vendredi 30 septembre 2011

"Indian Dreams" - T2 par Maryse et JF Charles




Le second volume de "Indian Dreams" recentre l'histoire non plus sur Amélia mais sur sa fille, Emy, qui découvre à son tour l'Inde. Une Inde dont elle supporte mal la chaleur et plus encore mal les habitudes qui font notamment que, même en 1945, lorsqu'un groupe est composé d'Anglais et d'Indiens, personne ne s'arrête pour les aider.




Quelques mois plus tard, après "retrouvé" sa mère qui n'avait cessé de penser à elle, elle refusera d'accomplir les rites funéraires traditionnels. Et surtout, alors même qu'elle tient à Jarawal, elle préfèrera disparaître sans un mot. Tout cela à cause des explications de Asaf Jah (le chauffeur de Jarawal) relatives à l'organisation de la société indienne en castes. Une société où s'unir aux hors-castes dont font partie les intouchables, les étrangers, les métis est une souillure!

Or Emy vient d'apprendre qu'elle est enceinte de Jarawal avec qui elle a longuement parcouru l'Inde à la recherche de Kenneth Lowther, leur ancien précepteur, le seul qui semblait à même de savoir ce que contenaient les pages arrachées du journal intime de la mère d'Emy et qui auraient pu expliquer la mort du père d'Emy. Une recherche dangereuse à la Indiana Jones avec des indices cachés et des méchants qui n'hésitent pas à tuer.

Il faudra encore attendre 20 ans pour qu'Emy et Jarawal se retrouvent, que leur fille qui s'est attachée à un jeune Indien, parcoure à son tour, dans un contexte politique tendu, le pays en allant jusqu'aux frontières du Tibet et comprenne enfin ce qui s'est passé, presque 40 ans plus tôt.

jeudi 29 septembre 2011

"Indian Dreams" - T1 par Maryse et JF Charles

Voilà une série de Maryse (scénario) et Jean-François (dessin et couleur) Charles que Ganesh http://stephane-k.info/bloganesh/index.php/2011/05 m'avait recommandée... il y a bien longtemps. Récemment j'ai suivi son conseil en achetant les deux premiers volumes, très vite complétés par les deux autres de ce premier cycle qui commence avec "les chemins de brume"

Un regret tout d'abord (qui sera probablement le seul): avoir acheté le Tome 1 ("les chemins de brume") dans une édition qui renvoie à un de ces nombreux films sentimentaux "booliwoodwien" alors que l'histoire fait davantage penser au film de James Ivory: "Chaleur et poussière".
Un aspect que montrait davantage la couverture initiale qui n'était ni plus ni moins qu'une allusion à l'une des vignettes de cette BD, celle à l'héroïne (Amélia) attend devant la porte de l'Inde que son mari Thomas vienne bien venir la chercher (en fait ce sera M. Kenneth Lowther). Derrière elle, le bateau (l'Angleterre?) avec lequel elle est arrivée et par lequel repartira sa fille (Emy) quelques mois plus tard, mais aussi un éléphant qui renvoie à l'Inde, à Ganesh et à la Princesse.




Entre temps, beaucoup de choses se seront passées. Via sa fille Emy qui sympathise très vite avec le Maharadja et son fils Jarawal, Amélia qui, pleine des préjugés de l'époque "découvre" l'Inde, sera tombée amoureuse d'un pays tout autant que d'un homme. Elle ira même jusqu'à immortaliser une scène quasi-impensable pour la majorité des Anglais.



Ne manque sur la photo que Kenneth Lowther, celui qui partage avec Emy le privilège d'être "une très vieille âme" et donc de pouvoir voir la Princesse, lui parler... Mais quand commence la BD, Emy a oublié tout cela. Et 16 ans plus Jarawal aura beaucoup de mal à lui rappeler tout cela car ainsi que le dit Emy: "Les Indes sont sorties de ma vie, de ma mémoire".
Tout comme sa mère, en 1928, il faudra la mort de l'enfant qu'elle attendait pour qu'elle prenne, au printemps 1945, la route des Indes afin d'éclaircir le mystère de la mort de son père.

mercredi 28 septembre 2011

Les villes les plus photographiées (1)

C'était il y a maintenant il y a une semaine, un ami de retour d'un voyage à Venise, déposait sur son blog quelques photos avec, en introduction, cette petite phrase: "Première visite rendue à une ville parmi les deux ou trois plus photographiées du monde."

