... notamment ceux avec qui il avait travaillé à "Hara-Kiri" ou "Charlie Hebdo"... et dont il avait rédigé les nécrologies.
Parmi les hommages qui se succèdent*, à gauche comme à droite (ce qui est le comble vu la manière dont ces titres ont régulièrement fait des vagues et connu quelques procès) je ne retiendrai que cet article du journal le Monde
qui retrace bien le parcours de l'homme, un journaliste et un écrivain dont je n'ai lu à ce jour que "les Ritals" dont je garde un très bon souvenir. Mais il n'est jamais trop tard pour essayer de rattraper le temps perdu!
* Mention particulière au "tweet" du journal Charlie Hebdo qui indiquait "Cavanna n'est pas décédé, il est juste parti péter la gueule à la mort. Il revient tout de suite."
Le titre du dernier Miyazaki se réfère à un vers «Le vent se lève, il faut tenter de vivre» extrait du poème de Paul Valéry, « le cimetière marin ». Un vers que, dans la VO, on entend prononcer par le héros avec délicieux accent japonais. Ce sera la seule référence à la France car les allusions à l’Italie (via les rêves du héros où il rencontre un célèbre ingénieur aéronautique italien) et l’Allemagne où il séjournera à la demande de son employeur seront beaucoup plus fréquentes
Ceci précisé, que penser du film ? Il renvoie à une réalité historique et biographique, du coup ceux et celles qui comme moi préfèrent les films plus oniriques de Miyazaki seront un peu déçus. On retrouve cependant la plupart des thèmes cher à Miyazaki avec semble t il, dans la vie du héros, quelques éléments qui font songer à la propre vie de Miyazaki.
Le héros au fait, qui est-il ? Sa vie est fortement inspirée de celle de Jirō Horikoshi qui a été le concepteur des chasseurs bombardiers japonais Mitsubishi A6M, appelés « Chasseurs Zéro »*. Mais de la conception sur le papier à la réussite des vols, la route est parfois longue et le héros connaîtra quelques échecs.
A ses côtés il y a une femme qu’il rencontre en 1923, lors d’un tremblement de terre, avant de la retrouver des années plus tard et d’oser l’épouser alors même qu’elle l’a dès le départ prévenu qu’elle était atteinte de la tuberculose.
Mais il y a surtout Honjo, son ami des années lycée qui lui travaillait plus sur ce qui va devenir le bombardier utilisé par les japonais durant la seconde guerre mondiale.
Vu le sujet abordé, on pourrait craindre des dérives militaristes. Il n’en est rien car Miyazaki insiste bien sur le fait que son héros est plus passionné par le fait de fabriquer de beaux avions que des armes de guerre. Les militaires sont en outre systématiquement montrés à leur désavantage, tout juste bon à acheter les avions et rentabiliser tous les frais engagés. Cela n’a pas empêché les pays qui comme la Chine ou la Corée du Sud ont particulièrement souffert de « tousser » quand le film est sorti
A propos de tousser: on fume beaucoup dans le film, dès le lycée, dans les chambres de malades… alors l’association qui dénonce les dangers du tabac a protesté. C'est oublier un peu vite une réalité qui a duré longtemps. Je me souviens fort bien que lorsque j’ai commencé à travailler, il était encore fréquent de voir les participants fumer en disant que ça les aidait à se concentrer.
Au final… un film que je suis contente d’avoir vu mais qui ne fera pas partie de ceux que je reverrai de façon prioritaire. Et oui, je lui préfèe nettement « Princesse Mononoké », « Le voyage de Chihiro » ou « Porco Rosso » où où était déjà question d’avions.
* Parmi les innovations clés, il y a celle des ailes d’avion inclinées vers le bas en forme de V et l’utilisation de rivets spéciaux
Suite des aventures de Louis-Charles Bouteloup et des membres de son
équipe dont on pourrait croire qu’ils ont déjà vécu le pire de ce qui pouvait
leur arriver mais non.
A noter que certains éléments de l’intrigue du roman qui porte le même nom ont été modifiés par exemple
- Bouteloup qui, dans le livre, découvrait au dernier moment que
c’était lui qui devait assister Isabelle de Ferlon avant son exécution et n’avait
pas le temps de s’entretenir avec elle… a dans la BD le temps de lui faire ses adieux
- Kasher et Citron dont l’un aidait l’autre à sortir
d’un trou d’obus où il s’enlisait mourraient ensemble en faisant mentir le
dicton selon lequel il ne tombait jamais un obus deux fois au même endroit…
alors que là Kasher très choqué par la mort de Citron et de
Saucisse lors d'une attaque « pète les plombs » et après avoir récupéré leurs corps
se suicide.
