Laure Albin Guilot, je ne connaissais pas. Ou plutôt je connaissais certains des portraits de célébrités réalisés par elle sans savoir qui avait réalisé les clichés. Et puis je suis allée voir l'exposition au Musée du Jeu de Paume. Très bien (contrairement aux 2 autres qui ont lieu sur le même site et qui, pour rester polie, m'ont laissé de glace). Pour une fois je serai un peu fainéante en reprenant des parties d'un article de presse avec des photos issues de ce qui a été ses principales sources d'inspiration: le portrait, le nu, la photo publicitaire et la "micrographie"
"...L’exposition présentée par le Jeu de Paume réunit un ensemble conséquent
de 200 épreuves et de
livres originaux de Laure Albin Guillot (Paris, 1879–1962), ainsi que
des magazines et documents
d’époque issus de collections privées et publiques...
Une grande partie des tirages originaux et documents exposés proviennent
des collections de
l’agence Roger-Viollet qui fit l’acquisition du fonds d’atelier Laure
Albin Guillot en 1964... Composée de 52 000 négatifs et 20 000 épreuves, cette
source a permis de questionner l’œuvre et la place que la photographe
occupe réellement dans l’histoire...
Si la photographie de Laure Albin Guillot est incontestablement l’une
des plus en vogue dans l’entre-deux-guerres, sa personnalité reste
aujourd’hui une énigme. Car, paradoxalement, peu d’études ont été
consacrées à l’œuvre et à la carrière de cette artiste. Ses premières
œuvres apparaissent dans les salons et les publications au début des
années 1920, mais c’est essentiellement au cours des années 1930 et 1940
que Laure Albin Guillot, artiste, professionnelle et figure
institutionnelle, occupe et domine la scène photographique... Technicienne hors pair, elle élève la pratique jusqu’à un
certain élitisme. Photographe de son temps, elle utilise les nouveaux
modes de diffusion de l’image et fournit à la presse et à l’édition des
illustrations et des créations publicitaires.
Elle est notamment l’une des premières en France à envisager
l’application décorative de la
photographie par ses recherches formelles avec l’infiniment petit. Avec
la photomicrographie, qu’elle renomme “micrographie”, Laure Albin
Guillot offre ainsi de nouvelles perspectives créatrices combinant
science et arts plastiques..."
Comment une pareille femme qui se situait à la fois du côté du terrain et de l'institutionnel (membre de la Société des artistes décorateurs, de la
Société Française de
Photographie, directrice des archives photographiques de la Direction
générale des Beaux-Arts
(ancêtre du ministère de la Culture) et premier conservateur de la
Cinémathèque nationale)... a t elle pu restée aussi longtemps ignorée du grand public? Peut-être parce que c'était une femme et que les grands noms de la photo sont souvent masculins. Peut-être à cause de son parcours qui l'a amené à faire partie des "institutions" là où bien souvent nous ne voulons voir que l'artiste indépendant. Mystère. On ne peut que rendre grâce à cette exposition.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire