mercredi 31 décembre 2008

31 décembre ... le temps des bilans...et des voeux...

Il y a l'individuel avec ce vieux texte du 31 décembre 1979.

Amitiés

Ce fut une bonne année je crois
Où même les vagues de tristesse
Pour s’être ourlées d’écume de joie,
Mourraient contre la dune tendresse
.

Debout dans le sable de vos sourires
Chaque matin commençait une fête.
Protégée par l’abri de vos rires,
La pluie ne tombait plus dans ma tête.

Il y a l'individuel mais comment oublier le collectif où le sourire de cette petite fille prise cet été en Inde par un internaute inconnu est à des années lumière de la réalité quotidienne de ce monde.

Un monde violent et dur avec cette triste réalité où des enfants meurent de faim, de maladie ou de la guerre. Une réalité guère éloignée de cette photo de l'automne 2000 au sujet de laquelle je veux oublier la controverse à laquelle elle a donné lieu pour ne retenir que ceci: ce jour là un enfant est mort, tué par un adulte.

Quel futur laissons nous espérer à ces enfants d'aujourd'hui qui seront les adultes de demain... du moins pour ceux à qui on laisse le temps d'être des enfants.

Pour eux tous il faudrait pouvoir reprendre ces paroles découvertes hier du chanteur congolais Jean Goubald:

J'en ai marre
J'en ai marre de porter les armes
J'en ai marre de faire couler le sang et les larmes
J'en ai marre je voudrais ressembler à vos enfants
Aller à l'école comme eux
(...) Rendez moi mon enfance.

mardi 30 décembre 2008

Souvenirs...

Consignes: D'abord lire le texte le texte en français parce que, j'en suis désolée mais l'extrait vidéo est en japonais sous-titré italien. Sur youtube, c'était la version dont la qualité de l'image était la meilleure et chez Miyazaki c'est essentiel.

Fio qui dormait sur la plage dans un sac de couchage tandis que Porco triait des balles en fumant se réveille. Stupéfaite, elle croit voir Porco redevenu jeune, avant qu'il n'ait son visage de cochon.

-Marco???

-Mmmm? Qu'est ce que tu veux?

-Mais tu es... C'est rien...J'ai du rêver.

-Te tracasses pas. Tu ferai mieux de dormir. Demain, on se lève tôt.

-Porco?

-Quoi encore?

-Pourquoi tu t'es transformé en cochon?

-Tout ça c'est...

-J'ai entendu tellement d'histoires sur le capitaine Marco Pagoto. Mon père a fait la guerre dans la même escadrille. L'histoire que je préfère, c'est celle où il s'est posé sur une mer déchaînée pour porter secours à un pilote ennemi. J'arrêtais pas de demander qu'on me la raconte. ... J'ai une idée Porco! Si j'essayais de t'embrasser?

-Hein?

-Mais si tu sais bien: le Prince transformé en grenouille! Il a suffi qu'une princesse l'embrasse pour qu'il redevienne un homme.

-Mais t'es bête ou quoi! Ce qui marche pour les grenouilles ne marche pas forcément pour les cochons!!

-Alors j'te plais pas c'est ça?

-Mmm. Tu es une bonne petite. Depuis que j'te connais, je ne dis qu'après tout, l'espèce humaine n'est pas entièrement foutue. Allez dors. Sois raisonnable.

-Raconte moi une histoire. Pour m'endormir.

-... Que j'te raconte... Voyons voir.

...Silence. Marco souffle un nuage de fumée qui se dissout dans la nuit noire...

-C'était pendant la guerre. Le dernier été. On volait en patrouille au dessus de l'Adriatique, en direction d'Istria parce que le sale boulot c'est toujours pour les mêmes. Le type qui volait à côté de moi ce jour là, c'était Jaco Berlini. Un vieux copain qui s'était marié deux jours avant. Il m'avait demandé d'être son témoin et d'organiser la cérémonie. On nous avait refusé notre perm' et on avait du repartir tout de suite pour le front.

... Des avions italiens sont rejoints par des avions ennemis et la bataille commence...

