C'est LA grande exposition de l'été au château et elle est labellisée "Voyage à Nantes" où elle est visible jusqu'au 30 août. Et je vous invite vivement à y aller.
Y aller? Mais pourquoi? Pour vous apprendre, si vous passiez en général au pas de course dans les galeries consacrées à la peinture des 16e au 18e siècle, à désormais prendre le temps de vous y attarder grâce à ces 65 tableaux principalement tirés des collections des Musée des Beaux Arts de Nantes actuellement fermé pour travaux.
Pour tous, au point de départ, il y a le passage de la peinture à l’œuf ("tempura") à la peinture à l’huile qui, réalisé au siècle précédent par Van Eyck, permet désormais de superposer les couches de peintures et donner une plus grande force aux détails de la peau, du regard...mais aussi améliorer la perspective des paysages.
Mais cela va se traduire de manière différente selon que le peintre est Flamand ou Hollandais.
Et oui, c'est l'un des apports de cette exposition, nous apprendre à nous Français, si hexagonaux dans notre apprentissage de la peinture, que si à l'origine Les Flandres et les Pays-Bas étaient un seul vaste territoire, les deux vont progressivement se séparer. Séparation politique... oui mais pas que...la religion a aussi son mot à dire et elle a grandement influencé la peinture.
En très schématique, on dira que les les Flamands catholiques du Sud (Rubens) et les Hollandais, protestants du Nord (Rembrandt) ont eu une approche différente de la manière de concevoir l'art de peindre, même sur des thématiques proches comme l'art du portrait ou plus encore la "nature morte"
Les Flamands privilégient les natures mortes riches, foisonnantes de fruits & fleurs et même animaux, le tout très coloré, qui donnent l'impression d'une réel sentiment de richesse de celui pour qui le tableau a été réalisé. Chez les Hollandais, on se situe beaucoup plus dans l'épure, avec beaucoup moins d'éléments présents et une palette chromatique plus restreinte où les tons gris-ocres ont la vedette.
Une exposition à voir donc...et ne pas hésiter à la "prolonger" ainsi que je l'ai fait, en achetant le catalogue.