dimanche 16 avril 2023

Le goût des images animées - A vol d'oiseaux

 

Un très joli petit film d’une heure. En fait il s'agit d'une compilation de 3 courts métrages d’animation (réalisés par 3 équipes différentes) à base de gouaches ou d’aquarelles. 
J'ai assez peu accroché avec le 1er, notamment à cause du graphisme, même si je reconnais que l'histoire était intéressante puisqu'il était question d'un enfant qui imagine, rêve, le monde tel qu'il le verrait si il était oiseau.
J'ai beaucoup aimé le second petit film qui était sans paroles. C'était l'histoire  d'un vieux monsieur très fatigué, en maison de retraite. Il se liait avec une mouette qu'il nourrissait, avant de la soigner (en cachette du personnel) car elle s'était blessée un jour de tempête, puis de la relâcher une fois guérie... et redevenir un petit garçon avant de se transformer lui même une mouette et s'envoler. 
Mais ma préférée ça a été la dernière histoire. C'est celle d'une adolescente qui est assez solitaire, même avec ceux de son âge. Elle se lie avec la documentariste de son collège, comme elle passionnée d’oiseaux et qui vit sur une île isolée en Loire. Et elle va s'y rendre afin de lui redonner un livre qu'elle lui a prêté . Durant cette balade, le rendu de la nature (dont les animaux) et celui des sons est superbe.
En fait ça m'a rappelé ces très jolies histoires d'une famille de petites souris racontées par un auteur japonais, Kazuo Iwamura. 

vendredi 31 mars 2023

Le goût des images animées - Les petites victoires

Depuis que j'ai vu le film "Monsieur Hire", où Michel Blanc interprétait  un rôle tellement éloigné de celui qu'il jouait dans la série des "Bronzés" j'apprécie voir comment évolue sa filmographie*. Et quand j'avais vu la bande annonce de celui-là, même si a priori il m'avait pas le 1er rôle (celui de l'institutrice directrice d'une classe unique ET maire d'un petit village) j'avais fort envie de voir ce film. 
Et c'est un sympathique petit film… un peu dans la lignée de « la famille Bélier » sauf que là il n'est plus question d'une jeune fille passionnée de chant qui est née dans une famille de sourds profonds.
Non, là il est question de la vie quotidienne dans les petits villages (moins de 500 habitants) où petit à petit il n’y a plus ni médecin, ni café, ni boulanger. Ici, même l’école à classe unique est en sursis depuis le départ en cours d'année d'une famille qui avait 3 enfants. Et l'institutrice a fort à faire car elle est aussi maire du village, pas vraiment aidée par ses adjoints. Arrive un nième petit grain de sable avec les soucis causés par un artisan du village qui, depuis le décès de son frère, vit mal sa solitude. Et pour cause, il finit par avouer à l'institutrice que, même si il est allé à l'école et a obtenu son permis de conduire, il est devenu illettré et que ça lui pose de gros problèmes dans sa vie quotidienne et professionnelle. Du coup il décide alors de se redonner une chance de maîtriser la lecture et l'écriture en retournant à l'école du village à côté de gamins ayant l'âge d'être ses petits enfants. 
Mais le plus intéressant se situe probablement en "off" des gags, lorsqu'Michel Blanc découvre que, pendant des années, son frère aîné lui a caché les lettres envoyées par une femme dont il était tombé amoureux** et auxquelles il n'a jamais pu répondre... là aussi il aura droit à une seconde chance.  Et aussi lorsque l'institutrice comprend que sa rencontre d'un soir (faite via un site spécialisé) et dont elle espérait beaucoup, n'est en fait qu'un beau séducteur peu désireux de s'attacher à une femme qui est très prise entre ses élèves et ses administrés. Là pas de seconde chance... Quoique... à la fin de l'année scolaire et sa classe étant condamnée à être fermée, la jeune institutrice décide de partir en vélo pour de TRES longues vacances, loin de l'éduction nationale et de son petit village. Et qui sait... 
* Pas vu "Tenue de soirée" et, malgré des critiques élogieuses, les quelques extraits vus m'ont toujours freinée. 
** Le personnage joué par Michel Blanc ose se poser la question "Ce grand frère qui a tant fait pour moi aurait il pu vouloir me garder pour lui seul?" 