Mais en contrepartie de ces changement on voit apparaître dans la BD de nouveaux
personnages dont certains ne feront qu’un passage express comme le griot africain qui prédit à
Bouteloup la mort prochaine de deux deses hommes, ce qui donne l’occasion d’aborder la manière dont l’armée
traitait les coloniaux, vite envoyés se faire hacher sur les premières lignes
avant d’être accusés de lâcheté en cas d'échec.
Et puis c’est l’occasion de davantage détailler la vie de
certains personnages secondaires comme celle du fils du sénateur Favre, celui
dont Bouteloup avait sauvé la vie en devant toutefois l’amputer. Ce jeune et
beau militaire a cru avoir une nouvelle
chance en devenant pilote d’avion. Son chef d’escadrille va vite lui ôter toute
illusion en lui annonçant qu’il pilote mal mais qu’il va se débrouiller pour
lui faire avoir des victoires parce que les civils préfèreront toujours un beau
pilote à un pilote doué. " Il suffit d'être photogénique et de faire rêver la France quand le gouvernement a besoin de l'endormir... Fonck est meilleur pilote mais moins séduisant que Guynemer, des deux, qui croyez vous que l'on adule?"
Mais cela ne suffit apparemment plus car Bouteloup qui doit laisser ce
qui reste de son équipe pour revenir vers l’arrière, à l’hôpital du Val de
Grâce, entend cette petite phrase qui lui fait prendre conscience qu’à l’arrière, la guerre dure trop et que les poilus ont perdu
l’aura qu’ils avaient "... ce n'est pas parce que vous portez un uniforme que vous pouvez prendre toute la place! Vous, les poilus, vous devenez encombrants, vous savez!"
Peu de choses ont été écrites hier au sujet de ce musicien... trop espagnol sans doute pour les oreiles française qui à l'époque -et même encore maintenant- lui préféraient Maurice Ravel ou Claude Debussy, voire Paul Dukas avec qui il a été ami. http://fr.wikipedia.org/wiki/Manuel_de_Falla
Alors qu'il lui soit rendu un peu grâce via l'un de ses morceaux les plus connus: la danse du feu
La suite sera plus brève car il n'y aura pas de photo de deux des personnages emblématiques de l'Andalousie qui figurent dans cette allée sans avoir de véritable nom: le toréador (c'est lui qui clôt la balade et c'est normal car il est tout près des arènes) et la rempailleuse de chaise qui porte les célèbres robe et coiffure sévillanes.
Voici tout d'abord le personnage qui aurait pu figurer parmi les poètes, car lorsqu'on lit la longue biographie qui est consacrée à St Jean de la Croix (1542-1591)
il s'avère qu'il a certes beaucoup écrit sur la foi* mais qu'il a aussi rédigé des poèmes.
Considéré comme l'un des plus grands mystiques espagnols (avec Ste Thérèse d'Avila avec qui il a beaucoup échangé) il n'est pas surprenant que le sculpteur l'ait représenté en train d'émerger d'un brasier ardent, d'autant plus qu'il semblerait qu'il ait souvent comparé la foi à une torche enflammée**Ce choix artistique ne permet pas de voir un des détails qui le caractérise, à savoir l'absence de chaussures. St Jean de la Croix est en effet le "père" d'un courant dissident dans l'ordre des carmes puisqu'il est avec Ste Thérèse d'Avila à l'origine des carmes déchaussés (comprendre qu'elles -ou ils car il existe une branche masculine- ne portent plus de chaussures mais des sandales, quelle que soit la saison)
Trois siècles plus tard, car elle est née en 1826 à Grenade, je doute fort que la princesse Eugénie de Montijo se soit laissée aller à ce genre de fantaisie. De mes années lycée je ne gardais d'elle que le souvenir de la femme de... Napoléon III qui, lorsqu'il la rencontra, n'était que le Président de la République française.
La sculpture la représente sous les traits d'une jeune et jolie jeune femme aux seins bien rebondis qui tient entre ses mains une couronne richement décorée... une manière discrète de rappeler que c'était une jeune femme coquette qui a pendant un temps possédé l'un des plus belles collections de bijoux existant à l'époque.