-C'était l'enfer autour de nous. Ennemis comme alliés tombaient comme des mouches. Moi, j'avais trois appareils que m'collaient au train. J' faisais de l'acrobatie pour m'en dépêtrer et je n'voyais même pas que mes camarades allaient au tapis les uns après les autres. Très vite, je m'suis retrouvé tout seul. Les trois avions me poursuivaient toujours. J'avais de plus en plus de mal à les feinter. A force de jouer du manche et du pied, j'avais les membres engourdis. Et j'étais pris d'éblouissements. J'me croyais foutu quand brusquement le ciel est devenu soudain tout blanc

-Tout blanc?

-Enfin disons il est devenu très lumineux. C'était une clarté soudaine, irréelle. Il m'a fallu un long moment pour comprendre que je volais dans une mer de nuages. J'étais à bout de forces. Incapable de piloter. Et pourtant mon avion naviguait tout seul. Prenait de l'altitude.

...Marco, seul juste au dessus de la mer de nuages...

-La mer de nuages?

-C'est ça. Désespérément silencieuse. Sous un ciel d'un bleu très pur. Et dans ce ciel flottait très haut un étrange ruban de nuages, une espèce de voie lactée.

... D'autres avions émergent petit à petit aux côtés de Marco avant de continuer leur ascension dans le ciel...

-... Berlini? Berlini; tu es vivant?... Berlini, attends. Reviens. Où vas -tu? ... Berlini, t'en vas pas, reviens. Tu peux pas laisser Gina... Je pars à ta place. ...

... Les autres avions ont petit à petit rejoint dans la « la voie lactée » de nombreux autres avions de toutes nationalités...

-... Quand j'ai repris connaissance j'étais seul de nouveau. Je glissais sur la mer de nuages.

-Ce jour-là le bon Dieu avait décidé que ce n'était pas ton tour.

-Oui j'ai plutôt eu l'impression qu'il me disait « Désormais tu voleras comme ça. Tout seul. Pour toujours. »

-Dis pas ça Porco! Les meilleurs volent jamais seuls!

-Les meilleurs sont toujours ceux qui partent. Et qui sait: là où ils sont c'est peut-être l'enfer. Bon. L'histoire est finie. Dors maintenant.... Salaud d'armurier, il m'a refilé des balles rouillées. Mmmm...

-En tout cas, moi je suis drôlement contente que tu sois revenu vivant. Je t'aime beaucoup tu sais Porco... Bonne nuit.

http://fr.youtube.com/watch?v=7J6w9h5eb20

lundi 29 décembre 2008

Mon beau navire ô ma mémoire...

"...Mon beau navire ô ma mémoire
Avons-nous assez navigué
Dans une onde mauvaise à boire
Avons-nous assez divagué
De la belle aube au triste soir..."
Sources:
texte de Guillaume Apollinaire "la Chanson du mal-aimé" dans Alcools
photos prises rue François Blancho à Nantes le 28 janvier 2007 au matin et le 15 mars 2007 au soir

dimanche 28 décembre 2008

...

samedi 27 décembre 2008

Il y aurait eu 61 ans...

... hier si on se réfère au mariage civil ou aujourd'hui si on se préfère le mariage religieux... sans ce cancer détecté beaucoup trop tard et qui l'a emportée le 15 juin dernier: le jour de sa fête qui cette année était aussi celui de la fête des pères.
Les vieux
de Jacques Brel
Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux. Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un cœur pour deux. Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan; Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps. Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières ? Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit : "je vous attends ?"
Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés. Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter; Les vieux ne bougent plus, leurs gestes ont trop de rides, leur monde est trop petit. Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit. Et s'ils sortent encore bras dessus, bras dessous, tout habillés de raide, c'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide. Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend.

Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps. Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant. Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère. Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer. Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois, en pluie et en chagrin traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin. Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : "je t'attends". Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend.

jeudi 25 décembre 2008

Le 25 décembre 1957

Quel temps faisait-il au petit matin de ce jour-là lorsqu'ils se sont présentés à la maternité de cette clinique de Versailles? Ni l'un ni l'autre ne sont désormais plus là pour le dire.
Une chose est certaine: elle se rappelait que le repas de réveillon avait été agréable. Nettement plus que l'accueil pour le moins glacial de la sage-femme: "On n'a pas idée d'accoucher le jour de Noël!!!" Cette dernière l'aurait mieux connue, elle aurait su que pour une croyante dont la date d'accouchement était prévue en décembre, c'était justement le jour d'accoucher.

Souvenirs, souvenirs...

Doit-on pour autant en conclure qu'au delà de 50 ans on n'a plus souvent des souvenirs et renoncer à tout projet?

