lundi 28 février 2011

Rencontre avec les "Tengu" et "Kokopelli"

A l'occasion des lectures on fait parfois de drôles de "rencontres" que désormais grâce à Internet on peut plus facilement comprendre. Tel est le cas des "tengu" et de Kokopelli.

Dimanche dernier, à la fin du manga: "les années douces", il était question des "tengus". Pour un occidental qui ne connaît pas la culture japonaises, ces créatures apparues sous le crayon de Taniguchi ne peuvent être qu'issues de l'imagination fertile d'un enfant. La réalité est tout autre car voici ce qu'on trouve sur internet à leur sujet.
Les "tengu" sont des dieux (kami) mineurs du folklore japonais. Ils font partie des traditions des religions japonaises telles que le shintoisme et le bouddhisme. Ils sont représentés sous forme de corbeaux. Les "tengu" sont de deux types : "karasu tengu" qu'on peut reconnaître à sa tête et son bec de corbeau, et le "konoha tengu" ou "yamabushi tengu" au long nez (dont la peau - ou les vêtements sont souvent rouges et qui ne conservent du corbeau que les ailes. Les "tengu" sont dotés de pouvoirs surnaturels : ils peuvent prendre une forme humaine (anthropomorphisme) ou animale (zoomorphisme), ils peuvent communiquer sans ouvrir la bouche, se téléporter et s'inviter dans les rêves des vivants.
Le caractère des "tengu" a évolué au cours des siècles. Issus des légendes chinoises ils avaient à l'origine une réputation destructrice et maligne. Au début de leur introduction au Japon, on les soupçonne d'enlèvement d'enfants ou d'allumer des incendies. Vers la période Edo, ils commencent être perçus de façon toute autre: désormais ils aident à retrouver des enfants disparus. Ils deviennent également gardiens des temples et des effigies sculptées sont placées autour des lieux sacrés. Dans le même temps la population commence à leur prêter une personnalité bien plus joyeuse et amicale. En particulier le long nez des "yamabushi tengu" devient un sujet de dérision mais aussi une allusion sexuelle.

Ces derniers éléments les font ressembler à un dieu mythique chez les indiens d'Amérique qui apparaît dans "le voleur de temps", l'un des romans de Tony Hillerman: Kokopelli.
Kokopelli est un personnage mythique souvent représenté comme un joueur de flûte bossu. Il fait partie des anciennes croyances amérindiennes du Sud-Ouest des États-Unis où il est apparu il y a plus de 3000 ans. Kokopelli est un symbole de fertilité - il est parfois représenté avec un attribut mâle d’une taille exagérée - de joie, de fête, de longue vie. C’est aussi un ménestrel, un esprit de la musique, un conteur, un faiseur de pluie, un guérisseur, un professeur, un joyeux voyageur de commerce dont la leçon de vie pourrait être... que nous ne devrions pas prendre la vie trop au sérieux.
Très présent dans le pays du « Four corners » ... où il est adoré des indiens Navajos, Hopi, Zuñis... il est considéré comme une divinité positive et on le retrouve dans de multiples mythes. Dans certains mythes, la bosse de Kokopelli contient des graines, des plantes, des bébés, des chansons, des objets sacrés ou médicinaux... destinés à être offerts aux personnes qu'il souhaite séduire ou contenter. Dans d’autres mythes, il parle au vent et au ciel. On entend sa flûte dans la brise de printemps, apportant la chaleur après le froid d'hiver. Il incarne donc aussi la pureté et le spirituel de la musique. Dans d’autres enfin, il possède un phallus proéminent voire détachable qui flotte en aval et qui, non détecté, féconde les demoiselles se baignant dans le fleuve.

dimanche 27 février 2011

... en attendant de rédiger... le billet d'hier

Un petit cadeau offert par Chibi hier qui, comme tout chat qui se respecte, a profité de ce que je refaisais le lit pour s'y installer confortablement.

Comment voulez-vous après ça être motivé pour rédiger un texte quel qu'il soit. On n'a qu'une envie: faire comme lui!...

à bientôt...

samedi 26 février 2011

"Les années douces" de Taniguchi (Tome 2)

Dans le Tome 1, il était plutôt question des "retrouvailles" entre Tsukiko, une jeune femme de 37 ans et un de ses anciens professeurs de lycée qui avait une trentaine d'années de plus qu'elle.
Des rencontres au départ centrées sur les repas pris dans un restaurant du quartier où ils se découvraient des goûts communs en matière de nourriture, avant de prendre plaisir à se rencontrer en dehors de ce lieu: en faisant le marché, en allant cueillir des champignons avec le patron du restaurant, en se rendant à la "fête des cerisiers" qui rassemble les anciens professeurs du lycée et certains de leurs anciens élèves.
Déjà via une discussion au sujet du "lien tascho", on devinait qu'il y aurait peut-être autre chose entre cette femme et cet homme qu'au fil des rencontres elle continuait à appeler "maître".

