samedi 30 novembre 2013

Séville... au hasard des rues (4)

Près de la station de métro qui dessert la cathédrale et l'Alcazar on trouve cette fontaine.

Un bel hommage à la lecture et aux lectrices avec une question: qu'est ce que la "Generación del 27" C'est un groupe au départ littéraire qui apparut sur la scène espagnole entre les années 1923 et 1927. Il comprenait alors plusieurs poètes dont la première action commune a eu lieu à Séville en 1927. D'où le nom et le présent hommage. Mais contrairement à ce que pourrait laisser penser ce qui est inscrit sur la fontaine, le groupe n'a pas comporté que des poètes* Ce mouvement artistique a disparut lorsqu'a éclaté la Guerre civile espagnole.
C'est près de l'une des entrées de la cathédrale, celle qui est la plus proche du minaret/clocher que l'on trouve cette enseigne du café "el Giraldillo" qui renvoie à la "Giralda"
Giraldillo? Giralda? Quel est le bon terme??
La "Giralda"**, c'est l'ancien minaret de la Grande Mosquée de Séville transformé (reconverti?) en clocher après la reconquête de la ville (la Reconquista) par les catholiques.
"el giraldillo"** est le nom populaire donné à la sculpture qui couronne la Giralda de Séville . L'original qui avait été réalisée en cuivre entre 1566 et 1568  a été remplacé en 1997 par une reproduction en bronze. La "statue" représente une femme vêtue d'une robe et qui tient dans une main un palmier et dans l'autre un bouclier dans l'autre guerrier. Probablement inspirée des représentations habituelles de  Minerve, elle symboliserait le triomphe de la chrétienté dans le monde musulman   
Et pour finir cette balade autour du thème de la Femme, voici une robe de dentelle (une des "spécialités" de Séville qui ne choquerait nullement si elle était portée par une mariée française. Sauf que nous sommes en Espagne et plus particulièrement en Andalousie où le tenue traditionnelle des mariées comporte du rouge et du noir ainsi que j'ai eu l'occasion de le constater puisqu'un jeune couple avait choisi ce jour là de se marier à la cathédrale.

http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9n%C3%A9ration_de_27
**  à noter qu'en français on parle d'UN minaret ou d'UN clocher et d'UNE girouette, alors qu'en espagnol c'est exactement l'inverse

vendredi 29 novembre 2013

Séville ... au hasard des rues (3)

Au hasard des balades le long des rues de Séville, trois "statues" atypiques ont attiré l'attention sans qu'il soit possible, une fois revenue en France de trouver la moindre explication sur le net quant à leur présence. Alors toute indication de personne ayant vécu ou étant passé à Séville pouvant permettre d'expliquer la raison de la présence des "statues" ci après est bienvenue*.
Première "statue" atypique rencontrée: cette morue. 
Juste à côté il y avait une plaque expliquant que le 20 mars 2013 elle avait été apposée (en remplacement d'une autre) sur le mur par un certain Jose Baco Melero, le tout avec l'accord du Maire de la ville.
Les explications possibles: même si on n'est pas au Portugal, les plats à base de morue, et notamment de morue séchée, sont fréquents en Espagne. Cette "statue" qui renvoie à une morue séchée y ferait référence tout en renvoyant peut-être à une ancienne "enseigne" (de poissonnier?) voire à la présence de nombreuses poissonneries dans le quartier. Sauf que là on était loin du fleuve, de la mer et donc qu'il est peu probable que l'explication qui, par exemple relie à Nantes la rue de la Bleterie à la présence, au Moyen-Age de nombreux marchands de blé est peu probable.
Deuxième statue et deuxième animal: un escargot qui grimpait le long d'une façade!
Là, pas la moindre plaque explicative! Et si on retrouve sur le net quelques photos de la bestiole (vu sa taille, difficile de la louper) il n'y a jamais la moindre explications quant à la raison de sa présence sur ce mur.
Toujours sur le net, on découvre certes que, tout comme les Français, les Espagnols ne dédaigneraient pas ce mollusque ("caracole"?) Ceux accommodés à la sévilane seraient les plus renommés, sans toutefois que je puisse savoir s'il s'agit d'escargot "de terre" accommodés comme en France avec du beurre d'escargot (beurre, ail et persil) ou d'escargots "de mer" frits 
Dernière sculpture, celle-ci qui faisait partie d'un ensemble en comprenant plusieurs qui se baladaient sur la corniche d'un immeuble. Un propriétaire amateur de "fantasy"? ou quelqu'un que l'immeuble de New York avec d'immenses gargouilles aurait inspiré sans que le service chargé des permis de construire trouve à y redire? Mystère

