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vendredi 27 janvier 2023

Le goût des images animées - Le professeur Yamamoto...

Film documentaire qui est, d'une certaine manière, en 4 parties.
La 1ère est centré sur les derniers entretiens de ce psychiatre (de 82 ans) avec ses patients, envoyés par l'aide sociale, et dont il s'occupe, parfois depuis une vingtaine d'années, lesquels patients s'inquiètent fort pour ce qui va se passer après son départ car il était très proche d'eux.
La seconde correspond à une invitation à dîner très improvisé du réalisateur chez le professeur. On découvre un domicile qui ressemble plus à capharnaüm ainsi que la femme du psychiatre, assez silencieuse, et qui semble complètement perdue, incapable par exemple de se rappeler le contexte d'une photo prise une dizaine d'année plus tôt.
La 3ème partie apporte des explications quant au comportement de la femme du psychiatre, grâce à une ancienne voisine à qui le couple rend visite: elle est atteinte de démence sénile, comme sa propre mère dont elle s'occupait autrefois, en même temps que ses jeunes enfants... mais aussi des patients de son mari qui parfois logeaient chez le couple. Une vie dans l'ombre, au service des autres, tout comme son mari l'était au service de ses patients.
La dernière partie suit le couple, lorsqu'il se rend au cimetière (situé en pleine campagne) où reposent les parents et grands parents du médecin. Le film s'achève sur une image des mains qui se tiennent du vieux couple, lequel remonte péniblement une petite route pour regagner la voiture.

Film très triste car on en sort en se posant beaucoup de questions
- sur ce que vont devenir les patients de ce psychiatre (ne pas oublier que le handicap et la maladie mentale sont très mal acceptés au Japon)
- combien de temps va tenir le médecin, très fatigué, pour s'occuper de sa femme malade
- sur la place et le peu de reconnaissance des femmes dans ce pays
- sur la place des personnes âgées (surtout quand on se rappelle la glaçante fiction "plan 75")
Et puis même si certains commentateurs mentionnent l'attachement de cet homme pour ses patients et pour sa femme... c'est le silence total quant aux enfants de ce couple: le couple qui aidait tant les autres aurait-il "perdu" leurs propres enfants à force de se consacrer aux autres?

mercredi 13 novembre 2019

Les conférences de l'Université Permanente -2- Mot clé: Cannabis

Le principe pour parler de ces conférences, non pas un compte-rendu en bonne et due forme mais un ou plusieurs éléments qui ont retenu mon attention
Le préalable rappelé par le conférencier, un honorable enseignant de la faculté de Droit qui ne manque pas d'humour: L’article L3421-4 du Code de la santé publique punit de 5 ans d’emprisonnement la présentation sous un jour favorable de l’usage de cannabis. Peines qui sont aggravées lorsque les faits reprochés ont lieu dans un établissement d'enseignement
Parmi les points retenus de l'intervention: l'usage du cannabis (chanvre thérapeutique) est fort ancien puisque les Grecs puis les Romains le préconisaient pour certains usages. Tout comme Rabelais plus tard. Il est même paru en 1758 un "traité du chanvre" qui l 'envisageait sous l'angle médical, mais faisait aussi état de ses effets psychiques.
En fait tout a basculé au début du XXème siècle avec l'apparition et la généralisation des médicaments "chimiques" plus faciles d'usage et stables dans leur composition. Et puis est venu la prohibition de l'usage récréatif de la plante.
Désormais on trouve sur le marché des médicaments contenant des cannabinoïdes, des préparations à base de cannabis et du cannabis "light". Pour les médicaments, il faut être lucide, même si le Savitex a reçu une AMM(1) il est très difficile à obtenir car il n'a jamais été commercialisé (parce que très cher et non remboursé?) Quant au cannabis "light" qui contient très peu de THC (2) mais un certain dosage de CDB (3), il a donné lieu à l'ouverture en France d'un certain nombre de boutiques qui sont tout particulièrement surveillées par la police
Pour revenir à l'efficacité thérapeutique, le conférencier en cite un certain nombre qui ont pu être constatés dans le cadre d'essais cliniques randomisés, qu'il serait possible de majorer avec précautions !...des expériences plus individuelles. Il ajoute même qu'à la différence de l'alcool et du tabac, il n'a pas été démontré de dangerosité (4)
L'intervention se poursuit avec un état des lieux de la possibilité (ou non) dans un certain nombre de pays d'accéder aux préparations médicales standardisées, laquelle ne recoupe pas forcément la carte des pays autorisant (ou non) l'usage récréatif du cannabis.... avant de conclure sur "oui la légalisation cannabis thérapeutique est inévitable mais ça sera long malgré quelques avancées récentes du côté de l'OMS et de l'Assemblée Nationale qui a voté un amendement -extrêmement strict- dans le cadre du projet de Loi de Finances, avec aucune garantie que la disposition soit votée par le Sénat et que les incontournables décrets d'application voient le jour.
(1)(AMM:Autorisation de Mise sur le Marché
(2)THC:
tetrahydrocannabinol 
(3) CDB: cannabidiol
(4)
Les personnes ayant consommé régulièrement du cannabis à l’adolescence ont trois fois plus de risques de développer un trouble psychotique de type schizophrénique avant l’âge de 30 ans, notamment parce que leur cerveau est alors en plein remodelage neuronal et hormonal avec la puberté.

