jeudi 20 août 2015

"l'arabe du futur - T2" de Riad Sattouf


Suite du récit de l'enfance de Riad qui doit entrer à l'école. Une rentrée qui se passe mal: son père traine tellement les pieds pour l'y accompagner le 1er jour qu'il arrive en retard, en ne portant pas la totalité de la tenue réglementaire. De quoi indisposer l'enseignante, une vraie brute qui frappe les enfants avec un bâton! De quoi vous dégoûter à jamais de l'école, d'autant que l'enseignant qui lui succèdera l'année suivante e sera tout autant, mais dans un autre style .  
Le petit Riad était très observateur  alors on assiste à une succession de scènettes qui en disent long sur le poids de la religion et sur les relations 
- au sein de la famille proche où la maman est aussi effacée que dans le 1er volume (avec toujours cette question: quand quittera t elle son mari) et le père reste un rêveur beau parleur et un peu lâche (qui préfère planter en cachette de sa femme des arbres sur son terrain plutôt que de commencer à y construire la villa qu'elle attend)
- au sein de la famille plus éloignée, dont la famille de la demi-soeur de son papa mais aussi ses cousins... avec l'importance du rang de l'enfant dans une fratrie et de ce qu'elle implique, pour lui, mais aussi plus tard pour ses propres enfants par rapport à ceux du fils ainée ou cadet.
Le récit est aussi truffé de ces petits détails qui font tout le sel du récit, par exemple lorsque l'auteur explique comment prononcer certaines lettres de l'alphabet arabe ou qu'il décrit le contenu de leur livre de lecture (où les enfants sont habillés à la mode européenne!) ou raconte la partie de chasse de son père à l'issue de laquelle il tue... une poignée de moineaux sans défense
Je voudrais pour finir raconter l'une des "anecdotes" les plus poignantes de ce volume: Riad a beaucoup aimé une de ses cousines (en fait l'une des filles de la demi-soeur de son père) notamment parce qu'elle lui a vraiment appris à dessiner. Mais il nous apprend aussi sa triste fin: elle qui avait du retourner chez ses parents parce qu'elle était veuve sans enfant, avait été étouffée par ses propres propres père et frère parce qu'elle était enceinte. Tout cela c'était il y a exactement 30 ans du côté de Homs, mais on sait désormais que de tels "crimes d'honneur" existent encore 

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