jeudi 24 octobre 2024

"le Choeur des femmes", adaptation BD du livre éponyme


 J'avais lu le livre il y a fort, fort longtemps. Probablement lors de sa sortie en 2009 et parce que j'avais beaucoup aimé l'un des précédents livres de cet auteur ("la maladie de Sachs" qui lui est beaucoup plus ancien car il date de 1998). J'avais assez aimé "le choeur des femmes", mais lorsqu'il avait fallu faire du tri dans ma bibliothèque (et ne garder qu'un seul ouvrage de certains auteurs) je ne l'avais pas conservé.
Au moment de la sortie de sa version BD, je l'avais cependant feuilleté, sans être convaincue de l'acheter, à la fois à cause du graphisme mais aussi à cause de la manière de s'exprimer de l'héroïne (arrogante à écrit un internaute) . ça avait pu passer lorsque j'avais lu le livre, mais désormais ça m'agaçait énormément. Sauf  qu'un de mes enfants, qui l'avait vu autrefois dans ma bibliothèque, l'avait lu et aimé, me l'a offert pour mon anniversaire.
Je l'ai donc (re)lu "sérieusement". Et j'ai eu du mal. Aux 2 reproches initiaux (graphisme et le ton de Jean) s'en sont ajouté 2 :
-la rapidité avec laquelle Jean Atwood, pourtant en fin de parcours d'internat avant de prendre un poste de chirurgien, va changer d'attitude au contact de Frantz Karma
- le côté énorme de la découverte finale: elle est sa patiente "Alpha", celle pour laquelle il a décidé, il y a plus de 25 ans de cela, de renoncer à la chirurgie pour devenir médecin gynécologue.
Restent 3 éléments qui, alors même que le livre initial est paru il y a 15 ans restent d'actualité, voire sont plus forts qu'autrefois. D'abord le réquisitoire contre l'état d'esprit et les pratiques d'une partie du corps soignant, notamment lorsqu'il s'agit des soins destinés aux femmes*. Et puis ce qui a trait au consentement**. Et enfin il y a ce qui va au delà de l'intersexualité qui prend désormais un tout autre relief avec les questions autour du genre, des changements de sexe...
* Je pense aux nombreux articles où des femmes, parfois elles-mêmes issues du monde médical, ont rapporté des propos et/ou des actes inacceptables réalisés par des soignants hommes.
** Le consentement, une notion dont il est beaucoup question dans les relations H/F est devenu quelque chose d'incontournable dans tous les actes, par exemple dans les soins, quelle que soit leur nature. Désormais, avant une opération, le chirurgien demande l'accord écrit du patient avant d'opérer auquel il a décrit auparavant l'intervention. 

samedi 19 octobre 2024

Lee Miller, le film

 

Il y a quelques temps déjà que j'avais vu passer la bande annonce sur le Net. Tant le thème (j'avais découvert son travail photo et surtout la personnalité de cette femme via une série de podcasts) que l'actrice interprétant Lee Miller ne pouvaient que m'inciter à aller voir ce faux biopic. 
Oui faux biopic car dans un biopic, on part de l'enfance et on va jusqu'au décès. Or là on oublie la petite enfance et même toute la période où elle a été modèle puis travaillé avec Man Ray. De même il n'y a rien de montré quant à sa vie après son retour à Londres en 1946.
En fait, le film est conçu sous forme d'un flashback où, après une introduction centrée sur la rencontre, en 1937, entre Lee Miller et Roland Penrose (qui deviendra son second mari) il y a un saut dans le temps. On la retrouve, à la fin de sa vie en train de raconter à un journaliste ses années de guerre (entre 1940 et 1946). Elle va lui montrer les photos réalisées à cette époque là. Or ces entretiens sont une fiction puisqu'à un moment on comprend que ledit journaliste serait son fils. En réalité, ce n'est qu'après sa mort que son fils a découvert lesdites photos, ainsi que ce qu'avait vécu sa mère lorsqu'elle avait 7 ans. 
Kate Winslet s'est particulièrement investie dans ce film qui a été compliqué à réaliser et cela dès le stade de son financement. La gente masculine, qui reste majoritairement aux commandes dans l'industrie cinématographique aurait elle craint, à l'ère post "me-too", le regard féministe de Kate Miller?

dimanche 22 septembre 2024

Souvenirs...d'hier et de maintenant

 

