jeudi 31 mars 2011

Mariotte, une jeune Vénitienne?

C'était il y a une dizaine de jours, pendant que je cherchais sur le net des images de Dürer pour illustrer la galerie de photos que j'ai déposées sur Face Book dans une rubrique intitulée "Musée idéal?" J'ai alors croisé cette jeune fille qui est habituellement appelée "la jeune Vénitienne" probablement parce qu'elle est rousse et que certaines personnes, au terme souvent péjoratif de "roux" préfèrent l'expression; "blond vénitien" et les traits de cette jeune fille me rappelaient quelqu'un.

Quelqu'un? Ou plus exactement quelque chose: une héroïne de papier qui répond au prénom de Mariotte et qui fait partie de ces jeunes femmes à la fois fortes et fragiles telles que François Bourgeon sait si bien les inventer.

Qu'en pensez-vous?

mercredi 30 mars 2011

Astérix et Cléopâtre:Le lion de Cléopâtre

On est mercredi, jour des enfants, alors après deux billets qui abordaient ds thèmes difficiles un peu de légèreté (comme une bulle de savon?) avec cette petite vidéo, le second passage du dessin animé "Astérix et Cléopâtre" dont mes enfants se souviennent parfaitement au point de chanter en choeur:
- non pas "C'est le bain de Cléopâtre" mais
- "C'est le lion de Cléopâtre... en prenant les voix comme il faut

Il faut reconnaître que dans la galerie des personnages "crétins" inventés par le duo Uderzo et Gosciny, celui-ci est assez bien réussi. D'ailleurs ça me donne envie de relire la B.D. parce que s'il semble bien me souvenir qu'il lui arrivait quelques malheurs, je ne suis même plus du tout certaine que son rôle ait été aussi développé.
Voilà une chose qu'il faudra que je fasse quand je serai en retraite: relire les Astérix, surtout ceux de la période où le tandem existait encore.

mardi 29 mars 2011

Enfants de la Shoah

Toujours dans le livre cité hier, "les 100 photos du siècle", deux photos d'enfants, ou plus exactement une photo d'enfant et une autre d'adolescents.

L'enfant restera probablement à jamais sans nom, même si pendant longtemps plusieurs personnes ont déclaré être ce jeune garçonnet qui marche un peu isolé du reste du groupe, sans que rien ne laisse penser qu'il puisse avoir un lien avec les personnes qui l'entourent. Très probablement a t il connu le même sort que ces derniers qui, en ce jour de début 1943, ont été déportés vers Treblinka. Et ils furent nombreux puisque lors de l'insurrection du ghetto de Varsovie, en avril 1943, sa population n'était plus que de 50 000 personnes alors que lors de sa création, deux ans plus tôt, elle était de 450 000.
Un enfant anonyme donc pour lequel un historien (Israël Gutman) a même considéré qu'il était important qu'il reste anonyme car il faisait partie "... du mythe fondateur de l'Etat d'Israël" et qu'il incarnait "... à lui tout seul le drame de la Shoah"

Le commentaire de l'article dit que sur la photo l'homme tout au fond du châlit du milieu de la photo n'a pas d'âge. Et pourtant c'était un adolescent de 16 ans.
Est ce pour cela que des années plus tard, de ce jour de janvier 1945 où l'armée de Eisenhower libéra le camp de Buchenwald, cet adolescent, Elie Wiesel (qui ne se rappelle pas du photographe, Henry Miller) dira: "Nous étions libres, mais il n'y avait pas de joie, il n'y avait pas de pleurs, on ne savait pas pleurer, on a commencé à pleurer plus tard. (...) nous avons compris la profondeur et l'intensité de cette douleur qui s'était accumulée en nous si longtemps. Avant nul n'osait vivre cette douleur. Elle s'est manifestée et a éclaté après"

On aurait pu croire, espérer qu'après cela il n'y aurait plus de morts dans des camps mais il faut croire que le pire ennemi de l'homme restera toujours son semblable car en Asie, en Afrique... au nom de différentes idéologies des hommes, des femmes et des enfants ont continué de mourir en ce XXème siècle. Et rien ne laisse espérer que le XXIème sera meilleur.

lundi 28 mars 2011

Hiroshima 1945 - Minamata 1972

Parmi les quelques livres que j'ai sur la photo, j'en ai récemment retrouvé un intitulé "Les cents photos du siècle" paru... en 1998. Le principe: une photo par année avec des commentaires sur le contexte de l'époque, l'auteur de la photo, le sujet photographié etc... Durant les jours à venir, ce seront des photos extraites de ce livre qui feront l'objet de billets. Parmi toutes ces images en voici deux, d'une certaine actualité car elles concernent le Japon.