* Hélas, trois fois hélas, pour aucune de ces sculptures je n'ai relevé l'adresse. Pour les deux premières, qui sont à hauteur d'yeux, je pourrais probablement les retrouver en me promenant dans les rues de Séville via Google Street View puisque je sais que je les aies vues en allant du quartier de la cathédrale à celui du "parasol". C'est peu probable pour la dernière, placée toute en hauteur.

jeudi 28 novembre 2013

Séville ... au hasard des rues (2)

A Séville, dans le triangle dessiné par les monuments de la Cathédrale "Notre-Dame du Siège de Séville", de l'Alcazar et des archives des Indes se trouve la Plaza del Triunfo qui comporte deux statues qui attirent le regard:
- le monument El Triunfo (qui a donné son nom à la Plaza del Triunfo) avec dans une niche, une Vierge à l'enfant. Il a été élevé en 1757 afin de célébrer l'absence de morts suite au tremblement de terre particulièrement dévastateur qui avait eu lieu en 1755 à Lisbonne et dont l'effet s'était fait ressentir jusqu'à Séville.
Et puis il y a le le monument dédié à la l'immaculée Conception. Réalisé en 1918 par Lorenzo Coullaut Valera  (1876-1932) Il comporte une colonne avec une statue érigée à chacune de ses 4 faces. Celle du prélat n'ayant pas été photographiée, il restait 3 hommes sur lesquels s'interroger sur ce qui avait pu conduire à les faire figurer sur le monument .
Le plus connu est Bartolomé Esteban Murillo  (né et mort à Séville 16181682). Ce peintre baroque du XVIIe siècle est le chef de file de l'école de Séville mais aussi et surtout, avec Diego Vélasquez, Francisco de Zurbaran et José de Ribera, l'un des principaux représentants de ce qu'on considère en Espagne comme le Siècle d'or en peinture. Bien que l'essentiel des œuvres réalisées par Murillo soient d'inspiration religieuse, il est surtout connu pour ses peintures dites de genre comme par exemple, le portrait du « jeune mendiant » qui est conservé au Musée du Louvre,
Seconde figure à figurer sur l'un des côtés de la colonne: Juan Martínez Montañés (né en 1568 et mort à  Séville en 1649). Comme l'attestent les instruments qu'il porte à la main, il s'agit d'un sculpteur baroque Il est considéré comme l'un des principaux représentants de la sculpture espagnole mais aussi comme LE grand représentant de la sculpture sévillane.
Pour le 3ème homme, Miguel Cid, les recherches sur le net ont été difficiles parce
- ses nom & prénom renvoient à une personnalité contemporaine,
- le prénom à Miguel de Cervantes
- et le nom, au personnage (inspiré d'une véritable personne) du Cid.
Alors??? Alors le salut viendra d'un ouvrage publié en 2007 par Monique Michaud aux éditions de L'Harmattan: " Identités méditerranéennes, reflets littéraires..." On y apprend notamment que "... Le poète Miguel Cid acquit l'immortalité* comme l'auteur d'une copla, mise en musique par Bernado de Toro, qui fut alors sur toutes les lèvres jusqu'à devenir une sorte de chant de ralliement entonné au cours des processions et des festivités..." mais aussi qu'un tableau de Francisco Pacheco** visible dans la cathédrale toute proche,  l'avait représenté aux pieds de la Vierge .
* l'immortalité est à mon avis un terme excessif vu le peu de données que l'on trouve sur le net
** 1564-1644. Peintre qui serait surtout connu pour avoir "codifié" la manière de représenter le dogme de l'immaculée conception.

mercredi 27 novembre 2013

Séville... au hasard des rues (1)