jeudi 7 novembre 2019

Les conférences de l'Université Permanente -1- Mot clé: handicap

Le principe pour parler de ces conférences, non pas un compte-rendu en bonne et due forme mais un ou plusieurs éléments qui ont retenu mon attention

le point de départ de l'enquête menée par les archéo-anthropologues de l'INRAP*:  une interrogation d'un champion para-olympique sur la place que réservait autrefois la société aux corps différents: meilleure ou pire? La réponse: les corps différents n'étaient pas exclus voire éliminés d'office puisqu'on les trouve représentés sur des vases antiques, des enluminures, des tableaux...et que leurs tombes n'étaient pas à part et cela aussi loin que l'on puisse remonté dans le temps .
la valorisation du handicap chez les Mochicas* *(le handicap pouvait être considéré comme un signe selon lequel la personne était destinée à devenir chaman ) ou chez les Egyptiens (naître nain était considéré comme un cadeau des Dieux et ceux dans ce cas avaient notamment vocation à devenir des musiciens).
la création des hôpitaux psychiatriques remonte au VIIème siècle à Bagdad et les malades, là où en Europe ils étaient considérés comme les fous, en Orient ils pouvaient faire l'objet de soins de musicothérapie, de zoothérapie sans aucune considération de sexe, âge ou religion...
le rituel de l'exposition... pour les enfants n'ayant pas eu le temps d'être baptisé a perduré bien au delà de la création au XIIème siècle, de la notion de Limbes. Sauf que l'on sait maintenant que le "souffle de Dieu" durant lequel l'enfant était promptement baptisé, correspondait en réalité à l'expulsion des gaz de décomposition du corps
le cas très particulier du personnage enfoui au XIII siècle dans une salle capitulaire et dont l'étude du squelette a révélé qu'il était "spina bifida", qui plus est au niveau des cervicales, ce qui fait qu'il était probablement tétraplégique, ce qui ne l'avait pas empêché d'atteindre la fonction suprême au sein de l'abbaye, celle de chanoine, seules les personnes ayant exercé ces fonctions pouvant être ensevelies dans la salle précitée.
Quelques éléments de conclusion: si en Chine et en Afrique, le handicap est un sujet tabou, dans les autres pays, les handicapés physiques ne sont pas mis au "rebut" isolés dans les cimetières et leurs corps bénéficiant des mêmes rituels (comme dans chez les chrétiens, celui de la pierre qui évite l'apparition du rire sardonique) mais cela ne vaut que lorsque la société va bien. Sinon, les faibles, malades et infirmes paient un lourd tribut. Dernier exemple en date en France, les malades mentaux durant la seconde guerre mondiale. 
* INRAP: Institut National Recherche Archéologique Préventive
** https://fr.wikipedia.org/wiki/Moche_(culture)