Ma 1ère réaction a été de penser: "Vraiment?" avant de me demander "Quelles sont, pour moi, les villes les plus photographiées dans le monde". En bonne française, et en me limitant à la notion de "ville", j'aurais tendance à citer, dans l'ordre: Paris puis New York.
Mais après??? San Francisco? Londres? Rome? Tokyo? Moscou? Sydney?...

Prochaine étape, chercher si le net fourni une réponse à cette question... Mais rien n'interdit aux lecteurs de ce blog d'apporter leur réponse... Sans tricher bien sur, car une étude faite par des chercheurs a été publiée en 2009

mardi 27 septembre 2011

pub boîte aux lettres

Cette revue quand je l'ai vue dans ma boîte aux lettres, j'ai toussé très fort. Comment diable était elle arrivée dans ma boîte???
Habiterais- je dans un immeuble catalogué "vieux"?... ce qui est en partie vrai car beaucoup de ses habitants s'y sont installés au moment de sa construction, dans les années 60 et ont donc atteint l'âge de la retraite depuis un certain temps.
La population a t elle tant vieilli que des magasins spécialisés estiment désormais bon de diffuser largement ce genre de document? ... ce qui est là aussi vrai puisque je suis née à la fin du baby boom dont les représentants partent actuellement massivement en retraite.
Où tout simplement un habitant de l'immeuble s'est fait livrer un produit, donnant l'occasion au revendeur de distribuer discrètement ses catalogues sans devoir se faire ouvrir la porte de l'immeuble en tirant toutes les sonnettes?

Bon ceci précisé. Que contenait il ce catalogue?
Un certain nombre d'articles (changes uniques, sièges "Monutaubant", grand "bavoirs"...) qui donnent le cafard car ils renvoient à une image très triste de la vieillesse.
Des articles qui donnent le fou-rire comme ces pyjamas qui ressemblent fort à des "babygros"... chaussons incorporés et découpe couche-culotte en moins.
Mais aussi des articles destinés à compenser la difficulté à accomplir certains gestes: ouvrir un bocal, une bouteille d'eau, un robinet... ramasser un petit objet tombé au sol, refermer la main sur des couverts trop étroits, nouer des lacets... Et là on ne sourit plus car on prend alors conscience à quel point certains gestes de la vie quotidienne qui nous paraissent simples sont devenus compliqués pour certain(e)s.
J'ai alors eu une pensée émue en songeant à ma voisine, une charmante vieille dame un peu ronde de près de 90 ans qui se bagarre régulièrement avec sa porte d'entrée. Et oui, si elle est droitière elle tient fermement dans sa main gauche une cane, mais la serrure est située... à gauche.

lundi 26 septembre 2011

"Les invisibles" de Martin Winckler

De lui je ne connaissais jusqu'à présent que "La maladie de Sachs" puisque "Le choeur des femmes" est toujours en attente de lecture sur les rayonnages de ma bibliothèque. Cet ouvrage là l'a devancé. Allez savoir pourquoi...

Qu'en dire?
Que c'est un faux gros ouvrage qui se lit bien puisque la typographie utilisée dans ses 260 pages est assez grosse et que ses chapitres sont courts (très appréciable pour qui veut arrêter facilement sa lecture le soir sans trop manger sur ses heures de sommeil). En plus les cinéphiles éprouveront beaucoup de plaisir car ils renvoient à des films: "une chambre en ville", "la belle équipe", "cris et chuchotements" etc...
Et puis, il sait de quoi il parle: plein de petits détails sonnent juste pour qui connaît le milieu des SDF, qu'ils soient d'ici ou du Canada où se situe l'action. Le Canada? Non le Québec! Ce qui nous vaut quelques passages savoureux comme celui qui suit.
"(...) les hommes venus de France ont à la fois une bonne et une mauvaise réputation. Mauvaise lorsqu'ils ont l'attitude supérieure des métropolitains en visite dans une colonie. (...) Bonne parce que contrairement aux hommes du Québec, ils savent parler aux femmes. Et t'as pas besoin de te poupouner pour qu'y t'regardent (...) Et des hommes qui flirtent ça fait plaisir . Pasque, tu comprends, les gars ici tout ce qui savent faire c'et se coller le cul d'vant la télé avec une bière et s'paqueter la gueule (...)"