Quand je me promène dans une ville, j'aime bien entrer dans les ruelles peu fréquentées (enfin dans la mesure où elles ne me semblent pas glauques) histoire de savoir ce qu'il y a au bout. Et parfois je trouve de jolies surprises comme à Séville où en flânant du côté de la cathédrale, intriguée par cette allée qui donnait avenue de la Constitution (celle où passent les tramways) je l'ai suivie pour arriver sur une jolie placette: la Plaza de Cabildo. 
Il semblerait que le mur du nord, celui qui est derrière la fontaine, soit un pan de mur almohade*. Mais ce n'est pas forcément la partie la plus intéressante de l'endroit mais bel et bien l'immeuble situé sur les 3 autres côtés. Imaginé par l'architecte Joaquín Barquín Barron (1917-1965) il est de forme semi-circulaire et comporte trois étages bâtis au dessus d'une série d'arches qui sont soutenus par des colonnes en marbre, le tout étant décoré de fresques.
En faisant ultérieurement des recherches sur le net, j'ai découvert que c'est sur cette place que se tient, tous les dimanche matin,un marché aux puces où l'on peut trouver: timbres, pièces de monnaie, épingles, pierres semi-précieuses, montres antiques, médailles militaires... dont, comme souvent en pareil cas, l'authenticité ne peut en aucun cas être garantie...

En semaine, c'est un endroit calme où il fait bon se poser en écoutant le bruit de l'eau.
* L'art des Almoravides et des Almohades regroupe la production artistique en Espagne et au Maghreb respectivement entre 1056 et 1147 et entre 1130 et 1269.

mardi 26 novembre 2013

Lucien Neuwirth, l'homme à qui les femmes (mais pas qu'elles) doivent beaucoup

Bien qu'ayant des grandes soeurs qui arrivaient à l'âge où, en ce temps là, on commençait à "fréquenter" les représentants du sexe opposé, j'étais en réalité beaucoup trop jeune pour comprendre ce qui s'est passé durant l'année 1967 au cours de laquelle a été voté puis promulguée la loi libéralisant la contraception en France.
Hasard du calendrier (puisque hier c'était la journée contre les violences faites aux femmes) Lucien Neuwirth, l'homme qui a porté cette loi, n'est plus. Les femmes lui doivent beaucoup, lui, le gaulliste de la première heure, qui a défendu leur cause afin de leur permettre d'accéder "librement" aux méthodes contraceptives dont la vente était jusque là purement et simplement interdite par une loi de 1920.
"Librement", mais ce n'est pas pour autant que dès le lendemain de la promulgation de la loi les femmes ont pu accéder "facilement" à une méthode contraceptive car les décrets d'application ne paraîtront que petit à petit entre 1969 et 1972. Et il faudra attendre la  loi du 4 décembre 1974 pour que la contraception soit véritablement libéralisée et remboursée par la Sécurité Sociale.

A noter que le nom de Lucien Neuwirth reste aussi associé à deux autres grandes lois de la Vème République relatives au domaine de la santé: celle sur la prise en charge de la douleur (1995) et celle ayant trait aux soins palliatifs (1999)

lundi 25 novembre 2013

ViolenceS faiteS aux FemmeS

Le 25 novembre c'est la Ste Catherine, une date à laquelle:
- tout arbre est censé "prendre racine",
- on "fête" les jeunes femmes qui ont 25 ans et ne sont toujours pas mariées, une tradition qui semble t il serait en perte de vitesse
- on pense aux femmes victimes de mauvais traitements.

Deux  nouveautés cette année en Europe
- en Angleterre et au pays de Galles tout d'abord où une loi dite "loi de Clare"* qui entrera en vigueur en mars 2014 permettra aux femmes de se consulter les archives policières, en cas de doute sur leur partenaire, afin de vérifier s'il ne s'est pas livré dans le passé à des violences conjugales**. 
- et puis en Belgique où, pour la première fois, une vidéo met l'accent non pas sur les violences physiques mais psychologiques. Elles ne laissent pas de traces physiques et les victimes n'en meurent pas, du moins au regard de l'état civil. Il n'en demeure pas moins que les personnes qui en sont victimes sont petit à petit détruites de l'intérieur.
Quant au reste du monde, même si l'OMS est mobilisé sur le sujet, il reste tant de chemin à faire pour que les femmes ne soient plus mutilées, victimes de viols/arme de guerre, que les petites filles ne soient pas mariées à peine pubères, que les jeunes filles et les femmes puissent aller et venir librement, quel que soit le moyen de transport, sans devoir être accompagnées par un homme ...
* du nom de Clare Wood, une jeune femme de 36 ans étranglée en 2009 par son ex petit ami et dont elle ignorait que l'année précédente il avait kidnappé sous la menace d'un couteau une ancienne compagne
** cette même loi permettrait aussi aux policiers d'informer les femmes des dangers qu'elles courent en se liant avec de tels compagnons

dimanche 24 novembre 2013

Séville... l'Alcazar (7)

Fin de la visite au sein de ce superbe Alcazar/Palais royal/Musée en levant le nez vers les plafonds.