Dans le tome 2, cette relation de maître à élève évolue.
Tsukiko se rend compte la première que ce qu'elle éprouve pour son professeur est plus que de l'amitié amoureuse. Lui, au départ, est réticent. Sans doute parce qu'il a été plus marqué qu'il ne l'avoue par le départ inexplicable de sa femme, 15 ans auparavant, mais aussi parce qu'il est pleinement conscient que l'écart d'âge avec Tsukiko rendra difficile un certain nombre de choses et que leur histoire sera forcément brève.
Tsukiko devient très elliptique sur ce qu'a été leur vie après qu'il soient devenus amants. Tout juste apprend t on que leur liaison a duré 3 ans et qu'après sa mort il lui a fait cadeau de sa sacoche de professeur que durant quasiment toutes leurs rencontres il portait. C'est d'elle dont il est question lorsqu'elle pense le retrouver dans ce lieu irréel où ils se retrouvaient en imagination lorsqu'ils avaient trop bu de saké. Un lieu qui illustre parfaitement à sa manière le lien tascho, même si il n'en n'est pas ouvertement question.

Au final, ce second tome m'a davantage plu même si je regrette que Taniguchi ait jugé bon d'ajouter à la fin du livre, après qu'il ait été question de la mort du maître, une quarantaine de pages inspirées d'un autre roman de l'auteure du scénario. Un livre où Tsukiko racontait comment, enfant, pendant quelques mois des "tengus" l'avaient accompagnée avant de disparaître.

vendredi 25 février 2011

Les surprises de Facebook (2)

C'est via Facebook que j'ai découvert cette reproduction d'une partie d'un tableau dont au départ je n'ai pas reconnu l'auteur, même si son style est assez typique. La personne -l'une de ces personnes atypiques donnant envie de fréquenter FB- qui publiait cette photo sur son mur m'ayant indiqué le nom du peintre et de l'oeuvre, j'ai plongé sur le net.

En fait cet agrandissement provient de l'une des deux versions de "la Vierge aux rochers" de Léonard de Vinci dont la plus ancienne figure dans les collections du Louvre tandis que l'autre est détenue par la National Gallery de Londres où elle est de nouveau visible depuis juillet 2010, après 18 mois de restauration destinée notamment à supprimer un vernis ayant mal vieilli.

Mais pourquoi deux tableaux aussi proches sur un même thème?
Tout simplement parce que le premier destiné à une Congrégation pour figurer dans un triptyque n'a pas plu car certains détails ont choqué. 500 ans plus tard, l'immense majorité de la population est incapable de comprendre pourquoi. Alors internet devient un outil précieux car il permet de comprendre pourquoi... tout en donnant envie d'aller voir ces deux tableaux pour de vrai.

Sur chacun des tableaux apparaissent 4 personnages: Marie, deux enfants (Jésus et Jean-Baptiste) et un ange (Uriel ou Gabriel). Dans la mise en scène initiale, voici les éléments qui ont déplu: une possible confusion entre les deux enfants puisque Marie couvre de sa main Jean-Baptiste et non Jésus, l'ange pointe son doigt vers Jean-Baptiste et non Jésus et qui en outre regarde le "spectateur" (comme pour le prendre à témoin?).
Alors... alors Léonard de Vinci a peint une autre version où Jean-Baptiste est désormais doté de la symbolique longue croix très fine avec laquelle il est habituelle représenté dans l'iconographie religieuse. Quand à l'ange, il ne regarde plus le spectateur mais au loin; et il n'attire plus l'attention sur Jean-Baptiste en le montrant du doigt.

jeudi 24 février 2011

Les surprises de Facebook (1)

Pour qui surfe a minima, difficile de ne pas le connaître! Notamment à cause de sa fâcheuse tendance à régulièrement modifier sa présentation sans pour autant garantir vraiment le respect de la vie privée de ceux qui déposent des informations que ce soit sur leur mur ou dans les "pages" qu'ils ont créées.
Et oui, début 2010, sur les 250 millions d'inscrits de par le monde, 15 millions d'entre eux étaient français. Certes, il convient de relativiser, en réalité "seuls" 2 millions de membres sont vraiment considérés comme actifs, c'est à dire qu'ils déposent au moins une modification de leur "statut" quotidiennement.

