lundi 31 mai 2010

Autour d'un muret

C'était il y a maintenant quinze jours, une balade au parc des expositions de la Beaujoire, histoire de photographier avant qu'il ne soit trop tard les iris. Sur les hauteurs, là où, le dos tourné à la roseraie, on domine le pare-terre consacré aux bruyères et que l'on voit au loin, bien au delà de l'Erdre, la tour de Bretagne.

Et il y a donc un muret avec un banc qui est bien exposé pour prendre le soleil même si, ce jour-là, ce dernier était plutôt pâle. Quoique, vu la pluie d'aujourd'hui, il était, tout bien réfléchi, resplendissant.

Et près de ce banc, il y avait deux énormes plantes: un pavot et une plante inconnue. L'occasion rêvée pour jouer avec les couleurs.

dimanche 30 mai 2010

Mère et Femme

En ce jour de la fête des mères, il y a une chanson peu connue de Anne Sylvestre qui gagnerait à être plus connue. Elle parle du regard du conjoint, des enfants qui auraient tendance parfois à ne plus voir que la mère et oublier la femme et qu'avec ses mots Anne Sylvestre fait revivre, comme elle l'a fait avec d'autres chansons comme "Clémence en vacances" ou "comment je m'appelle"

Maman elle est pas si bien qu'ça

Surtout ne dis rien à ta mère Elle en mourrait Laisse-la avec ses chimères Sois sans regrets Elle est si vulnérable et tendre Si désarmée Qu'elle ne pourrait pas comprendre Mes à-côtés Qu'elle ne voudrait pas m'entendre En liberté

Vous vous trompez, vous vous trompez

Maman, elle est pas si bien qu' ça

C'est pas Thérèse d'Avila
C'est loin d'être la Sainte Vierge
Ça ne l'amuse vraiment pas
Vos précautions et vos gamberges
Vos silences, au bruit de ses pas
Ce qu'elle veut, c'est pas des cierges
Votre respect lui reste là

Sincèrement je n'aime qu'elle C'est bien ainsi Étant jeune elle était si belle Elle a grossi Je lui dis "C'est sans importance Tu es très bien Tu as la santé, c'est une chance Ne change rien" Je lui ai caché la balance C'était malsain

Oui mais enfin, oui mais enfin
Maman a des désespoirs fous
C'est pas Bernadette Soubirou
C'est pas la grande sœur des anges
C'est pas Mamie, c'est pas Doudou
Savez-vous bien pourquoi elle mange ?
C'est pour se protéger de vous
Elle se voit, elle se venge
Elle ne s'aime plus du tout

Si elle cherche encore à plaire ? Je ne crois pas Elle a eu tellement à faire C'est loin tout ça Si elle a eu quelques histoires ? Tu me fais rire Pourtant, j'ai fait semblant d'y croire Pour la tenir Ses déprimes sont illusoires Il faut bien dire

C'est à mourir, c'est à mourir
Maman a des rêves de feu
C'est pas Thérèse de Lisieux
Et parfois les regrets lui montent
Quand on lui dit "Avec ces yeux
Vous n' deviez pas faire le compte
Des soupirants, des beaux messieurs
" Si vous saviez, vous auriez honte
Ça lui casse le corps en deux

Mais ne voulez-vous pas comprendre Aveugle et sourd Qu'elle meurt de manque de tendre Besoin d'amour Elle a longé des précipices Sans le savoir Elle hait tous les sacrifices Tous les devoirs Elle voudrait tellement qu'on puisse Lui en vouloir

C'est sans espoir, c'est sans espoir
Maman, elle est bien mieux que ça
Mais c'est la reine de Saba
C'est Cléopâtre et la Joconde
Bardot et Lollobrigida
C'est évident pour tout le monde
Sauf pour vous, qui ne voyez pas
Que vous avez chaque seconde
Étouffé la femme en vos bras

Mais il suffit d'une secousse D'un coup au cœur Elle se fera la peau douce Vous aurez peur Elle réveillera en elle Celle qui dort Elle se souviendra d'être belle Sans trop d'efforts Elle fera des étincelles Perdra le nord

Oui mais alors, oui mais alors
Maman, elle va vous étonner
C'est Madeleine et Salomé
C'est Pompadour et Lavallière
Mais c'est Gabrielle d'Estrées
C'est la dernière des dernières
C'est tout, sauf ce que vous croyez
C'est une femme qui naguère
S'est tout simplement oubliée<p> C'est Madeleine et Salomé
Maman, elle va vous étonner
C'est pas Thérèse d'Avila Maman,
mais c'est pas du tout ça !

vendredi 28 mai 2010

Ma fleur préférée...

