Pendant longtemps, très longtemps je n'ai pas vraiment aimé Paris. D'abord c'était une ville où je n'arrivais pas à me repérer et où je me sentais perdue dès que je sortais du métro.
Déjà, quelle sortie prendre? Et quand il y en a 5 ou 6 réparties tout autour d'une place, ce n'est pas évident. D'où ma préférence pour les petites stations qui ne permettent pas les correspondances. Et une fois à l'air libre, fallait-il aller à droite ou à gauche? D'autant que rien ne ressemble plus à une enfilade d'immeubles sur un boulevard haussmanien qu'une autre enfilade 200 mètres plus loin. Ne parlons pas des gros Ministères où il faut trotter un bon bout de temps avant de trouver l'entrée!
Et puis pour se (re)poser sur un banc public, si possible avec un arbre, il fallait parfois chercher longtemps. En fait je ne connaissais des jardins publics que celui des Tuileries. Certes on a vue sur de beaux monuments mais il est particulièrement "minéral" dans son traitement.
En clair, pour moi, mis à part le Bois de Boulogne à la piètre réputation, la nature n'avait pas sa place à Paris.
Et puis j'ai découvert qu'au delà des quartiers touristiques et des grands boulevards, quand on prenait les rues transversales, on pouvait trouver de petits coins très sympathiques avec des marchés qui se tenaient le matin ou plus rarement le soir, des rues plus axées sur la nourriture que l'habillement, des ruelles à sens unique, des placettes ombragées... Du coup j'ai commencé à inscrire lors de mes visites, non seulement les expositions mais les parcs et jardins et à ne jamais manquer de faire un tour dans les petits squares où j'ai pu réaliser les images qui illustrent le présent billet.
Et qui dit flore, dit aussi faune. Et pas seulement les "toutous à sa mémère" que l'on sort deux fois par jour. *
Donc de haut en bas et de gauche à droite on trouvera: un petit moineau du jardin du Musée Rodin, des abeilles butineuses sur une fleur inconnue du parc Monceau, une rose et son abeille de la roseraie du Musée Rodin, deux pigeons respectueux se baladant sur le socle d'une des statues des petits squares qui entourent la place Denfert-Rochereau et un corbeau à l'oeil bien noir du parc Georges Brassens
* à noter que la ville semble beaucoup plus propre qu'il y a une trentaine d'années; quand la mairie, pour compenser le manque de civisme des maîtres, avait du investir dans des motos ramasse-crottes.