Une population très urbaine où assez logiquement on retrouve en tête les 3 plus grandes villes françaises. Et si Nantes est en 7ème position en termes d'utilisateurs (ce qui diffère que d'une place par rapport à sa 8ème place au plan démographique) il y a quelques surprises. Ainsi, Nice, la 4ème ville en population est au delà de la 10ème place côté utilisateurs. Et dans le même temps, Lille, 6ème ville française côté population, remonte au 4ème rang pour ce qui est des utilisateurs!
L'explication se situe probablement dans l'âge des internautes. Et oui: ils sont dans l'ensemble jeunes les amateurs de Facebook puisque 68% d'entre eux ont moins de 30ans! Avec mes bientôt 53 ans je fais partie de 6% de bizarres de la tranche des 45/54 ans. Moins étonnant cependant que les 3% de 55/64 ans!

Et puis il y a le cas de Denise, découverte hier, via un commentaire qu'elle a déposé sur le mur d'une "amie" commune. Denise est née en 1937 et qui ose fièrement afficher ses opinions religieuses et politiques avec, en prime, beaucoup d'humour, à l'image de son avatar où elle affiche un immense sourire! "Religion: Catholicisme: rien de plus à dire. Opinions politiques: naturellement de droite what else ??????".
Qu'ajouter de plus en ce qui la concerne? Ses goût musicaux: à côté de Mozart, Schubert et Beethoven, elle affiche: Georges Brassens, les Beatles, Bob Dylan et... Johnny Clash! Les films qu'elle a aimé: Avatar, Bollywood!! L'explication de ce dernier choix se retrouve plus loin dans la présentation de ce qu'elle est, de ce qu'elle aime, lorsqu'elle écrit "... le monde est vaste et nous tend les bras mais mon coeur est resté en Inde"

mercredi 23 février 2011

Jean Ferrat chante Aragon - "Nous Dormirons Ensemble"

Après le billet d'hier qui faisait référence à cette chanson de Jean Ferrat, dont beaucoup, dans les jeunes générations, oublient qu'au départ il s'agissait d'un poème de Louis Aragon tiré du recueil "les yeux d'Elsa", il était difficile de ne pas déposer la version originale. Juste pour le plaisir.

mardi 22 février 2011

Sur l'air de "... nous dormirons ensemble..."

C'est un petit agenda en cuir noir avec un fermoir en métal où se glissait un petit crayon papier. A la date du lundi 22 février 1982, trois phrases d'une écriture inhabituelle dans ce calepin: une phrase exclamative suivie d'une phrase interrogative avant de s'achever par une phrase affirmative qui se termine par "..."

Le 27 décembre de ce même année, il y a juste un point d'interrogation qui prend un tout autre relief 29 ans plus tard quand vient le temps de jeter cette trace du passé pour de ne garder que le souvenir de l'image à laquelle renvoyait la phrase exclamative... et oublier.

lundi 21 février 2011

"les couleurs de nos souvenirs" (5)

L'opposition entre le dessin et le coloris dans les arts plastiques*

"(...) dans les arts plastiques, à qui la primauté? forme ou couleur? dessin ou coloris? (...)

Les adversaires de la couleur jugent celle-ci moins noble que le dessin parce que, contrairement à ce dernier, elle n'est une création de l'esprit mais seulement le produit de pigments et de la matière. Le dessin est le prolongement de l'idée, il s'adresse à l'intellect. La couleur, elle, ne s'adresse qu'aux sens; elle ne vise pas à informer, mais seulement à séduire. (...) Sa séduction est coupable car elle détourne du Vrai et du Bien. Bref elle n'est que fard, mensonge, trahison (...) s'ajoute parfois l'idée que la couleur est dangereuse parce qu'elle est incontrôlable: elle se refuse au langage - nommer les couleurs et leurs nuances est un exercice incertain (...)

A l'opposé les partisans de la couleur mettent en avant tout ce que le dessin seul, privé de la couleur, ne parvient pas vraiment à traduire: non seulement la dimension émotionnelle de la peinture, mais aussi, plus simplement, la distinction des zones et des plans, la hiérarchie des figures, les jeux d'échos et de correspondances. La couleur n'est pas seulement sensuelle ou musicale, elle joue également un rôle classificatoire , indispensable à la pédagogie de certaines sciences (...) Seule la couleur donne vie aux chairs; seule la couleur est peinture parce qu'il ne peut y avoir de peinture que des êtres vivants (...)"

*extrait du livre de Michel Pastoureau illustré par des dessins et peintures de Jacob Collins représentant à chaque fois le même sujet

dimanche 20 février 2011

"les couleurs de nos souvenirs" (4)

La peur du vert au théâtre

Pour moi le théâtre était associé au rouge, notamment à cause du rideau rouge et y allant très rarement, j'ignorais cette peur du vert, que Michel Pastoureau explique en nous donnant, une fois de plus, une merveilleuse leçon sur la couleur et sur cette couler qui est sa préférée.

