http://www.catherinecabrol.com/blessures_de_femmes.php
et que celui-ci ait donné ensuite lieu à une exposition et à la publication d'un livre du même nom.
Voici ce qu'elle cherchait: "Femme, je suis concernée par ces drames, même modestement, je veux agir. Photographe, je demande à des femmes qui ont subi ces humiliations, ces crimes, de bien vouloir “poser” leurs regards un instant sur nous. Loin de l'image courante de la femme victime, je les incite à relever la tête au contraire, à nous faire face, à visage ouvert, avec pudeur et féminité. Et dans leurs yeux, leurs postures, leurs mains, je cherche la beauté qui les anime, je veux leur rendre cet hommage..."
Personnellement j'ai surtout retenu de cette exposition la beauté révélée de ces femmes qui un jour ont recommencé à vivre parce que quelque chose ou quelqu'un les a incitées à ne plus rester dans ce statut de victime qui subit, encore et encore.
Parmi les nombreux témoignages j'ai retenu ceux de
Fatima, placée à 11 ans comme bonne à tout faire dans une famille comme elle originaire du Maroc. Une bonne à tout faire? Non, une esclave sans papiers, battue, humiliée... qui a mis des années avant d'oser s'enfuir
Chahrazade, brûlée vive à 18 ans parce qu'elle avait osé dire "non" à l'homme qui avait demandé à l'épouser et qui doit maintenant ré-apprendre à vivre avec un autre visage, d'autres mains... tels qu'ils sont après de multiples greffes de peau
Khady la sénégalaise qui a décidé de réagir le jour où elle a appris qu'une petite fille était morte après avoir subi ce qu'elle avait vécu au seuil de l'adolescence: l'excision
Catherine, la mère de famille qui a subi 14 années de violences morales d'abord puis physiques de la part d'un conjoint tyrannique, alcoolique avant d'oser s'échapper avec son fils qui à 13 ans commence alors enfin s'autoriser à oser chanter
Et puis il y a Isabelle, petite fille passionnée de tennis dont abusera des années durant son entraîneur et qui n'osera rien dire pendant des années, comme toutes les autres victimes de cet homme.
Et puis il y a toutes ces autres femmes victimes de violences sexuelles de la part de ceux censés les "protéger": un instituteur, des soldats dans un camp de réfugiés, un ami de la famille, leur propre père... Celles-là je n'ai pas osé les photographier.
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