Une dizaine de jours après le film très français "la loi du marché" réalisé avec beaucoup d'acteurs d'un jour autour d'un acteur célèbre, pour raconter une histoire somme toute banale, c'est un autre film, venu d' Ethyopie, qui a eu mes faveurs. Et cette fois-ci ce ne sont pas les acteurs - inconnus en France - mais l'histoire, assez exceptionnelle, qui a retenu mon attention.
Une histoire vraie que voici brièvement résumée: "A trois heures de route d’Addis Abeba, Hirut, 14 ans, est kidnappée sur
le chemin de l’école: une tradition ancestrale veut que les hommes
enlèvent celles qu’ils veulent épouser. Mais Hirut réussit à s’échapper
en tuant son agresseur. Accusée de meurtre, elle est défendue par une
jeune avocate, pionnière du droit des femmes en Ethiopie. Leur combat
pour la justice commence, mais peut-on défier une des plus anciennes
traditions ?"
Le film venant de sortir, dans peu de salles* et les pays occidentaux n'ayant probablement pas parlé de ce fait-divers survenu en 1996, j'ignorais complètement quelle serait l'issue du film. Alors, j'ai tremblé pour Hirut et son avocate. Et plus d'une fois! Tremblé, car il est très vite clair que, si Hirut tombe entre les mains du clan de l'homme qu'elle a tué en état de légitime défense après qu'il l'ait enlevé, séquestrée et violée... elle sera tué, égorgée sans autre forme de procès
Tremblé de rage aussi en voyant comment les hommes, dans leur immense majorité, font tout pour privilégier la "justice" (?) tribale sur celle des lois. Genre: le médecin estime de visu qu'elle est quasi majeure en se fiant à la grosseur apparente de ses seins sous sa robe plutôt qu'à son "certificat de baptême"**... ou pire, sans la moindre raison l'agrément administratif de l'association à qui Hirut a été confiée est retiré afin d'obliger celle-ci à "rendre" Hirut qui doit alors aller en prison.
Un film à voir, sans trop rêver. Si les enlèvements prénuptiaux ont baissé de manière significative, ils n'ont pas pour autant disparu: au début des années 2000, entre 40 et 45% des
jeunes filles étaient encore enlevées dans les campagnes pour être
mariées de force...après un enlèvement, accompagné de viol et sans possibilité ensuite pour la jeune femme de revoir sa famille
* Le jour de la sortie nationale en France, il ne passe en Loire-Atlantique que dans une salle et le 28 juillet, ce n'est guère mieux, même à Paris où il n'est visible que dans 9 salles parisiennes
** Beaucoup d'enfants ne sont pas déclarés à l'Etat Civil mais auprès des autorités religieuses locales... dans un déali variable après la naissance
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