mardi 25 juin 2019

Née sous le signe du Lion ... ou du Cancer? (11) Histoire de Jean

J'arrive au bout de ce parcours de 10 photos + 10 histoires autour de la prévention du cancer (et non 10 photos de moi sur cette même thématique) avec Jean, mon père
 Jean a vu son père, puis sa belle-soeur, son beau-père, l'un de ses gendres, son frère, l'un de ses neveux, sa femme... mourir d'un cancer. 7 proches et pourtant il a fallu insister pour qu'il fasse examiner et enlever ce vilain bouton/bobo qu'il avait sur la joue. Et les analyses ont montré qu'on avait bien raison d'insister
 Mais ce n'est pas un cancer de la peau qui l'a emporté, quasi un an plus tard mais de façon quasi certaine un cancer des os. Pas détecté parce que chez les personnes très âgées (il avait 91 ans) il y a souvent pluri-pathologies et un état douloureux fréquent et quasi permanent. Dont il n'a été partiellement soulagé qu'un mois avant son décès, via des patchs à la morphine.
 On parle "prévention cancer" mais il est un autre thème que l'on évoque peu, celui de la prise en charge, en France, de la douleur, chez les personnes âgées -chez qui elle est souvent considéré comme une fatalité liées à l'âge- chez les jeunes enfants et chez les adultes qui souffrent de pathologies "qui ne se voient pas"

lundi 24 juin 2019

Née sous le signe du Lion ... ou du Cancer? (10) Histoire de Norbert

9ème & avant dernière histoire: celle de Norbert, mort au printemps 2015, 10 ans après son fils Jean-Yves. Mais aussi plus de 15 ans après que Norbert ait perdu un poumon, quelques côtes et les 4/5 de son estomac des suites d'un cancer à l'origine pulmonaire.
Certes comme beaucoup d'hommes de sa génération il avait un peu voire beaucoup fumé. Ne pas oublier que l'armée a distribué jusqu'en octobre 1986 du tabac auprès de ses appelés, et que c'était loin d'être des cigarettes light puisque c'était du tabac brun! Mais en 2011 son armée était loin derrière lui. Et son état de santé était relativement stable... avec un notable affaiblissement de son état physique général mais dont il ne se plaignait bien.
Entretemps, il avait respiré plus d'une fois de drôles de vapeurs car il avait utilisé pendant des années peintures, colles, vernis, solvants etc dans son métier de peintre-décorateur.. Sans compter que c'était du temps où les gants, masques & autres protections étaient rarement de mise
Norbert, contrairement à son fils, n'est pas mort directement d'un cancer généralisé, mais la maladie l'avait tellement affaibli que, lorsqu'il a fait un malaise suivi d'une chute chez lui (où il vivait seul depuis le décès de sa femme) il a été incapable de se relever seul. Et c'est l'aide à domicile qui l'a découvert le lendemain matin. Une fin hélas très fréquente chez les personnes âgées, quelle que soit la pathologie dont elles souffrent. 
Norbert n'est pas décédé directement du cancer, mais ce dernier, bien que officiellement sous contrôle, a lourdement compromis sa fin de vie.

dimanche 23 juin 2019

Née sous le signe du Lion ... ou du Cancer? (9) Histoire de Claude

Décembre 2011, c'est au tour de Claude, l'un des 5 enfants de Yves, cet oncle décédé 3ans plus tôt d'un cancer, qui est à son tour emporté à l'âge de 57 ans par cette même maladie.
En 2008, Claude, avait une silhouette de bon vivant, de celles qui font plus  craindre les risques cardio-vasculaires qu'un cancer. Sauf que, c'est bel et bien un cancer a priori digestif qui a eu raison de lui. Et de manière assez rapide car la 1ère fois que j'ai eu écho de ses soucis de santé, alors a priori localisés au niveau de l'estomac, c'était en fin mai 2011.
Avec le recul... pour être emporté si rapidement, plus qu'un cancer de l'estomac, n'était ce pas des métastases d'un cancer du foie ou du pancréas, deux cancers qui ont très mauvaise réputation car ils sont régulièrement dépistés beaucoup trop tard pour qu'un protocole de soins puisse être mis en place.... mis à part des soins palliatifs.