En 1945, la population de la ville de Hiroshima était estimée à 300 000 habitants. On estime que 100 000 habitants ont été tués le 6 août. Mais c'est sans compter les milliers d'autres morts qui ont suivi bien au delà de cette date, du fait de brûlures, d'irradiations etc...
Dans les commentaires figurant sous la photo, deux ont retenu mon attention
- si la nouvelle du bombardement a été connue dès le 7 août, ce n'est que le 11 que la photographie du champignon nucléaire a été rendue publique, soit après la capitulation japonaise. Pour une historienne américaine, Vicki Goldberg, si la photo avait été publiée avant, elle aurait représenté une destruction, après, c'est devenu le symbole de la Victoire.
- D'où son "succès". Car en 1947, 55 entreprises de Manhattan avait un logo qui s'inspirait de cette photo réalisée par George Caron, un artilleur présent sur le bombardier et à qui l'armée avait demandé de photographier l'événement.

A noter que depuis 1945 et Hiroshima, il y a eu, tous pays confondus, 2052 autres explosions nucléaires jusqu'en 1998.

L'autre photo a été publiée pour la première fois en juin 1972 dans le magazine Life avec cette légende "Elle s'appelle Tomoko . Elle a été empoisonnée par le mercure dans le ventre de sa mère".
Son auteur, W. Eugene Smith a payé le prix de sa dénonciation de l'empoisonnement de milliers de personnes par l'entreprise chimique Chisso qui déversait du mercure dans la mer puisqu'il a été tabassé par des "gardes-chiourmes" de l'entreprise lors d'une manifestation qui dénonçait les pratiques de l'entreprise.
Depuis la petite fille est morte... W. Eugene Smith aussi, en 1978, alors qu'il avait 60 ans. On estime que le mal de Minamata a fait 14 000 victimes dont 1 000 morts.

Bien que l'entreprise Chisso ait été condamnée après 25 ans de procédure, lors de la publication du livre (en 1998) des poursuites étaient toujours en cours pour le règlement des indemnités.

dimanche 27 mars 2011

"La poupée" de Maxime Le Forestier

Il y a les "rencontres" façon Georges Brassens, et celles façon Maxime Le Forestier. Souvent beaucoup pus mélancoliques. A l'image de cette "poupée" apparue en 1975 (la version chantée par Le Forestier lui-même est introuvable sur le net) et que je n'ai découverte que quelques années plus tard.
C'est elle qui me trottait dans la tête ce soir (une sorte de pressentiment?) en allant faire un saut dans ce qui fut pendant une bonne dizaine d'années la maison familiale avant de devenir pendant 5 ans cette sorte de tombeau/mausolée et ... bientôt une zone interdite.

"la poupée"

J'ai mis de la vie Dans le corps transi D'une poupée de porcelaine
Un peu démodée, Trop bien élevée, Vêtue de lin, vêtue de laine.
Elle avait quinze ans, L'âge où les enfants Ne s'amusaient plus avec elle.
Je suis adulte, Je suis inculte. Je ne sais rien de la marelle.

Quand elle a posé Son corps de poupée Contre le mien, dans une chambre,
Elle ignorait tout De ce qui se joue Dans la peau d'un corps qui se cambre.
Elle m'a rendu, Silencieuse et nue, Dans son maintien de bonne élève,
Le goût d'apprendre, Le goût d'attendre Longtemps le matin qui se lève.

Il était grand jour Quand j'ai fait l'amour Avec l'enfant devenue femme.
Il était midi Quand elle est partie Avec un air de grande dame.
Elle m'a dit : "Salut. Ce que j'avais lu Tu m'en as montré l'existence."
Tu répétais "Amour, liberté" C'était aussi pour moi, je pense.

Elle a pris le train Pour le long chemin, Semé de boue, semé d'embûches.
Tapie dans les draps Elle aura pris froid D'attendre qu'un amour débuche
Et, de loin en loin, Je la voyais bien, Toujours en train, toujours en quête,
Toujours perdue, Toujours déçue, Toujours en amour, toujours prête.

D'année en année, On s'est retrouvés Quand l'un de nous était en peine.
On faisait l'amour Et les mauvais jours Ne finissaient pas la semaine.
On se racontait Puis on se quittait En se disant qu'il fallait vivre
Pour se reprendre Ou pour s'attendre Au prochain chapitre du livre.