Bon pour être honnête, certains détails agacent, comme le choix du nom des héros: Charlie Lhombre, Réjane Lalumière (pour ne citer qu'eux)! Idem la référence aux Chevaliers de la Table Ronde pour expliquer les liens entre les différents protagonistes à la tête de cette unité de l'université de Montréal. Même chose pour la tendance qu'ont une bonne partie des personnages à venir se "confesser" à ce trop parfait Charlie, ce qui lui permet de résoudre en 4 jours un meurtre resté inexpliqué pendant 3 ans.
Au final? Martin Winckler est aussi un grand spécialiste des série télévisées. Sans doute est-ce pour cela que son livre qui pourrait être un bon départ pour un téléfilm apparait comme un agréable moyen de passer le temps, par exemple durant un long voyage en train.

dimanche 25 septembre 2011

Quelques catastrophes survenues en Loire-Atlantique

À l'occasion d'un congrès des pompiers qui s'est déroulé à Nantes, l'un des professionnels présents est revenu sur quelques catastrophes et incendies qui ont marqué l'histoire du département.

24 août 1796: le théâtre Graslin en feu
Au départ, il y a eu, comme bien souvent à cette époque, un problème de bougie. L'une d'elle a mis le feu à une des frises du décor. En quelques minutes, la scène a été en flammes. Heureusement, la quasi totalité des 1 500 spectateurs a pu être évacuée à temps et seules 7 personnes ont trouvé la mort.
Le bâtiment sera cependant gravement endommagé, au point de devoir être reconstruit en 1813. La cause? Les bassins qui devaient servir à alimenter la pompe à incendie. Ils étaient vides d'eau en raison de la longue sécheresse de l'été.

14 juin 1931: le Saint-Philibert coule
Le Saint-Philibert était un petit bateau de croisière à vapeur qui naviguait dès la belle saison dans l’embouchure de la Loire. Prévu pour 250 personnes, ce jour là, plus de 500 personnes étaient en réalité montées à bord pour participer à une excursion à Noirmoutier. Sauf que le soir venu, au moment d'appareiller pour le voyage du retour, les conditions météo s'étaient beaucoup dégradées.
Le naufrage était quasiment inévitable. Il ne s'écoulera d'ailleurs que quelques minutes entre la 1ère alerte du sémaphore de Saint-Gildas : « Bateau en détresse. Envoyez secours. » et le second message : « Bateau disparu. Probablement sombré corps et biens. »
Des familles entières seront décimées et seules huit personnes survivront.

28 janvier 1972: incendie de la cathédrale
Que l'on soit croyant ou non, il y a des bâtiments symboliques de Nantes. La cathédrale est l'un d'eux. C'est pourquoi tant de Nantais seront choqués de voir le feu, qui est parti des combes, ravager la toiture de la cathédrale... et contribuer à la destruction des vitraux épargnés durant la seconde guerre mondiale.
Après cela, la cathédrale restera fermée quatre ans avant d'être reconstruite, mais pas tout à fait à l'identique, ce qui a obligera Jacques Demy, lorsqu'il tournera son film "une chambre en ville" dont l'action se situe avant 1972, à "tricher" via des calques

29 octobre 1987: incendie de l'entrepôt Loiret et Haentjens
Ce nom ne disait rien à la majorité des Nantais. Alors quand un appel d'urgence a été reçu par les pompiers ce matin-là, la mention « feu dans un silo à grain » n'a pas surpris. En fait, il s'agissait d'un feu dans un entrepôt contenant notamment 2 850 tonnes d'engrais (qui lui vaudront ensuite d'être classé Sévéso), d'où les vapeurs toxiques dégagées lors de la combustion...
En cours de journée, Nantes sera le lieu de la première évacuation européenne massive d'une population soumise à un risque majeur. 37 900 habitants (sur une agglomération de plus de 400 000) près devront partir. Dans la zone la plus à risque il y aura quand même quelques centaines de personnes "oubliés" ... et un sérieux traumatisme pour ceux et celles présents ce jour là