dimanche 5 mars 2023

Le goût des images animées - Le retour des Hirondelles

Le titre à l’international est « return to dust » et convient mieux à cette histoire de mariage arrangé entre de 2 « déshérités » dont les familles respectives veulent se débarrasser pour qu’ils ne vivent plus sous leurs toits: un vieux paysan (exploité par son frère aîné mais aussi le gros propriétaire terrien du coin) et une femme devenue handicapée (et incontinente) à force d’avoir été battue enfant. Entre ces 2 là naît une jolie histoire d’entraide et d’amour…* avant qu’elle ne s’achève dans la poussière de la destruction de la maison qu’ils avaient construite. 
Ceci est la version occidentale et originale d’un film qui avait connu un joli succès en salles chinoises... avant d’être interdit dans son pays d'origine puis diffusé une fois remonté dans un sens plus conforme à l’image que veulent montrer les autorités chinoises. Et oui, même si les faits sont censés remonter à 2011, il ne pouvait être accepté par les autorités de montrer qu’il existait alors
- de très pauvres agriculteurs
- exploités par des propriétaires terriens ravis de les maintenir dans la pauvreté en les payant le plus tard possible
- avant de les "oublier" afin de privilégier la spéculation foncière
- le tout dans un contexte de corruption.
Pas sure que les choses aient beaucoup changé depuis 2011.
*Aucune scène sensuelle mais beaucoup de signes de pudique tendresse

samedi 4 mars 2023

Le goût des images animées - The Fabelmans

C'est un Steven Spielberg... qui a mal marché aux Etats-Unis... et plaira sans doute aussi assez peu en France car ce n'est pas un film dans la lignée de ceux qui ont fait la réputation du réalisateur. En effet, on est loin de "Duel", des "Dents de la Mer", des "Indiana Jones" ou même de "La liste Schindler"... 

En fait, le titre du film pourrait être "The Spielbergs" tant le scénario est proche de l'histoire du réalisateur. Même composition familiale, avec un fils ainé et ses deux soeurs, un père cadre informatique -un secteur qui alors n'en était qu'à ses débuts- une mère qui renonce à ses ambitions musicales, un ami très proche de la famille et surtout de la mère de famille... Et surtout l'histoire de ce garçon puis jeune homme, passionné d'images depuis sa 1ère séance de cinéma (qui le traumatise quand même, car il s'agit de "sous le plus grand chapiteau du monde" avec une scène où un train déraille) et qui pendant des années mettra à contribution famille et amis pour réaliser durant son temps libre, des fictions. Du moins jusqu'au moment où en faisant le montage des petites vidéos des vacances familiales, il découvrira un secret que sa mère croyait bien gardé. 
Alors oui, ceux qui cherchent un grand film d'action dans la lignée des "Indiana Jones" ou des "Jurassic Park" seront déçus. Les autres qui, comme moi, aiment savoir comment la vie privée d'un réalisateur a pu influencer son oeuvre apprécieront ce film. Surtout que ce film incite à se poser plein de questions et notamment celle-ci : jusqu'où peut on aller lorsqu'on met en scène sa propre histoire.

samedi 18 février 2023

Le goût des images animées - Interdit aux chiens & aux Italiens

C'est un joli petit film  (1h10) d'animation plus destiné aux adultes car même si il est bourré d’humour, pas sure que des enfants avant l’âge du collège ne s’ennuient pas à cette chronique de l’histoire inspirée de celle des grands parents paternels (& de beaucoup de personnes ayant des origines italiennes) du réalisateur. Ce dernier n’a jamais connu son grand-père mort en 1942 et assez peu sa grand mère décédée en 1962, mais par certains côtés cette histoire est universelle.
Ce film est l'occasion d'apprendre plein de choses, par exemple par rapport:
- aux liens Italie/Libye: 5 octobre 1911, début de la conquête militaire italienne en Libye et le 5 novembre 1911, annexion officielle par l'Italie. Dans le film, le grand-père y perd l'un de ses jeunes frères
- au rôle joué par les Italiens dans la construction de routes, tunnels, ponts, barrages hydrauliques ... notamment dans le SE de la France et la Suisse
- au mauvais accueil réservé par la population aux travailleurs italiens qui venaient souvent travailler à la mauvaise saison en laissant dans les villages de montagne, les femmes, les vieillards et les enfants de moins de 8/10 ans
- aux nombreuses naturalisations d'Italiens accordées par la France...juste avant WWII

vendredi 27 janvier 2023

Le goût des images animées - Le professeur Yamamoto...