Mis à part le tout premier, situé dans un couloir qui permettait de regagner les quartiers réservés aux femmes et qui est réalisé en azulejos, tous les autres sont de très beaux exemples de plafonds à caissons.

Et je dois avouer qu'après avoir vus ceux de l'Alcazar de Séville, les plafonds à caisson que j'ai pu observer dans les châteaux français comme ceux de la vallée de la Loire me paraissent assez "ordinaires" et s'apparentent plus souvent à des poutres richement décorées. Grâce soit donc rendue aux souverains espagnols qui ont su préserver de tels joyaux au fil des siècles.

samedi 23 novembre 2013

Séville... l'Alcazar (6)

Suite et presque fin de la visite à l'Alcazar avec quelques exemples du travail de la pierre, enfin du stuc,tel qu'on peut le voir.
Les 3 premières photos ont été prises dans la cour d'accueil à partir de laquelle la visite commence. La 3ème photo correspond à une partie du mur du fond que l'on entrevoit sur la 1ère photo sachant qu'en dessous de la pierre travaillée on trouve ... des aezulejos
Quant aux 3 photos suivantes, mis à part la première pour laquelle je suis quasi certaine qu'elle a été prise au sein du patio dit des demoiselles, je serai bien incapable de les resituer au sein du palais.  La toute dernière est d'ailleurs un modèle de genre de la calligraphie lorsqu'elle devient un art graphique. 


vendredi 22 novembre 2013

Les vampires modernes sont informatiques!

Si vous tenez comme moi un blog ou quelque chose qui s'en apparente sur blogger, vous avez vu - ou vous verrez peut-être un jour-  les chiffres relatifs à vos statistiques enfler d'une manière qui vous a d'abord réjoui ("Chic je suis de plus en plus connu(e). Je n'écris donc pas que des bêtises") avant de vous intriguer sérieusement quand vous vous êtes penché(e) d'un peu plus près sur les chiffres. Et oui, de jour en jour il y avait une flagrante distorsion entre les chiffres en pleine expansion relatifs aux "visites" et les mots-clés utilisés qui stagnaient.Vous avez probablement trouvé ceci quant aux URL d'origine (voir les données dont j'ai volontairement altéré les couleurs pour les faire apparaître en rose)
C'est quoi ce "vampire je sais pas quoi . com"?
SVP: On oublie quelques instants d'être curieux ou curieuse. NON! ON NE VA PAS PLUS LOIN! ON NE TOUCHE PAS!... car "VampireStat.com" et son petit copain "AdsenseWatchdog.com" sont des  saletés de robots fouineurs. Si vous cliquez dessus et surtout si vous faites l'erreur d'accepter leur (très malhonnête) offre d'écrire le nom de notre blog afin de savoir comment il évolue sur le net, quelles sont ses statistiques, etc...  et bien dans le 1er cas vous nourrirez le site qui est truffé de publicités, et dans le second, il n'est pas impossible que vous attrapiez quelques cochonneries de virus.
Et pour ceux et celles qui se demanderaient: "Mais que fait Google!" La réponse est: a priori rien car derrière ces adresses on trouverait des spammeurs qui changent tout le temps d’URL, de serveurs et d’adresse IP.
Pas la peine pour autant de réserver la lecture de votre blog à quelques élu(e)s qui auront au préalable montré patte blanche (déjà que vous avez déjà probablement instauré un système de contrôle afin d'éviter les soi-disant commentaires de sites qui ne cherchent en réalité qu'à faire de la publicité pour exemple pour une certaine petite pillule bleue!) Non! On ne fait rie de ça, on ne change rien et petit à petit ces vampires vous oublieront. Et je confirme pour l'avoir moi-même testé: ça marche!
Au fait, et les deux autres sites dont j'ai fait virer la couleur de police du bleu (couleur utilisée par blogger) au vert olive?... Et bien je les soupçonne fort d'être des petits frères des deux sites ci-dessus mentionnés. Donc pour eux aussi j'évite d'être curieuse!