Catastrophe de l'Erika, 12 décembre 1999
Pour une fois, ce n'était pas les côtes de la Bretagne nord qui étaient touchées. C'est le seul point "positif" car pour le reste, personne n'a pu oublier que ce sont plus de 30 000 tonnes d'hydrocarbures qui se sont déversées dans l'océan avant d'engluer les côtes, jour après jour.
Si dans un premier temps, les politiques semblent avoir minimisé la catastrophe et la pollution qu'elle avait engendré, les élus locaux ont très vite pris conscience des ravages produits sur des kilomètres de plages et de rochers de la Côte sauvage.
Depuis, comme beaucoup, j'ai sauf force majeure boycotté la compagnie Total qui refait régulièrement parlé d'elle via les problèmes de fonctionnement de la raffinerie de... Donges

samedi 24 septembre 2011

"Bride stories" (Tome 2) de Kaoru Mori

Voici le Tome 2 des aventures de Amir (20 ans) et de son très jeune époux Kurluk (12 ans). Une suite et ... une fin en ce qui les concerne car à la fin de ce volume on apprend que désormais on va suivre celui qui n'était jusqu'alors qu'un personnnage secondaire: l'explorateur Smith. Ce dernier reprend la route, une route commencée des années plus tôt à cause de sa gouvernante qui, lorsqu'il était enfant, l'endormait avec le récit des aventures des grands explorateurs.
Le titre de cette série prend alors tout son sens puisqu'il s'avère que Kaoru Mori entend bien ne pas se contenter de raconter l'histoire de ce couple atypique uni pour des raisons d'alliance entre clans ,même si avec le temps de tendres sentiments vont unir cette femme et son très jeune époux. Mais pour connaître l'histoire des autres couples, il faudra attendre que M. Smith pose ses bagages, et en France ça ne sera pas avant juin 2012.

En attendant Mme Mori, outre deux chapitres consacrés à la lutte de toute la communauté qui a accueilli Amir contre les membres de son ancienne tribu qui veulent la récupérer pour la remarier à une brute (dont on comprend qu'il a probablement battu à mort les deux autres soeurs d'Amir), nous livre de précieux détails sur la vie des femmes et notamment la confection du pain, l'accueil des étrangers de passage et surtout l'art de la broderie.

Un art auquel les femmes consacrent beaucoup de temps dès leur plus petite enfance puisque lorsqu'elles quittent leur famille elles emmènent avec elles tout leur trousseau qui se doit d'être richement brodé. Certaines pièces iront enrichir la "collection" de leur nouvelle famille, permettant ainsi de raconter l'histoire de ces tribus autrefois nomades mais qui se sédentarisent de plus en plus en cette avant première guerre mondiale. On découvre ainsi que les clans avaient leurs motifs propres et que certaines femmes ont contribué à créer et diffuser des points et des motifs nouveaux... On est alors bien loin de l'imagerie traditionnelle du manga où avec des traits sommaires et stéréotypés, de jeunes gens passent leur temps à se cogner dessus en usant éventuellement de magie.

En guise de conclusion, un avant-goût de ce que contiendra le volume 3: sur le net Mme Mori indique qu'il sera fortement question de nourriture. En effet, pour les journalistes venus l'interviewer, elle a tenu à confectionner elle-même une partie des plats décrits dans ses planches. Miam!...

vendredi 23 septembre 2011

Etienne, Jacques et Philippe trois frères du 9ème art

Ils sont 3, trois frères de bande dessinée.

Ce qui les sépare:
- l'âge: 10 ans séparent l'aîné, Jacques Ferrandez des deux cadets, Etienne Davodeau et Philippe Jarbinet, tous deux nés en 1965.
- la distance: Ferrandez né en Algérie vit maintenant dans le Sud de la France, Davodeau est né et est resté en plein pays des Mauges* et Jarbinet est né en Belgique où il réside toujours.
- le type d'ouvrage car si Ferrandez et Jarbinet ont été rendus célèbres pour des "séries" historiques ("carnets d'Orient" pour le premier et "mémoire de cendres" pour le second) Davodeau oeuvre plus dans le "one shot" contemporain.

