De l'exposition "Rodin, la chair, le marbre" qui a motivé la visite de ce musée, je garde assez peu de souvenirs, trop de monde, trop chaud, pas assez de recul par rapport aux oeuvres avec pas réellement de possibilité de tourner autour, or, une statue ça s'apprécie ainsi. Mais qu'importe, j'ai acheté le catalogue et cette 3ème visite (en 30 ans) de ce musée a été l'occasion de découvrir enfin le jardin du musée.
Un jardin dont beaucoup ignorent qu'il est "visitable" à lui seul pour la modeste somme de 1€. Du coup je n'exclus pas d'y retourner à l'automne afin notamment de voir ce que donne le bronze des statues avec en arrière plan non plus du vert mais l'or des arbres. Plein d'images donc (vue générale et vue rapprochée de façon à mieux apprécier les détails) et un certain nombre d'anecdotes.
Honneur aux Dames tout d'abord, ou plus exactement à la seule Dame qui figure dans le jardin: "Eve". Une Eve dont la posture laisse fort à penser qu'elle vient d'être chassée du paradis terrestre. Elle a son pendant ("Adam") au fond du jardin. Mais il ne figure pas ici, la qualité de la photo, avec un soleil qui brillait fort derrière, laissant trop à désirer.
A noter que durant son vivant, Auguste Rodin qui a habité l'hôtel de Biron (où sont désormais exposées les collections permanentes de ses sculptures et dessins) avait pris l'habitude d'y exposer certaines de ses oeuvres.
Suite de la balade avec des artistes "contemporains" de Rodin, bien que plus âgés que lui: "Charles Garnier" (né 15 ans plus tôt, en 1825) et surtout "Victor Hugo" (né en 1802).
Rien de particulier à leur sujet, sauf que Charles Garnier est représenté avec une palette à la main alors qu'il est principalement connu comme l'architecte qui a construit l'opéra qui porte son nom.
Quant à Victor Hugo, des voiles fort opportuns cachent sa nudité tout en laissant apparaître une puissante musculature. Sa statue a donc du susciter beaucoup moins de réactions que la version de Balzac nu dont on peut voir un exemplaire dans les collections permanentes.
Place maintenant aux statues qui ont peu ou prou servi de modèle aux "Bourgeois de Calais" qui eux mêmes devaient faire partie de la monumentale "porte de l'enfer"
Pourquoi cette oeuvre? Et quel a été son devenir? Elle a été commandé par la Ville de Calais où a été inauguré le premier exemplaire en bronze en 1895. Mais onze autres exemplaires en bronze ont été coulés dans le courant du XXe siècle (le dernier en 1995) Il existe donc de part le monde, douze éditions originales* des Bourgeois de Calais.
Que représente t elle? Un groupe de six habitants de Calais (Eustache de Saint Pierre, Jacques et Pierre
de Wissant, Jean de Fiennes, Andrieu d'Andres et Jean d'Aire) qui furent les victimes d'un marché
imaginé durant la guerre de Cent Ans par le roi d'Angleterre Édouard III:. Ils devaient se sacrifier pour que vivent le reste des habitants de Calais qui était sur le point d'être conquise par les Anglais. Ils ne durent leur salut qu'à la propre épouse d'Edouard III.
En les voyant, plusieurs points m'ont intriguée. Tout d'abord l'homme qui porte l'énorme clé n'a pas de nom affiché sur
le socle.
Et si sur le plan du jardin fourni à l'entrée du Musée il est indiqué LA statue de Pierre de Wissant, à l'emplacement dit on en trouve deux, non identifiées, et qui présentent quelques variante dont une saute aux yeux, l'un des hommes est en guenilles et l'autre est nu. Les visages sont assez semblables mais la posture des mains, notamment celle de la main droite, varie. Alors??? S'agit il des deux frères ou d'une autre version préparatoire à l'oeuvre finale? Il m'appartiendra de régler ce point lors d'une prochaine visite.
Une version habillée et une autre nue... Il en est de même pour la statue de Balzac prévue avec l'écrivain en tenue de travail, avec une robe de moine fort proche de son habituelle à un robe de chambre. Sauf que Rodin avait pris pas mal de retard avec les études préparatoires avec un Balzac nu... qui fit peur aux commanditaires lesquels refusent l'oeuvre lorsqu'elle leur est officiellement présentée. Du coup Rodin l'a gardée devers lui et en 1939 une autre version a été installée sur le boulevard Raspail, légèrement avant le croisement avec le boulevard du Montparnasse . . .
Mais revenons à ce cher Balzac. Avez-vous vu ce que l'on voit en arrière-plan?
* Calais (France), Copenhague (Danemark), Mariemont (Belgique), Londres (Grande-Bretagne), Philadelphie (États-Unis), Paris (France), Bâle (Suisse), Washington (États-Unis), Tokyo (Japon), Pasadena (États-Unis), New York (États-Unis), Séoul (Corée du Sud)
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