Les espagnols et les anglais sont moins durs que les français vis à vis d'elle dont on oublie parfois qu'elle a défendu les beaux-arts, les femmes -en intervenant pour que soit signé le premier baccalauréat attribué à une femme- et chose plus étonnante Dreyfus (que les bonapartistes considéraient souvent comme un traite)
Une femme surprenante qui mérite qu'on ne reste pas fixé sur l'image d'une femme a priori sans grande cervelle (qui aurait notamment poussé son époux à faire la guerre au Mexique) en allant aille lire ce qui est écrit à son sujet
La dernière sculpture est celle d'un musicien, probablement l'un des plus grands musiciens espagnols: Manuel de Falla. C'est probablement pour cela qu'il est représenté dans cette allée alors qu'il n'est ni né ni mort à Grenade et que rien dans l'assez bref article qui lui est consacré ne laisse penser qu'il ait vécu un certain temps à Grenade
Quand on pense à Grenade on pense d'abord à l'Alhambra, qui est LE monument incontournable de la ville qui est situé sur les hauteurs de celle-ci. Avant d'aller yfaire un tour, prenez le temps d'aller du côté des arènes et plus particulièrement de l'avenue de la Constitution. Vous y verrez quelques personnages célèbres dont le nom est lié à celui de Grenade, parce qu'ils y sont nés ou morts ou y ont vécu plus ou moins longtemps.
Parmi les 7 à avoir statue de bronze. Place tout d'abord aux 4 que j'ai regroupés sous le nom de "poètes"... même si l'un d'eux n'a pas écrit de poésie et qu'un autre qui a aussi écrit de la poésie aurait pu y figurer mais... Donc, en allant de l'est à l'ouest de cette promenade voici donc: Elena Martin Vivaldi (1907-1988) qui est né, morte et a vécu quasiment toute sa vie à Grenade.
Pour les Français, c'est un complète inconnue. La preuve, sur le net, il est impossible de trouver la moindre documentation la concernant qui ne soit pas en espagnol. http://es.wikipedia.org/wiki/Elena_Mart%C3%ADn_Vivaldi Pour ceux et celles qui ne parlent pas du tout cette langue, la seule solution pour en savoir plus à son sujet implique de passer par l'épreuve de la traduction automatique. D'elle je ne retiendrai donc que ceci: de par son âge elle peut être rattachée au mouvements des "poètes de la génération 27" auxquels a été consacré une fontaine commémorative à Séville. Mais il semblerait qu'il faille davantage la rattacher au groupe de poésie des années 50: "Versets extérieurs". Son style "...romantisme intime et mélancolique et calme... forte présence de l'amour à la fois vital et frustré ... Nature, arbres et fleurs et des oiseaux en particulier, est une
constante tout au long de son travail, avec le paysage comme un reflet
de l'état mental ou moral...." Le second personnage n'a pas écrit que de la poésie puisqu'il s'agit de Frederico Garcia Lorca, le seul poète dont je connaissais le nom, dont j'ai lu une oeuvre* et pour lequel on trouve une rubrique en français sur le net. http://fr.wikipedia.org/wiki/Federico_Garc%C3%ADa_Lorca Un artiste polyvalent : "poète et dramaturgeespagnol, également peintre, pianiste et compositeur..." Rien que ça! Il est né en à Fuente Vaqueros près de Grenade et est mort en à Viznar.
Etrange destin que le sien puisque si la totalité de ses oeuvres furent interdites jusqu'en 1956, il est désormais considéré par beaucoup comme le grand écrivain espagnol du XXème siècle.
Quant à savoir où son corps repose, le doute persiste encore après l'ouverture de la fosse omune où son corps aurait été jeté après qu'il ait été fusillé. 3ème poète rencontré dans cette allée: Manuel Benitez Carrasco**. Pour moi un complet inconnu né et mort à Grenade (1922-1999)... mais entretemps il a beaucoup voyagé, notamment ans les pays d'Amérique latine et plus particulièrement au Mexique. En fait sur le net, http://es.wikipedia.org/wiki/Manuel_Ben%C3%ADtez_Carrasco
il est présenté comme un poète et un barde, sans doute parce que durant ses voyage il a donné des récitals et des concerts. Or la définition du barde -une profession qui renvoie souvent en France au Moyen-Âge- est la suivante : Barde (féminin bardesse) est un mot lié à la culture galloise :
- un barde,
dans l'Antiquité, est un fonctionnaire d'un système bardique,
spécialisé dans l'administration, l'éducation, les lois, arts et
lettres ; dans tout ce qui touche à la mémoire, à la culture, la
justice, la science et la poésie. Par extension, le mot barde est employé comme synonyme de poète ou chanteur
- En littérature anglaise, barde est le surnom donné à plusieurs poètes, même s'ils ont écrit en anglais, par exemple le « Barde d'Avon » = « Barde immortel » = « le Barde »... soit William Shakespeare.