Souvenirs FB.
22 septembre 2021: "en plein rangement avant la venue à l’heure du thé de notre gentille voisine de 86 ans qui a gardé le chat durant notre absence (et celle de la « cat-sitter » habituelle)" 22 septembre 2022: "364 jours plus tard, cette gentille voisine n’est plus. Elle est décédée samedi dernier après avoir vu son état de santé se dégrader +++ à compter d’octobre dernier 🤨
suite à une tumeur au cerveau qui n’a été découverte qu’il y a un mois." Aucun souvenir particulier pour le 22 septembre 2023... sauf qu'à l'époque, suite à de nombreux examens*, avait commencé l'attente, celle du rendez-vous qui confirmerait, ou pas, la date d'une grave opération, pas pour moi, mais un très proche.
22 septembre 2024, l'opération a eu lieu début septembre. Elle a été très longue. Il faisait beau et même chaud ce jour là. Tout comme les jours qui ont suivi, durant son séjour en réanimation, puis en "hospitalisation conventionnelle". Et même lors du trajet de retour à la maison. De quoi espérer un bel automne. Mais depuis hier et surtout ce matin, retour des pluies et de la fraîcheur. Du coup, pas de regret à avoir de faire une convalescence qui s'annonce longue en restant en intérieur. On se console en disant qu'une fois celle ci finie on profitera davantage du printemps et des autres saisons à venir * on ignorait alors qu'il y en aurait encore beaucoup, beaucoup d'autres avant ce long passage sur une table d'opération

vendredi 3 mai 2024

BD lues il y a quelques temps: "Loire"

 Attention le titre est "Loire" et non 'la Loire"

Sortie hier* achetée cet AM, lue aussitôt, bien installée au soleil sur les marches de la fontaine Royale : "Loire" de Etienne Davodeau. Je la relierai tranquillement pour mieux profiter des dessins (splendides) des petites phrases et des silences...
Une BD dans la lignée de "Lulu femme nue" (sur une quadra) et des "couloirs aériens" (avec Yvan le tout juste quinqua) avec un petit quelque chose en plus qui n'est ni Louis (le sexagénaire venu retrouver Agathe avec qui il a vécu autrefois) ni même Agathe Mais il s'aperçoit qu'il n'est pas le seul à avoir reçu une invitation. En fait, même si on s'attache à connaître Agathe... et ceux/celle qu'elle a aimé(e)s ;le personnage central, c'est bien Loire
De l'humour, et beaucoup de moments forts, parfois très émouvants. Les dernières pages sont de merveilleux condensés d'instants de vie. Et puis il y a la "conclusion", qui pourra sembler inachevée pour certains, tout comme l'étaient celles des 2 BD précitées. C'est une phrase de Louis, appuyé sur les rebords d'un pont qui enjambe la Loire tout en regardant les oiseaux "je voudrais penser comme un fleuve"

* Il faut dire que je la guettais depuis quelques temps car j'apprécie beaucoup l'auteur, tant dans son graphiste, les couleurs qu'il emploie... que dans les histoires qu'il invente et le regard, assez tendre qu'il porte sur ses personnages 

jeudi 2 mai 2024

BD lues il y a quelques temps: "Le prof qui a sauvé sa vie"

C'était il y a un an. Même si j'apprécie beaucoup Florence Cestac, pas sur de garder la BD, même si j'avais gardé un assez bon souvenir. 
Relecture ce soir... au départ juste quelques pages pour faire suite à la discussion avec une collègue de sport (enseignante retraitée depuis plus de 15 ans) mais de page en page j'ai tout relu, car c'est bien difficile, une fois qu'on l'a attaquée cette BD, de la quitter tant les anecdotes et le parcours d'Albert Algoud durant les 10 années où il a été enseignant sont passionnants... notamment ses 5 premières années dans un petit collège de Haute-Savoie. J’ai moins accroché avec les 5 années suivantes (une fois qu'il se retrouve en région parisienne) sans doute parce que alors il commençait à perdre foi dans l’enseignement tout en s’engageant au sein de « Hara Kiri » et de canal +
Le plus bel hommage: c'est ce chauffeur de taxi marseillais qui, bien des années plus tard, se rappelait avoir étudié avec lui "voyage au bout de la nuit" lorsqu'il était en 3ème. Ce qui m'a rappelé ce prof de français qui, lorsque j'étais en seconde scientifique, avait partagé avec nous sa passion p
our Guillaume Apollinaire
Un an plus tard  je comprends une des raisons de mes légères réticences de l'an dernier, ce prof devenu humoriste à Canal + me rappelait un peu trop, tant au physique qu'au comportement, un photographes du Sud-Ouest qui faisait une sorte de fixation sur les photos où il se mettait en scène dans un rôle de curé libidineux entouré de dames fort déshabillées. Un peu ça peut être amusant, trop, on tombe dans l'anticléricalisme crétin.  