vendredi 21 juin 2019

Née sous le signe du Lion ... ou du Cancer? (7) Histoire de Yves

Printemps 2008... Cette fois-ci c'est mon oncle, un de ces hommes que l'on qualifie de "bon vivant" (buveur, fumeur, mangeur...) qu'un cancer digestif l'emporte après plusieurs mois de lutte, dont je n'avais eu que de lointain échos via l'un de mes cousins. Mais sans doute le cancer était il tapi là depuis des années. Mis à part quelques ces de cancers fulgurants, c'est fréquent lorsque la personne est âgée car les cellules cancéreuses sont comme les cellules saines, elles se renouvellent moins vite.
Mon père, qui n'avait pas vu son frère depuis plusieurs années, sera choqué, lorsqu'il se rendra à la chambre funéraire avant la cérémonie d'adieu, de découvrir à quel point la maladie l'avait changé, ce "petit" frère qui avait toujours été tellement plus casse-cou que lui. Gardant un mauvais souvenir de la confrontation, quelques années auparavant avec mon beau-frère lui aussi décédé d'un cancer, je resterai dehors. Cet oncle, la prévention, de toute évidence, il ne connaissait pas...Mais parfois, avec certains cancers, elle ne sert à rien.

jeudi 20 juin 2019

Née sous le signe du Lion ... ou du Cancer? (6) Histoire de Jean-Yves

Jean-Yves avait une sacré carrure. Au sens propre (plus de 115kgs pour 1m73) comme au sens figuré.
Lorsque j'avais 12 ans (il en avait alors 20),  pour se défouler physiquement
entre 2 révisions pour ses examens de faculté, il m'avait tenue debout en équilibre sur ses mains, une sensation flippante et enivrante à la fois. Au fil des ans, aux muscles s'étaient ajoutés les kilos du bon vivant amateur de plats fins accompagnés de bon crus. Mais il était resté très sportif: ceinture noire de judo, 4ème ou 5ème dan mais aussi arbitre dans cette même discipline. Un homme de caractère -il ne faisait pas bon lui faire un coup bas- en qui j'avais entièrement confiance et qui, grâce à son humour, était l'un des très rares à pouvoir me "chahuter" sans que je lui en tienne rigueur.
Il aura fallu moins d'un an pour qu'un cancer de la vessie* découvert au cours de l'été 2004 l'envahisse et ait le dessus sur celui qui se sera battu, aux dires de ses médecins, comme un lion. Jean-Yves a été vaincu en mai 2005, quelques mois après avoir fêté ses 54 ans.
Cela je m'y attendais dès le départ car, quelques semaines après l'annonce de son cancer, un proche (autre que sa femme) s'était débrouillé pour qu'un tiers ait accès à son dossier médical et lui communique le pronostic: survie estimée à 3/4 mois (ce type de cancer est très rarement guéri car il est souvent découvert trop tard).
Même si Jean-Yves tiendra le double, et que ce proche, qui avait cru bien faire en me tenant au courant -sans cependant prévenir l'intéressé ni même la femme de celui-ci- est désormais décédé je lui en veux encore beaucoup car, pendant plus de 6 mois j'ai du mentir, Jean-Yves, à sa femme, à mes parents (dont ma mère qui l'adorait) à ses enfants. Il a fallu prendre de ses nouvelles, en donner, le laisser lancer des projets ambitieux -qui compliqueront la succession-  ... en sachant qu'il perdrait la bataille.  J'en veux aussi beaucoup à ce toubib qui a profité
de ses "amitiés" franc-maçonniques dans milieu pour consulter le dossier médical (de quelqu'un qui n'était pas son patient!) et en partager le contenu... en oubliant le sacro-saint secret médical
*
Un cancer, fréquent chez les fumeurs, mais cela faisait plus de 20 ans qu'il avait arrêté la cigarette.
Seule autre piste, sa proximité pendant des années avec un four à pain, celui là même où il a enfourné des pizzas avant de se devenir un commercial multi-carte qui circulait sur toute la France.