- En URSS, un barde était un auteur-compositeur-interprète Le dernier personnage n'est pas un poète mais un écrivain du XIXème siècle: Pedro Antonio de Alarcón...Un parfait inconnu pour moi, mais pas du net: http://fr.wikipedia.org/wiki/Pedro_de_Alarc%C3%B3n On y apprend notamment ceci à son sujet: "... (10 mai1833 à Guadix - 19 juillet1891) c'est un écrivain et politicien espagnol. C'est l’une des figures les plus célèbres du réalisme au sein de la littérature espagnole... un écrivain dont, comme ses personnages, les idées ont évolué de
libérales et révolutionnaires vers des positions plus traditionnelles." Ainsi, si à 21 ans, "... il part à Madrid, où il crée un journal satirique d’orientation antimonarchique, républicaine et révolutionnaire, appelé El látigo."... il deviendra plus tard député, sénateur et ambassadeur en Norvège et en Suède.... avant d'obtenir à l'âge de 43 ans un poste de conseiller d’état et de devenir, deux ans plus tard, membre de la Real Academia de la Lengua española. Tout bien réfléchi, notre Emile Zola, qui dans sa vie quotidienne était un pur bourgeois du XIXème siècle, sera resté un vrai "gauchiste" * il y a environ 40 ans de cela, "La maison de Bernada Alba"... dont je ne garde aucun souvenir alors même que je viens de redécouvrir une phrase qui y est prononcée: « Naître femme est le pire des châtiments. »
Deuxième longue enquête du limier contraint, une fois de plus d'élargir le champ de ses recherches au delà des seuls chiens de chasse perdus. Cette fois-ci, c'est le chien du propriétaire d'un club hippique qui est officiellement recherché. En réalité c'est un ancien cheval de courses que ce propriétaire veut récupérer pour le faire abattre car il est malade. Problème, le cheval a disparu en même temps que le chien et surtout en même temps que le vieux palefrenier qui s'occupait de lui depuis son arrivée aux écuries. Les 3 se sont littéralement volatilisés!
Les fonds de notre héros, Taku Ryûmon, sont bas, même lorsqu'on se contente d'un petit-déjeuner/déjeuner anglais avec du thé de chez Fauchon pris devant le feu. Alors il accepte la mission même si le propriétaire du club lui déplaît profondément et qu'il sait qu'il est ami avec des yakusas.
Et comme c'est un bon "limier"... il l'a prouvé en retrouvant le chien de chasse de son ami, trois jours après que ce dernier ait "disparu" après pris part à une chasse au sanglier très mouvementée dont tous les autres chiens sont revenus bredouilles, épuisés, voire gravement blessés, il va trouver une piste en faisant appel à l'aide à l'un des personnages croisés dans le précédent volume.
Bon, pour être franche, ce livre là se situe de nouveau dans la lignée de "l'homme qui marche"*, même si ici le héros se déplace beaucoup au début de l'histoire en voiture en suivant la trace du palefrenier, puis en l'accompagnant à pied, une fois que le vieil homme lui aura expliqué ce qu'il en est de la "maladie" du pur-sang. Il ne respectera pas à 100% les consignes du propriétaire du club hippique, qui lui enverra quelques affreux que le héros mettra au pas. D'où la seule véritable scène d'action -au sens classique du terme- du livre qui met en scène le héros.
En fait, il faut lire ce manga comme une longue balade, celle qui va permettre au héros de comprendre que l'entente parfaite qui règne entre lui-même et son chien/partenaire Joe, existe aussi entre le vieux palefrenier et le pur-sang. Et qu'il n'en faut pas plus pour être heureux.
En refermant j'en suis arrivée à regretter que Inami, l'auteur dont s'est inspiré Taniguchi pour rédigé son scénario soit décédé Taku Ryûmon ne pourra pas vivre d'autres aventures.
Savez-vous ce que sont les «Dabbawallahs»? Moi non, du moins jusqu'au jour où, probablement à l'occasion du festival de Cannes, un article du journal "le Monde" avait été consacré à ce service de portage de repas qui fonctionne à Bombay.
Comment ça marche? Vous prenez le principe de la boîte Bento japonaise qui est préparée chaque matin par Mme pour son mari et son/ses enfant(s) et qu'ils emmènent avec eux en quittant la maison... et vous le rendez plus complexe. En effet c'est une entreprise qui envoie un coursier récupérer la "lunch-box" auprès de la mère de famille*, lequel coursier l'ajoute aux autres boites collectées avant de se rendre à un point de rassemblement où elle sera re-dispatchée en fonction de son lieu de distribution final... et livrée par un autre coursier. Même chose en fin de journée quand la gamelle vide repart chez Mme via deux coursiers et non par l'entremise de M.