mercredi 27 mars 2024

Le début d l'année au cinéma avec.. "Winter Break"

Film vu le 27 janvier... mais commentaire du 27 mars 

Encore un long film (+ de 2 heures) sauf que cette fois-ci je n’ai pas vu le temps passer et que j’aurais bien voulu, même si je sais que c’est une fiction, savoir ce qu’il est advenu ensuite des 3 principaux personnages qui sont très attachants.
Mention spéciale aux coiffures et tenues (l’action se passe fin 1970) .

Dans un établissement privé américain des années 70, 3 personnes vont devoir passer ensemble les "fêtes" de Noël:
un professeur d'histoire très aigri qui méprise les élèves et ses collègues... lesquels le détestent eux aussi
la cuisinière dont le fils, qui avait pu faire ses études dans l'établissement avant de partir au Viet-Nam, vient d'y mourir
un élève, dont la mère s'est remariée avec un homme qui le déteste.
La cohabitation n'est pas simple au départ. Mais les uns et les autres finissent par s'apprivoiser. Un voyage improvisé à Détroit donnera même plein d'espoirs:
la cuisinière commencera à faire le deuil de son fils en renouant avec sa jeune soeur enceinte,
le professeur donnera quelques détails de ce qu'était sa vie avant avant qu'un "incident" du à son intégrité le condamne à rester dans l'établissement actuel
l'élève reverra enfin son père, très malade, ce à quoi s'opposaient sa mère et le nouveau mari de celle-ci.
Une fois les vacances finies, la vie  aurait pu reprendre, plus douce entre ces 3 là qui ont constitué une sorte de famille de coeur. Mais un petit "cadeau" laissé par l'élève à son père va changer la donne. Et le professeur va devoir choisir: avouer ce qui s'est passé (et condamner l'élève à aller dans un établissement qui le broiera) ou mentir tout en laissant parler son coeur avant de s'enfoncer de telle sorte que si l'élève est sauvé, lui est viré de l'établissement.
Heureusement les dernières images, filmées sous un beau soleil, laissent espérer que finalement ce "Winter Break" qui se termine avec son départ, lui sera bénéfique.  
NB: Découverte au début du film: le film est classé « R »  aux USA… et pourtant pas de scène ultra violente (même si a un moment deux adolescents en viennent aux mains) pas de scène de sexe ouvertement montrée .. mais le langage est correct, même lorsque le vieux prof compare son proviseur à un cancer du pénis!

Alors serait-ce parce que 
les 2 adultes boivent et fument ++ et qu'il y a quelques allusions sexuelles: une petite dame plus toute jeune propose une "gâterie » au professeur et ce dernier montre une scène de sodomie sur un vase grec (ce qui  incite à se demander si il ne préfère pas les hommes.). N'y aurait il pas aussi le fait que ce vieux prof grincheux mais très intègre, refuse de remonter la note d’un élève au motif que le père de ce dernier pourrait alors financer un nouveau gymnase.




mardi 26 mars 2024

Le début d l'année au cinéma avec... "Les herbes sèches"

Vu le 18 janvier et commenté le 26 mars

Il faut croire que je suis en mode « cinéma » avec plus de 5 heures de séances avec seulement 2 films en 2 jours, 2 films avec de belles images mais longs, très longs, et l'ose l'avouer: un peu ennuyeux, et assez pessimistes sur la nature humaine