Bien au contraire même car désormais ils sont différents de ceux que l'on peut faire à 25 ans. Ils en ont même plus de valeur car, sauf exception, à 25 ans les rêves que l'on s'avoue sont souvent conventionnels. Plus tard vient le temps de se dire qu'on aurait pu faire d'autres choix. Mais il ne sert à rien de le regretter. Il faut oser. C'est tout.
Découvrir, apprendre... encore et toujours...
Rencontrer des gens, échanger, partager...Ici et ailleurs...
Et par moment connaître de purs moments de beauté, parfois tout simplement par la grâce d'une voix d'enfant chantant un extrait du "Requiem" de Gabriel Fauré. Un adolescent brun aux yeux clairs comme il l'a été avant de devenir des années plus tard un homme très ému par ce qu'il considère comme le plus bel instrument qui soit: la voix.

mercredi 24 décembre 2008

dans le labyrinthe de la mémoire (4)

C'est durant l'été 1983, via une carte postale en noir et blanc entrevue à la cathédrale de Chartres, que je l'ai découvert celui que l'on appelle "ange au sourire".
Il a fallu plusieurs années et la vaine consultation de nombreux ouvrages sur cette cathédrale pour découvrir par hasard, via internet, qu'il m'attendait depuis des siècles, non pas sur les hauteurs de la cathédrale de Chartres mais sur le portail de la cathédrale de Reims.
Durant l'été 2007, de passage dans cette ville, j'en ai profité pour en ramener une photo et surtout un poster, affiché juste au dessus de mon lit, pas parce que c'est un ange, mais à cause de son sourire.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là car en faisant de nouvelles recherches j'ai découvert ceci: à savoir qu'un livre écrit par Yann Harlaut était paru cet automne
L’Ange au Sourire de la cathédrale de Reims est sans doute l’une des oeuvres les plus célèbres de la statuaire médiévale, mais qui connaît son origine et sa signification sur le grand portail de Notre-Dame ? Pour beaucoup de nos contemporains, c’est une image véhiculée par la carte postale ou le timbre-poste, une image intemporelle. Pourtant elle nous parle de deux temps forts de notre propre histoire.L’âge de la foi que fut le XIIIe siècle, une foi sereine dans ces années 1250, moment rare de paix et de prospérité dans le royaume de France.(...)
Les anges sont cependant très nombreux autour de la cathédrale de Reims. Pourquoi l’un d’entre eux a-t-il aujourd’hui volé la vedette à ses confrères ?(...)
Parce que durant la guerre 14-18 cet ange a été défiguré. Il est alors devenu un symbole fort, par ses blessures et par ses restaurations, symbole de douleur et de volonté de surmonter les épreuves.

Alors, croyants ou non croyants, qu'il continue d'exister et son sourire de nous accompagner ...

mardi 23 décembre 2008

Dans le labyrinthe de la mémoire (3)

Deux personnes ont chanté Orly. La version de Jacques Brel crée en 1977 est de loin ma préférée même si, même si l'histoire qu'elle raconte est déchirante.

Ils sont plus de deux mille Et je ne vois qu'eux deux La pluie les a soudés Semble-t-il l'un à l'autre Ils sont plus de deux mille Et je ne vois qu'eux deux Et je les sais qui parlent Il doit lui dire je t'aime Elle doit lui dire je t'aime Je crois qu'ils sont en train De ne rien se promettre Ces deux-là sont trop maigres Pour être malhonnêtes Ils sont plus de deux mille Et je ne vois qu'eux deux Et brusquement il pleure Il pleure à gros bouillons Tout entourés qu'ils sont D'adipeux en sueur Et de bouffeurs d'espoir Qui les montrent du nez Mais ces deux déchirés Superbes de chagrin Abandonnent aux chiens L'exploit de les juger La vie ne fait pas de cadeau Et nom de Dieu c'est triste Orly le dimanche Avec ou sans Bécaud Et maintenant ils pleurent Je veux dire tous les deux Tout à l'heure c'était lui Lorsque je disais "il" Tout encastrés qu'ils sont Ils n'entendent plus rien Que les sanglots de l'autre Et puis Et puis infiniment Comme deux corps qui prient Infiniment lentement Ces deux corps se séparent Et en se séparant Ces deux corps se déchirent Et je vous jure qu'ils crient Et puis ils se reprennent Redeviennent un seul Redeviennent le feu Et puis se redéchirent Se tiennent par les yeux Et puis en reculant Comme la mer se retire Il consomme l'adieu Il bave quelques mots Agite une vague main Et brusquement il fuit Fuit sans se retourner Et puis il disparaît Bouffé par l'escalier La vie ne fait pas de cadeau Et nom de Dieu c'est triste Orly le dimanche Avec ou sans Bécaud Et puis il disparaît Bouffé par l'escalier Et elle elle reste là Coeur en croix bouche ouverte Sans un cri sans un mot Elle connaît sa mort Elle vient de la croiser Voilà qu'elle se retourne Et se retourne encore Ses bras vont jusqu'à terre Ça y est elle a mille ans La porte est refermée La voilà sans lumière Elle tourne sur elle-même Et déjà elle sait Qu'elle tournera toujours Elle a perdu des hommes Mais là elle perd l'amour L'amour le lui a dit Revoilà l'inutile Elle vivra de projets Qui ne feront qu'attendre La revoilà fragile Avant que d'être à vendre Je suis là je la suis Je n'ose rien pour elle Que la foule grignote Comme un quelconque fruit.