L'aspect extraordinaire de la chose, c'est qu'alors même que des milliers de boites circulent et que la plupart des coursiers sont illettrés, les boites arrivent à destination. Enfin, sauf dans ce film où c'est un veuf qui va bientôt prendre sa retraite qui reçoit la délicieuse "Lunch Box" confectionnée par une jeune mère de famille laquelle espère retrouver les faveurs de son mari qui la délaisse. Le veuf et la mère de famille s'aperçoivent vite de l'erreur mais ne font rien pour la rectifier, bien au contraire, ils profitent d'elle pour commencer à échanger des lettres, de plus en plus personnelles, l'un comme l'autre étant assez solitaire. Un beau film dont je ne raconterai pas la fin du film, un peu triste. Je dirai juste ceci, ne vous attendez pas à un "Happy End" à l'occidentale du genre: "Ils se marièrent et ils eurent beaucoup d'enfants". Non, nous sommes en Inde où les choses ne sont pas aussi simples qu'en Occident, notamment par rapport à ce qui a trait à la famille, à la place de la femme dans la société, dans sa famille et sa belle-famille...
Je mentionnerai juste deux scènes:
- celle où triant le linge sale en fonction notamment de son odeur, la jeune femme remarque une senteur différente sur une des chemises de son mari et comprend alors pourquoi il rentre de plus en plus souvent tard le soir et pourquoi ses efforts pour le séduire via de bons petits plats sont vains. Mais le soir elle ne lui dit rien.
- celle où le retraité lui raconte par écrit pourquoi il est allé au rendez-vous qu'elle lui a fixé dans un restaurant mais ne s'est pas fait reconnaître, l'a juste regardée l'attendre. Le matin en finissant de se préparer il lui avait semblé sentir l'odeur de son grand-père dans la salle de bain... avant de s'apercevoir que c'était lui qui avait vieilli sans s'en rendre compte, impression confirmée dans le train** où un jeune lui cède sa place pour qu'il puisse être assis. Et il s'est senti trop vieux auprès d'elle si jeune et jolie.
Un film lent et délicat pour lequel je n'ai eu qu'un seul regret, ne pas pouvoir goûter ce qu'elle préparait parce que ça semblait sentir très bon et être délicieux!
* A noter que les célibataires peuvent confier la confection de leur repas à un petit restaurant.
** Les trains sont bondés matin et soir. Quasiment le métro de Paris à l'heure de pointe, mais en pire!
Série (il y a e effet deux volumes parus à ce jour) découverte quasiment en même temps qu'une autre oeuvre, de jeunesse cette fois-ci dessinée par Taniguchi: "Trouble is my business". Et là aucune hésitation à avoir, ceux et celles qui ont aimé "l'homme qui marche" ou "l'orme du Caucase" peuvent l'acheter sans hésiter. Le trait si particulier de Taniguchi est là. Son approche humaniste aussi.
En fait, le seul point commun avec le héros de l'autre série, c'est que c'est aussi un enquêteur, un privé. Mais un privé très particulier puisqu'il est spécialisé dans la recherche des... chiens de chasse perdus. Il s'appelle Taku Ryûmon et vit dans la montagne avec pour seul compagnon son chien qui ressemble fort à un loup: Joë. Une montagne assez convoitée par les promoteurs immobiliers... Mais c'est un homme qui sait se défendre, même en face de yakusas.
Si, il a deux autres points communs avec l'autre privé:
- il lui arrive de boire... mais très raisonnablement, du "Four Roses", par une sorte de "fidélité" avec les privés de l'âge d'or du film noir américain* car on découvre aussi qu'il apprécie le thé Fauchon
- il ne roule pas sur l'or, loin s'en faut, ce qui l'amène à accepter des affaires où il n'y a pas de chien de chasse à rechercher. Dans le présent volume, l'enquête principale porte sur un chien d'aveugle qui a mystérieusement disparu pendant que sa maîtresse téléphonait afin qu'on vienne la chercher à la fin de son cours de musique.
Une fois qu'il en aura appris un peu plus sur les capacités des labradors à être non seulement des chiens de chasse mais aussi d'excellents chiens-guides, l'affaire sera assez vite . Comme Taniguchi s'est inspiré d'un auteur de nouvelles japonaises** qui,comme lui, en l'homme, l'histoire ne se terminera pas pas l'arrestation du voleur. Non, bien au contraire, notre héros fera en sorte que la très jeune fille du voleur puisse elle aussi devenir autonome en ayant son propre chien d'aveugle. Un chien ou plutôt une chienne répondant au nom de Mary à qui une fleuriste mettra un joli ruban autour du cou avant qu'il ne l'offre le soir de Noël. D'où le titre original de l'ouvrage: "St Mary's Ribon"
* d'où des échanges teintés d'humour avec une cliente qui connaît elle aussi ses classiques et notamment "le faucon maltais" puisqu'elle le quitte en lui proposant de siffler si il a besoin d'elle.