mardi 18 juin 2019

Née sous le signe du Lion ... ou du Cancer? (4) Histoire de Julien


Julien, mon grand-père maternel qui était né en 1889, je n'en garde qu'un seul souvenir: j'ai oublié son vrai visage mais je me rappelle qu'il était dans  une grande salle ensoleillée malgré les rideaux qui avaient été tirés. Sans doute quelques semaines avant son décès à la mi juillet. Et c'est tout. Bien des années plus tard, ma mère m'a expliqué que, dans le lit à côté de celui de son père, il y avait un malade qui, pour exprimer et se faire entendre, devait appuyer sur un bouton placé sur sa gorge. Sans doute parce que j'ai été trop choquée de voir cette scène et quelques autres, comme celle où mon grand-père était nourri avec une sonde directement raccordée à l'estomac. J'ai oublié ce moment là. Et il a fallu plus de 40 ans pour que je comprenne pourquoi, durant toute mon enfance, je détestais chez ma grand-mère m'essuyer les mains sur une serviette vert foncé. C'était une serviette de ce type qui était utilisée pour protéger les vêtements de mon grand-père lorsqu'il était nourri par sonde. 
C'est probablement un cancer de la gorge qui l'a emporté. Pourtant il n'était pas à ma connaissance fumeur. Mais il avait fait la grande guerre et avait été blessé (gazé?) avant d'être évacué vers un hôpital militaire situé à Fécamp. Et une fois revenu à la vie civile, il avait repris son métier d'agriculteur qu'il a exercé pendant des années. A t il , lui qui était pourtant hostile à toute forme de progrès (au point d'avoir, jusqu'à sa retraite, labouré avec un cheval, sans jamais acheter un tracteur?) malgré tout recouru à des produits phytosanitaires, dont on sait maintenant qu'ils ont fait et font encore des ravages chez les agriculteurs?
Tant de questions, de suppositions qui resteront sans réponse faute d'avoir osé questionner ma mère tant qu'elle était en vie.

dimanche 16 juin 2019

Née sous le signe du Lion ... ou du Cancer? (2) Histoire de Georges

Georges, c'est mon grand-père paternel. Il est né à la fin du 19ème siècle et mort quelques années avant ma naissance.
Etre plus précise, j'en suis incapable, mon père que j'avais interrogé à son sujet (quelques années avant que lui-même il ne décède) était incapable de se rappeler de ses dates de naissance et de décès. En fait il parlait peu de lui au delà de certains souvenirs qui l'avaient marqué. Il évoquait régulièrement
un "détail" quant à son décès. Il se rappelait fort bien, avoir rasé son père (moins d'une heure avant sa mort) et l'avoir coupé -en ce temps là les rasoirs électriques étaient rares- et constaté alors que son sang était comme "décomposé", comme si la mort faisait déjà son chemin.
Georges est le premier, dans la famille "proche", d'une longue série de décès liés à cette maladie dont, dans les années 50, on n'avait quasi aucune chance d'en réchapper. A l'époque, quel que soit le type de cancer,  il était souvent détectée tardivement, lorsque les métastases avaient colonisé tout le corps, parce que les malades tardaient à consulter pour certains troubles qui désormais alertent: une lésion de peau qui évolue mal, une grosseur dans le sein, une toux qui persiste, des troubles digestifs... 
Le cancer était une maladie tabou qu'on refusait de nommer préférant parler de "longue et douloureuse maladie"

mardi 4 juin 2019

La dernière bataille de Bruno H. est achevée

Sa femme a annoncé ce matin la nouvelle via Facebook.
"La SLA (=maladie de Charcot) aura eu raison de lui.
Mon amour est parti dignement et heureux c'est ce qu'il nous a dit avec un grand sourire
Tu nous as donné une belle leçon de courage
J'ai été, je suis et je serai toujours fière de de toi et ta première admiratrice".

