Parmi les mauvais souvenirs, il y a aussi celui-ci, quand un GRAND chef de service (que j'appellerai J-M) a fait payer très cher à une collègue - rebaptisée Catherine pour l'occasion - le prix de sa franchise en me faisant jouer un rôle qui ne m'a pas du tout plu.
Au départ, il y avait un très gros dossier, que nous étions deux à suivre, Catherine pour les aspects plus techniques, notamment les relations avec certains professionnels et moi pour les aspects administratifs. Sauf que nous avions des approches assez opposées: tandis qu'elle fonçait sans se préoccuper des détails pratiques de mise en oeuvre ni solliciter au préalable l'accord de la hiérarchie, je freinais sans cesse en lui rappelant les limites de notre intervention.
Dans un premier temps, le Grand chef, qui était du genre "presse-citron" avec ses agents, a apprécié les initiatives de Catherine. Même s'il savait que notre binôme fonctionnait mal (au point qu'il avait du désigner un cadre de son équipe rapprochée pour calmer le jeu) et surtout qu'elle fonctionnait bien souvent en "free-lance". Mais le jour où, là où tout le monde se contentait de dire "oui-oui" aux propositions du chef J-M, (quitte à ensuite traîner des pieds pour mettre en oeuvre), Catherine a osé dire qu'elle n'était pas d'accord, J-M n'a pas aimé et a décidé de la "remettre à sa place". Et il l'a fait de manière lamentable.
Il s'est d'abord débrouillé pour ne plus l'inviter à des réunions où il était pourtant logique qu'elle participe. Cela jusqu'au jour où devait avoir lieu une réunion qu'elle avait soigneusement préparée car elle était devenue pour nos interlocuteurs le "poisson-pilote", LA personne référente. Il s'est assis de telle sorte qu'il lui tournait quasiment le dos. Et durant toute la réunion, il ne s'est adressé qu'à moi, me demandant d'expliciter des options sur des questions techniques qu'il savait de la compétence de Catherine. Et les quelques fois où j'ai cherché à l'impliquer, elle, parce que je savais qu'elle avait beaucoup donné de sa personne, il coupait court en exigeant d'avoir "mon" avis et non le sien.
Catherine, si prompte à ruer dans les brancards ne disait quasiment rien car elle savait ses jours comptés. A la fin de la réunion elle a juste demandé: "J'ai appris par votre secrétariat que vous souhaitiez me rencontrer, sans qu'il me soit précisé l'objet de cet entretien". Il n'a pas répondu à sa question, se contentant de la renvoyer vers son secrétariat pour fixer une date de rendez-vous... qu'il a à plusieurs reprises repoussée... jusqu'au moment où ayant demandé l'une et l'autre à changer de service, nous n'avons plus eu affaire à lui.
2 commentaires:
L'histoire de Catherine me fait penser Aux heures souterraines de Delphine de Vigan
Verveine
J'ai retrouvé ce que tu avais écrit au sujet de ce livre en septembre 2011. Et c'est vrai il y a un peu de cela avec "Catherine" qui lasse comme moi de ce grand chef très mauvais en matière de relations humaines a fini comme moi par changer d'air, à peu près au même moment. Personne n'a donc pu dire que l'une avait eu la peau de l'autre car entre nous 2 ce n'était pas simple. Mais quels qu'aient été les défauts de "Catherine" J-M n'avait pas à agir comme il l'a fait ce jour là
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