Que reste t il de ce film, 2 mois après l'avoir vu?
Une impression de froid car si sur l'affiche c'est l'été, l'essentiel de l'action se passe en hiver, avec de la neige. Mention spéciale au début du film où le "héros" laissé loin du village où il enseigne par un car, marche longuement dans une neige épaisse. On l'entend tomber, puis lorsque le personnage arrive à proximité de la caméra, crisser sous ses pas. Une bande son superbe!
Tout comme les 2 autres films de ce réalisateur vus par le passé*, il y a de longues plages silencieuses mais aussi des moments où ça parle beaucoup, avec beaucoup de tensions, des choses sous-entendues et qui renvoient au mode de vie, aux habitudes de vie turque. De quoi se perdre un peu pour qui ne connait pas. Et cette fois-ci encore plus lorsque le réalisateur, après une discussion intense entre 2 personnages, décide de suivre son "héros" lorsqu'il quitte le plateau de tournage, passe près de l'équipe de réalisation et va boire un verre d'eau. 
Le "héros" parlons en! Il est assez détestable.
Au départ on le plaint car pour lui, le citadin, ça n'a pas du être facile de venir vivre au fin fond de la Turquie. Et ça dure depuis 3 ans! Et puis il semble aider financièrement certaines personnes de ce village très pauvre.
Puis très vite le doute s'insinue: il est très proche de l'une de ses élèves, et pas net du tout quand, avec un collègue soi-disant ami (originaire lui de la région) il est mis en cause par celle-ci devant sa hiérarchie. Ensuite il séduit une collègue handicapée d'un autre établissement, non pas parce qu'il la désire ou a pitié d'elle qui semble elle aussi si seule. Non, il est surtout jaloux de son collègue qui lui en est tombé amoureux (alors qu'elle considère ce collègue comme un simple ami). Et probablement pas mécontent de casser par avance ce potentiel couple. 
Et surtout, à la fin, une fois l'été venu et alors que le trio qui continue à se voir, se balade dans des ruines antiques noyées sous les herbes sèches, il écrit mentalement une lettre. On croit d'abord que c'est une lettre d'amour destinée à cette jeune femme. Mais non, c'est une lettre emplie de fiel adressée à la collégienne, probablement parce que celle-ci lui refusé de se considérer comme responsable de ce qui s'est passé. 
* "Winter Sleep" et "les climats"

dimanche 25 février 2024

Expositions... "Suzanne Valadon"

 Exposition vue quelques jours avant qu'elle ne quitte l'affiche. Et je n'ai pas regretté!
Déjà parce que, dans ma tête, j'étais restée très en deça de ce qu'a réellement été cette femme, d'abord connue comme modèle, puis mère du peintre Maurice Utrillo mais qui était aussi devenue peintre! Certes, une visite du Musée de Montmartre où le temps d'une autre exposition elle partageait la vedette avec son fils et son second mari (lui aussi peintre) et où j'étais passée dans une reconstitution de son atelier d'alors... m'avaient incitée à penser qu'il aurait fallu aller au delà de la seule image du modèle ayant un "peu" peint!
Grave erreur! En fait, elle a payé cher Marie-Clémentine (son vrai prénom) le fait d'avoir commencé la peinture d'abord comme modèle et de n'être jamais passée par une école d'art! Pas grand chose à voir avec une autre femme peintre de la fin du 19ème: Berthe Morisot. Si Berthe Morisot (qui avait quasi 25 ans de plus) est une peintre impressionniste, Suzanne Valadon est une post-impressionniste avec une approche naturaliste. Pas issues du même milieu! Et elle a créé son propre style en osant notamment montrer des femmes telles qu'elles pouvaient être, à l'instar de celle qui figure sur l'affiche: Mauricia Coquiot (1880-1964) artiste de cirque, devenue amie d'artistes en se mariant avec un critique d'art avant de d'être maire pendant 19 ans au sortir de la seconde guerre mondiale!

samedi 24 février 2024

Le début d l'année au cinéma avec... "Le garçon et le héron"

Film vu le17/1/24
Première fois que ça m'arrive mais je suis ressortie déçue de la séance! Bon certes, ça m'était déjà arrivé une fois par le passé, avec "Ponyo sur la falaise" mais ce dessin animé là était destiné à un jeune public et avec un graphisme volontairement très éloigné de celui auquel le réalisateur avait songé: l'univers des peintes anglais pré-raphaéliques. 
Pourquoi déçue?