... est toujours l'iris.
A cause de sa forme, de ses couleurs et de l'impossibilité d'en trouver dans le commerce mis à part ceux que l'on dit "hollandais" et dont le bleu, le jaune et le blanc rappellent les tableaux de Vermeer .

Cette année je n'ai pas manqué le rendez-vous annuel au parc de la Beaujoire.
Désormais je ne loupe plus car le service des espaces verts de l'agglomération nantaise a planté des iris dans un certain nombre de terre plein le long du tram .

Avec un regret: d'année en année il semblerait que les plants fatiguent.
A moins que la météo soit devenu telle que ces derniers aient du mal à fleurir tous ensemble.
Il est à crainre que je puisse plus bénéficier de cette explosion de couleurs à la Monet qui m'avait laissée éblouie en ce mois de mai 1982.

Mais cette photo là vous ne la verrez pas parce que j'y figure, en train d'hésiter pour choisir quel pourrait bien être mon préféré parmi tous ceux qui étaient fleuris.
J'y suis de plus avec une autre personne et ce serait aller à l'encontre des principes que je me suis fixés ici: pas de vues récentes de personnes notamment encore vivantes et identifiables.

Et puis ça n'apporterait rien.
Ce qui compte ce sont les fleurs. Et comme vous pouvez le constater, c'est aussi beau de loin que de près.

Alors l'an prochain j'essaierai de les immortaliser en macro.

jeudi 27 mai 2010

Old News

Des nouvelles peuvent elles être vieilles? Oui! Lorsque comme moi on lit avec plusieurs jours de retard la presse. Trois exemples avec les titres qui suivent tirés du journal "le monde" en ligne.

Le 12 mai: Eh non, écouter Mozart ne rend pas plus intelligent
ça c'est ce qui ressort d'une étude de l'équipe "...de la faculté de psychologie de l'Université de Vienne qui a étudié environ 3 000 cas compilés dans une quarantaine d'études, il n'existe aucune preuve de l'"effet Mozart"qui permettrait d'augmenter les capacités intellectuelles.
Donc pour ceux qui ont supporté chaque soir la ritournelle de la berceuse de Mozart diffusée par le mobile Fisher-Price, vous pouvez le remiser tranquillement au fin fond du grenier ou du garage.
Par contre, l'étude ne dit rien quant à l'effet de la diffusion au moment du coucher du petit dernier du harde rock cher au voisin d'à côté qui cherche à se mettre en condition avant de sortir en boîte!

le 15 mai: Au Japon, on a le caractère dans le sang
Au point de départ, la découverte de ce biologiste américain d'origine autrichienne Kark Landsteiner qui a déterminé, en 1909, les groupes sanguins. Un siècle plus tard, certains Japonais décident d'un mariage ou d'une rupture, d'une embauche ou d'un licenciement, voire d'une amitié, en fonction de cette classification en A, B, AB et O. Avec entretemps la publication d'articles aux relents eugénistes rédigés en 1927 par le scientifique Takeji Furukawa sur le thème : "Etude des tempéraments selon les groupes sanguins."
Pour les curieux qui n'y croient pas, je donne les traits de caractère qui seraient associés: Un sang de type A donnerait une personnalité sérieuse, prudente et sensible. Le type B favoriserait l'individualisme et la créativité, le AB la réflexion rationnelle et la sociabilité. Quant au type O, il serait du genre à donner de l'ambition et conférer une certaine suffisance...

Le 18 mai: Un mari qui participe aux tâches ménagères réduit les risques de divorce.
L'article de presse conclut par ceci: "La combinaison optimale présentant les plus faibles risques [de divorce] est celle où la mère ne travaille pas et où le père s'adonne à un maximum de travaux ménagers et de prise en charge des enfants", (...)"
Cette conclusion fait voler en éclats la théorie, solidement ancrée depuis les années 1960, selon laquelle la meilleure garantie de stabilité du mariage résulte de situations où l'homme travaille et la mère s'occupe du foyer. Les sociologues estimaient alors qu'une mère au foyer était souvent moins encline à divorcer en raison des difficultés économiques qu'elle aurait à affronter.
Le week-end prochain, en France, ça va être la fête des mères. Voilà une excellente occasion de laisser traîner cet article bien en évidence par toutes celles qui pensent que leur conjoint se fait souvent porter pâle.

mercredi 26 mai 2010

Partir en stage de formation continue?