Film documentaire qui est, d'une certaine manière, en 4 parties.
La 1ère est centré sur les derniers entretiens de ce psychiatre (de 82 ans) avec ses patients, envoyés par l'aide sociale, et dont il s'occupe, parfois depuis une vingtaine d'années, lesquels patients s'inquiètent fort pour ce qui va se passer après son départ car il était très proche d'eux.
La seconde correspond à une invitation à dîner très improvisé du réalisateur chez le professeur. On découvre un domicile qui ressemble plus à capharnaüm ainsi que la femme du psychiatre, assez silencieuse, et qui semble complètement perdue, incapable par exemple de se rappeler le contexte d'une photo prise une dizaine d'année plus tôt.
La 3ème partie apporte des explications quant au comportement de la femme du psychiatre, grâce à une ancienne voisine à qui le couple rend visite: elle est atteinte de démence sénile, comme sa propre mère dont elle s'occupait autrefois, en même temps que ses jeunes enfants... mais aussi des patients de son mari qui parfois logeaient chez le couple. Une vie dans l'ombre, au service des autres, tout comme son mari l'était au service de ses patients.
La dernière partie suit le couple, lorsqu'il se rend au cimetière (situé en pleine campagne) où reposent les parents et grands parents du médecin. Le film s'achève sur une image des mains qui se tiennent du vieux couple, lequel remonte péniblement une petite route pour regagner la voiture.

Film très triste car on en sort en se posant beaucoup de questions
- sur ce que vont devenir les patients de ce psychiatre (ne pas oublier que le handicap et la maladie mentale sont très mal acceptés au Japon)
- combien de temps va tenir le médecin, très fatigué, pour s'occuper de sa femme malade
- sur la place et le peu de reconnaissance des femmes dans ce pays
- sur la place des personnes âgées (surtout quand on se rappelle la glaçante fiction "plan 75")
Et puis même si certains commentateurs mentionnent l'attachement de cet homme pour ses patients et pour sa femme... c'est le silence total quant aux enfants de ce couple: le couple qui aidait tant les autres aurait-il "perdu" leurs propres enfants à force de se consacrer aux autres?

samedi 12 novembre 2022

Insomnie (bis)…

Insomnie oui car selon l’expression que j’utilise habituellement : « j’ai loupé le coche ». D’autres écriraient « j’ai loupé le train » ou « Morphée m’a oubliée ». En clair, j’ai bien éteint mais rallumé assez vite après avoir commencé à ruminer . De continuer les coloriages que je fais souvent le soir avant de m’endormir n’a été d’aucune utilité contre les idées sombres.
En fait tout à dû débuter lorsque le PC a commencé à déconner. Ou plus exactement recommencé à déconner. Un souci d’alimentation électrique. Un peu comme moi? Il bascule d’office sur la batterie alors même qu’il est branché sur secteur. Jusqu’à quand va t il tenir? On est  un peu pareils avec un fonctionnement "à l’habitude" qui accumule des activités sans intérêt pour éviter de penser.
"Pessimiste" dit gentiment mon compagnon. En fait il est probablement en deçà de la réalité. Quelque part du côté de "déprimée"... mais pas encore "au fond du trou". Juste sur la pente descendante, bien savonnée par un cortège d’angoisses. Il y a eu et il y a encore le propre de certaines angoisses c'est de parfois s'atténuer sans jamais vraiment disparaître: le climat, la sécheresse, le temps qui passe, la mort, la solitude, la crainte de lasser les gens,  et notamment mon compagnon, avec mon pessimisme, celle de le perdre...  
La différence d’âge, la mort...c’est  une chose dont parlait parfois ma mère en évoquant les 2 années de plus qu’elle avait par rapport à mon père « les femmes vivent plus longtemps alors j’en ai pris un plus jeune pour rester seule moins longtemps ». Sauf que tu nous a quittés en 2008, à l’âge de 86 ans et lui  est parti en 2015, à l’âge de 91 ans, 7 ans après toi.
Donc, je rumine. Et utilise l’un après l’autre ces trucs qui en temps normal m’aident à retrouver un peu de sérénité et le sommeil avant d’aller chercher LE pense-bête : le document avec les mots de passe pour me libérer l'esprit en écrivant ce texte … avant de nouveau éteindre ordinateur et lumière. Et qui sait…