Ce qui les réunit et fait que je les apprécie:
- ils réalisent leur bandes dessinées de A à Z dont ils sont à la fois les scénaristes, les dessinateurs et les coloristes**
- l'ancrage de leurs fictions dans un contexte historique très précis (mention particulière doit être faite à Philippe Jarbinet dont les albums de "Airborne 44" sont particulièrement bien documentés***)
- leurs dessins sont réalistes avec toutefois quelques spécificités: les personnages de Davodeau sont plus ronds, plus simplifiés, ceux de Ferrandez pour plus "secs" avec des traits à l'encre plus appuyés pour souligner certains contours, quant à Jarbinet, il semblerait qu'avec ses 3 dernières BD qui se situent durant la seconde guerre mondiale, il ait trouvé son style qui se rapproche de celui de Hermann, de Giraud ou de Vance où le hachuré donne du relief

- le recours à l'aquarelle dont ils déclinent les bleus et les ocres de manière somptueuse
- l'art de rendre compréhensible via le dessin de la complexité de la personnalité de certains héros, que ce soit "Lulu" la femme nue de Davodeau, "Luther" le GI de Jarbinet ou "Octave" le militaire algérien de la seconde série des "carnets d'Orient" de Ferandez
- la présence de femmes "fortes" qui s'engagent, que ce soit Lulu chez Davodeau, Marianne ou Samia chez Ferrandez, Gabrielle ou Joanne chez Jarbinet.

* les Mauges sont une "région" naturelle et historique situées au su-ouest du Maine et Loire

** Depuis quelques années on voit apparaître des hommes et des femmes qui posent les couleurs sur le dessin à l'encre du dessinateur, chose impossible lorsqu'il s'agit d'aquarelle

*** Il a en effet poussé le souci du détail jusqu'à refaire de dessins où il avait fait figurer une voie ferrée mentionnée sur les cartes d'état-major utilisées par l'armée américaine en 1944 alors que celle-ci avait été supprimé quelques années auparavant

jeudi 22 septembre 2011

"Airborne 44 - Demain sera sans nous" de Philippe Jarbinet

Le second volet du diptyque s'ouvre et se clôt avec des images où la couleur rouge est assez présente, alors qu'en général ce sont les tons bleus et ocre qui dominent. Mais ce volume là est beaucoup plus violent que le précédent durant lequel l'accent était plus mis sur une présentation des personnages.

Le ton est donné dès la 1er page où l'on voit Gabrielle développer, dans la "chambre noire" où règne une lumière rouge, une infime partie des photos réalisées par son frère Jakob et que Egon, son mari, a ramenées au péril de sa vie. Ce dernier explique ce qu'a été leur vie entre 1941 et 1944. Une vie très difficile pour ces deux "malgré nous" incorporés dans une unité de la Wehrmacht... mise à disposition d'une compagnie de SS chargée de vider les campagnes de l'Est de toute présence juive. Pour ces deux hommes, anciens des "brigades rouges", leur unique objectif était de survivre afin de collecter des éléments pour pouvoir témoigner plus tard . Jakob photographiait tandis Egon qui se destinait au journalisme prenait des notes.

Sauf que, après que Jakob soit mort au front, Egon s'est fait repérer et a fui, poursuivi par un commando dont le chef n'a qu'une idée le tuer après avoir récupéré les preuves. Toute la fin de la BD est une longue course poursuite durant laquelle Luther devra faire un choix: récupérer Louis qui a été fait prisonnier du commando ou donner les photos.

La BD se termine par un épilogue en 2 temps: 1946 (la nature a repris ses droits en encerclant les armes de ses couleurs chatoyantes si éloignées de celles de cet hiver glacial de 1944) et 1962, au moment de la crise de Cuba, où l'on retrouve Gabrielle qui visite l'un des ces nombreux cimetières militaires où, ainsi que lui indique un vétéran: "Là où tombent les hommes, l'herbe finit toujours par repousser".

mercredi 21 septembre 2011

Le 21 septembre...

... cette année, c'est le 1er jour de l'automne dans l'hémisphère nord, mais c'est aussi la journée mondiale de lutte contre la maladie d'Alzheimer.

Près de 35 millions de personnes dans le monde souffrent de la maladie , dont environ 860 000 en France. Je crains que dans ce chiffre ne soient comptabilisées que les personnes pour lesquelles le diagnostic a été posé par un médecin et qu'il ne soit pas tenu compte de tous ceux et celles pour qui la pathologie s'installe sans qu'on veuille la reconnaître (en mettant notamment tous les "trous" de mémoire sur le compte de la fatigue) car, plus encore que l'invalidité physique qui cloue au lit ou au fauteuil, elle fait peur.