Dans l'entreprise dans laquelle je travaille, en général les stages de formation se déroulent au sein du chef lieu de région, ou à défaut dans l'un des chefs lieux de département de la région. Et au titre de la mutualisation des moyens, à titre exceptionnel, pour certaines formations pointues on se déplace au chef-lieu d'une des régions limitrophes.
Quelle n'a donc pas été ma surprise en découvrant que le service de formation continue de la région voisine proposait des stages TRES excentrés, et pas au fin fond des terres mais sur la côte! Normal direz-vous, on arrive la belle saison.

Et franchement avec de pareils sites qui offrent ce type de plages où se reposer après une dure journée de formation, j'ai soudain très envie de me former dans les matières ci-dessous
- Anglais - améliorer sa maîtrise de la langue, du 14 au 18 juin 2010, Dinard
- Organiser et Gérer son temps de travail, du 06 au 08 octobre 2010, St Pierre-Quiberon

mardi 25 mai 2010

Histoire d'appareils photos

Le dernier appareil offert, qu'est ce qui pouvait bien empêcher de le mettre en service?

Le fait de devoir mettre au préalable la batterie en charge (l'autre appareil, un Canon fonctionne avec 2 piles LR6)et de me dire qu'après je risquais de me retrouver en pleine séance avec une batterie HS?
L'aspect psychologique avec le fait de mettre de côté cet autre appareil qui avait été offert à un moment précis et est toujours en état de marche?
Une petite phrase laissant entendre que la notice serait en anglais, langue que je pratique très mal (et moi qui ne cherche même pas à vérifier ce qu'il en est!)
... Ou je ne sais quoi.

Si les photos ci dessus ont été réalisées avec le Panasonic, celles qui suivent l'ont été avec le Canon car la batterie du 1er s'est hélas fait porter pâle en cours de route, mais il faut dire qu'elle avait été bien sollicitée. Alors...
Alors après quelques essais dimanche, une chose est certaine: l'ancien appareil (Canon) qui est d'une taille plus modeste restera dans mon sac, pour ces occasions qui surgissent parfois sans qu'on les attende et le "nouveau" (Panasonic) sera de sortie les jours de chasse aux photos.

Pour information, de haut en bas et gauche à droite: l'une des flèches de l'église St Nicolas, le campanile de l'église Ste Croix, deux vues du quartier du Bouffay, deux vues de sur l'Erdre, dont une du dessous du pont de la Motte-Rouge

lundi 24 mai 2010

Juste une image...

... pour faire part de la mise en service, après quasiment deux ans de mise "sous poussière"* d'un appareil photo offert pour, si ma mémoire est bonne, mes ... mais oui, mes 50 ans!

Si Chibi est trop gros pour être le chat qui passe parmi les livres, mais il n'en demeure pas moins un très bel ambassadeur de la lecture.

* Comprendre que la boîte avait été ouverte, les différents composants sortis... puis re-rangés dans la boîte qui se recouvrait de poussière avec je ne sais quel blocage quant à la mise en service... La suite... demain.

samedi 22 mai 2010

Histoires de désir (3)

Le film, d'Alfred Hitchcock, c'est "les enchaînés" traduction pour une fois pas trop mauvaise de titre original qui est "Notorious"

On ne raconte plus l'histoire, celle où Alicia/Ingrid Bergman est recrutée Delvin/Cary Grant, un agent des services secrets américains, d'abord pour espionner puis alors qu'entretemps ils sont tombés amoureux l'un de l'autre, épouser un ancien sympathisant nazi avec lequel son père a été ami.
Ni même la scène dite du plus long baiser de l'histoire du cinéma et dont les protagonistes ne manquaient pas de signaler qu'ils gardaient un très mauvais souvenir du tournage.
Ni celle où, sur un banc alors qu'elle est très mal car son mari a commencé à l'empoisonner, il est méprisant avec elle car il croit qu'elle a de nouveau plongé dans l'alcoolisme, et qu'elle a renoncé à le faire changer d'avis. Un superbe mais dramatique moment d'incompréhension entre deux êtres qui tiennent l'un à à l'autre mais restent "enchaînés " aux images qu'ils ont toujours données d'eux.