jeudi 21 novembre 2013

Séville... l'Alcazar (5)

L'eau... si elle est quasi-omniprésente tant au sein des patios que dans les jardins de l'Alhambra de Grenade,elle est très présente au sein de l'Alcazar de Séville, notamment dans les jardins où l'on trouve régulièrement au détour d'une allée une petite "fuente", une fontaine.Parfois elle est très modeste ou bien encore peu "active" comme celle-ci où aucun jet d'eau ne troublait la déambulation des poissons rouges au milieu des nénuphars. 
Ailleurs elle est plus vivante, plus bruyante aussi et c'est au son qu'on la repère au milieu des haies de buis ou de fusain savamment taillées.
La fontaine -bien que dans ce cas le mot de bassin serait plus approprié- qui m'a cependant la plus marqué c'est celle de Mercure. 
Il y a le jet d'eau qui tombe de très haut, mais aussi les fresques sur le mur du fond, les grilles avec à chauqe angle un lion en bronze tout autour du bassin et l'eau verte dans laquelle évoluent d'énormes poissons (carpes ou poissons chats??? ) je ne m'en rappelle plus. J'allais oublier: la fraîcheur du lieu, même lorsqu'on est en plein soleil. Une fraîcheur qui a sa contrepartie, ceux et celles qui n'aiment pas les odeurs d'eau douce brassée resteront peu de temps.

mercredi 20 novembre 2013

Séville... l'Alcazar (4)

Peu de commentaires pour cette série de photos autour des patios, dont j'ai souvent oublié le nom, tout comme celui des salles qui se situent à l'intérieur des différents bâtiments qui en font le tour.
J'étais en effet trop fascinée par ce que je voyais. Plus d'une fois je me suis approchée des murs en me demandant qu'elle était la composition de telles "dentelles" de pierre, souvent encore bien colorées malgré le temps écoulé depuis leur mise en place, et comment elles avaient pu être réalisées: à l'extérieur avant d'être posées (pourtant il n'y avait trace d'aucune jointure) ou directement sur place. 
La réponse à ces questions je l'ai trouvée sur le net après avoir relu quelques commentaires sur l'Alcazar.
Ce que j'appelais de la dentelle de pierre est en réalité du stuc, parfois peint.
"Le stuc, dont la technique remonte à l'Antiquité, est un enduit teinté dans la masse, à base de chaux. Il est utilisé en recouvrement des plafonds et des murs, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. C'est un mélange de chaux aérienne éteinte et de « charges », celles-ci pouvant être du sable, de la poudre de marbre ou encore de la poudre de brique. On peut y incorporer des liants comme les colles animales ou végétales, et éventuellement, pour les décors en relief comme les mascarons, des « armures » de cheveux, de poils ou de treillis."
" Les yeserias sont des stucs polychromes peints de couleurs vives" Compte tenu de leurs modalités de réalisation, ils se sont plus ou moins décolorés avec le temps, ce qui explique probablement pourquoi ils ont mieux résisté sur les murs des pièces peu exposées au soleil alors que sur les façades dont les ouvertures sont délicatement ouvragées, ils sont désormais absents.
Leur absence est une certaine manière une chance car on a ainsi l'occasion idéale pour admirer la beauté qui résulte de la répétition des formes géométriques qui se succèdent, ainsi que la légèreté de l'ensemble. Surtout en les admirant, garder à l'esprit qu'à la même époque, beaucoup de demeures de nobles français en étaient restés au stade de lourds château-forts aux murs épais et aux rares fenêtres dans lesquels l'eau courante était absente. En Andalousie, rares sont les patios dans lesquels on n'entend pas le bruit de l'eau... Mais cela fera l'objet d'un billet à venir.