J'ai trouvé ça très lent (au départ). Puis très long et confus surtout dans la seconde partie, fantastique.... où on suit le héros qui passe de monde en monde (réel puis imaginaires avec un aspect poupées russes) à la recherche de sa mère (qui ne serait pas morte brûlée dans l'hôpital où elle travaillait mais serait vivante dans un autre monde) et de sa tante et nouvelle belle-mère, enceinte, qui a disparu dans un monde parallèle.
Le titre français et le synopsis trouvé sur le net sont trompeurs: on croit que l'enfant va apprendre à faire le deuil de sa mère avec l'aide d'un héron lequel n'est pas très joli, ni très sympa. Perdu: il faut connaître le titre japonais du film "Et vous comment vivez-vous?" lequel renvoie à un ouvrage que lui a laissé par sa mère (au retour d'une escapade d'un an dans un monde différent) pour commencer à entrevoir que ce film tiendrait plus d'un testament graphique du réalisateur! Mais ça je l'ai su après avoir lu des commentaires au sujet du film où il était par exemple question des pierres mises en équilibre par le grand-père "magicien" du héros et qui correspondraient en nombre aux films réalisés par Miyazaki ! Pas sure du tout d'avoir envie de revoir le film pour mieux le comprendre toutes ces allusions. 
Et surtout: j'ai eu beaucoup de mal avec la quasi totalité des personnages, humains ou pas. Quand ils ne sont pas laids (comme le héron parfois à demi humain ou les petites vieilles) ils sont antipathiques (le père obsédé par ses avions de guerre et sa réussite) voire les 2 (le héron) ou ils sont très stéréotypés dans leur apparence. Le héros... il n'aurait pas son pansement sur le côté de la tête, on pourrait le confondre avec le héros du "château  dans le ciel" et sa mère (en version enfant) à l'héroïne de ce même film. 
Quant à la musique... je n'ai mémorisé aucune des mélodies deHisaishi, et donc même pas songé à acheter la BOF.  De toute manière, le CD n'est disponible qu'au Japon. Et sur les 37 tires qu'il comporte, les 2/3 des morceaux durent moins de 2mn! Et 3seulement excèdent 3mn. 
Oserais-je écrire que ce film présenté comme son testament serait à mes yeux un film en trop?

vendredi 23 février 2024

films oubliés de 2023 - Oppenheimer

film vu le 30/8
3 heures qui passent assez vite. Mais il faut s’accrocher un peu car le récit n’est pas chronologique puisqu’il mêle 3 périodes:
- les années de « formation »: celles où avec toute une équipe de scientifiques il a porté le projet Manhattan 
- le simulacre de commission/procès pour renouveler ou non son habilitation à suivre les questions de nucléaire

- l´audition devant le Sénat (& la « chute » ) de celui qui avait contribué à son passage devant ladite "commission"  et qui brigue désormais un portefeuille ministériel. 
Et il ne faut pas espérer se rattraper aux branches en se fiant au noir & blanc ou à la couleur car leur usage ne renvoie pas au passé/présent mais aux données objectives (le N&B) pour lesquelles il y a des traces écrites ou  filmées et plus subjectives, le ressenti du héros (couleurs).
Sinon... j'ai été effarée de voir le peu de protection dont bénéficiaient les scientifiques lors du 1er essai (la France fera guère mieux notamment lors de ses explosions dans le Pacifique, notamment avec les populations civiles) .
Qu'ajouter de plus: peut-être deux séquences. Oppenheimer est fêté par ses collaborateurs, probablement après le largage de la 1ère bombe ou plus vraisemblablement après la capitulation japonaise, mais lui a des visions, il imagine l'effet dévastateur de la bombe sur sa propre équipe. ça a beau d'être des "effets spéciaux" je me suis dit que "oui, en contribuant à la réalisation de ce projet, il a ouvert une boîte de Pandore à cause de laquelle beaucoup de civils sont morts ou ont été touchés à jamais." Ce qui rend encore plus atroce la réaction du président des Etats-Unis à qui il est venu faire part de ses doutes et qui le met quasiment dehors en le traitant de "pleurnichard"

jeudi 22 février 2024

Films oubliés de 2023 - "Indiana Jones et le cadran de la destinée"

Vu le 2/8
Ma réaction d'alors: "Vu hier soir ce 5eme et dernier opus consacré à Indiana J. Je le mets à égalité avec le 1er des Indiana… mon préféré restant le n°3…" 