Je sais maintenant Qu'elle a un enfant, Un mari, confort et bien-être.
Elle n'a plus le temps. Elle n'a plus d'amants. Du moins, c'est ce que dit sa lettre.
Mais moi, j'attendrai Qu'elle en ait assez Et qu'elle reprenne sa route,
Qu'elle me revienne, Qu'elle se souvienne Et nous nous aimerons sans doute.

samedi 26 mars 2011

La bonne éducation version Walt Disney

Parents, que celui d'entre vous n'a jamais emmené sa chère progéniture regarder un dessin animé des studios Walt Disney lève la main... Personne?
Bon et bien maintenant ne vous étonnez plus si parfois vous éprouvez ou avez éprouvé quelques difficultés lors de l'éducation de ces chers petits car, quand on y regarde de plus près, que découvre t on dans les histoires de ce cher Tonton Walt?

Une demoiselle qui ne respecte pas l'horaire de minuit qu'on lui a fixé pour rentrer au bercail (Cendrillon)
Un gamin qui n'arrête pas de mentir (Pinocchio)
Un éléphant alcoolique (Dumbo)
Une curieuse qui n'arrête pas de dormir (La Belle au bois dormant)
Une fugueuse (la Belle et le clochard)
Des héros voleurs (Aladin et Robin des bois)
Une toxico qui essaye tous les produits (gâteau, sirop, champignons) qui lui tombe sous la main (Alice)
Une nymphomane qui vit avec 7 hommes (Blanche Neige)
Un parricide (le roi lion)...

Qui veut en rajouter?

jeudi 24 mars 2011

La vengeance est un plat qui se mange froid - Le pudding à l'arsenic

Il y a une semaine, compte tenu d'une remarque entendue quelques semaines auparavant, j'avais passé un certain temps le mercredi devant les fourneaux et ça avait donné ça: un cake aux pommes et pistaches et un brownie aux noix (auquel pour des raisons de transports que je n'avais pas ajouté une crème anglaise ou de la chantilly avec lesquels il est bien meilleur).

Tout bien réfléchi, vu ce que j'ai entendu ce matin, j'aurais du me rappeler Marie Besnard et utiliser la recette ci-dessous.

mercredi 23 mars 2011

Le film le plus troublant d'Elisabeth Taylor

Quand il est question de la filmographie de celle que l'on appelait "la femme aux yeux violets" et dont l'histoire retiendra probablement sa beauté telle qu'on la concevait dans les années 50, ses nombreux mariages -dont sa double union avec un Richard Burton à la personnalité au moins aussi complexe que la sienne- ou son engagement dans la lutte contre le SIDA, ce n'est pas sa prestation dans "Cléopâtre" dont je me souviendrait. Ni même "la mégère apprivoisée" avec Burton, ou "la chatte sur un toit brûlant" et "Reflet dans un oeil d'or" où ses partenaires masculins (Paul Newman et Marlon Brando) incarnaient des hommes qui, malgré sa sensualité à fleur de peau, ne la désiraient pas et même la négligeaient car ils avait d'autres "préoccupations" sans vouloir se l'avouer.

Non le film qui m'a le plus marquée c'est "soudain l'été dernier". Pas tant à cause de sa prestation en tant qu'actrice que par les thèmes abordés: le pouvoir de l'argent et l'inceste, et cela dès 1959.
Voici ce que le résumé du film.
Violet Venable (Katherine Hepburn) fait venir chez elle le docteur Cukrowicz (Montgomery Clift), neuro-chirurgien. Depuis que le fils de Violet, Sebastian, est mort mystérieusement en Europe, l’été précédent, sa jeune cousine Catherine, qui a assisté à sa mort, semble devenue folle. Violet Venable pense qu’une lobotomie pourrait l’aider à retrouver la raison tout en laissant entendre à Cukrowicz que, s’il opèrait Catherine -l'opération était alors risquée- elle ferait une donation importante à son hôpital. Mais le médecin lorsqu'il examine Catherine la trouve saine d’esprit, sauf lorsque l’on aborde le sujet de la mort de Sebastian.
Sous l’effet d’un sérum de vérité, la vérité éclate au grand jour. Sebastian, était un homosexuel qui, profitant de sa notoriété, pendant des années, s’était servi de sa mère comme « appât » pour trouver de jeunes amants. Sa mère devenant trop âgée, c'est Catherine qui sans le savoir avait repris ce rôle. Jusqu'à ce dernier été où les choses s'étaient très mal passées: Sebastian avait finalement été poursuivi, mis en pièces et dévoré vivant par une bande de jeunes mendiants affamés.
Si en racontant enfin cette scène qui l'a traumatisée, Catherine retrouve sa raison, Mrs. Venable incapable d'affronter cette réalité se réfugier dans la folie.

mardi 22 mars 2011

... Probably, the last one...

En coupant ce jour-là des branches de mimosa dans le jardin familial, je m'étais dit que c'était probablement la dernière fois que je le faisais. Est-ce pour cela qu'en réalisant la photo en contre-jour, celle-ci avait pris à la fois des teintes grisâtres (comme quand le temps est triste) et sur-exposées, tout comme les images dans nos souvenirs?