Suite et fin des billets consacrés à la présentation de certaines des photos sélectionnées par la revue "Photo" pour son numéro de début d'année consacré aux photographes "amateurs" avec la thématique "graphisme"*. Oui on peut écrire en photo, en couleurs ou en noir et blanc.
ça sera d'abord en N&B avec de gauche à droite.
- Nicolas Christ de Bochum, Allemagne
- Christophe Correy d'Argenteil, France
Et en guise de transition cette image qui renvoie aux couleurs fétiches des amateurs de héraldique, celle de Vincent Peypoudat de Morainvilliers, France
Pour finir, place à la couleur, même si on se situe à la limite de la monochromie avec les deux images retenues qui d'une certaine manière renvoient à un graphisme très épuré où la géométrie n'est pas absente.A moins qu'on ne touche à la calligraphie, moins que ça ne soit une certaine forme d'écriture universelle capable de nous parler quelle que soit la langue utilisée.
La ligne rouge sur fond vert est de Kelly Schindelmeyer de Rennes, France
L'escalier en spirale bleue vers un puits de lumière blanche est de Emmanuel Dayré de La Garennes-Colombes, France * Une seule thématique n'aura pas été reprise ici, celle du "Nu" ou plus exactement celle du "Nude" que beaucoup de français confondent encore avec le "Naked" sauf lorsque l'auteur(e) précise "Nu artistique" afin de mieux le différencier du "Nu érotique"... qui pour certain(e)s flirte allégrement avec le "Nu pornographique". Il sera juste fait état de deux tendances: l'émergence du "Nu masculin" et le retour en force du N& B
Quelles qualités pour devenir un bon photographe, notamment sur une thématique comme le sport?
Avoir de la patience, celle qui lui fera accepter de prendre des dizaines, voire des centaines de clichés pour n'en retenir au final qu'un.
Savoir bien se placer et bien cadrer son sujet.
Pour les images où la vitesse prime, pouvoir rester parfaitement immobile et anticiper le geste afin de déclencher au bon moment.
Alors de loin en loin, on peut espérer un cliché parfait comme celui là. Un cliché qui a hélas été altéré lors du scan puisqu'une partie de la main gauche a été oubliée, ce qui a nécessité de recadrer de chaque côté et en bas... S'il n'y avait qu'un cliché à retenir de toute série sur le sport ça serait celui-là!
Mais deux autres images ont aussi retenu l'attention. Elles aussi parce qu'elles ont été réalisées au moment idéal, ce qui permet - pour la première photo de penser que la jeune demoiselle est une créature aquatique ou bien qu'elle porte un "masque d'eau" - pour la seconde de ressentir physiquement la puissance du saut du skate-border qui émerge de la nuit dans un nuage de "poussière".
Pour le plaisir de décrypter l'image, je n'hésite pas à reprendre les petits détails mentionnés par le photographe quant aux conditions de réalisation de ce dernier cliché. Photo prise de nuit avec le photographe qui s'est vraiment mouillé puisqu'il était longé dans la mer, a risque de voir son appareil mouillé voire emporté par les vagues. Quant à l'effet fumée, il a été réalisé grâce, non pas à un nuage de fumée dans lequel serait passé le skatter mais.. il était couvert de farine! Crédits photographiques: -Eric Tkindt (Orroir, Belgique) - Vincent Graton (Laval, Canada) - Roberto Alegria (Barcelone, Espagne) http://www.rupfoto.com/
A la fin du précédent billet il était question de patience. Et plus encore qu'en matière de paysage où certes la lumière est souvent fort capricieuse, il en faut beaucoup de patience par exemple en matière de portraits d'enfants mais aussi d'animaux qui, les uns et les autres, prennent rarement la pose et peuvent être assez imprévisibles dans leurs déplacements. Certes, on peut biaiser en prenant des animaux réputés pour leurs déplacements assez lents, voire extrêmement lents comme dans le premier cas les serpents et dans le second des escargots. Mais cela fera t il pour autant une belle photo? Non, l'art du photographe via sa mise en scène garde toute sa place. C'est lui que l'on retrouve avec cette jeune femme dont le corps a fait l'objet d'une body-painting préalable destiné à la faire ressembler au serpent qu'elle porte autour du cou. Et aussi dans le choix de cette simple planche en bois bleu sur laquelle se trouvent 5 escargots jaunes et orangés dont l'un, ô miracle a consenti à étirer ses "cornes" dans le sens du bois. Qu'un seul des ces éléments manque et c'est toute la magie de l'image qui disparait.
