été marquée par les motivations fort différentes des 2 coureurs: "Harold Abrahams est juif et court pour combattre l'adversité qu'il a vécu à l'université de Cambridge. Eric Lidell est écossais, fils d'un missionnaire en Chine, qui court pour la gloire de Dieu."  

mercredi 23 octobre 2019

Plaisir de lire (3) "La jeune fille à la perle" de Tracy Chevalier


Le second livre aimé cité. Un choix un peu par défaut car ce n'était pas évident de trouver un titre parmi les nombreux romans que j'ai pu lire depuis mon adolescence. Il y avait certes les 2 premiers qui m'ont marquée: "le grand Meaules" de Alain Fournier ou "vent d'est, vent d'ouest" de Pearl Buck...mais aussi et surtout de très nombreux Zola ou Maupassant. Et puis désormais je lis très peu de romans
Mais le livre ci-dessus a une histoire particulière. J'ai toujours beaucoup aimé "la jeune fille à la perle" de Veermer, à vrai dire, c'est mon tableau préféré, celui que j'emmènerai sur une île déserte s'il fallait m'en garder qu'un... alors lorsque j'ai vu qu'une photo illustrait la jaquette du roman, je l'ai acheté sans même l'avoir feuilleté.
Et j'ai beaucoup aimé cette fiction (on sait très peu de chose sur Veermer et rien du tout surs son illustre modèle) qui parle de la manière de peindre au temps du tableau, mais aussi du lien très particulier qui se noue entre une jeune servante et son maître.
Et puis, petite anecdote... ce livre je l'ai pendant possédé en double car le père de mes enfants qui n'avait pas remarqué que je l'avais acheté et lu, me l'avait offert comme cadeau de Noël. A défaut d'être au fait de mes lectures, il connaissait mon goût pour ce tableau. 
Quelques années plus tard, j'ai lu un autre livre de cette auteure: "la dame à la licorne". J'y ai pris moins de plaisir, mais il m'a donné au moins l'envie d'aller voir, pour de vrai, la tapisserie dont la romancière s'est inspirée.  
Par contre, je n'ai pas eu vraiment envie d'aller voir au cinéma le film inspiré du livre. Je craignais trop que le scénario ne tire vers une impossible histoire d'amour entre le peintre et son modèle alors qu'il y a beaucoup plus de choses racontées dans le livre.

mercredi 24 avril 2019

Monsieur de Sainte-Colombe nous a quittés

Il était connu pour incarner les grandes gueules, je pense notamment au film "les galettes de Pont-Aven" ou à "coup de torchon". Ce n'est pas dans ce registre là que je l'ai préféré mais dans "Tous les matins du monde" où il interprétait un Monsieur de Sainte-Colombe tout en retenue.
Un rôle par certains côtés assez proche de sa discrétion naturelle quand il s'agissait de parler de lui. Mais c'est un peu normal pour quelqu'un qui dans son autobiographie avait écrit
« Déballer sa vie sentimentale, ses penchants sexuels, ses tourments, comme le tripier ses produits sur son étal, me paraît le comble de l'obscénité. »
Il est mort à 87 ans. Officiellement d'une longue maladie, plus probablement des suites de la maladie d'Alzheimer dont les 1ères atteintes se faisaient sentir lors d'une interview de juin 2012. Ce qui ne l'avait pas empêché de tenir un rôle dans un certain nombre aussi bien sur la scène qu'à l'écran.
La petite bande des "Grands Ducs" est maintenant reconstituée.

vendredi 22 février 2019

Des films qui marquent - 22 - Ceux auxquels vous avez échappé...

 ... mais qui pour une raison ou une autre m'ont plu:
- à cause de la scène où les chevaliers à l'armure d'abord en piètre état (comme leur état d'esprit) galopent dans un verger fleuri et finissent leur course dans des armures étincelantes
- à cause de la bande avec une thème musical très beau, très triste
- à cause de la superbe transition entre l'aube de l'humanité et 2001, quand l'os lancé en l'air devient un vaisseau spatial
- à cause de Louise Brooks dont la personnalité colle tellement à Lulu