Du temps où nous vivions ensemble et que nous n'avions pas de jardin, souvent j'en achetais car s'il haïssait l'odeur des roses (au point de jamais en offrir sans jamais se poser la question de savoir si l'autre n'aurait pas aimé malgré tout en recevoir) il aimait l'odeur du mimosa, tout comme celle des freesias.
Le soir, un coup de téléphone me confirmait que tel serait (ou plutôt sera) effectivement le cas puisque le devenir de cette maison est désormais bien d'être vendue.

Et même si c'est dans la logique de ce que j'ai enclenché il y a bientôt 5 ans, il y a des choses qui "passent" mal.

lundi 21 mars 2011

"la grande vague de Kanagawa" de Hokusai

C'est probablement l'estampe la plus connue de ce peintre. Et après avoir lu ce très long article que lui a consacré Wikipédia:

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Grande_Vague_de_Kanagawa


on comprend mieux pourquoi. Avec celui-ci j'ai appris beaucoup de choses dont je ne retiendrai volontairement que deux points... parce que sinon, autant faire un copier/ coller de l'article.

* "La révolution bleue"
Avec cette oeuvre, Hokusai rendit populaire le "bleu de Berlin" que nous connaissons désormais sous le nom de "bleu de Prusse". Ce bleu d'origine chimique est bien différent des tout premiers bleus d'origine minérale (le turquoise du lapis-lazuli) et surtout végétale (tirés eux de la guède ou de l'indigo) tels qu'ils étaient jusqu'alors utilisés en peinture ou teinture (lire notamment l'ouvrage qu'a consacré à cette couleur Michel Pastoureau.
A noter que l'artiste utilise le "bleu de Prusse" et non l'habituelle "encre de Chine" utilisée par les artistes d'extrême orient pour le contour des différentes parties du paysage. Certains de ses compatriotes allèrent même jusqu'à présenter des oeuvres exclusivement réalisées au "bleu de Prusse", ce qui, d'une certaine manière, était une révolution culturelle avant l'heure.

* L'introduction de la perspective européenne
C'est un élément que les "non peintres" perçoivent rarement, à savoir que les estampes et autres tableaux japonais, jusqu'au début du 19ème siècle, ne s'appuyaient pas dans leurs représentation du monde sur la perspective (notion apparue en Europe vers le XIVème siècle) puisque la taille des sujets ou objets restait fonction de leur importance dans l'image et non de leur positionnement réel dans l'espace. La notion de ligne de fuite était inconnue des orientaux et l'image était recrée en général du point de vue d'un cavalier.
Hokusai en adoptant ces "points de vue" européens, bien avant une réelle politique d'ouverture du Japon au monde occidental et d'échanges entre ces deux mondes, a beaucoup contribué à la diffusion de ces oeuvres hors Japon. Ainsi Claude Debussy avait une reproduction de cette estampe dans son bureau de travail et demanda qu'une partie de la grande vague figurât sur la partition de sa composition "la mer"

dimanche 20 mars 2011

Deux chansons de Georges BRASSENS

Beaucoup de livres, d'articles (voir la couvertures du dernier Télérama de cette semaine) consacré à cet auteur compositeur qui nous aura quitté il y a 30 ans en octobre prochain. D'ici là, chaque semaine, je déposerai une chanson de lui car ainsi que beaucoup de personnes qui le connaissent et l'apprécient, il est très difficile de ne retenir de lui qu'une seule chanson.
La 1ère aurait du être "les Passantes" mais je lui ai déjà consacré un billet, il y a fort longtemps. Alors ce sera une autre, dont là encore il n'a pas composé les paroles mais mis en musique les mots d'un autre, ceux de Francis Jammes

Post-Scriptum

En fin de soirée je me suis aperçue que j'avais déjà déposé sur ce blog,il y a moins d'un an, le lien avec cette chanson. Alors j'en dépose aussi une autre, d'une autre veine, une autre forme de "prière" quel que soit celui qui la "dit"

samedi 19 mars 2011

Autour du tableau "les mains jointes" d'Albrecht Durer

Sur Face Book, j'ai commencé il y a quelques temps une galerie de photos intitulé "musée idéal?" Un peu dans l'esprit d'une question qui est souvent posée: "si vous deviez partir sur une île déserte qu'emporteriez-vous comme objet, livre, musique etc...
Pour certains peintres, sculpteurs, photographes, l'oeuvre s'impose, parce qu'elle renvoie à quelque chose de précis qui nous touche. Pour d'autres c'est moins évident. Ainsi pour Dürer, l'idée première concernait la gravure "la mélancolie" qui est truffée de détails qui renvoient à beaucoup d'éléments connus des contemporains de Dürer mais qui sont désormais devenus sans signification pour la majorité d'entre nous. Il puis j'ai lu cette histoire autour du dessin ci-dessous. Et le choix a été fait.