samedi 6 août 2022

100

 
100… c’est le chiffre du jour. 100 c’est surtout le nombre de communes où il n’y a plus d’eau. Dans la presse c’est 100 communes privées d’eau potable. Mais la réalité est beaucoup plus grave. C’est 100 communes sans plus aucune eau à arriver dans les canalisations. 


Plus d’eau pour boire donc … mais ce type de situation est connue. Même si c’est en général rare et limite dans le temps. Il y a de l’eau, mais elle est impropre à la consommation. Alors en France (et dans les autres pays européens et plus généralement occidentaux) l’Etat via le préfet y remédie via des distributions de bouteilles d’eau. 

Mais là c’est plus d’eau du tout. Plus d’eau pour boire, pour préparer les repas, pour se laver, pour laver son linge, … et se servir des sanitaires. Presque le point le plus difficile à gérer. 

Une situation que j’ai très brièvement connue lorsqu’il a fallu changer le circuit d’eau qui avait une fuite. Avec un peu d’organisation et parce que ça avait été bref dans le temps ça c’était assez bien passé. 

Mais là ça va concerner des milliers et des milliers de personnes. Et ça va être le bordel dès que les gens, dont beaucoup sont en vacances, vont prendre conscience de la gravité de la situation… ça va être le rush sur les bouteilles d’eau. Moi même j’ai d’ores et déjà évoqué la chose avec mon compagnon. Sauf que quelques bouteilles ne suffiront pas quand on sait qu’actuellement un nantais utilise en moyenne 120 litres d’eau par jour. 

Et même si on différait nos douches & Co, nos lessives etc… et apprenions à vivre sobrement comme les font depuis des années les habitants de certains pays il faut penser à l’agriculture et à l’élevage qui ne pourront pas tenir longtemps. Même si ça sera plus étalé dans le temps. Idem les entreprises qui ont besoin d’eau pour tourner. Et parmi celles ci il y à EDF et ses centrales nucléaires qui vont devoir être mises au ralenti. 

Alors j’ai peur. Très très peur. Je grelotte d’angoisse tout en ayant envie de hurler contre les gens qui dehors rient, plaisantent, font la fête… on est sur un volcan. Et ils s’en foutent 

lundi 1 août 2022

33 ans aujourd’hui


Il y a 33 ans, il faisait déjà chaud. Son père et moi étions loin, très loin de penser que 33 ans plus tard il passerait sa journée d’anniversaire seul, loin de son fils, de sa famille et ses anciens amis, à des milliers de kms de nous. Un départ qui fut long à mettre en place car c’est durant l’été 2019 qu’il avait évoqué ce projet de partir en Inde, faute de pouvoir le faire dans d’autres pays d’extrême-orient avec lesquels il se sentait plus d’affinités. 

Et il y a un an, il faisait chaud aussi lorsque, lors d’un repas en tête à tête, il avait partagé une partie des doutes et inquiétudes qu’il avait vécu en apprenant qu’il allait être papa alors qu’il n’envisageait pas du tout de vivre avec la mère de l’enfant à venir. On avait aussi parlé de notre planète qui, entre guerres et réchauffement climatique flambe. 

