mardi 30 juin 2015

Eddy Louis a rejoint Claude Nougaro

Que dire de plus? Rien. Juste écouter (ou re-écouter) cette chanson peu connue de Claude Nougaro où un seul musicien l'accompagne: Eddy Louis lui-même.

Et éventuellement lire cet article consacré à cette chanson qui figurait sur l'album de 1971: "Soeur Ame"
http://mobilismobile.free.fr/oeuvres/fiche.php?id=345

lundi 29 juin 2015

Les couleurs de Noël... et les mots de Dominique Bona

Petit ménage ces derniers jours dans mes galeries photos et notamment celles réalisées en tout début d'année, avant que les décorations de Noël ne soient retirées, que ce soit dans les rues de Nantes ou dans le passage Pommeraye où les travaux de rénovation ont été pour un temps suspendus.
Puis la suite des extraits tirés du livre consacré à Berthe Morisot:
"Le noir de Manet, l'emblème de son style, c'est un noir qui brille et s'irise des autres couleurs de sa palette; ni funèbre ni sinistre, un noir dynamique et joyeux"
Ce commentaire de Berthe Morisot elle-même sur la vie de couple, alors qu'elle n'est pas encore mariée à la différence de ses soeurs: "Les hommes croient facilement qu'ils occupent toute une existence; mais moi, je crois que quelque affection que l'on puisse avoir pour son mari, on ne rompt pas sans peine avec une vie de travail; c'est une très jolie chose que le sentiment, à condition qu'on lui joigne autre chose pour emplir ses journées"

Cette primauté accordée à la peinture, l'auteure la résumera ainsi quelques pages plus loin: "Son premier souci est de préserver le temps qu'elle se doit à elle-même et qu'elle doit à la peinture. Chaque moment passé sans peindre lui apparaît comme définitivement perdu"
Et se consacrer à la peinture n'est pas tâche aisée pour les femmes en cette fin de 19ème siècle où la propre mère de Berthe qui s'inquiète de voir sa fille toujours non mariée, écrit: "L'avis de tous est qu'il vaut mieux se marier en faisant des sacrifices que de rester indépendante et dans une position qui n'en est pas une." Car à l'époque, on est fille de... femme de... à la rigueur mère de... ou soeur de... mais jamais soi-même.
Plus tard, l'auteure compare les styles de peinture de Berthe Morisot et de Edouard Manet:
"Ce pinceau subtil et délicat, ne cerne pas le sujet ni ne l'épuise; contrairement à Manet, exhaustif et qui aime limiter, il semble à peine effleurer la toile pour amener au jour des impressions secrètes, fugaces, très subjectives, qui ont une apparence de légèreté, d'indécision, de volatilité"

dimanche 28 juin 2015

La Roseraie de Nantes en juin... et les mots de Dominique Bona

Cette année, j'ai visité la Roseraie un peu trop tard. Les organisateurs de la "Biennale de la rose parfumée" le savent bien puisqu'elle s'était tenue une quinzaine de jours avant. La 1ère série de photo sera donc consacrée à des vues d'ensemble du site.
Avec ce billet, début d'une série de billets où, après une brève introduction consacrée au thème photo, celles-ci seront accompagnées d'extraits du livre que Dominique Bona a consacré à Berthe Morisot.
Avec cependant une exception, quant aux photos actuelles de la Roseraie, ce tableau de Berthe Morisot réalisé par Edma Pontillon (dont l'histoire de la peinture a gardé le nom de femme mariée) parce que le texte lui est très lié.
" Edma a su exprimer ce que la peinture cache - le mystère de sa soeur, et cette volonté tendue, presque douloureuse, qui l'animera toute sa vie. Volonté d'exprimer ce qu'elle porte en elle, de traduire en formes et en couleurs non seulement ce qu'elle voit, mais ce qu'elle ressent au fond de son coeur et ce qu'elle imagine. Visible à l'oeil nu, dès le premier regard, ce désir violent de Berthe de fixer quelque chose - une impression fugitive, un moment particulier."
 Comparaison dans le travail des différents peintres:
"Les couleurs douces de Corot, les thèmes féminins et distingués de Fantin-Latour, les sombres gravures de Braquemond : dans cet univers pensé et mesuré, qui cherche la lumière mais n'a pas encore rompu avec des siècles de classicisme, Edouard Mant fait tout à coup pénétrer la force et l'audace, , avec ses couleurs criardes et son dessin brutal, (...). Par lui, une fenêtre s'ouvre sur un autre monde qui contient des violences (...) des amours (...) du sang et de la volupté..."

