lundi 11 février 2019

Des films qui marquent - 11 - "une journée particulière" de Ettore Scola


Un très beau film à la fois quant à l'histoire: deux "exclus" de la société italienne qui participent pas à la rencontre, à Rome, le 6 mai 1938, de Hitler et Mussolini:
- Antonietta, mère de famille nombreuse qui croule sous les tâches ménagères
- Gabriel, homosexuel, fraîchement débarqué de la radio italienne (officiellement parce que sa voix ne plait plus, en réalité à cause de sa préférence pour les hommes) qui se doute qu'il va prochainement être déporté
Un journée particulière pour les Romains, mais aussi pour ces 2 là qui sont mis à l'écart et vont se dire ce qu'ils ont sur le coeur et retrouver une dignité... ne serait ce que pour quelques heures.
Un très beau film aussi quant au rôle des acteurs, employés l'un et l'autre quasi à contre-emploi :
- bien difficile de reconnaître Sophia Loren, sans aucun maquillage, blême, fatiguée ...(elle avait 45 ans lors lors du tournage) loin, très loin de la star glamour à laquelle on est habitué
- si Marcello Mastroianni est reconnaissable, c'est surprenant de le voir interpréter, lui qu'on identifie bien souvent comme l'archétype du mâle italien auquel toutes les femmes cèdent, un rôle d'homosexuel... avec cette scène surprenante et fort dérangeante sur le toit de leur immeuble où il lui fait comprendre ce qu'il est réellement, tout en l'agressant comme l'auraient fait des hommes hétérosexuels  
Un très beau film enfin au niveau des images, très dé-saturées ...de façon à faire ressortir que des couleurs grises, sépia, fanées... où les rouges deviennent sombres, étouffés... comme les 2 héros du film.
Pour conclure, je viens de retrouver une fort jolie phrase dite par Gabriel: « Pleurer est une chose que l'on peut faire seul, mais rire, il faut être deux pour rire. »

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