"(...) la peur du vert du théâtre est probablement due à un problème de teinture. Sur les scènes baroques, l'usage est souvent de distinguer les principaux rôles d'une pièce par un costume monochrome, chaque personnage portant une couleur différente. or, au XVUIIème siècle, teindre en vert reste un exercice difficile, notamment parce que l'on ne pratique pas le mélange du bleu et du jaune. (...) Le vert s'obtient autrement, à l'aide de colorants végétaux, mais il reste fade, pâle, grisé. Cela n'est pas trop grave car ce n'et pas une couleur à la mode, sauf au théâtre où certains rôles doivent lui être associés.
P
our disposer d'un vert franc, vif, lumineux, les hommes de théâtre anglais et espagnols eurent donc l'idée d'emprunter une couleur dont se servaient les peintre: le vert-de-gris, pigment particulièrement toxique, obtenu en versant du vinaigre ou de l'acide sur des lamelles de cuivre. Ils en recouvrirent certains costumes de scène et même certains décors. Dans les années 1600-1630, plusieurs comédiens moururent ainsi empoisonnés, mais personne ne compris vraiment que la couleur verte de leur costume en était la cause. L'idée se répandit que le vert était une couleur maudite, et on commença à le bannir des théâtres? "

samedi 19 février 2011

Objectif "photos"

Un jour je parlerai de tous ces appareils photos qui se sont succédés depuis le tout premier, un argentique (dont j'ai oublié la marque) reçu après la naissance de n°3, il y a 18 ans de cela. Des appareils dont les résultats se sont parfois faites l'écho d'évolutions personnelles, comme si à leur manière, au delà de l'image, ils reflétaient une partie de l'histoire en cours ou à venir.

Et puis hier, le fidèle Canon Power Shot A530 qui depuis juillet 2006 était en permanence dans mon sac a laissé la place à un autre Canon Power Shot, le SX120 IS, qui marque mine de rien une petite révolution en soit: c'est le premier que je m'achète et non qui me soit offert.

Et hier en fin d'après-midi, sur le balcon et surtout sur la Butte Ste Anne de Nantes, malgré une luminosité assez désastreuse, ont eu lieu les premiers essais. Assez satisfaisants. Non, satisfaisants! D'autant plus qu'ils se sont effectués "au pif", car si certains se lancent dans l'aventure en ayant mémorisés les notices, les possibilités, cela n'a jamais été mon cas.

Quand certains s'inquiètent de ce que je pourrais bien faire une fois que, comme me l'a confirmé un courrier reçu hier, je ne travaillerai plus pour l'Etat... cet appareil est un début de réponse.

jeudi 17 février 2011

Véra Dorrer, l'une des héritières de Camille Claudel

C'est en cherchant des images d'oeuvres de Camille Claudel que j'ai découvert cette femme, venue tard à la sculpture si l'on en croit ce qu'elle dit dans cette vidéo réalisée à l'occasion d'une exposition qui a eu lieu à Meaux.

http://www.youtube.com/watch?v=EWJu7xVuM2I

D'elle je retiens surtout cette immense modestie qui lui fait reconnaître que ses premiers "travaux" ont été réalisés avec de la pâte à pain mais aussi avec des "mako moulages" alors que l'un de ses enfants avait une dizaine d'années. Mais qu'il a fallu attendre encore avant qu'elle ne se lance dans le travail de la pierre reconstituée.
Elle dira aussi qu'elle a préféré donner pour titre à l'une de ses oeuvres "Manon", parce que beaucoup de personnes connaissent le film "Manon des sources" avec Emmanuelle Béart alors qu'elle pensait en réalité à Silvana Mangano dans un film beaucoup plus ancien: "Riz amer"*
Plus tard elle avouera qu'elle a suivi des cours aux Beaux-Arts... mais qu'elle n'était pas douée car le 2D ce n'est pas pour elle.
Est ce pour cela qu'en fait sa première oeuvre n'a été vendue que vers 1990/1991?

Et puis il y a la fin de l'interview avec le fondeur qui raconte leur collaboration et elle qui insiste sur l'importance d'avoir une fonderie où l'on puisse suivre tous les travaux, ceux de finition ,tels que la pose de la patine, y compris.

