"la loi du marché" tel est le titre de ce film. En sortant de la séance je pensais plutôt à: "portrait d'un homme cassé", parce que ce l'on voit, c'est comment un homme est brisé, petit à petit, par la loi du marché au point de finir détruit.
Avant de saluer la performance de Vincent Lindon, récompensé à juste titre pour son interprétation d'un quinquagénaire comme on en croise beaucoup dans la vie de tous les jours, il faut mentionner les autres acteurs, tous des non professionnels ayant pour l'occasion endossé le rôle des personnalités pas forcément glorieuses:
- de l'agent de pôle emploi qui finit par reconnaître que son organisme a effectivement envoyé en formation de grutier 13 personnes dont il aurait du savoir qu'elles ne trouveraient jamais d'emploi au bout du compte
- à la caissière ayant utilisé sa propre carte de fidélité pour récupérer les points d'un client alors que quelques jours avant un de ses collègues s'était suicidée après avoir été renvoyée pour avoir détourné, elle, des bons de réduction.
Si ces petits rôles sonnent parfois un peu "faux" comme dans un documentaire avec scènes reconstituées, Lindon est remarquable dans son évolution: au départ il est l'homme qui se révolte contre l'agent de pôle emploi, et puis il va avoir de plus en plus de mal à trouver ses mots, avant de finir par bien souvent se taire et démissionner de fait en abandonnant son poste de surveillant dans une grande surface. Il a encaissé trop de coups.
Un beau film "social" mais à ne pas aller voir un jour de cafard ou quand on est soi-même demandeur d'emploi ou en grande difficulté.
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