Les parents de Dürer ont eu beaucoup d'enfants (18) qui, chose rare à l'époque, ont tous survécu aux maladies infantiles et autres accidents de la vie. Parmi eux, Albrecht et Albert qui rêvaient tous les deux d'étudier l'art à l'Académie de Nuremberg. Mais ils sont pauvres car, même pour un orfèvre (la profession de leur père), il est difficile de faire vivre une famille aussi grande. Alors, les deux frères font un pacte: le perdant du tirage au sort ira travailler dans les mines pour financer les études de l'autre. Albrecht gagne.
Quatre ans plus tard, Albrecht connaît beaucoup de succès. À son tour, Albrecht propose de financer les études de son frère. Mais les mains d'Albert ont été trop abîmées par le travail de mineur. Il n'est même pas capable de lever son verre avec sa main pour souligner le retour triomphal d’Albrecht.
Alors, afin de rendre hommage à son frère, Albrecht dessine ses mains en prière.

vendredi 18 mars 2011

Mathias et Jérôme K. Jérôme Bloche

"Mathias" c'est le titre n°22 des aventures de Jérôme K. Jérôme Bloche de Alain Dodier. L'auteur m'en voudrait s'il lisait que ce n'est pas de la GRANDE BD comme peuvent l'être certaines oeuvres de Hugo Pratt ou Didier Comes. Mais ça se lit bien à la fois parce que le trait, les cadrages et la palette graphique sont agréables à regarder et aussi parce que le héros est attachant et plein d'humour.

Comment en effet ne pas aimer cet improbable détective privé qui aurait pour ancêtres: Humphrey Bogard (pour l'imperméable et le chapeau) Jacques Tati (pour le solex) et Gaston Lagaffe (pour l'art de s'endormir n'importe où, de ne pas comprendre certaines allusions... mais où les tennis auraient remplacé les espadrilles)

Plein d'humour donc. Ainsi, fraîchement réveillé et bâillonné après avoir été assommé il en faut pour commenter ainsi l'action: "Ouf, je suis pas aveugle ni paralysé. Je ne suis que ligoté dans le coffre étroit d'une voiture conduite par des inconnus". Ou encore pour conclure un entretien avec un grand-père sourd et irascible parce qu'on l'empêche de suivre sa série télé favorite "Ce que j'aime dans ce métier, ce sont les rencontres"
Et cela nécessite beaucoup de distraction pour ne pas comprendre quel est le mot qui rime avec "voyage" que Babette, sa petite amie veut lui faire comprendre et penser à : ménage, repassage, engrenage, tabassage, matraquage...

jeudi 17 mars 2011

Message devinette...

... avec deux questions:

Quel point commun entre les 4 images qui suivent








Et pourquoi (ou plus exactement pour qui) les ai-je déposées?

mercredi 16 mars 2011

Histoires d'hommes et de femmes (2)

C'était un petit entrefilet dans l'édition locale du 20 minutes en date du 8 mars dernier: l'annonce d'une exposition d'une très courte durée (5 jours) dans un centre commercial, une exposition consacrée aux photos tirées du livre de la réalisatrice Catherine Cabrol, "Blessures de femmes". Au départ il semblerait qu'il y ait eu un documentaire:

http://www.catherinecabrol.com/blessures_de_femmes.php

et que celui-ci ait donné ensuite lieu à une exposition et à la publication d'un livre du même nom.

Voici ce qu'elle cherchait: "Femme, je suis concernée par ces drames, même modestement, je veux agir. Photographe, je demande à des femmes qui ont subi ces humiliations, ces crimes, de bien vouloir “poser” leurs regards un instant sur nous. Loin de l'image courante de la femme victime, je les incite à relever la tête au contraire, à nous faire face, à visage ouvert, avec pudeur et féminité. Et dans leurs yeux, leurs postures, leurs mains, je cherche la beauté qui les anime, je veux leur rendre cet hommage..."

Personnellement j'ai surtout retenu de cette exposition la beauté révélée de ces femmes qui un jour ont recommencé à vivre parce que quelque chose ou quelqu'un les a incitées à ne plus rester dans ce statut de victime qui subit, encore et encore.