Non, l'image, ce sont les dernières scènes où le mari/Claude Rains laisse l'amant/Gary Grant emporter par le grand escalier de marbre Ingrid Bergman hors de chez lui. Dans son jeu d'acteur on ressent tant de choses qui font qu'on éprouve presque de la pitié pour lui:
- il a été incapable de résister à sa mère -une "méchante" aux yeux glacés comme on en voit rarement au cinéma- qui avait froidement programmé l'empoisonnement d'Ingrid Bergam quand son fils lui avait fait part de ses soupçons,
- il ne pourra pas se justifier devant ses complices qui le considéraient comme un chef infaillible et n'ont pas jusqu'alors hésité à éliminer les plus faibles d'entre eux,
- c'est un faible puisqu'il reste jusqu'au bout attaché à cette femme, dont il croyait qu'elle ne l'avait trahit qu'au plan des idées politiques, et dont il comprend qu'elle ne l'a jamais aimé et qu'elle lui échappe à jamais.

vendredi 21 mai 2010

Histoires de désir (2)

Le désir et le charme de l'attente, deux thèmes qui sont abordés dans la chanson "Faites moi plutôt la cour" de Anne Sylvestre qui figure dans l'album "écrire pour ne pas mourir"

S'il faut parler, faisons causette. Vous avez une jolie voix. Je crois deviner que vous n'êtes, pas seulement ce qu'on en voit. Mais pourquoi brûler les étapes et ne pas flâner en chemin ? Comme les mouches, on ne m'attrape pas du premier revers de main
Faites-moi plutôt la cour, ça devient rare de nos jours, on ne se tourne plus autour. N'importe qui peut faire l'amour comme une simple performance, mais l'élégance, mais l'espérance de se frôler dans un détour, mais la patience, ça n'a plus cours
S'il faut toucher dès qu'on approche, n'approchez pas, ça sera mieux. S'il faut pour ne pas être cloche, se réveiller près d'un monsieur Dont on ne connaît pas l'enfance, à peine la couleur des yeux. Si c'est fini quand ça commence, voyez, ça me fatigue un peu
Refrain
Si on ne risque pas d'entendre le moindre battement de cœur. Si c'est ridicule d'attendre que l'on se fasse un peu moins peur . Moi, je n'ai rien d'une acrobate, je préfère le sentiment. S'il faut aimer comme on se gratte, ça ne m'amuse pas vraiment
Refrain
S'il faut supprimer la musique et ne garder que le tempo S'il faut faire la gymnastique et tordre le cou aux oiseaux Allez, vous vous trompez d'adresse et vous trouverez bien ailleurs À moins que d'une histoire de fesses, vous fassiez une histoire de cœur
Faites-moi déjà la cour, et nous verrons dans quelques jours, quand vous m'aurez tourné autour, nous verrons si ces beaux discours ont toujours autant d'importance. Et l'élégance, et l'espérance de se frôler dans un détour, et la patience pourront toujours vivre dans les chansons d'amour, rien que dans les chansons d'amour

jeudi 20 mai 2010

Histoires de désir (1)

Les textes de la série "Histoires de désir" ont été écrits il y a bien longtemps. Plus d'un an en fait car il y a plusieurs mois que je n'arrive plus à télécharger de vidéos sur le net. Il n'y a aucune raison particulière de les publier maintenant, sauf peut-être le souhait de supprimer un certain nombre de brouillon de la base blogger, sans toutefois les détruire.

Que ce soit en matière de livres, photographies, cinéma, chansons... il y a parfois des textes, images ou musiques liées au désir qui restent profondément ancrées dans la mémoire, surtout quand ils laissent une impression d'inachevé. Impression d'inachevé... tel n'est pas toujours le cas. Mais il ne faut pas toujours se fier aux apparences.
Ainsi dans la partie d'échecs, qui est aussi un grand moment de séduction, opposant Faye Dunaway et Steeve Mc Queen dans "l'affaire Thomas Crown", ce dernier semble avoir perdu. Il n'en demeure pas moins qu'à la fin du film il réussira et son coup et à lui échapper. En fait l'essentiel dans ces scènes est ailleurs: dans l'attente.