samedi 27 juin 2015

"la loi du marché" de Stéphane Brizé

"la loi du marché" tel est le titre de ce film. En sortant de la séance je pensais plutôt à: "portrait d'un homme cassé", parce que ce l'on voit, c'est comment un homme est brisé, petit à petit, par la loi du marché au point de finir détruit.
Avant de saluer la performance de Vincent Lindon, récompensé à juste titre pour son interprétation d'un quinquagénaire comme on en croise beaucoup dans la vie de tous les jours, il faut  mentionner les autres acteurs, tous des non professionnels ayant pour l'occasion endossé le rôle des personnalités pas forcément glorieuses: 
- de l'agent de pôle emploi qui finit par reconnaître que son organisme a effectivement envoyé en formation de grutier 13 personnes dont il aurait du savoir qu'elles ne trouveraient jamais d'emploi au bout du compte
- à la caissière ayant utilisé sa propre carte de fidélité pour récupérer les points d'un client alors que quelques jours avant un de ses collègues s'était suicidée après avoir été renvoyée pour avoir détourné, elle, des bons de réduction.
Si ces petits rôles sonnent parfois un peu "faux" comme dans un documentaire avec scènes reconstituées,  Lindon est remarquable dans son évolution: au départ il est l'homme qui se révolte contre l'agent de pôle emploi, et puis il va avoir de plus en plus de mal à trouver ses mots, avant de finir par bien souvent se taire et démissionner de fait en abandonnant son poste de surveillant dans une grande surface. Il a encaissé trop de coups. 
Un beau film "social" mais à ne pas aller voir un jour de cafard ou quand on est soi-même demandeur d'emploi ou en grande difficulté.

vendredi 26 juin 2015

"Berthe Morisot, le secret de la femme en noir" de Dominique Bona

Cela fera 15 ans en septembre que ce livre a été publié. Mais je ne l'ai découvert que récemment, à l'occasion d'une visite au Musée Marmottan où j'avais déjà pu voir un certain nombre de ces toiles. 
C'est la seule femme parmi tous les peintres impressionnistes qui l'ont, autant l'avouer, un tantinet éclipsée, d'autant qu'elle était aussi la belle-soeur de l'un d'eux: Edouard Manet qui l'a à plusieurs reprises peinte avant qu'elle ne se marie. Il n'était donc que plus que temps qu'une rétrospective la concernant soit organisée, ce qui a été le cas en 2013, au sein du musée ci-dessus mentionné. 
Que dire de cette biographie?
Évacuons dès le départ cette histoire de secret, autour de l'attachement secret (voire plus) qui l'aurait lié(e) à son beau-frère lequel était lui-même marié. Pourquoi pas. Mais pour tout dire, là n'est pas l'intérêt de ce livre qui montre à quel point cette femme était atypique... et très moderne: 
- une femme très mince, voire même anorexique, quand les rondeurs voluptueuses à la" Olympia" étaient à la mode
- une femme qui travaille comme peintre à une époque où les femmes étaient uniquement des modèles et où cet art, pour celles qui le pratiquaient, n'étaient bien souvent qu'un passe-temps au même titre que pouvaient l'être pour d'autres le piano
- une femme qui se marie tard et devient mère très tard, probablement parce qu'elle a placé son art avant tout
En fait, cette femme qui a beaucoup fréquenté les peintres hommes, a vécu dans un univers très féminin où les hommes avaient guère leur place. Et c'est de tout cela qu'il sera question lors de billets à venir, via les différents extraits qui accompagneront des photos récemment retravaillées portant sur des domaines divers et variés.