* Pour la petite histoire, j'ai découvert que c'est avec ce film que le carré blanc est apparu pour la première fois sur les écrans de la télévision française. A l'époque, la tenue de Silvana avec son pull moulant une poitrine généreuse et le carré de peau laiteuse entre le bas de son short et le haut de ses bas noirs en avait troublé beaucoup...

mercredi 16 février 2011

D'une valse à l'autre...

Le début du morceau ne dit rien... sauf quand le thème principal se met en place car alors les plus anciens se souviennent de la version jouée à l'orgue de barbarie. En fait, le générique qui précédait le vendredi soir "le ciné club" d'Antenne 2...

... mais combien savent qu'il s'agit non pas d'une nième valse de Strauss mais de "amour et printemps" d'Emile Waldteufeul. Ce compositeur, aujourd'hui très oublié, est né à Strasbourg en 1837 et mort à Paris durant la première guerre mondiale. Il est enterré au Père-Lachaise.

mardi 15 février 2011

Trois pas de valse avec Camille Claudel

C'est l'une des oeuvres les plus connues de Camille Claudel.
C'est en cherchant des images de Sankoutala (appelée aussi l'abandon) que je suis tombée sur une page consacrée à une femme sculpteur actuelle (dont il sera question) une autre fois et ... sur toute une série de photos de la valse.

Une sculpture qui est très musicale car en la voyant il est bien difficile de ne pas avoir aussitôt envie de fredonner le thème d'une valse.
D'elle, on ne montre souvent que le mouvement général, cette manière extraordinaire qu'à eu Camille de retranscrire le mouvement dans un instant figé.
Du coup on en oublie presque de s'attarder sur certains détails, comme la manière dont l'homme se penche vers l'oreille de sa partenaire.

Que lui murmure t il comme mots d'amour pour qu'elle s'abandonne ainsi entre ses bras...

lundi 14 février 2011

Même quand...

Durant l'année 1946, Paul Eluard fait paraître "le dur désir de durer" où figure notamment ce poème, inspiré, comme tous les autres par sa muse: Nusch.

Même quand nous dormons nous veillons l'un sur l'autre

Et cet amour plus lourd que le fruit mur d'un lac
Sans rire et sans pleurer dure depuis toujours

Un jour après un jour une nuit après nous

Est ce avant ou après qu'elle ait brutalement disparu alors qu'elle avait à peine 40 ans, des suites de ce qu'on appelait alors une "attaque cérébrale"? Le titre du recueil m'incite à penser que c'était après, donnant encore plus de poids à ce court texte qui célèbre le simple bonheur de dormir à deux

dimanche 13 février 2011

... 13 février 1922...

Paradoxalement, cette photographie, c'est cette image que je voudrais garder d'elle. Sans doute parce qu'elle est aux antipodes de ce que la maladie avait fait en la rongeant petit à petit, notamment durant les 6 semaines qui se sont écoulées entre l'annonce de son cancer généralisé et son décès.

Pourtant je ne l'ai jamais connue ainsi, aussi "Femme", avec des cheveux aussi bruns, coiffés de manière "star des années 40", avec le cou et les épaules nus... et des boucles d'oreille!
Je me rappelle par contre des yeux très clairs, un vert qui nous fascinaient mes soeurs et moi quand nous étions enfants, notamment lorsque prises en défaut elle nous demandait de la regarder droit dans les yeux... et de la bouche très rouge, les rares fois où elle se maquillait, car nous redoutions le 1er baiser qui laissait tant de traces...

Quand et pourquoi cette photographie réalisée en studio a-t-elle été prise?
Le mystère restera à jamais entier car celui qui aurait pu éventuellement me donner quelques précisions perd de plus en plus la mémoire. Et même aujourd'hui, où elle aurait eu 89 ans, je préfère ne pas le solliciter plutôt que de le mettre mal à l'aise.

samedi 12 février 2011

"Les couleurs de nos souvenirs" (3)

Vermeer, le peintre préféré de Dali et Michel Pastoureau

Chose étonnante, le tableau préféré de ce dernier n'est pas le tableau qu'il intitule "la jeune fille au turban" connu aussi sous le nom de "la jeune fille à la perle", ni même la vue de Delf, même s'il en sera question dans l'extrait qui suit, mais "la ruelle".

Pour clore les paragraphes consacrés à ce peintre, Michel Pastoureau parle des couleurs dans l'oeuvre de Vermeer.