Une attente qu'Anne Sylvestre a fort bien décrite dans l'une des chansons. Mais cela sera l'objet d'un autre billet

mercredi 19 mai 2010

Instantanés (5)

J'ai beaucoup de retard dans la lecture du journal "le Monde" en ligne alors ce n'est qu'aujourd'hui que je lis cette interview parue le 12 mai de René Clarisse, chronopsychologue, professeur à l’université de Tours, spécialiste des rythmes scolaires sur... ces derniers justement.
Mes enfants ont largement dépassé l'âge de l'école primaire et je ne suis pas encore grand-mère (et pas pressée de le devenir) mais le titre de l'article n'a pas manqué de retenir mon attention:

"Ne rien faire est aussi source de développement."

Et je me prends à rêver...

mardi 18 mai 2010

Instantanés (4)

Une musique qui vous trotte dans la tête depuis 3 jours peut-elle être rangée dans la catégorie des "Instantanés" . Bien difficile à dire, d'autant que les différentes versions qui circulent de cette musique, l'adagio du concerto pour cordes de Samuel Barber durent de 6 à 10 minutes. Elle figure dans plusieurs films: la scène finale de "Elephant Man" et comme thème principal de "Platoon"

En fait cette mélodie est présente, un peu trop d'ailleurs à mon goût vu l'immense tristesse qui en dégage, depuis la lecture d'une BD ce week-end (le tome 19 d'un "Jessica Blandy") où le scénariste (Jean Dufaux) qui se référait jusqu'alors plus à des thèmes de jazz ou de blues, fait appel cette fois-ci à ce morceau de musique classique écrit en 1936.

A la version "cordes" qui est la plus connue, j'ai préféré celle-ci.

http://www.youtube.com/watch?v=KkObnNQCMtM

lundi 17 mai 2010

Instantanés (3)

Cette photo, prise dimanche soir, pourrait avoir plusieurs titres. Initialement j'avais pensé à "Cohabitation sur la couette"

Mais ça pourrait aussi être "quand le chat est là, la souris ne danse pas". Une idée venue après que Chibi ait décidé de poser une patte possessive sur la "queue" de la souris.

Ou tout autre titre à la convenance.

dimanche 16 mai 2010

Instantanés (2)

En juin dernier, pendant trois jours, je suis allée chaque matin présider un jury d'examen, chaque matin et chaque soir dans des locaux extérieurs à ceux dans lesquels je travaille habituellement. Et je passais, à pied, près d'un chantier. Un trajet inhabituel donc, d'autant plus que cette année l'examen se tiendra sur un autre site.

Le premier jour, alors que je marchais le long du côté sombre de la rue, j'ai été frappée par un éclat de lumière à un moment bien précis. Alors même que j'étais en retard, plutôt que continuer sur ma lancée, j'ai fait quelques pas en arrière pour comprendre.
C'était le soleil qui se reflétait sur les parois métalliques de la façade d'un immeuble en construction. J'aurais bien voulu photographier ce moment là, sauf que, non seulement j'étais en retard (et le 1er jour d'un examen que l'on préside c'est quand même plus que fâcheux) mais la veille au soir, j'avais transféré des photos sur le PC et oublié de remettre mon petit appareil photo dans mon sac. Mais de ce dernier détail je ne me suis aperçue qu'une heure plus tard quand je suis repassée par là et ai constaté... que le reflet avait disparu.
Le second jour, j'étais à l'heure, et même un peu en avance. Si c'est possible! Et avec l'appareil photo. J'ai donc pu en faire quelques unes à la volée en me disant que les gens qui passaient par là devait me trouver un peu bizarre de photographier ...on ne savait trop quoi. Mais moi je savais.
ça!

Le lendemain j'étais à l'heure, avec la ferme intention de faire d'autres photos pour voir comment la course du soleil se mesurait sur la surface de l'immeuble sauf que... Sauf qu'il était trop tard car de jour en jour, le soleil se levant plus tôt, les quelques minutes où il se reflétait ainsi étaient passées... Et c'était mon dernier jour à passer par là...
Et j'ai compris alors la "magie" de certaines photos qui permettent de saisir un moment, voire un instant, qui ne se reproduira peut-être jamais.

samedi 15 mai 2010

Instantanés (1)

Les instantanés, ce sont de très courts billets, autour d'une photo, de la couverture d'une livre, de l'affiche d'un film... Les premiers seront des photos prises au vol, c'est à dire des photos réalisés comme ça, sans avoir eu au départ l'intention d'en faire mais que le hasard a incité à réaliser.

