vieux d'un peu plus de 18 mois. Après avoir fait des recherches autour de cette photo mythique de la construction des buildings de New-York, je concluais que l'auteur du cliché était Charles Ebbets dont je donnais une photo. Erreur, grave erreur! C'est ce que je me suis dit après avoir lu l'article ci-après:
On reprend donc l'enquête mais avec un autre point de départ: celui des ouvriers qui déjeunaient et on revient sur le vieux continent. Soit deux frères, Sean et Eamonn O'Cualain, qui à l'occasion du tournage d'un film documentaire (à peu près à l'époque où je rédigeais le billet ci dessus mentionné) font une pause sandwich dans un pub situé dans le village de Shanaglish (extrême ouest de l'Irlande). Et là ils voient cette fameuse photo qui comporte une annotation d'un certain Pat Glynn comme quoi l'homme situé à l'extrémité droite de la poutre et
tenant une bouteille était son père, Sonny, et que celui assis à
l'extrémité gauche et allumant une cigarette était son oncle, Matty
O'Shaughnessy.
Pas peu fiers de pouvoir en savoir plus sur les 11 ouvriers de la photo, les deux reporters partent aux Etats-Unis où réside désormais l'auteur de l'annotation. Et là, première mauvaise surprise: l'auteur de l'annotation ne peut apporter la preuve formelle que son père et son oncle travaillaient sur le chantier. En fait il possède bien des photos de ces derniers lesquels ressemblent bien aux hommes de la poutre mais rien de plus!
Qu'à cela ne tienne, les frères journalistes s'en vont au centre d'archives du bâtiment alors en construction: le Rockfeller Center. Et là ils découvrent que les ouvriers qui ont construit la tour étaient relativement bien payés pour l'époque (1,50 dollar de l'heure)... si l'on oublie le fort taux d'accident du travail sur ce type de bâtiment (un mort tous les 10 étages)... mais aussi qu'il ne subsiste aucun document relatif à leur embauche, leur organisation, leur identité, leur origine.
Pas découragés pour autant, nos Tintins irlandais se rendent près du Graal: les archives Corbis qui possèdent l'original de la plaque. Ils découvrent alors d'autres photographies très proches du cliché attribué à Charles Ebbets. Mais alors... Mais oui, il semblerait bien que les historiens avaient raison: cette photo n'a pas été prise au hasard, les ouvriers ont bel et bien posé afin de contribuer à redonner espoir au peuple américain touché par la Grande Dépression. En fait, ce jour-là, il semblerait bien qu'en plus de Charles Ebbets il y ait eu deux autres photographes de présents sur le site:
William Leftwich et Thomas Kelley.
Conclusion 1: l'identité de l'auteur du cliché est de nouveau incertaine!... même si la famille Ebbets considère que c'est la sienne.
Cette histoire a cependant eu du bon car, en explorant les archives, les deux frangins reporters ont fait remonter un cliché avec 4 hommes faisant la sieste sur une poutre... dont deux qui figuraient lors de la "pause déjeuner" et dont le nom était, fait rarissime pour l'époque, inscrit au dos du cliché!
Conclusion 2: Si le doute est de nouveau de mise quant à l'auteur de LA photo, on sait désormais le 3ème homme à partir de la gauche (celui qui porte une salopette) s'appelait Joseph Eckner et que le 3ème à partir e la droite (celui qui est vêtu d'un "Marcel" blanc, répondait au nom de Joe Curtis.
4 commentaires:
Beau reportage. Il faut savoir que au delà de l'apparente désinvolture de ces ouvriers chaque gestes étaient calculés et millimétrés
Je n'en doute pas Caphadock sauf à vouloir passer très vite de vie à trépas. Je n'ose imaginer le mal qu'ont du avoir les ouvriers qui ont posé allongés sur les poutres comme s'ils faisaient la sieste!
non non le plus dangereux est quand on dois diriger les poutres qui s’emboîtent au millimètre et mettre le premier boulon, on est alors penché, une main pour se tenir et l'autre pour travailler, le moindre faut mouvement et on fait comme Icare
Je ne doute pas que vous ayiez raison caphadock car je sais que vous avez travaillé sur ce type de chantier...
Enregistrer un commentaire