"(...) il faut souligner le rôle des gris (spécialement des gris clairs: c'est souvent sur eux que repose l'économie chromatique du tableau). Il faut ensuite insister sur la qualité des bleus. Vermeer est un peintre du bleu (et même du bleu et blanc, tant ces deux couleurs fonctionnement chez lui en association). C'est peut-être ce travail sur les bleus qui le distingue des autres peintres néerlandais du XVIIème siècle: quels que soient leurs talents et leurs qualités, ils ne savent pas jouer des bleus de manière aussi subtile. Ensuite, chez Vermeer, il faut rappeler (...) l'importance des petites zones jaunes, certaines plus ou moins rosées (comme le fameux "petit pan de mur jaune" de la vue de Delf), d'autres plus acides. Sur ces jaunes, souvent discrets, semble reposer toute la musique vermeerienne, celle qui nous enchante et qui en fait un peintre à nul autre pareil"

vendredi 11 février 2011

Jour de repos, jour de ménage!...

... et pas seulement dans mon logement.
Pourquoi? Tout simplement parce que hier j'ai découvert qu'un collègue qui travaille en dehors de Nantes connaissait ce blog et m'avait identifiée de manière quasi certaine. Tout d'abord ça m'a flattée... et un petit peu déçue car la personne ne se rappelait pas quel avait été l'élément de sa recherche qui l'avait amenée sur "...un chat..." puis incitée à explorer au delà et faire le lien.

Et puis le doute s'est insinué: n'ai-je pas parfois été trop critique vis-à-vis de certains faits récents relatifs au travail? La presse s'étant fait l'écho de personnes qui, sur des réseaux sociaux, avaient été un peu trop franches, je m'en suis ouverte à une collègue de travail à qui j'avais signalé il y a plusieurs mois l'existence de ce blog tout en sachant qu'elle ne lisait pas ce genre de chose. Et elle m'a préconisé la prudence: le nettoyage par le vide!

Dans un premier temps, il y a juste eu relecture de tous les messages récents en recherchant les éléments identifiants même si, aussi loin qu'il m'en souvienne, jamais n'avaient été cité le nom de mon employeur, ni même celui des collègues puisque seuls les prénoms de personnes décédés avaient été mentionnés.
Mais ce toilettage était-il suffisant? Nouveau balayage pour cette fois-ci mettre hors circuit tous les messages faisant allusion de près ou de loin au travail.
Temporairement ou définitivement? Seul l'avenir le dira.

Demain le blog reprend son cours normal, toujours sur les bords de Loire, mais loin du bureau.

jeudi 10 février 2011

"Les couleurs de nos souvenirs" (2)

Les repas monochromes de Mme Moreau

Rappelés dans le livre de Michel Pastoureau (qui ne les apprécie guère) ils figurent dans "La vie mode d'emploi" de Georges Perec. Dans mon souvenir ils étaient beaucoup plus nombreux que les 3 qui sont cités (en fait deux et demi car il manque quelques plats au menu rose). Il faut croire que, troublée par la description de la salle à manger (toute blanche et d'où ont été retirés tous les éléments susceptibles de détourner l'attention des convives) je n'avais pu m'empêcher de penser qu'il y en avait eu beaucoup plus que ceux qui étaient cités.

"Le premier fût un repas jaune: gougères à la bourguignonne, quenelles de brochet hollandaise, salmis de caille au safran, salade de maïs, sorbets au citron et au goyave, accompagnés de xérès, de Château-Challon, de Châteaux -Carbonneuxet de punch glacé au Sauternes.

Le dernier (...) fût un repas noir servi dans des assiettes d'ardoise polie; il comportait évidemment du caviar mais aussi des calmars à la tarragonaise, une selle de marcassin Cumberland, une salade de truffes et une charlotte aux myrtilles (...) le caviar fut servi avec de la vodka versée dans des gobelets de basalte et le calmar avec un vin résiné d'un rouge effectivement très sombre (...)"

mercredi 9 février 2011

"Les couleurs de nos souvenirs" (1)

Quelle couleur préférez-vous?

La lecture du dernier livre de Michel Pastoureau touche à sa fin. Il devient donc possible de commencer une série de billets inspiré à partir de certains passages de ce dernier.
Mais avant, voici une sorte de jeu inspiré d'une question qu'il pose avant d'y répondre très vite en rappelant que, dans notre monde occidental, certaines couleurs sont nettement "préférées" à d'autres , et cela depuis environ 1890.

La ou lesquelles? Pas de réponse pour le moment, classez juste par ordre de préférence les 6 couleurs qui suivent: blanc, jaune, vert, bleu, rouge et noir.
C'est volontairement que, tout comme lui, je mets de côté les couleurs telles que le rose, le orangé, le gris, le violet et le brun qu'il qualifie de couleurs de "second rang" car elles ne sont que très rarement citées (moins de 2%).

Et ce soir vous saurez si votre choix et votre classement sont ceux de la majorité de la population... ou si vous êtes plus ou moins atypique.