Il y a tout d'abord eu le 23 juin dernier. Il y a près d'un an bientôt. Je revenais à pied d'une réunion et je suis tombée en arrêt devant ce panneau "Decaux" sur lequel passent deux publicités, tantôt l'une, tantôt l'autre. Sauf qu'à ce moment là le mécanisme qui permet de les faire défiler était en panne, et le rapprochement des deux très fâcheux parce que figuraient alors ensemble:
- une annonce du conseil général de Loire-Atlantique par rapport aux aides qu'il a mises en place pour favoriser la quasi gratuité du permis pour les jeunes de moins de 25 ans
- une publicité pour un rhum (avec une ingrédient qui ressemble à un volant) produit dans les Dom-Tom dont le nom "Charrette" renvoie à beaucoup de choses: une voiture dans certains pays francophones qui peut aussi être la charrette de la mort.

Et quand on sait le lourd tribu que paient les jeunes au sortir de soirées alcoolisées...

vendredi 14 mai 2010

le 13 mai et internet

Le 13 mai, pour beaucoup, c'est une date comme une autre qui cette année correspondait à un jour férié, celui de l'Ascension. Pour les jeunes générations, en 2010 cette date ne renvoie à rien d'autre. Pour moi, elle me rappelle une phrase, un vers dans une chanson: "Le 13 mai leur a pas suffit, ils viennent s'installer ici". Et le net a été fort utile pour compléter les lacunes de la mémoire.

Tout d'abord ce vers provient d'une chanson appelée de Maxime Le Forestier intitulée "entre 14 et 40 ans" tirée de l'album "Le Steak" sorti en 1973.
Pour la petite histoire cet album porte le titre d'une des chansons qui y figure et dont le titre in extenso est "Le steak Ou Complainte De Ceux Qui Ont Le Ventre Vide, Considérée Comme Une Gaudriole Par Ceux Qui Ont Le Ventre Plein". En effet, Maxime Le Forestier l'a composée en souvenir de ces années de galère où il se produisait dans des petits cabarets dotés d'une scène minuscule. Il chantait quasiment collé contre les spectateurs et avait amplement l'occasion de vérifier à quel point le contenu de leur assiette ou les charmes de la jeune femme qui les acccompagnait leur semblait plus important que ce qu'il chantait.

Le vers relatif au 13 mai provient de la chanson "Entre 14 et 40ans" qui est une allusion à une interdiction qui avait été faite aux personnes de cet âge là d'entrer dans les jardins du Luxembourg, au motif que quelques sénateurs se seraient offusqués de voir quelques jeunes couples s'ébattre de manière un peu trop intimes sur les pelouses du vénérable jardin du Sénat. Il se réfère à la fois au 13 mai 1958 et au 13 mai 1968... et là consultez votre moteur de recherche habituel

La chanson donc:

Fallait déjà se lever tôt Pour trouver un brin d'herbe J'ai filé la trace aux oiseaux.
J' les ai suivis et ce matin - Découverte superbe- Y' en avait au Quartier latin
Comme je ne savais pas voler Et qu'il y avait des grilles J'ai dû m'asseoir devant l'entrée
C'est dur de vouloir par beau temps Embrasser une fille Entre quatorze et quarante ans.

Le Larsac leur a pas suffi Ils viennent s'installer ici.

On voulait juste s'allonger Un peu dans l'herbe verte Regarder les oiseaux manger
On voulait juste imaginer Une terre déserte Où l'on ferait l'amour en paix.
Quand on aura enfin atteint Leur âge il me semble Qu'on aura plus le goût à rien.
On voulait jouer aux enfants Avant qu'on leur ressemble Entre quatorze et quarante ans.

Dien Bien Phu leur a pas suffi Ils viennent s'installer ici.

Savent pas qu' les oiseaux ont des ailes Quand on a des visières On ne regarde pas le ciel.
Allez les piafs, allez nombreux Et bouffez leurs parterres Puisqu'il paraît que c'est à eux.
On peut rêver il est toujours Possible qu'ils se perdent Dans les jardins du Luxembourg.
Répétons-leur en attendant Qu'ensemble on les emmerde Entre quatorze et quarante ans.