Que sera notre monde quand son fils atteindra son âge… lui aura 66 ans. Moi, sur le papier , j’aurai 97 ans et il est fort probable (et même souhaitable) que je serai redevenu une poussière d’atomes.

jeudi 28 juillet 2022

64 ans... & les « non-dits dits »

Avec la « Lionne ascendant Taureau» de hier il y a cette référence l’ astrologie. En écrivant cette phrase  je n’avais pu m’empêcher de repenser à deux internautes : à  S. de Lyon qui m’avait lancé « l’astrologie, c’est de la merde en boîte » et à J-C qui n’avait pas été aussi brutal dans sa formulation mais dont le regard et d’autres propos au sujet de certaines « croyances » m’avaient fait comprendre le peu d’estime plus que de mépris qu’il avait au sujet de cette dernière.
En fait, j’y crois et je m’y réfère parfois en cas de période de doute, lorsque, pour me rassurer, je cherche à comprendre passé et présent… et aimerait connaître l’avenir et m’y préparer. Et je n'y crois pas quand j’y réfléchis plus de 2 secondes car je ne peux raisonnablement que constater qu’il est impossible que des planète lointaines puissent influencer la vie de personnes nées à quelques minutes d’écart et proches géographiquement les unes des autres.

Nébuleuse dite de la "patte du chat"
Les « commentaires » de mes enfants que ce soit cette comparaison aux microprocesseurs ou l’utilisation de l’expression « Madre » m’ont renvoyée à ce constat fait récemment : dans la famille on est plus à l’aise pour lancer des piques* que faire des compliments. Et ça va même plus loin, on ne peut souvent s’empêcher de prêter d’étranges intentions à celui qui félicite : il se fiche de moi ou il veut me demander quelque chose?
Ce vilain trait de caractère je sais d’où il vient: de mes parents, si critiques -dans le mauvais sens du terme- vis à vis des autres, fut ce leurs propres enfants. De me dire qu’ils ne faisaient ainsi que reproduire l’attitude de leurs propres parents à leur sujet ne me console pas. Seule lueur d’espoir avec mes enfants, ils en ont conscience et, via les rencontres qu’ils ont pu faire dans le cercle familial et en dehors de celui ci, ils semblerait qu'ils aient su évoluer.
* Mise à jour du 14/7/23: Les "piques" peuvent faire très mal. Quelques mois avant de rédiger ce texte, l'un de mes enfants m'avait d'ailleurs donné un "coup de couteau psychologique". La plaie semblait "cicatrisée" mais ce printemps-ci il l'a non seulement rouverte mais approfondie.   

mercredi 27 juillet 2022

64 ans?

64 ans depuis quelques heures  … enfin oui et non.Non si on se réfère à mon acte de naissance : 15 heures. Oui si on se réfère à la mémoire de ma mère qui m’avait dit que j’étais née en pleine nuit, après un orage. Mais 15 heures, c’est en pleine journée, et j’aime beaucoup l’idée de l’orage qui libère des tensions, tout comme elle a dû se sentir libérée après cette naissance alors que cette grossesse avait été si difficile pour elle. Et puis je me suis toujours sentie dans mon corps -qui s'alourdit d'année en année- plus « Lionne ascendant Taureau » que « Lionne ascendant Scorpion ». Alors dans ma tête, je suis née à 15... 15 pour 15mn après minuit et non 15h00 de l’après-midi. Et donc en écrivant ceci j’ai d’ores et déjà 64 ans.

64… un chiffre important selon mon fils qui vient d’envoyer un WhasApp depuis l’Inde où il vit désormais. « 64 est un chiffre important en informatique, c’est une puissance de 2 et donc particulièrement important pour les microprocesseurs ». Étrange compliment … un peu comme cette expression utilisée par ma fille aînée en parlant de moi, celle de « la Madre ».
Au delà de ces quelques mots écrits nuitamment en profitant (?) d’une insomnie plein de dits et de non-dits et sur lesquels je reviendrai plus tard (… ou pas) je vais essayer de me rendormir.
Peinture de Léa Roche trouvée sur le Net

mercredi 25 mai 2022

En thérapie ?