mardi 19 novembre 2013

"Blacksad-Amarillo" de Diaz Canales & Guardino

Le dernier volume du duo Diaz Canales (scénariste) et Guardino (dessin & couleurs) est sorti. Et sans hésiter, s'agissant des aventures teintées d'humour d'un privé où tous les personnages ont des visages d'animaux, entre Canardo et Blacksad, je choisis sans hésiter le second. En partie parce que le second est beaucoup moins misanthrope que le premier. Dans le dernier volume sorti de Canardo dont il a été rendu compte ici il y a peu, aucun personnage n'était vraiment sympathique. C'est tout le contraire avec Blacksad où sauf exception, même les personnages pas vraiment fréquentables ont quelque chose qui les rend "acceptables", à l'exemple de ces acrobates/singes qui abandonnent un jeune écrivain/lion accusé d'un meurtre dans une mine en lui disant: "Il n'y a rien de personnel dans tout ça, Chad, nous savons tous que Polyphème était un sale type...mais nous ne pouvons pas permettre que le cirque coule et se désagrège à cause de toi".
Que dire autrement de l'histoire? Elle suit à la fois les aventures du jeune lion romancier, Chad, que son "ami" buffle et poète Abraham n'arrête pas de "casser" et de Blacksad, très fauché et désireux de changer d'air, qui accepte au débotté de ramener la Cadillac d'un riche texan à son domicile. Sauf que celle-ci est piquée par Chad lequel tue ensuite son "ami" avant d'aller se réfugier dans un cirque où il tombe illico amoureux de la très jolie assistante chatte du lanceur de couteaux, dont il découvre tardivement le passé de fugueuse. Ah j'oublie un 4ème larron, l'avocat hyène qui représente les intérêts de l'écrivain Chad... mais n'aura pas l'occasion de défendre ses intérêts de meurtrier.

Et puis encore que ceux et elles qui aiment les BD pleines de références* seront ici servis avec un Blacksad qui arpente notamment la route 66 sur les traces de la Beat Generation**. En compagnie de blousons noirs... à tête de moutons! il chevauche notamment une superbe moto***
Une BD à lire et relire sans hésiter
* Page 4: Antonin Artau "lettres sur le langage", à 3 reprises des morceaux de jazz, sans compter les références aux films "sous le plus grand chapiteau du monde" de Cecil B. DeMille, "Bronko Billy" de Eastwood, et "Easy Rider" de Hopper
** avec  Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William Burroughs sont représentés chacun avec leurs particularités. Chad Lowell, le jeune lion incarne Kerouac, le bison Abe Greenberg illustre Ginsberg et enfin, le flamand rose fantasque Billy Sorrows: Burroughs  
*** Dans cet épisode je trouve que Blacksad ressemble de plus en plus dans ses mimiques à Georges Clooney.

lundi 18 novembre 2013

Séville... l'Alcazar (3)

En France, on ne connait bien souvent la faïence colorée que sur les pots de fleurs et autres décorations de jardin. En Espagne (et plus particulièrement en Andalousie) et au Portugal, on trouve beaucoup de  carreaux en faïence décorée que l'on appelle des "azulejos". L'alcazar de Séville en possédant un certain nombre, que ce soit sur les murs, les sols, les contre-marche d'escaliers, voire les bancs, c'est l'occasion ou jamais de parler de cet art qui s'est d'abord développé en Andalousie (au XVe siècle) avant de connaître son apogée  au Portugal (au XVIIIe siècle).
Même si on trouve beaucoup d'azulejos où la couleur bleu domine et que le mot  "azul" signifie bleu en espagnol ou en portugais, le mot azulejo vient de l'arabe « al zulaydj » qui signifie  petite pierre polie. En effet, lorsque cet art s'est développé, il s'agissait d'imiter les mosaïques romaines qui sont des assemblages de « petites pierres polies ».

La technique qui fut introduite en Espagne par les Maures lors de leur occupation, se développa dans toute la péninsule Ibérique. D'abord non figurative (afin de respecter les préceptes de l'islam) la décoration des azulejos est devenue figurative qu'à partir de la fin du XVe siècle...suivant en cela l'art de la faïence italienne. D'ailleurs les premiers azulejos figuratifs ont été peints à Séville vers 1500 par un certain Francesco Niculoso, qui était potier italien qui a laissé son empreinte notamment dans la chapelle de l'Alcazar de Séville
Ce n'est qu'un peu plus tard que cet art se développera au Portugal, mais aussi, beaucoup plus au nord de l'Europe, dans les Flandres (à Anvers puis à Delft.)
Aujourd'hui, on considère que les plus beaux ensembles d'azulejos visibles en Espagne se trouvent ... à l'Alcazar et sur la Place d'Espagne de Séville.
Mais on en trouve régulièrement de fort jolis dans la rue (où ils servent de supports à des représentations religieuses ou, de manière plus terre à terre, en guise de signalisation) sur le mobilier urbain comme les bancs ou dans l'entrée de  maisons.