De tout ce qui sera dit ce jour, retenir peut-être ce qu'en dit le neurologue Jean-François Dartigues, chercheur à l'Inserm , lorsqu'il parle de "prévention": "Plusieurs études ont montré que le régime méditerranéen, l'activité physique et des activités stimulantes comme la lecture ou même les jeux d'entraînement cérébral sur console retardent le déclin cognitif".
Encore faut-il savoir lire. C'est l'un des regrets que formule Tahar Ben Jelloun au sujet de sa mère, illettrée, dans son beau mais très triste roman/témoignage: "sur ma mère"

Et quand la maladie est installée, qu'on est parfois rendu au stade où la seule présence à un atelier mémoire peut rendre agressif, il reste encore des choses à faire comme ces "ateliers chiens" pratiqués dans un établissement nantais. Oui, prendre la laisse, nommer le chien, le caresser, le brosser, le nourrir ... peut aider car chaque geste est une sollicitation, sensorielle, motrice qui raccroche au monde extérieur ceux qui l'ont déjà quitté en pensée.

mardi 20 septembre 2011

"Airborne 44 - Là où tombent les hommes" de Philippe Jarbinet

C'est, sous forme d'un flash back, qui se situe à la fin décembre 1944, l'histoire de Luther et Casmir, des GI's, de Gabrielle une jeune femme qui habite un haras dans les Ardennes, de Rachel et Louis, deux enfants juifs que leurs parents avaient caché avant de disparaître et d'Egon, un "malgré lui".
Elle commence lorsque Luther et Egon, qui ne se connaissent pas encore, se retrouvent face à face. Chacun a blessé l'autre mais se refuse à tuer ainsi, notamment parce que tous deux, peut-être plus que d'autres, sont las de cette guerre. Luther parce qu'il a tué par erreur une mère et ses deux jeunes enfants, Egon parce que... on le saura dans le second tome.

Ils se retrouveront quelques jours plus tard, après que Luther se soit reposé dans la ferme de Gabrielle qui ,grâce à Casmir, aura compris qu'il faut aller au delà de ce qu'elle appelle le côté "Néandertal" de Luther. C'est ce qu'elle découvre notamment en ce soir de Noël tellement atypique. Dedans on trouve de la chaleur, de la nourriture et du vin, des cadeaux sous le sapin, de la musique... et dehors il y a le froid, et les soldats nazis qui rôdent, pas très loin, à la recherche d'un déserteur.

Que dire de cette BD de Philippe Jarbinet sortie en 2009 et que je viens de découvrir grâce à la pré-publication du tome 3. Qu'elle fait partie des grandes BD.
Un trait réaliste, rehaussé de très belles couleurs (tons bleutés pour les scènes extérieures où la neige prédomine, ocres chauds pour les intérieurs) obtenues à l'aquarelle, sert une histoire qui, bien qu'inventée, semble tellement plausible avec ses "héros" si humains. Luther bave quand il dort allongé à même le sol au coin de l'âtre, Gabrielle ment par omission en présentant Egon comme un ami de son frère...

Il faudra attendre les toutes dernières pages du tome 2 pour avoir si Luther qu'on voit gravement blessé survit à ses blessures... et avoir ce qu'il est advenu du soldat croisé au début du livre.

lundi 19 septembre 2011

Souvenirs d'une balade dominicale (1)

Aucun de ces "monuments" là n'était au programme d'hier... même si "les machines de l'île" ont failli avoir ma visite en fin d'après-midi. Non, ce qui était prévu c'était "la Boudeuse", ce bateau qui est à quai à Nantes depuis l'hiver dernier, faute d'avoir reçu une partie des subventions qui lui l'auraient aider à boucler son budget et le projet dans lequel il s'était engagé.
Direction donc le quai du hangar à bananes et ses anneaux de la mémoire photographiés en avril dernier tandis que le soir tombait.

En arrivant par le pont "Anne de Bretagne", il aurait été dommage de ne pas immortaliser la proue du bateau... qui renvoie bien au côté peu aimable du nom.

Une fois près le la rampe d'accès, grimace: si le bateau se visite toujours et qu'il y a, à vue d'oeil, peu de visiteurs à bord, les visites se font en groupe, une fois par heure. Zut la prochaine est dans 35 minutes!
Qu'à cela ne tienne, en attendant on va fouiner dans le coin, du côté de l'immense grue Titan jaune*. Le temps notamment de grimper tout en haut de la rampe d'où étaient largués les bateaux construits par le chantier naval tout proche afin d'avoir une vue inhabituelle de la grue.