 Ça y est, j’ai fini de regarder le dernier épisode de la saison 2. Elle m’a plus touchée que la saison 1. Peut-être parce que j’ai plus accroché à l’histoire de certains personnages ou du moins que leurs histoires ont davantage trouvé un écho dans ma propre histoire. Peut-être aussi parce que dans la 1ere saison, certains patients m’agaçaient: par exemple ce couple qui oscillait sans cesse entre « je t’aime / je te déteste » ou cette femme urgentiste qui fonctionnait en mode séduction, du thérapeute, du flic…

Là il n’y a qu’avec le jeune Robin que c’est moins « passé » même si, en réfléchissant bien, sa difficulté à trouver sa place au collège ainsi que le harcèlement dont il faisait l’objet viennent de faire remonter en surface de vilains souvenirs : la dernière colo où je suis allée juste avant de rentrer au lycée et les 1eres semaines dans un centre de formation pour devenir fonctionnaire… 

Avec Inès… qui découvre sur le tard qu’elle a été élevée par sa grand-mère car sa propre mère qui souffrait d’une dépression postpartum était repartie un an dans son pays natal … comment ne pas penser aux mois que j’ai passé en nourrice, loin de mes parents et de mes sœurs (beaucoup plus âgées que moi) avant de revenir auprès de ma famille et notamment qui ne m’avait jamais caché qu’elle n’avait pas été ravie de récupérer un bébé qui portait encore des couches. Pas surprenant qu’à l’âge adulte et même encore maintenant j’ai autant de mal à avoir des liens avec la famille 

Avec Lydia … grande sœur d’un frère autiste (qui fait aussi des crises d’épilepsie) et qui refuse de soigner un cancer pour ne pas être une charge de plus pour ses parents, j’ai retrouvé ce cas de figure de l’enfant qui doit s’oublier car seul compte celui qui a toujours des soucis dont il se plaint. Je me suis alors rappelé de plein de choses que j’avais tues, cachées pour éviter que mes parents, plein de préjugés, ne se mêlent de mes affaires comme ils l’avaient fait avec d’une sœur aînée. D’abord ado avec des soucis scolaires quand j’étais une enfant qui apprenait sans souci. Puis jeune mère de famille qui ne se résolvait pas à quitter un mari pervers narcissique quand ado je découvrais, seule (car aucune de mes très rares amies de primaire/collège/lycée ne m’avaient suivie au collège/lycée/fac) que je n’étais pas une si bonne élève que ça… 

Avec Alain… tyran dans sa vie privée comme professionnelle qui craque après le suicide d’une employée et découvre qu’il a toujours essayé d’égaler, pour les autres, un frère ou un ami très brillant morts prématurément … j’ai retrouvé le poids du souvenir des morts. Dur, dur de naître après un bébé mort au bout de 3 jours, une grossesse extra-utérine et dans un contexte où le cancer a fait disparaître en quelques années plusieurs membres de la famille proche…et qui me fait parfois dire « Lionne du 27 juillet née sous le signe du cancer.

J’allais oublier Philippe, le thérapeute. Pardon: thérapeute mais aussi patient dans le cadre de ses relations avec son superviseur. De lui je retiens plusieurs choses: sa manière d’être vraiment à l’écoute une fois qu’il a prononcé le « je vous écoute » (sachant qu’il est aussi attentif aux silences, aux moindres réactions de ses patients…) mais cette autre phrase fétiche « vos mots et votre manière de raconter sont aussi importants que ce que vous racontez »

vendredi 28 janvier 2022

L’art d’être grand-mère? …

 … est un art que je n’aurai guère l’occasion de pratiquer même si, depuis la fin de soirée d’hier je le suis. Seulement voilà, la maman du bébé vit à plus de 1200kms de Nantes et lorsqu’elle partira en voyage avec lui, ça sera pour passer un peu de temps auprès du papa du bébé qui, lui, doit s’installer, seul, d’ici fin mars à 7000kms d’ici.
Beaucoup de parents sont ravis de devenir grands-parents…. Moi je suis juste inquiète.
Inquiète pour la maman … parce que je me rappelle mes premières semaines, premiers mois : la fatigue (difficile de se reposer quand on allaite, surtout que le papa n’avait droit qu’à 3 jours de congé paternité) et la solitude: ma famille était loin, les liens familiaux distendus, tout comme ceux qui me reliaient aux 2 amies restées dans ma ville natale, quant aux collègues de travail, celles que je côtoyais de plus n’avaient pas d’enfant. Heureusement tel ne sera pas le cas de la maman du bébé qui vient de naître. 
Inquiète pour le bébé … né un mois et un jour avant terme. Certes c’est un beau prématuré de 2kgs800 et il va grandir dans un « pays développé » où l’accès aux soins est assez facile.  Mais il va grandir en ne voyant son papa qu’au mieux quelques mois par an. Cependant l’essentiel n’est il pas la qualité des liens qui se nouent, même si les contacts sont rares? 
Inquiète pour le papa qui a commencé, bien avant la naissance du bébé, à réfléchir sur ce que peut être la paternité, là où beaucoup de pères ne se posent pas la moindre question, ni durant la grossesse ni après la naissance. Et se réveillent des années plus tard en s'apercevant combien les liens avec leurs enfants sont distendus.