Parmi les nombreux témoignages j'ai retenu ceux de
Fatima, placée à 11 ans comme bonne à tout faire dans une famille comme elle originaire du Maroc. Une bonne à tout faire? Non, une esclave sans papiers, battue, humiliée... qui a mis des années avant d'oser s'enfuir

Chahrazade, brûlée vive à 18 ans parce qu'elle avait osé dire "non" à l'homme qui avait demandé à l'épouser et qui doit maintenant ré-apprendre à vivre avec un autre visage, d'autres mains... tels qu'ils sont après de multiples greffes de peau

Khady la sénégalaise qui a décidé de réagir le jour où elle a appris qu'une petite fille était morte après avoir subi ce qu'elle avait vécu au seuil de l'adolescence: l'excision

Catherine, la mère de famille qui a subi 14 années de violences morales d'abord puis physiques de la part d'un conjoint tyrannique, alcoolique avant d'oser s'échapper avec son fils qui à 13 ans commence alors enfin s'autoriser à oser chanter

Et puis il y a Isabelle, petite fille passionnée de tennis dont abusera des années durant son entraîneur et qui n'osera rien dire pendant des années, comme toutes les autres victimes de cet homme.

Et puis il y a toutes ces autres femmes victimes de violences sexuelles de la part de ceux censés les "protéger": un instituteur, des soldats dans un camp de réfugiés, un ami de la famille, leur propre père... Celles-là je n'ai pas osé les photographier.

mardi 15 mars 2011

"Le temps qu'il reste"

Une chanson découverte il y a quelques années, avant même qu'elle ne le quitte et qu'il ne s'aperçoive combien il tenait à elle, lui qui le montrait si peu, si mal.
Une chanson de Serge Reggiani qu'il ne connaît probablement pas et à laquelle je ne pourrai m'empêcher de penser lorsque tout à l'heure je l'appellerai pour lui souhaiter un "bon anniversaire" en ce jour où il "fête" es 87 ans.

lundi 14 mars 2011

Histoires d'hommes et de femmes (1)

La première histoire est fictive... quoique... car même si elle se situe quelques part aux Etats-Unis dans l'entre deux guerre, après la grande Dépression, elle a quelque chose d'universel.
C'est l'histoire d'une amitié improbable et pourtant tellement réelle entre deux hommes (Georges et Lennie) très différents qui partagent le même rêve, celui d'avoir une petite maison à eux, où ils pourraient travailler pour eux et vivre tranquillement. Mais la fatalité, le "fatum" est là, et ce rêve là ne se réalisera pas.

Il m'aura fallu des années pour arriver à lire "des souris et des hommes" ce très court roman d'environ 150 pages de John Steinbeck. A ma décharge, à peine au sortir de l'adolescence j'ai essayé de lire, sans jamais pouvoir l'achever, "les raisins de la colère" dans un vieille édition lu livre de poche où les yeux clairs d'Henry Fonda de la couverture contrastaient tant avec l'errance, l'éclatement et la déchéance de cette famille rurale broyée par la crise de 29.

Je n'aime pas la couverture de l'édition folio du livre "des souris et des hommes". Le détail d'un tableau de Thomas Hart Benton intitulé "the ballad of the jealous lover" qui a été choisi met l'accent sur la femme alors que ce qui importe c'est l'histoire de ces journaliers: George et Lennie, mais aussi les autres qui aspirent aussi à une autre vie sans oser y croire.
Et puis le trait est dur alors que le texte recèle de beaux moments poétiques comme tout au début avec la description de la rivière près de laquelle commence et finit le roman, mais aussi de la grange avant et après le meurtre accidentel de la femme de Curley par Lennie.
Le rêve et la poésie, éléments clés de ce récit... Ce n'est pas étonnant quand on connaît le point de départ du roman qui s'inspirerait d'un vers de Robert Burns : " The best laid schemes o'mice an'men gang aft a-gley" dont une possible traduction donnerait « Les plans les mieux conçus des souris et des hommes souvent ne se réalisent pas ».

dimanche 13 mars 2011

le hasard et la photographie

Les jours où le soleil se couche derrière la cheminée de l'ancienne raffinerie de la Beghin-Say sur l'île Ste Anne sont rares dans l'année, très rares même. Tout au plus 6 à 8. Et la probabilité qu'il fasse beau ces jours là diminue d'autant plus que cela se situe vers la fin de l'hiver ou de l'été, à des moments où la météo est en général instable. Si l'on y ajoute que dans l'appartement les pièces de vie sont orientées au sud-est, il était quasiment impossible d'assister à un coucher de soleil à ce moment.

Et pourtant, bien que ne vivant dans cet appartement que depuis un peu plus de 3 ans, c'est arrivé le 26 février dernier.
En fait j'ai juste eu le temps de faire un saut dans ma chambre pour récupérer l'appareil photo en songeant à ce film étrange de Kieslowski: "le hasard". Un film déroutant qui est bâti autour de 3 possibilités, trois destins: en Pologne, dans les années 60/70 un jeune homme après la mort de son père, veut prendre un train. Il a 3 possibilités:
- courir et l'attraper... et devenir un militant communiste
- courir et être empêché de monter dedans... et devenir un militant catholique
- ne pas courir, renoncer à le prendre et rester dans la ville qu'il voulait quitter pour y devenir un médecin qui refusera de s'engager aux côtés de quelque parti qui soit mais...

samedi 12 mars 2011

Mon rêve

Non, l'un de mes rêves... ça aurait été d'avoir une chevelure comme celle-là.