Cet homme, je l'ai rencontré à plusieurs reprises. La 1ère fois c'était au printemps 2013. Il était alors en arrêt maladie pour des soucis d'équilibre et de marche, peu compatibles avec son métier de contrôleur à la SNCF. Il pouvait alors encore gravir seul les 4 étages qui montaient à son appartement.
Il a ensuite déménagé. Une 1ère fois dans une maison de plain pied. C'est là que nous avons réalisé une séance photo durant laquelle il a réalisé de fort jolis portraits. En devant souvent s'assoir ou s'appuyer sur une chaise pour ne pas tomber. C'est là aussi, lors d'une autre visite qu'il m'a appris qu'il avait une saleté de maladie neuro-dégénérative et que les soins désormais seraient plus destinés à maintenir au maximum ses capacités que curatifs.
Avant un nouveau déménagement destiné à le rapprocher de sa région d'origine, on devait se revoir pour une ultime séance photo qu'il a annulée le matin même car trop fatigué. Je n'ai pas eu le courage de chercher à le revoir car j'avais peur devoir à quel point la maladie l'avait affaibli. C'est donc via le Net que j'ai su qu'il vendait petit à petit tout son matériel photo, que j'ai vu qu'il était de moins en moins présent sur le Facebook en comprenant que son état s'aggravait de plus en plus.
Fin avril, moins d'un mois après avoir fêté ses 59 ans, sa femme m'a signalé qu'il avait été hospitalisé en réanimation. Elle espérait encore qu'il pourrait revenir chez eux.
3 ans, c'est le délai qui se sera écoulé entre notre 1ère rencontre et sa mort qui m'a beaucoup touchée car Bruno était un homme adorable qui correspondait réellement aux photos qu'il utilisait comme "avatar" sur FB. Quand la maladie s'est faite trop pesante il a recouru à des images plus neutres que des autoportraits, mais tellement plus parlantes, jusqu'à la dernière: le clown triste. Il savait que le dernier tour de piste avait commencé

samedi 4 mai 2019

Un livre - un extrait: "Les eaux troubles du Mojito" de Philippe Delerm

La Question : le précédent livre dont il a été question ici https://un-chat-passant-parmi-les-livres.blogspot.com/2019/05/un-livre-un-extrait-le-trottoir-au.html
a til été publié ici avant ou après celui-ci?Une chose est certaine ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau au point que j'aurais tendance à conseiller d'éviter de les lire en mode trop rapprochés, sous peine d'être "contaminé" et vous retrouver à penser et commenter vos actes en mode "Delerm".
Une remarque d'ambiance: cette fois-ci il y a un sous-titre "& autres belles raisons d'habiter sur terre" qui se justifie pleinement, même lorsque l'auteur aborde des questions délicates comme le vieillissement de ses parents et notamment sa mère atteinte de la maladie d'Azheimer.
Les extraits:
"...pour profiter vraiment du soir d'été, il faut que vienne au coeur l'idée de sa fragilité, la sensation qu'on le vit pour la dernière fois..."(1)
"S'arracher dans l'instant à toutes ces officialités gourmées, à ces rapports si convenus et si antipathiques, donne en quelques secondes une allégresse délicieusement coupable" (2)
"Comment peut-on ne pas être très mal, lorsque l'on peut encore être aussi bien? ...On dit "C'est un enfer". Mais il n'y a pas de mot." (3)
"Est ce vraiment si lourd, de vouloir pour l'amour un peu d'éternité? Les cadenas d'amour sont d'or, le soir ou le matin: il n'est rien plus léger que la lumière"(4)
(1): Un soir d'été
(2) Vive le quorum!
(3) La mémoire de l'oubli
(4) Les cadenas sont d'or