Le treize mai leur a pas suffi Ils viennent s'installer ici.

jeudi 13 mai 2010

Lagarde et Michard

En matière de littérature il y a des duos incontournables: les héros (?) comme Bouvard et Pécuchet de M. Flaubert, les auteurs comme Boileau-Narcejac, auteurs de quelques romans policiers célèbres ("celle qui n'était plus" qui a donné le film "les diaboliques" de Clouzot ou bien encore "d'entre les morts" qui a bien inspiré Hitchcock et son "Vertigo/sueurs froides"). Et puis il y a ceux qui, des années durant, ont aidé les générations anciennes à se préparer au baccalauréat de français: Lagarde et Michard. Et ils nous ont souvent durablement marqués.

La preuve, depuis cette année 1975 où j'ai passé ce fameux baccalauréat de français avec un texte de Stendhal tiré de l'un de ses deux grands romans: "le rouge et le noir", ces ouvrages m'ont suivi, de déménagement en déménagement.
L'exemplaire consacré au XXème siècle commence à être assez abimé car, comme beaucoup d'autres, j'ai hérité d'une édition ancienne (1962) sur laquelle mes grandes soeurs -et sans doute d'autres avant elles- ont travaillé.
Du coup, j'en arriverai peut-être à faire comme un certain nombre de lycéens de ma génération: acheter le coffret spécial qui a été édité il y a quelques années de cela... en regrettant qu'aucun de mes enfants n'ait éprouvé le même besoin à l'issue de leurs années lycée. Mais il est vrai que l'apprentissage du français a beaucoup évolué depuis les années 70.

mercredi 12 mai 2010

souvenirs...

Pas vraiment d'humeur à écrire ce matin, ou plus exactement plutôt d'humeur à écrire des choses pas forcément souhaitables ici. Alors il reste la solution de secours, celle de l'image en stock.
Dans la mémoire de tous ceux et celles qui ont préparé leur bac avec cet ouvrage incontournable qu'était le "Lagarde & Michard", ce tableau de Monet figurait en illustration du volume consacré au XXème siècle.

Jusqu'au moment où j'ai scané l'image je n'avais jamais remarqué la femme qui travaille, tout au fond. Les commentaires autour du tableau expliquent qu'il s'agit de la femme du peintre et que l'enfant représenté est son fils.
Encore un exemple de l'intérêt du net qui permet de "voir" ce qu'on a ignoré pendant des années mais aussi et surtout de ce que, même dans un tableau "classique", on ne voit bien que ce que l'on veut.

En effet, pendant très longtemps, je n'y voyais qu'un enfant solitaire qui errait dans un appartement trop grand et trop sombre qui lui faisait un peu peur.

mardi 11 mai 2010

Ombre et lumière durant quelques heures (2)

La lumière avec une famille de canards

C'était aussi ce jeudi soir, juste avant de remonter à la maison familiale à l'issue d'une de ces mauvaises journées comme personne ne les aime: météo très, très moyenne avec du travail plein de retards, de contre-temps, d'erreurs, de frustration, de colères contenues... Le genre de journée où, quand on sort du bureau on aimerait déjà être rapidement de retour chez soi et qu'on vous y fiche une paix royale. Au lieu de quoi on se retrouve dehors en se rappelant soudain que le matin même on a du garer très loin sa voiture, sous peine de la retrouver en fourrière -merci j'ai donné il y a un peu plus d'un mois-
Début de trajet à pied avec une humeur plus que maussade, en maugréant donc le long d'un bassin semi sauvage (avec beaucoup d'herbes aquatiques) créé il y a environ un an pour symboliser combien l'eau compte sur cette partie de Nantes que l'on appelle "l'île Beaulieu".

Et là je les ai vus
Vu, ou plutôt entendus car ils étaient assez bruyants: un couple de canards avec leur petite famille de l'année.
M. et Mme n'arrêtaient pas de cancaner, à la fois pour protester contre la présence de quelques intrus humains sur leur territoire, et pour inciter la petite troupe à rester près d'eux. Beaucoup d'images floues car le téléobjectif de l'appareil photo -toujours prêt dans le sac à main, l'avance des petits appareils- était au maximum de sa portée... avec en plus une lumière quasi crépusculaire.