Mise à jour du 15 février 2022
En fait j'avais mal compris, le message avait été envoyé quelques jours après la visite dite du 9ème mois et le poids annoncé était celui qui était estimé.  
Mise à jour du 15 février 2023
Finalement j'avais des raisons d'être inquiète car un an plus tard, si le bébé va aussi bien que possible et que la maman l'adore et s'en occupe bien, elle a parfois du mal à faire face au quotidien. Quant au papa, il adore lui aussi son enfant mais ce n'est pas simple d'être le père d'un enfant qui vit au loin et qu'on ne voit que quelques semaines par an.
Mise à jour du 14 juillet 2023
Cet enfant va avoir un cousin (ou une cousine) d'ici la fin de l'année. Et de nouveau ça ne sera pas évident pour moi d'être une grand-mère car la maman a choisi de prendre ses distances. 

vendredi 14 janvier 2022

Passe-temps

Au fil des années j’ai cultivé l’art d’avoir des passe-temps qui occupent l’esprit et empêchent de réfléchir aux sujets qui mettent mal à l’aise.
Ainsi, en couple, avant d’avoir des enfants je me rappelle avoir profité plus d'une fois de l’absence de Monsieur parti faire du sport pour passer les matinées du WE à bouquiner dans le lit avant de me précipiter pour effectuer quelques taches ménagères avant son retour. La lecture est un merveilleux moyen d’évasion. 

Plus tard, comme dans un certain nombre de couples salariés des années 80, au fil des années la répartition des corvées ménagères (courses, ménage, cuisine, lessive, repassage...) est devenue de plus en plus inéquitable. Et encore plus lorsqu'il y a eu des enfants. Il y a eu alors la broderie au point de croix puis les mots croisés ou fléchés. 
Les premières broderies ont été destinées aux enfants. Plus tard ce sont plus les motifs floraux qui ont eu ma préférence. Des coussinets remplis de lavande avec l'initiale d'un prénom. La dernière broderie (inachevée) date de 2006: de petits sachets décorés d'un brin de lavande.*
* En fait j'ai repris fils et aiguilles  

Les mots fléchés sont venus plus tard, avec une préférence pour les grilles faciles de certains revues. Le père de mes enfants m’avait même offert au moins 2 livres dont un réalisé par Georges Pérec. Si l’intention était fort louable, il aurait dû toutefois se renseigner davantage sur l’auteur car ces mots fléchés étaient loin d’être simples. Du coup il n’y a que peu de grilles que j’ai complétées mais j’ai gardé les ouvrages car un cadeau ne se jette pas. J’ai recommencé à faire des grilles, celles du journal gratuit "20 minutes" il y a quelques années avec ma dernière et désormais c'est avec mon compagnon : un mot pour l’un, un mot pour l’autre… 

Désormais, ayant un iPad à ma disposition, il y a quelques applications qui m’occupent beaucoup, au point que je n'exclus pas qu'elles soient devenues un tantinet addictives. Il y a d’abord eu les puzzles. Une sorte de retour en arrière car durant mon adolescence et jusqu'à mes premières années de mariage j'ai réalisé pas mal de puzzles dont une reproduction du "déjeuner des canotiers". 