Et là, alors que l'heure approchait pour la visite, la tuile! Ou plutôt un grain, comme disent les marins. Mais un grain ça mouille, même lorsqu'on se protège sous la grue. De quoi ôter l'envie de visiter le bateau pour rentrer dès que possible se mettre à l'abri. Désolée mais cette fois encore j'ai boudé... "la Boudeuse"... à moins que ce ne soit elle qui me fasse la tête?

* Pour la Titan grise, se rendre derrière la zone du hangar à bananes, là où elle domine l'ancien quai à ferraille.

dimanche 18 septembre 2011

Les monuments emblématiques de Nantes

C'était il y a quelques jours, un journal local, en prévision des "journées du patrimoine" avait publié les résultats d'un sondage où il avait demandé à ses lecteurs quel était le "monument" le plus significatif de Nantes. Voici les réponses en photo.

Largement en tête puisqu'il recueille 40% des suffrages:

le Château des Ducs de Bretagne.

A plus de 20 points derrière, deux bâtiments qui évoquent le passé commercial de Nantes:
- avec 18.5%, la Tour LU ... qui a perdu depuis des années sa jumelle avec laquelle elle bordait l'entrée du seul pont nantais qui enjambait les voies SNCF de la gare toute proche
- et 17.8%, le Passage Pommeraye cher à Jacques Demy qui y a situé l'action de deux de ses films ("Lola" et "une chambre en ville")

En quatrième position, avec 9.6%, une surprise de taille, éléphantesque même car il s'agit d'un lieu récent conçu dans la lignée de la troupe de rue qu'est Royal de Luxe: les Machines de l'île.

C'est une autre île qui décroche la 5ème place avec 3.7%: l'île Feydeau qui n'en est plus une depuis que les bras de la Loire ont été comblés à cet endroit tout en gardant les beaux immeubles construits par les armateurs du temps du commerce triangulaire... à égalité avec le théâtre Graslin.

De quoi donner à jurer au Général Cambronne dont la statue trône au beau milieu du cours situé à deux pas de là.

samedi 17 septembre 2011

le doodle du 16 septembre

Nouveau doodle en ce 16 septembre. A quel personnage peut il bien renvoyer?
Fruits obligent, la 1ère idée qui vient à l'esprit renvoie à tous ces tee-shirts que les jeunes portaient pendant un temps et qui affichaient en grand la référence à l'entreprise qui les fabriquait: "fruit of the loom".

Mais non, là ce ne sont pas les mêmes fruits puisque l'orange a remplacé la pomme et pamplemousse et fraises les raisins. Alors???

Grâce soit rendue à Google qui célèbre un scientifique pourtant honoré en 1937 du prix Nobel de médecine pour sa découverte de la vitamine C à partir d'études sur... le poivron.
Mais ramener Albert Szent-Györgyi à cette seule "découverte" serait en réalité très réducteur car il a aussi été à l'origine de la découverte des flavonoïdes (initialement appelée vitamine P) et de l'acide fumarique. Il s'est aussi intéressé au mouvement musculaire, identifiant les mécanismes et les molécules responsables de la contraction des fibres musculaires. Enfin, après s'être installé en 1947 aux Etats-Unis, il travaillera sur le cancer, créera la "National Foundation for Cancer Research", avant, à la fin de sa vie, s'intéresser aux radicaux libres.

Et, à côté du scientifique, il y a aussi l'homme engagée qui, mobilisé en 1914, se tira une balle dans le bras en 1916 pour échapper au carnage de la guerre qui le révulsait. Quelques années plus tard, il aidera des amis juifs à s'enfuir du pays avant de devoir lui même se cacher. En effet, les Allemands avaient eu vent des projets du gouvernement hongrois qui l'avait envoyé en 1944 à Istanboul afin de mener des tractations secrètes avec les Alliés.

Alors oui, il faut aller au delà de ces fruits et redonner à Albert Szent-Györgyi qui a beaucoup contribué à connaître les vitamines son visage.

vendredi 16 septembre 2011

Une valse pour les cinéphiles

Souvenirs, souvenirs avec ...

Générique:Ciné-club

Et pour ceux qui sont un peu joueurs, les questions pourraient être: qui a composé cette valse et sous quel nom cette dernière est elle connue (mis à part, "la valse du générique du ciné-club d'Antenne 2" qui ne compte pas!)

