Non, ce n'est pas ce vers de Guillaume Apollinaire tiré de "Alcools" qui convient aux photos qui suivent, des photos réalisées sur un site assez extraordinaire de Loire-Atlantique, l'ancien terril d'une mine d'étain qui se trouve sur la commune d'Abbaretz.
Lorsque j'y suis allée, vendredi soir et samedi matin, il faisait relativement beau. Comprendre que l'air était doux et qu'il ne pleuvait pas. En fait, c'était plutôt un beau soir et une aube triste.*
Un très bon souvenir que ces deux excursions réalisées aux heures où les randonneurs sont rentrés ou pas encore partis:
- le vendredi soir, faute d'avoir vérifié l'heure exacte du coucher du soleil et sous-estimé les embouteillages du début du week-end, je suis arrivée sur le site 10mn après que le soleil ait disparu à l'horizon. Tout en filant sur la route au delà de la vitesse autorisée, je n'ai d'ailleurs pas pu m'empêcher d'avoir en tête les images du "Dracula" de Francis Coppola où il y a une mémorable scène de course-poursuite dans un crépuscule de sang entre soleil et nuages.
- le samedi matin, j'étais amplement à l'heure. L'aube commençait à peine à pointer. Mais le soleil levant a été caché à l'horizon par une couche de nuages. En fait seule la luminosité croissante m'a permis de comprendre que oui, il était bien levé. D'ailleurs ce n'était plus les mêmes oiseaux que l'on entendait.
C'est l'un des aspects que j'ai le plus apprécié ce matin là: la "musique" du lieu. Une de ces "musique" qui donne envie de revenir pour profiter plus longuement de la sérénité du lieu.
Le matin, en grimpant les marches sur un rythme beaucoup moins soutenu que la veille, j'ai d'abord été frappée par le silence des lieux. Un silence étrange car en ville il y a toujours un bruit de fond, notamment celui des voitures qui passent dans la rue. Là rien. Juste le son de mes pas sur un sol sableux et le frôlement de mes doigts sur la rambarde mouillée par la rosée de la nuit.
Bien que relativement silencieuse dans ma progression, j'ai fini par réveiller les nombreux corbeaux qui vivent dans le bois qui entoure le site et qui, la veille déjà, avaient protesté contre ma visite tardive. A leurs croassements ont les aboiements de deux chiens avant qu'un coq ne chante. Cela faisait plusieurs années que je n'avais pas entendu de coq chanter!Arrivée sur le terre-plein tout en haut, le calme est revenu. Mis à part, à deux reprises, le hululement caractéristique d'une chouette qui s'en revenait probablement de chasse, on n'entendait plus que le vent qui soufflait. Il ira d'ailleurs en s'amplifiant tandis que le soleil se lèvera, au point que je regretterai de ne pas avoir enfilé un pull par dessous mon imperméable. Une erreur que je ne commettrai pas là prochaine fois que je reviendrai là
* les images à gauche ont été réalisées le soir, celles à droite, le matin.
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