Et puis j'ai découver tles coloriages. il est facile d’y passer des heures en oubliant tout le reste. ça permet d’atteindre une certaine sérénité en ne pensant pas/plus pendant un certain temps aux choses qui tracassent… et dieu sait si elles peuvent être nombreuses avec les personnes d’un naturel anxieux…Mais est ce vraiment une bonne chose? Qu’en reste t il au final de ces activités qui occupent l’esprit: vraiment peu de choses.

mercredi 12 janvier 2022

Insomnie

Insomnie… j’ai failli rajouter «nocturne » avant de me raviser. Une insomnie n’est elle pas ipso facto « nocturne »? Et cette expression ne serait elle pas une … comment dit on déjà « litote» non… «redondance» non… enfin je ne crois pas. Ça commence mal cette reprise de la tenue du blog: à peine commencée il me faut faire des vérifications.
Pause… « insomnie nocturne » c’est un « pléonasme ».

Et moi en ajoutant cette photo je m’aperçois que j’ai perdu mes réflexes pour insérer des photos. Il faut dire qu’il y a longtemps que je n’ai pas rédigé de billet. En plus cela n’est jamais arrivé en utilisant un mini iPad.
Mais je digresse une fois encore… histoire de différer le moment d’expliquer pourquoi je reprends l'écriture de ce blog.
Donc… insomnie… et ayant terminé les petites choses commencées sur la tablette comme par exemple le coloriage ci contre  ou cet autre, ci dessous, réalisé via une autre application installée sur la tablette, j’ai décidé de faire le saut et reprendre ce blog là où je l’avais laissé, il y a quelques années de cela, après le décès de mon père … enfin presque car après il y a eu quelques articles, parus à des dates totalement décalées de la réalité.

Entre les débuts sur ce blog, en mai 2008 et maintenant il s’est passé tellement de choses.
En très résumé: en commençant à écrire ici je voulais surtout échanger avec un internaute, C. qui m’avait fait prendre conscience à compter de mai 2006 à quel point mon mariage « battait de l’aile » … C’était quelques semaines avant que ma mère décède, en juin 2008, après avoir regretté de ne pas avoir su ou plus exactement pris le temps d’écrire au sujet de ce qu’elle avait vécu.
Quelques années plus tard, via cet internaute que je n’ai jamais rencontré, j’ai fait la connaissance d’un de ses "contacts" qui est, lui, devenu bien plus qu’un ami. C’est d'ailleurs lui qui était à mes côtés lorsqu’en octobre 2015 mon père, à son tour, s’en est allé. Mais il y avait un certain temps déjà que la motivation pour continuer, jour après jour la rédaction du blog, me faisait défaut. Sans doute parce que je n’éprouvais plus le besoin d’écrire. Une longue pause s’est alors instaurée, à peine suspendue lors de l’un des confinements liés au Covid. 

Et puis l’été dernier … après une année 2019 pleine d’interrogations liées en partie au changement climatique (mais qui chez moi n’étaient au final que des interrogations quant au temps qui reste à vivre, sur ma propre fin, sur ce qu’on laisse derrière soi…) et une année 2020 sous le signe du Covid, ses confinements, les gestes barrières et l'éloignement d'avec ceux rencontrés (pour de vrai) via les réseaux sociaux...l’un de mes enfants m’a appris que j’allais être grand-mère.
Désormais ce n’est pas pour l’enfant à naître que j’écris:
non, car il vivra loin, sans réels contacts avec sa grand-mère paternelle, avec en plus l'obstacle d'une langue qui ne sera pas la sienne
ni même pour mes propres enfants, ils sont à un âge où, tout comme moi je l'étais au leur, on se préoccupe plus de son quotidien et son futur que du passé de ses parents
ni même pour mon compagnon.
Non, c’est juste pour garder une trace des jours qui passent. Ne pas finir ma journée en me disant : «Qu’as tu fait aujourd’hui ? Qu’as tu appris, même si tu sais que d’ici quelques heures, semaines ou au mieux mois tu l’auras oublié? ». Et laisser une trace de mots sur ce support si éphémère qu’est le Net.
Tiens c’est amusant… je retrouve du coup le titre que j’avais donné à ce blog. Sauf qu’alors je pensais aux papillons qui ne vivent qu’un jour après avoir passé des années à grandir cachés sous terre. Encore un point à vérifier : ce qu’est la vie réelle des éphémères.