Seulement voilà, enfant ma mère n'a jamais voulu me couper les cheveux jusqu'à l'âge de 11 ans. Ils étaient donc très longs (je m'asseyais dessus) raides mais aussi rares, fins... en résumé: fragiles. Et les brosser correspondait à une séance de torture qui, même encore maintenant, fait que je déteste aller chez le coiffeur.
Du coup quand j'ai commencé à les perdre par poignées, peu de temps avant de partir en colonie de vacances, la décision a été prise: ils seraient coupés courts, très courts. Au point que le soir mon père en revenant le soir du travail m'a croisée sans me reconnaître.

Alors quand je vois de pareils cheveux... je rêve...

vendredi 11 mars 2011

Mot d'excuse

"Je suis en retard! Je suis en retard!!!" aurait dit le lapin blanc d'Alice.

Moi aussi dans la publication des billets. Mais moi j'ai une excuse: certains jours j'ai un chat qui surveille de très près le clavier...

et la souris... quand il n'a pas décidé de débrancher purement et simplement l'alimentation électrique en se retournant pour changer de position lorsqu'il dort collé au PC!

jeudi 10 mars 2011

Journée internationale de la Femme ou quelques chiffres qui fâchent

C'était il y a deux jours la "Journée internationale de la Femme". Une de plus! Et, non, il n'y en a pas pour chaque journée de l'année même si parfois, pour certaines, la perplexité peut être de mise.
Donc c'était la journée de la femme avec son lot de chiffres et témoignages divers, qu'ils concernent la France ou le monde entier. Ce jour là, l'idée première était de publier quelques chiffres très hexagonaux. Et puis le projet est devenu autre: rendre compte d'une micro exposition qui a eu lieu dans une galerie marchande nantaise. Mais chaque chose en son temps.

Voici les chiffres dans lesquels, moi la ménagère de plus de 50ans, je me retrouvais assez bien durant les quelques années qui ont précédé ce cap... sans cependant vouloir me l'avouer.

Qui fait les courses?44%: la femme, 41%: l'homme, 15%: autant l'un que l'autre
Qui fait la cuisine? 64%:la femme 24%:l'homme 12%:autant l'un que l'autre
Qui fait le ménage?: 64%:la femme 32%: 4%:autant l'un que l'autre
Qui s'occupe des enfants?: 62%:la femme 36%:l'homme 2%:autant l'un que l'autre

Et encore s'agit-t-il de rubriques très généralistes car des variations très importantes auraient sans doute été relevées dans la rubrique "enfants" entre les devoirs, les soins médicaux (souvent très féminisé), les activités sportives. Idem entre le ménage entre le lavage de la vaisselle et l'entretien du linge (chasse gardée des femmes pour ce qui est de la lessive). De plus ces données très généralistes ne prennent pas en compte la durée de vie en couple et le nombre d'enfants...

Allez, fin de la page féministe limite "chiennes de garde" car il y a des choses plus graves que ces broutilles de la vie quotidienne.

mercredi 9 mars 2011

Pierre Perret et les femmes (2)

Pour toutes les Lily de France et d'ailleurs qui ont un jour découvert que dans le pays qui se dit celui des libertés la marge est parfois grande entre les principes et la réalité.

mardi 8 mars 2011

Pierre Perret et les femmes (1)

Certain(e)s trouveront que c'est une drôle de manière de célébrer le 8 mars. Mais le 8 mars ce n'est pas seulement célébrer les acquis c'est aussi montrer que pour certaines le chemin est encore long avant de pouvoir vivre libre.

lundi 7 mars 2011

Souvenirs d'une balade dominicale (2)

Avant et après la fleur de magnolia d'hier, il y a eu matière à réaliser plusieurs photos.

La 1ère surprise est venue du passage mythique: le passage Pommeraye où faute d'utiliser l'entrée nord, je n'avais jamais remarqué les deux sirènes qui ornent le frontispice.

De retour dans la rue en contrebas, la rue de la Fosse, c'est une curieuse enseigne qui a arrêté le regard. Serait elle jalouse de cette boutique chocolatier-confiseur, située quasiment en face: Gautier-Debotte.

Puis remonter cette rue pour éviter les recoins peu aimables du dos de la place du Commerce pour lui préférer la place royale d'où l'on a une belle vue sur la flèche de l'église St Nicolas.