Post-Scriptum du 11 février:
Ma couleur préférée? Le bleu (même si je n'en porte quasiment jamais plus) car dans les faits le trio gagnant c'est noir, blanc et rouge. Puis viennent, ensemble le vert et le jaune. Oui, ensemble car si j'aime les verts clair, comme le vert amande, le vert d'eau, le tilleul, je n'aime pas le foncé ou qui tirent sur le kaki et j'apprécie les touches de jaune qui illuminent.
Je suis donc typique ... et atypique car en Europe le classement est le suivant: bleu pour 40% des personnes, suivi de vert pour 15 à 20%, puis de rouge pour 12 à 15%, sachant que le blanc & noir sont très loin avec 5 à 8%... quant au jaune avec moins de 2%... il est quasiment aux oubliettes

mardi 8 février 2011

"in the mood for love" - scènes finales

Pendant des années, je n'ai pas compris les scènes finales de ce film, que je n'ai en outre vu qu'une fois, alors même que depuis 2 ou 3 ans j'en ai le DVD. Il n'est d'ailleurs pas impossible qu'il ait toujours son emballage plastifié. Il y a de films que l'on a tellement aimé, sans parfois pouvoir même dire pourquoi, qu'on a peur de les revoir.

Ces scènes où l'on voit le "héros" face à un mur dont on a découvert d'abord qu'il comportait un trou qui sera ensuite bouché par une touffe d'herbes, maintenant, via l'un des commentaires qui figure sous cet extrait et d'un article sur le blog d'un internaute, je les comprends.
Une tradition (orientale? chinoise? coréenne?...) voudrait que lorsqu'on porte un secret trop lourd, il soit possible de s'en décharger en le chuchotant dans le trou d'un mur que le rebouche ensuite afin que le secret reste là, enfoui.

lundi 7 février 2011

Preisner et "La double vie de Véronique"

Je n'ai jamais vu le film, sorti à une époque où, mère de deux jeunes enfants, je fréquentais plus les salles de cinéma. Mais lorsque quelques années plus tard j'ai entendu cette mélodie qui figurait sur un CD de compilations de musiques de films écrites par Preisner, j'ai eu très envie de savoir quelles images y étaient associées et qui auraient pu m'expliquer l'émotion qui me submergeait à chaque fois que j'écoutais ce morceau là.

Maintenant je sais pourquoi.

dimanche 6 février 2011

Yesterday

Il ne faudrait jamais devoir retourner dans la maison familiale que les anciens occupants ont quasiment tous quitté à jamais: c'est plein de poussière et de souvenirs

Seules différences avec la chanson: c'est moi qui suis partie la première et "I don't believe in yesterday"

samedi 5 février 2011

OffreS d'EmploiS

A l'origine, c'est une série de billet autour du dernier livre de Michel Pastoureau "Les couleurs de nos souvenirs" qui aurait du commencer ce jour. Mais ce matin sur Face Book, il y avait un "ami" photographe qui commentait sur son mur ces offres d'emplois déposées par Jenny, une jeune modèle de 25 ans.

"Jenny cherche un électricien pour rétablir le courant entre les gens qui ne se parlent plus. Un opticien pour changer le regard des gens. Un artiste pour dessiner le sourire sur tous les visages. Un maçon pour bâtir la paix. Et un professeur de maths pour nous réapprendre à compter les uns sur les autres"

Cette phrase est elle effectivement d'elle ou l'a t elle trouvée sur le net? Qu'importe. Elle a le mérite d'exprimer ce que beaucoup d'entre nous ressentent.

vendredi 4 février 2011

Femmes et Hommes de A à Z

Depuis maintenant 20 mois se succèdent en parfaite alternance sur la droite du blog des femmes et des hommes du temps passé. Oui, uniquement des personnes décédées car l'expérience montre que la vision que nous avons actuellement de certaines personnalités peut quelques temps plus tard être fortement modifiée si l'on se réfère à des pans plus tardifs de leur vie. Ainsi cet ancien mannequin reconverti dans la chanson (ce qui à l'époque en avait surpris plus d'un(e) les mannequins ayant pour réputation d'être de belles plantes sans peu de choses dans la tête) avant d'épouser une personnalité politique.

Comment présenter ceux et celles qui se sont succédés au fil des mois et que j'ai regroupés.. au sein d'une galerie photo de face Book?

