Le sous-titre qui désormais l'accompagne "Djemilah" est en partie trompeur car elle renvoie à l'histoire d'amour qui fera rester Joseph Constant d'abord à Alger, apprendre l'arabe, lire en profondeur le Coran au point d'en mémoriser les sourates, puis "explorer" le pays en devenant interprète, avant de rentrer en France. Sous-titre trompeur car en réalité c'est l'histoire d'une homme (mais ça aurait pu être une femme) qui va être fasciné par ce pays. Si, quand il arrive à Alger en 1836 il porte fièrement son costume européen avec pantalon, chemise et gilet blanc plus une queue de pie et un haut de forme noirs, dix ans plus tard en France, sa tenue est toute autre. On le voit allongé sur un lit, vêtu à l'orientale, en train de fumer le narghilé. Les propos ont aussi radicalement changé.
"24 mai 1836
Les canots viennent à notre rencontre: Maltais, Mahonnais, Provençaux, des canailles de tous les pays du monde. Une cohue de tous les types de la Méditerranée qui s'agitent sur le débarcadère et se disputent les bagages des voyageurs en vociférant dans un langage qui est comme le détritus de toutes les langues.
Rencontrer dans la réalité ce qui jusqu'alors n'a été pour moi que costumes d'opéra et dessins d'albums est une des plus vives impressions qu'on puisse éprouver en voyage..."
"24 mai 1846 Voilà exactement 10 ans je débarquais en Algérie... Aujourd'hui (...) on va y chercher à la fois une lumière, mais aussi la vaine impression de retrouver les racines de notre civilisation... Depuis mon expérience en Algérie, je n'ai cessé de chercher à peindre les mystères et les beautés de l'Orient... L'Orient est une femme qui tantôt s'offre, tantôt se refuse. L'Orient est une femme que nous voulons prendre et posséder en allant jusqu'au viol. L'Orient est une femme qui nous échappera toujours."
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