Et désormais, le 22 février.
Les points positifs: De bons trucages, notamment pour les scènes avec Indiana jeune, enfin, dans les années 1940. Un méchant bien détestable.
Les points qui m'ont laissé une impression mitigée : de multiples scènes d'action (comme dans tous les films de ce type) qui durent parfois un peu trop, ce qui en fait un film TRES long.
Ce qui m'a agacé: le personnage féminin de la nièce (qui ne s'encombre pas de principes moraux et est avant tout intéressée par l'argent), certains éléments de l'intrigue (qui tirent le film d'action vraiment vers le fantastique) dont la pirouette finale où les héros, en principe coincé du temps d'Archimède, avec un Indiana très mal en point ... se retrouvent dans l'appartement de ce dernier. 
Mais au final, et sans doute mon âge aidant (je suis désormais plus proche du vieux professeur d'archéologie que du fringant aventurier) je préfère ne garder en mémoire que les moments de doute, voire de détresse du héros, qui a perdu son fils, que sa femme est en train de le quitter, qui n'attend plus rien de son boulot et est devenu inadapté au monde moderne au point de souhaiter mourir dans le passé puisqu'il pense avoir tout perdu... avant de revenir dans le présent (enfin en 1969) 

mercredi 21 février 2024

films oubliés de 2023 - Polaris


Film vu le 4 juillet 2023
Compte-rendu du 21 février 2024
Ce que j'en avais dit sur FB: "Un film documentaire sur 2 soeurs (principalement Hayat qui est capitaine de bateau dans les pays arctiques) toutes deu filles nées d’une mère toxicomane et de père inconnu. Avec 2 questions: comment a l’âge adulte espérer pouvoir être aimée quand enfant on ne l’a jamais été et est-il possible de casser le fil d’histoires familiales douloureuses ? … le tout via de superbes images et belle bande son.
L’affiche résume bien la situation"

Oui l'affiche résume bien, enfin assez bien le film. Mus avec le recul, plus que les questions que peuvent se poser ces 2 soeurs qui ont grandi sans avec des parents absents, je me souviens de Hayat, ce petit bout de femme qui mène vaille que vaille sa barque, enfin son bateau, dans un monde froid physiquement mais aussi moralement car très masculin.
Et lorsque j'écrivais que l'affiche résumait bien la situation, j'aurais pu préciser que au delà de l'image qui semble un peu idyllique, le visage de Hayat est loin d'être zen, serein, on y sent comme une immense tension. C'est d'ailleurs ce visage qui m'avait, plus que le synopsis, donné envie d'aller voir ce film. 
Et puis il y avait aussi une autre raison: essayer de trouver des réponses aux questions: "Et moi-même, -je vraiment eu l'impression d'être aimée enfant ?Et ai-je donné l'impression à mes enfants d'être vraiment aimés?"  

mardi 20 février 2024

films oubliés de 2023 - "L'improbable voyage d'Harold Fry"

Film vu le 29 juin 2023
Compte-rendu du 20 février 2024
Ce que j'en avais dit sur FB: "Un beau film … beau parce que plein d’humanité, de solidarité, d’espoir, de lumière mais aussi très triste parce qu’il est beaucoup question de pertes, d’abandons, de dénuement, de mort(s)

Ce que j'ai appris après avoir vu le film: c'est une fiction, inspirée du réel car l'auteur de cette histoire a vraiment perdu son père avant d'avoir fini la rédaction de son livre.

Et à part ça?
Il y a les scènes qui font mal: physiquement quand on voit l'état de ses pieds après plusieurs jours à marcher, sans aucune préparation, ni chaussures adaptées, puisque son départ est improvisé mais aussi quand on devine comment il a pu souffrir de la faim (il a renvoyé à sa femme sa carte bancaire), du froid (sans argent, il fait le choix de dormir dans des abris de fortune). Mais ce n'est rien à côté de la douleur morale que l'on découvre progressivement: celle de voir ce défaut de communication (alors qu'il l'aime) avec son fils qui plonge dans la dépression, la maladie mentale et dont on pressent l'issue fatale. Et en même temps on a pu mesurer à quel point la maison du couple était devenu une sorte de tombeau pour ce couple que la mort de leur fils unique semble avoir séparés à jamais.
Il y a aussi les moments de grâce, comme ce médecin étranger, qui survit avec un petit boulot, que son mari a abandonnée et qui l'accueille, le soigne sans rien lui demander d'autre que peut-être l'écouter tandis qu'elle épanche sa peine. Ou tout simplement ces fruits et légumes laissés sur la clôture pour ceux qui passent. Ou encore ce chien perdu qui va l'accompagner avant de prendre une autre route (qu'il verra partir, un peu triste car il s'y est attaché, tout en ne faisant rien pour le retenir). Mais aussi les éclats lumineux du petit pendentif acheté dans une abbaye et qu'il a offert à son amie Quinnie, au seuil de la mort et pour qui il a fait tout ce chemin qui lui permet d'être enfin en paix avec elle et surtout avec la mort de son fils. Même âgé, il reste possible partir accomplir des choses avant qu'il ne soit trop tard.