Un autre type d'image animalière privilégie le détail, comme ici un oeil, probablement ici celui d'un félin (un chat?). Lequel, on ne le saura pas. Mais cela a t il une importance lorsque l'objet photographié, par la somme de détails qu'il révèle, en devient presque une image abstraite. J'ai mis longtemps à comprendre pourquoi cet oeil me fascinait tant. Rien à voir avec la Bible! Non, en fixant la tache noire en son centre, il me faisait penser à l'oeil de Sauron tel que Peter Jackson l'a représenté.
Et puis il y a les photos d'animaux en mouvement, dans un moment clé de leur vie. Combien de photographes animaliers ont passé des heures à planquer dans des conditions difficiles auxquelles n'ont jamais été confrontés les paparazzi qui vendent à prix d'or des photos qui, elles, n'en valent guère la peine. hommage doit donc être rendu aux premiers qui permettent aux citadins dont je fais partie de profiter de ces scènes magnifiques.
Je ne sais où les hérons ci-dessus ont été photographiés mais ils sont superbement saisis dans ce qui semble bien être plus un combat qu'un pas de deux amoureux. Crédits photographiques: - Raffaele Sorbi, Firenze, Italie - Régis Leblanc, Thionville, France - Lisa Berthomé, Beaugeay, France - Nicola Esposito, Povegliano, Italie
Si l'art du "portrait" a bien évolué, ne serait-ce que par les formats utilisés, celui du paysage semble assez peu changer, même si les catégories sous lesquelles il convenait de postuler s'adaptent à l'air du temps puisqu'il y avait:
- "je suis l'adrénaline" (les 3 premières photographies)
- "écologie environnement" (les deux dernières)
J'aurais bien aimé reprendre le cliché qui a été primé dans la première catégorie, pour une simple raison, il me faisait énormément penser à ce tableau de C-D Friedrich, "le voyageur devant une mer de nuages" mais la photo s'étalait sur les deux pages. Un format idéal pour vraiment l'apprécier, mais désastreux lorsqu'il s'agit de photographier ou scaner.
Alors place à deux images, l'une avec le très célèbre pont de Millau photographié
par Paul Williams (de Marseille-France)
un pont qui a fait tant couler d'encre et l'autre avec une allée dans une futaie aux arbres qui montent droit vers le ciel faisant ressembler le paysage à une cathédrale de verdure immortalisé par
Olivier Reynes (de Champagne-sur-Seine-France)
La 3ème image est aussi un "paysage"Il m'a beaucoup plus par son côté onirique et le fait qu'il soit en noir et blanc, comme aux tous premiers temps de la photo. Un type de choix qui a rarement eu la faveur des photographes ayant soumissionné puisque sur les 18 photographies figurant dans la revue pour cette catégorie, 3 seulement étaient en N&B.
Les approches ont été très diversifiées pour la thématique ""écologie environnement" pour laquelle j'ai retenu un paysage de Helmut Plamper (de Montefollinico-Italie)
qui m'a beaucoup fait penser au tableau de Claude Monet "les coquelicots" sauf que là il n'y a pas une mère et son enfant à marcher au milieu des tournesols et que des cyprès ont remplacé le second couple qui marche en hauteur.
Et puis il y a la photographie qui a été primée, celle réalisée par Kees Terberg
en Afrique du Sud qui raconte comment ça s'est passé en disant notamment ceci:
"J'ai du conduire plusieurs kilomètres pour trouver un arbre qui ait exactement la même forme que ce nuage que j'avais repéré. Puis je me suis déplacé pour qu'il épouse parfaitement la forme. On voit bien que l'arbre décédé reste une beauté. Rien que sa présence montre qu'il y avait de la vie avant. Et pour moi, les arbres représentent plus que n'importe quoi l'écologie"
Rouler pendant plusieurs kilomètres avant de trouver le bon angle de prise de vue suppose beaucoup de patience une qualité primordiale aux premiers temps de la photo et qui reste toujours d'actualité.
Parmi les thématiques classiques en photographie il y a le "portrait" qui a donné son nom à un format ou plus exactement une manière de représenter l'image, dans le sens vertical. Enfin ça c'était à l'origine, aux premiers temps de la photographie, lorsqu'on représentait la personne "en pied" appuyé sur une sellette ou bien encore assise (parce que mine de rien, le temps de pause était long) dans le salon photo ou dans son environnement personnel. La photo ci dessous est bien dans cette lignée. Pour peu, on ne serait pas surpris de voir ce cheminot prendre la pose de Jean Gabin dans "la bête humaine"
Et puis dans le numéro de janvier/février de la revue "photo" j'ai vu apparaître plein de "portraits" atypiques où par exemple la personne ne faisait rien pour, comme on disait autrefois, "présenter son meilleur profil". Les visages très expressifs sont bienvenus, les grimaces ne sont plus réservées aux clowns, elles peuvent même être la clé (?) du portrait.