Mais la configuration des lieux qui veut qu'une passerelle enjambe les bassins a permis de les saisir tandis qu'ils passaient d'un bassin en l'autre: adorable petite famille où une petite dizaine de boules duveteuses pédalaient allègrement dans l'eau sous la surveillance du couple.
Je n'ai alors eu qu'un regret: être en retard pour regagner la maison familiale et donc ne pouvoir rester à les regarder car à les voir aller ainsi je me suis soudain sentie beaucoup plus "zen"

lundi 10 mai 2010

Ombre et lumière durant quelques heures (1)

L'ombre... avec M. Chat

Jeudi dernier, retour vers la maison familiale.
Il y a d'abord cette route que j'aimais tant.
A cause du souvenir de certains matins hiver: ceux où la route sombre tranche avec les arbres blancs et givrés tandis que le paysage est nimbé de brume. Il fait froid mais quelque chose annonce que la journée sera belle, peut-être cette manière très particulière que le soleil a pour jouer avec les troncs d'arbres
A cause aussi des soirées d'été où je rentrais avec la fenêtre grande ouverte pour mieux profiter de la tiédeur de l'air, des odeurs de fin de journée et de la lumière qui jouait là encore avec les branchages des arbres et avait cette couleur chaude de l'avant-crépuscule.

Mais au sortir de cette route, il y a eu soudain une sensation de manque, quand j'ai pris conscience qu'il ne serait pas là, plus là.

Plus de chat à débouler devant la voiture parce qu'il avait reconnu le son de la voiture et qu'il passait, inconscient du danger devant celle-ci pour filer sur les quelques marches de l'entrée, impatient de se faufiler dans la maison, mais traînant quand même un peu histoire de glaner au passage une caresse.
Et quand il n'était pas dehors, je l'entendais miauler dedans et je savais qu'il était sur la tablette au dessus du radiateur, ou alors sur le petit meuble bas juste à côté, avec à peine la place suffisante pour s'assoir à côté de la vasque avec les clés.

Non, il ne serait plus jamais là à nous attendre. J'ai passé les derniers kilomètres à m'essuyer les yeux et les joues tant la vue était devenue floue devant moi. Et c'est avec une énorme boule dans la gorge que j'ai glissé la clé dans la serrure avant de fondre en larmes en voyant sa litière et son panier. Il faudra l'un et l'autre les ranger car je crois qu'il s'écoulera longtemps avant que l'on retrouve des traces de pattes de chat dans la maison.

vendredi 7 mai 2010

Echos... (7)

En mars j'avais fait paraître une série de billets autour de Jeanloup Sieff,
http://un-chat-passant-parmi-les-livres.blogspot.com/2010/03/jeanloup-sieff-et-les-femmes-1.html

http://un-chat-passant-parmi-les-livres.blogspot.com/2010/03/jeanloup-sieff-et-les-femmes-2.html

http://un-chat-passant-parmi-les-livres.blogspot.com/2010/03/autour-dune-image.html

Et puis la semaine dernière, j'ai trouvé par hasard ce livre, trilingue, où il évoquait ses 40 ans de carrière. Eu égard au prix de vente, moins de 10€, je n'ai pas hésité longtemps: je l'ai acheté. Dans cet ouvrage, il parle notamment de quelques unes des photos cités dans les billets cités ci dessus et sur lequel il est intéressant de revenir. Libre à chacun ensuite de rester sur l'impression qu'il en a gardé ou de revoir celle-ci en fonction de ce qui suit. En tant que femme, j'en ai surtout retenu un point, la plupart de ces modèles ont désormais un prénom.

Corset New-York 1962
C'est la belle Anka, à la taille si fine, qui posa dans ce corset 1900. Malgré sa sveltesse, elle eut du mal à respirer.

Hommage à Seurat New York 1965
Accrochée à un mur de mon appartement de New York, j'avais une carte postale des Poseuses de Seurat. En faisant des photos de Marie, je lui fis prendre l'attitude d'un des modèles du peintre.

Harper's Bazar Pal Beach 1964
La belle Astrid, que je photographiais pour la série: "Chic is...". Elle avait un profil aristocratique et un dos plein de promesses.

Vogue, robe d'Yves Saint Laurent Paris 1970
Beaucoup de gens m'ont demandé si c'était Catherine Deneuve qui avait posé pour cette photo. Je puis les rassurer, il ne s'agit pas d'elle!

Portrait avec voilette 1985
Il suffit d'un rien pour habiller une nudité que la lumière révèle. L'ombre portée de la fenêtre ajoutait une apparence de crucifixion que la sérénité du regard démentait.