vendredi 16 février 2024

films oubliés de 2023 - Hokusaï

 Film vu le 16 juin 2023
Compte-rendu du 16 février 2024

Ce que j'en avais dit sur FB: "Visuellement superbe! Par contre j’ai eu du mal parfois à suivre l’intrigue qui renvoie à la bio du peintre , aux écoles, à l’histoire de l’art, au poids des traditions…
De quoi donner envie de se replonger dans sa bio sur le Net." 
Et deux internautes avaient réagi. La première (car c'était une femme) en ajoutant: "un maitre de l'érotisme. Par ailleurs, l'affiche est magnifique"
Et le second, un photographe "... des raccourcis de montage ambigus... le garçon prend un bain de mer et il devient un génie...puis il prend 50 ans d'un coup...
Quelques belles images et surtout une bande son et un mixage remarquable
8 mois plus tard...Des images effectivement superbes, avec des éléments que j'ignorais totalement, comme cette manière de peindre, à genoux, avec une technique qui interdit tout droit à l'erreur, ce qui n'a pas manqué de me rappeler une exposition de calligraphie intitulée "l'art et le souffle"
Sinon l'intrigue... je ne connaissais pas l'histoire réelle de Hokusaï, mis à part que j'avais retenu d'une grande exposition qui lui avait été consacrée au Petit Palais (et que j'avais visitée en ayant oublié mes lunettes de vue. Snif... donc j'avais retenu  qu'il avait travaillé sous de nombreux noms! Et que vu la quantité énormes d'oeuvres qu'il avait produites, il ne devait jamais s'arrêter!! Et puis c'est lui qui avait popularisé le "bleu de Prusse" 
J'allais oublier sa dernière phrase, reprise dans le film "« Si le ciel m'avait accordé encore dix ans de vie, ou même cinq, j'aurais pu devenir un véritable peintre »
Un film à revoir donc... mais en révisant avant son histoire sur le Net

jeudi 15 février 2024

films oubliés de 2023 - Le cours de la vie

Film vu le 9 juin 2023
Compte-rendu du 15 février 2024
Ce que j'en avais dit sur FB; "Un titre à double lecture possible : c’est le cours (dans le scénario) donné par le personnage de Jaoui à des étudiants en école de cinéma et aussi celui de la vie qui couru pour les 2 principaux acteurs autrefois amants, séparés depuis 30 ans et qui se revoient durant une journée particulière
Un film sympa… sans plus… dont je suis ressortie un peu sur ma faim … un peu agacée aussi par le côté stéréotypé des élèves de l’école de cinéma : tant dans leur genre (une non binaire, un couple d’homos, des personnages bisexuels) que leur approche du cinéma.
En fait c’est un film… mais on aurait presque envie d’un format type mini série pour savoir comment vont évoluer certains personnages"

Avec quelques mois de recul: J'aime beaucoup Agnès Jaoui, et c'est ce qui m'avait motivée à aller voir ce film. Mais là, je suis ressortie, un peu plus que "sur ma faim; déçue. 
Et puis il y a des choses que je ne pige toujours pas: pourquoi le prof de l'école de cinéma a t il gardé cette lettre pendant 30 ans sans l'ouvrir? Impossible d'ailleurs de me rappeler si il l'a fait au final et si il l'a lue. Je me rappelle juste qu'on entend la voix de Jaoui qui la lit, on le voit la jeter dans une poubelle... Et surtout on voit un des étudiants (celui qu'un critique comparait avec ses tenues et ses attitudes à un jeune RPR ...pardon, Républicain) récupérer derrière lui. Pour en faire quoi? Essayer d'en tirer un scénario, lui qui peine à en rédiger un, sans doute trop empêtré dans sa propre relation, un tantinet foireuse, avec une autre étudiante de l'école.
6 mois après avoir vu ce film, ma conclusion reste la même: au delà de cette journée majoritairement centrée sur les retrouvailles de cet ancien couple, j'aurais aimé savoir ce qu'ils sont devenus ensuite, l'un et l'autre ( notamment avec leurs partenaires actuels respectifs) ainsi que les différents étudiants qui ont eu droit à un coup de projecteur durant le film (par ex le "voleur" de lettre).