Il arrive même qu'une seule moitié de visage suffise à classer la photo comme étant un portrait. Ici seuls le front, les yeux et une partie du nez sont visibles. Ailleurs c'était juste la moitié gauche, la droite étant cachée par une main qui de toute évidence n'était pas celle du modèle.
Dans les deux cas, il s'agissait de portraits
Mais ce qui m'a le plus surprise c'est quand j'ai vu apparaître des "portraits" à la limite du "non-portrait", comme par exemple dans la photo ci-dessous. Et oui, le portrait ne concerne pas les deux enfants dont les photos sont affichées sur le mur mais... la jeune femme qui photographie la petite fille. D'elle même on ne voit rien, juste le blouson, la masse des cheveux noués à la va-vite au chignon et d'où s'échappe une petite mèche sur la nuque... Et on est en format "paysage"! Prochaine étape justement: "le paysage" . Aura t il lui aussi évolué par rapport aux représentations qu'on s'en faisait autrefois?
Crédits photos avec de haut en bas: - Jean-Claude Herion (de Montignies-sur-Sambre, Belgique) - Roberto Ribeiro (de Fuchal - Madère, Portugal) - Bertrand Arnou (de Fontaine, France) - Bernard Lévêque (de Joinville-le -pot, France)
BD parue entre 2005 et 2010 qui narre en 6 volumes les aventures de Aya et de ses copines ainsi que des personnes qui gravitent autour d'elles. BD dont il a été tiré un film -que je n'ai pas vu- des deux premiers volumes. BD que j'ai offerte... et que je n'ai pas pu m'empêcher de lire... et elle m'a bien plu.
Bienvenue donc à Yopogon, la plus grande des 13 communes du district d'Abidjan. Elle comporte tout à la fois des quartiers populaires et résidentiels, ce qui permet à la scénariste (Marguerite Abouet) elle même originaire de Côte d'Ivoire et au dessinateur (Clément Oubrerie) de dresser un tableau assez pittoresque de ce que pouvait être la vie là bas à la fin des années 70.
Place maintenant à Aya et ses ami(e)s, notamment Adjoua et Bintou. Toutes les 3 ont dix-neuf ans, l'âge où tout
est possible, mais leurs souhaits sont bien différents: Aya souhaite devenir médecin, les deux autres pensent plus faire la fête en allant dans les différents "maquis"* histoire de se trouver un mari.
A leurs côtés on verra:
- côté femmes: Rita revenue de France et qui espère mettre la main sur un homme riche, Félicité, une jolie jeune femme timide, Jeanne, la secrétaire du père d'Aya
- côté hommes: Innocent, un coiffeur homosexuel qui est parti en France, Moussa, fils du patron d'une grosse société qui fabrique de la bière il a bien du mal à trouver sa place, Hervé, un jeune homme timide qui va finir par devenir un bon mécanicien très recherché, Mamadou qui peine à assumer de façon digne sa paternité et Grégoire un beau parleur.
Beau parleur, un adjectif qui pourrait s'appliquer à plus d'un homme dans cette série. Les femmes en savent quelque chose elles qui en font souvent les frais en leur cédant au risque de se retrouver enceinte (Adjoua et Jeanne) face à un homme qui n'assume pas (le père de Aya) ou mal (Mamadou) ou rejetée (Aya lorsqu'elle refuse de céder aux avances d'un de es professeurs de faculté)
Une BD plein de détails justes comme cette manière de céder un enfant à des tiers contre de l'argent, quitte à vouloir le reprendre des années plus tard (Félicité, Hervé), comme dans la description de la vie en foyer Sonacotra, la manière dont sont perçu les homosexuels en France et en Afrique, comme l'existence de femmes riches qui entretiennent de jeunes amants, comme les palabres qui commencent pour n'importe quoi et n'en finissent pas...
Une BD où il ne faut pas oublier de lire les "bonus" où la scénariste explique les termes utilisés comme par exemple "ça sent pipi" qu'il faut comprendre au sens imagé: "ça sent l'embrouille". Elle donne aussi des recettes et détaille certains aspects relatifs au statut des habitants de Côte d'Ivoire par rapport aux visas et la la carte de séjour.