Nouveau détour pour, cette fois-ci essayer d'emprunter le "passage Sainte croix" récemment aménagé près de l'église du même nom . Hélas, il semble bien fermé le dimanche. Alors ce sera l'église elle même avec son inhabituel clocher en forme de campanile qui sera visitée, le temps de remarquer le jolie couleur qui y règne grâce à la lumière qui traverse les vitraux à dominante bleutée.

Beaucoup plus loin, sur le chemin du jardin des plantes, ce sont les fenêtres ouvragées et les cheminées du château qui inciteront à s'arrêter quelques instants.

La moisson d'images fut de piètre qualité au jardin des plantes: végétation peu fournie et surtout mauvais réglages de l'appareil. Alors il a fallu se rabattre sur la faune: les canards, poules d'eau, pigeons et canards qui ont trouvé là abris et nourriture.

Pour finir, après une petite pointe vers cette église un peu excentrée qu'est Saint Clément, une église plus sombre, avec une chaire en bois sombre sculptée d'où Moïse encourage les fidèles, sous le regard perplexe de deux autres personnages qu'il n'a pas été possible d'identifier.

Saison hivernale oblige, la lumière commençait à beaucoup baisser. A cinq heure il juste le temps de fixer dans la mémoire de l'appareil la face ouest de la cathédrale avant de rentrer boire une boisson chaude accompagnée puisque c'est de Nantes qu'il s'agissait: ... de chocos BN

dimanche 6 mars 2011

Souvenirs d'une balade dominicale (1)

En ce dimanche, difficile de résister à l'appel du soleil.
Objectif: le jardin des plantes où sont exposées en plein air des aquarelles qui célèbrent les plantations exotiques et notamment les magnolias qui ont été introduits en France (et peut-être même en Europe) il y a 200 ans de cela, via le port de Nantes. Des plantes dont l'exemplaire original a longtemps végété avant de croitre et embellir une fois en pleine terre. Mais cette fleur là ne provient pas de lui, ni même de sa descendance.

Cependant il fait très froid. Alors on se contente de quelques images prises rapidement avec un appareil photo qui donne souvent des images floues. Au fait, n'aurait il pas été lui aussi refroidi par la bise glaciale venue de l'Est?

samedi 5 mars 2011

"Erbarme Dich, mein Gott"

Stéphanie Blythe dans "la Passion selon St Matthieu"

Un des airs (j'ai failli écrire prière) qui malgré de multiples écoutes me bouleverse toujours autant. Sans doute à cause de l'immense douleur que l'on sent contenue dans la musique, toute en retenue et qu'il est difficile de "suivre" sans respirer au même rythme que l'interprète, notamment quand ce dernier se met à l'unisson, sans jamais forcer sa voix.

Et pour les non germanistes, une possible traduction, celle qui figure sur le livret du CD que j'ai:
"Aie pitié de mes larmes, ô mon Dieu!Grâce! Regarde mon coeur et mes yeux versent des larmes amères devant toi!

vendredi 4 mars 2011

été 2006 - Fumel

Fumel est une commune d'un petit peu plus de 5 000 habitants située dans le département du Lot-et-Garonne. Plus que le site industriel typique des activités du 19ème centrées sur la métallurgie, c'est son château qui a donné envie de s'y arrêter.

On accède au château (où est actuellement installée la mairie) par une belle allée où les arbres se rejoignent au dessus des têtes en formant une voute rafraîchissante.

Le château actuel (classé monument historique en 1951) a désormais un style italien qui n'a plus rien à voir avec le château tel qu'il existait du temps de la guerre de 100 ans. En fait il ne reste plus de cette époque qu'une belle voute de pierre où il fait bon s'installer les jours de grosse chaleur.

Mais on peut aussi se promener dans le jardin qui abrite de beaux cèdres du Liban et où, dans une niche aménagée sous l'un des escaliers qui mène à une terrasse, se trouve la statue d'un renard, une manière de rappeler que l'un d'entre eux se serait réfugié là pour échapper aux chasseurs.

C'est de cette terrasse que l'on la plus belle vue sur le Lot et notamment un ancien moulin.




jeudi 3 mars 2011

Pour les amoureux des chats

Depuis environ deux mois, ils défilent sur le côté du blog, au rythme d'à peu près un tous les jours. Retour sur quelques uns d'entre eux.

Il y a les dormeurs. Normal de les citer en premier puisqu'un chat est réputé dormir 70% de son temps







Une partie du temps qui reste est consacré à l'alimentation... quitte à rappeler à l'ordre les maîtres et maîtresses












Mais aussi à l'exploration du territoire, en n'hésitant pas si besoin est à faire preuve d'une souplesse toute ... féline dans les exercices d'étirement