Réponse demain soir. A l'heure où commençaient ... le ciné-club ou le cinéma de minuit

La réponse est: "Amour et Printemps" qui a été composée par Emile Waldteufel (compositeur français né à Strasbourg le 9 décembre 1837 et mort à Paris le 12 février 1915). Et oui il n'y a pas que les Strauss père et fils

jeudi 15 septembre 2011

La danse

C'était il y a ... un peu moins d'une dizaine d'années. Lui qui jusqu'alors, lors des rares fêtes où nous allions faisait, comme beaucoup d'hommes, "tapisserie", avait décidé de se lancer dans la danse. Inscription fût donc prise dans un cours de "danses de salon" mis en place par une des associations "sportives "de notre commune. Il y avait une vingtaine d'inscrits avec une majorité de femmes, trois couples dont un qui devait prochainement se marier et... un célibataire.

Ses débuts sur une piste de danse furent assez difficiles car allez faire comprendre à un rameur plus habitué à pousser en cadence sur ses jambes tout en tirant fort sur les rames que là tout se jouait en souplesse... ce n'était pas évident. Heureusement il était musicien et avait le sens du rythme.
Ces obstacles vaincus, vaille que vaille nous avions progressé: Madison, Cha-Cha, Valse (à gauche, droite et pas de change). C'est avec le paso-doble et le rock que les choses ont commencé à se gâter, oubli des pas, problèmes de synchronisation etc...

Dans la danse, le plus difficile pour un homme, bien souvent "raide" au naturel, est de se laisser aller... tout en menant la danse. Là est peut-être l'essentiel car la danse de salon est restée un art où, n'en déplaise aux féministes, c'est le cavalier qui impulse le mouvement, "conduit" sa cavalière laquelle le "suit" en toute confiance. Et mine de rien, dans une société où les femmes sont amenées à avoir de plus en plus de responsabilités, ce n'est pas évident comme situation.

Ces séances ont duré un peu moins de deux années avant que nous n'arrêtions, en partie parce qu'il ne lui était pas toujours facile de se libérer aux heures du cours hebdomadaire. Et puis j'ai quitté le foyer.
Plus tard, en y repensant je me suis toujours demandé jusqu'à quel point inconsciemment nos corps, en refusant de s'accorder lors des danses, avaient anticipé sur ce que nous ressentions sans vouloir accepter, que quelque chose était cassé, que nos trajectoires de vie n'allaient plus dans la même direction

mercredi 14 septembre 2011

"Les "totos" sont arrivé-é-és...

... sans s'presser-er-er..."
Et bien non, n'en déplaise à Zorro, cette année ils sont pressés car c'est en fin de semaine dernière, très peu de temps après la rentrée donc, que la presse locale titrait "Alerte dans les écoles: les poux sont de retour" Je n'ose imaginer la consternation des enseignant(e)s lorsqu'ils (ou elles) ont du afficher la petite phrase détestée dans les classes de primaire*: "Ils sont de retour!"

Passe encore l'hiver où il est bien difficile d'empêcher le parasite de quitter le bonnet de Jules pour emprunter l'écharpe de Julie afin de s'installer au chaud dans le col du manteau de Johann! ** Mais avant même que le jour de l'automne soit arrivé, c'est fort de café. Et ça donne à réfléchir: pourquoi si tôt?
Moindre vigilance des parents cet été? J'en doute.
Je soupçonne une autre cause, tout aussi sournoise que les bestioles traquées: un appauvrissement de certaines couches de la population (relevée depuis longtemps par les associations humanitaires lesquelles voient le nombre de leurs bénéficiaires augmenter d'année en année) qui incite à renoncer à certains "soins" d'hygiène coûteux (8,60€ les 110mml pour le produit -efficace mais dangereux- qu'il m'est hélas arrivé d'utiliser 3 ou 4 fois pour les miens) ou à les appliquer de manière moins stricte. Et comme chacun sait qu'il suffit de quelques lentes "oubliées" pour re-infester une classe entière, ce n'est pas de sitôt que l'affichette honnie va disparaître.

* Pourquoi plus les classes du primaire? Parce que pendant un temps les poux adoraient les enfants qui commençaient à être pleinement autonomes en matière de shampoing, ce qui ne permettait plus aux mères d'opérer discrètement une "revue de tête"... ou alors trop tard, quand le passage en pharmacie était devenu indispensable.
** Il semblerait en fait que les poux quittent rarement leur hôte d'origine car ils survivent rarement plus de deux jours loin de leur garde-manger