mardi 19 mars 2019

Dernières BD lues: "Canardo - un con en hiver" par Sokal

BD Survolée dans les heures qui ont suivi l'achat puis relu avec soin... et approuvéeUn "Canardo" ce sont des personnages, des situations et des répliques. Celle que je retiens en priorité c'est lorsqu'un des membres du gouvernement parle de Boulachon le syndicaliste:
"...la gauche...est ce bien raisonnable... passe encore pour valoris
er la culture de l'art et des essais en tous genres ou encore pour gérer les particularités sociétales pittoresques... mais pour gérer l'économie et le budget, j'vous demande un peu... ces gens-là s'entendent pour dilapider les deniers de l'Etat"... qui prend un savoureux relief un an plus tard, au moment de rédiger le présent billet parce qu'on a tous en tête quelques uns des petits scandales liés à des membres de la classe politique ayant  pu se référer à la gauche, qui ont émaillé la vie politique française entre mars 2018 (achat et lecture de la BD) et maintenant.
Bon à part ça...c'est un assez bon cru: avec cette fois-ci la Duchesse du Belgambourg elle même qui, cachée sous une burka, vient rendre visite à Canardo qu'elle avait fait emprisonner à la fin de l'épisode précédent. Et oui, elle a besoin de lui pour une mission délicate: son père qui avait abdiqué des années auparavant et qu'elle avait consigné manu militari dans un château "entouré d'une armée d'infirmières compétentes mais lubriques, histoire d'accompagner une fin de vie en pente douce"  a disparu mais poste à sa fille via le Net petites vidéos fort gênantes.
Voilà donc Canardo et la Duchesse qui partent en catimini dans les Flandres française afin récupérer le papa qui joue les séniles* tandis qu'il est le prisonnier de faux scouts mais véritables extrémistes politiques mahométans. Opération qui s'avère vite calamiteuse même si à la fin de la BD, et après la mort de tous les scouts grâce à l'intervention providentielle de SSW0012**  le papa de la duchesse est libre. En effet, entretemps le syndicaliste Boulanchon, profitant de l'inertie des membres du cabinet a pris le pouvoir, déclaré la République et décidé de poursuivre pour haute trahison politique la Duchesse. Comment va t elle s'en sortir? Et la question de pose aussi pour Canardo dont le destin est une fois de plus lié au sien.Réponse au prochain épisode, au mieux à l'automne 2019
*Bien difficile de savoir si le père joue à 100% la comédie, avec beaucoup d'humour, ou si il est effectivement (à force de se(mélanger dans les différentes histoires de sa famille) mais avec des moments d'hyperlucidité

samedi 9 mars 2019

Dernières BD lues: "une vie avec Alexandra David-Néel" par F. Campoy & M. Blanchot - T2

Suite & fin (?) du récit de la vie d'Alexandra David-Néel par Marie-Madeleine Peyronnet qui fut sa gouvernante, secrétaire, confidente... On passe en permanence des souvenirs anciens (en couleurs) au récit de leur vie ensemble (sépia)
De cette seconde partie je retiens surtout deux éléments: d'abord ceux ayant trait à sa jeunesse, très solitaire entre
- une mère qui ne l'a jamais acceptée car c'était une fille et elle voulait un garçon pour que celui-ci devienne évêque!
- et un père instituteur anarchiste
Un couple très atypique  pour une enfant qui ne l'était pas moins . Un tantinet fugueuse puisque toute petite elle échappait régulièrement à la surveillance parentale avant de fuguer pour de bon: une fois à 15 ans en Angleterre et ensuite à 18 ans pour accomplir en vélo un long périple Bruxelles/Côte d'Azur/Espagne/ Mt St Michel/Bruxelles!
Elle a aussi beaucoup lu, tout au long de sa vie
Et il y a aussi le récit de ces 17 jours et 18 nuits de son "agonie" avec cette question de "Tortue": "... je ne cesse de me demander comment une telle vie est possible. D'où peut bien provenir cette détermination sans limite, cette rage de vivre et de découvrir le monde, et ce mental hors norme"
La BD se termine sur le récit de la découverte des nombreuses lettres échangées entre Alexandra et son mari, celles là même qui permettront à Marie-Madeleine Peyronnet de ramener au Népal, les cendres d'Alexandra et de son fils adoptif... une sorte d'introduction au tome 3 (encore à lire) qui a été publié en août 2018 