Il y a l'ordre d'apparition. La première fût Marie Curie et le dernier: Pierre Loti. Déjà a eux deux ils surprennent à plus d'un titre.
Elle parce que c'est une scientifique, là où, lorsqu'on parle de femmes on associe si souvent en priorité les arts. De plus elle est connue sous son nom d'épouse qui fait oublier qu'elle est née polonaise, ce qui illustre comment, bien avant l'époque actuelle, il y avait un brassage des nationalités.
Lui, c'est un romancier, alors qu'on associe le monde scientifique ou politique plutôt aux représentants du sexe masculin. Et s'il est né et mort Français, il fait partie de ces personnes chez qui l'attrait de l'ailleurs fût très fort, que ce soit le moyen orient où l'extrême orient.

Il y a aussi l'ordre alphabétique qui fait passer de Anne de Bretagne à Emile Zola: du personnage politique qui rattachât, via ses deux mariages avec des rois de France, définitivement la Bretagne à la France.. à l'écrivain dont le père était italien et fût trainé dans la boue à cause de son engagement pour la cause de Dreyfus.
En matière de célébrité, certains sont très connus comme Gandhi, et d'autres resteront des inconnus auprès de la majorité de la population telle Jacqueline Kolb-Apollinaire: la "jolie rousse" qui inspira quelques poèmes à son mari avant que celui-ci ne décède et qui conserva des années durant leur appartement dans l'état où il était lors du décès du poète en 1918

Alors... Alors juste pour le plaisir, un rappel des 20 personnes qui ont été jusque là mentionnées:

les femmes: Marie Sklodowska- Curie : scientifique Jacqueline Kolb-Apollinaire : muse & « gardienne du temple » Colette : écrivain Artemisia Gentilesch : peintre Néfertiti : politique Anne de Bretagne : politique Aliénor d'Aquitaine : politique Soeur Emmanuelle : inclassable Alexandra David-Néel : exploratrice Louise Brooks : actrice
les hommes: Emile Zola : écrivain Louis Pasteur : scientifique Jean Jaurès : politique Mohandas Karamchand Gandhi : politique Victor Hugo : écrivain René-Théophile-Hyacinthe Laënnec : scientifique Eric Tabarly : navigateur Léonard de Vinci : peintre et inventeur Johannes Gutenberg : inventeur Julien Viaud alias Pierre Loti : écrivain

avec une question, s'il fallait n'en retenir qu'un ou une dans chaque catégorie, qui choisiriez-vous?

jeudi 3 février 2011

Arrietty

Au départ, c'est un livre pour enfants: "les chapardeurs" écrit par Mary Norton et publié en ... 1952. L'histoire? Celle de petits créatures qui vivent cachés chez les "zhumains" comme ils disent et à qui ils "empruntent" de menus objets de la vie quotidienne.

Il a fallu plus de 25 ans pour que la série (car il y a eu en réalité plusieurs livres) soit traduite et publiée aux éditions de l'école des loisirs. Encore trop tôt donc pour que je les connaisse puisqu'alors je n'avais pas d'enfants et aucune activité parascolaire régulière en relation avec les enfants. Ce n'est donc via l'une des affiches du film, "le petit monde des Borowers" sorti en 1996, que je les ai connus et emprunté un week-end de vacances la cassette vidéo.
Le film, plein de trouvailles géniales avait emballé les enfants au point que des années plus tard ils se rappelaient de certaines scènes comme avec le chien "Tupu" qui ne digère pas bien les laitages... Moi c'était plutôt le traitement affligé au méchant. Mais je vais trop vite car voici le résumé de l'histoire telle qu'elle figure sur le net: les Clock, une famille de Borrowers (de petits être humain ne dépassant pas quinze centimètres) qui vivent dans la maison de la famille Lender vont bien malgré eux aider leur fils, Pete, à déjouer les plan de Ocious P. Potter, un notaire peu scrupuleux, bien décidé à détruire la vieille demeure pour en faire un immeuble moderne.

Le principe de l'histoire (la "confrontation" de petites personnes avec des géants humains) a été récemment retenu par les studios Ghibli qui ont centré, eux, le film "Arrietty" autrement, en fonction de thèmes récurrents dans la filmographie de leur fondateur: Hayao Miyazaki. Cette fois-ci l'histoire se déroule au Japon en 2010. Les Chapardeurs sont des lutins hauts d’une quinzaine de centimètres qui vivent sous les planchers en tâchant de ne jamais être vus par les humains. L’arrivée dans une maison de campagne d’un jeune garçon, confié dans l'attente d'une grave opération du coeur par sa mère, divorcée, à sa grand-mère, va complètement transformer l’existence de l'héroïne.

Il y a des scènes fabuleuses avec des "rendus" du monde superbes, comme les quelques scènes dans le jardin, qui n'ont pas été sans me rappeler d'autres scènes d'un autre film de Miyazaki: "le château ambulant". Un de ces films donc à voir, par les petits comme les grands.