dimanche 17 février 2019

Des films qui marquent - 17 - "Elephant Man" de David Lynch



Un film dont j'ai retenu quelques scènes marquantes, dont les toutes dernières, lorsqu'aux accents de l'adagio pour cordes de Samuel Barber, Joseph Merrick* (que le réalisateur a rebaptisé John**) décide de dormir, non pas assis mais allongé, tout en sachant que cela lui sera fatal compte tenu du poids de sa tête.
Mais avant cela il y a quelques scènes fort difficiles comme celle où John est exhibé non plus dans de sordides tentes de foire mais dans un amphithéâtre de la faculté de médecine. J'ignorais alors qu'une soixantaine d'années auparavant un sort bien pire avait été réservé en France à Sarrtjie Baartman  la "Vénus Noire"
Et puis celles où l'on peut s'interroger sur les motivations réelles de ceux et celles qui souhaitent être vus à ses côtés, et même du médecin (interprété par Anthony Hopkins) qui s'occupe de lui. Est ce vraiment l'homme cultivé, sensible et délicat au delà de son apparence fort effrayante*** qui les intéresse ou la notoriété que cela pourrait leur amener.
Il convient aussi de noter le performance de l'interprète de John, John Hurt, qui dut, durant le tournage, porter 12 heures par jour une lourde prothèse.



* Joseph Carey Merrick ( à Leicester, Angleterre - à Tower Hamlets, Londres)
** Dans la biographie que Frederick Treves lui consacra en 1923 : L'Homme Éléphant et autres souvenirs, il le prénomma John au lieu de Joseph.
***
recherches génétiques faites à partir de ses ossements ont permis d'établir qu'il souffrait en fait du syndrome de Protée une maladie génétique qui affecte la croissance des tissus et produit des déformations.

samedi 2 février 2019

Des films qui marquent - 2 - "Cris et chuchotements" de Ingmar Bergman

"Cris et chuchotements" d'Ingmar Bergman*
Je suis allée le voir à la "Maison de la Culture" (est ce que ça existe encore ce genre de choses?) de Rennes avec 2 élèves de terminale de ma classe: France et Myriam.
Nous avons aimé le film en nous identifiant chacune à un des personnages féminins.
- France c'était Karin qui, dans un résumé du film, est décrite comme "(...) l'aînée, froide, impatiente et phobique, ... mariée à un homme rigide qu'elle n’aime pas."... au point de se mutiler pour éviter tout contact avec lui.
Myriam, c'était Anna, la douce et silencieuse chambrière qui seule saura aider et accompagner Agnès, l'une des 3 soeurs qui se meurt d'un cancer. Et ça correspond bien à la jeune fille qu'était Myriam.
Moi j'hésitais entre Anna et Maria (interprétée par la très belle Liv Ullmann) même si, au final, c'était, ainsi que le dit son ancien amant: un être superficiel et insouciant qui ne se préoccupait que d'elle même. Avec le temps, c'est le personnage de Anna que je préfère, au point d'avoir choisi mon pseudo en pensant notamment à elle.
Dernières anecdotes au sujet de ce film: l'affiche la plus connue est loin de correspondre au film qui se passe à 95% dans des intérieurs dans les tons rouge, noir et blanc. Mais elle renvoie à la fin lumineuse du film alors qu'il a été si sombre auparavant. Et elle a figuré pendant des années sur les murs de ma chambre
* https://fr.wikipedia.org/wiki/Cris_et_Chuchotements