lundi 22 décembre 2008

Dans le labyrinthe de la mémoire (2)

Les impressions mémorielles du présent quand elles se mêlent aux souvenirs entrainent parfois bien loin de ce qui était initialement voulu. Ainsi récemment la musique de la bande annonce du film/documentaire sur Tabarly a entraîné sur la piste des musiques de Yann Tiersen. Celui de "Amélie Poulain" mais aussi d'autres films comme "la vie rêvée des anges".
Et soudain une pépite enfouie tout au fond de youtube, une composition pour accompagner quelques extraits d'un film vu il y a si longtemps, du temps du ciné-club du vendredi soir: "la jetée" de Chris Marker... et qui avait laissé un souvenir... tellement dans l'esprit même du film.
Un film? Oui et non à la fois car voici ce qu'en dit Wikipédia .
Ce film, considéré comme un chef-d'œuvre par nombre de critiques et de réalisateurs, est en fait un « photo-roman » ou diaporama : montage de photographies en noir et blanc avec un narrateur unique et une bande-son réalisée par Trevor Duncan. Cela donne à ce récit très singulier un fort contenu poétique et sert à représenter une face de la « réalité » : les souvenirs que l'on a d'un moment de sa vie sont partiels, tronqués et lorsqu'on regarde un album photo, les souvenirs viennent dans le désordre avec des « sauts dans le temps ».

Ce film existe-t-il en vidéo? Son remake, "l'armée des 12 singes" certainement mais l'original? Alors il faut oser faire prendre le temps d'en visualiser les trois parties telles qu'elles figurent justement sur youtube

L'histoire débute à Paris, après la « troisième guerre mondiale » et la destruction nucléaire de toute la surface de la Terre. Le héros est le cobaye de scientifiques qui cherchent à rétablir un corridor temporel afin de permettre aux hommes du futur de changer d'époque. Il a été choisi en raison de sa très bonne mémoire visuelle : il garde une image très forte et présente d'un événement vécu pendant son enfance, lors d'une promenade avec sa mère sur la jetée de l'aéroport d'Orly.

En fait il s'agit aussi d'une histoire d'amour, d'un amour fou, intemporel qui ne peut que mal finir comme celui qui s'achève dans ce même aéroport parisien et ... mais il se fait tard et ceci est une autre histoire.

dimanche 21 décembre 2008

de l'automne à l'hiver

Quelques petits soucis informatiques hier que j'ai cru, apparemment à tort, avoir compris et résolu. Sauf que... sauf que cette nuit au moment de la rédaction d'une 1ère version de ce billet il s'est produit de drôles de choses au moment des tentatives d'insertion des photos initialement prévues. Alors... alors une seule photo... Et puis dans la journée j'ai pu débloquer certaines choses... et jouer avec le temps...

de l'automne à l'hiver (suite)

Avec quelques modifications par rapport aux photos initiales compte tenu d'un commentaire de caphadock qui implicitement m'a fait comprendre ce qui me gênait dans ces photos: la présence trop importante du ciel alors que l'essentiel n'était pas là mais dans la rangée d'arbres...

Le 2 novembre à 14 heures












le 7 novembre à 13 heures













le 10 novembre à 13 heures












le 11 novembre à 15 heures











le 21 novembre à 9 heures












le 28 novembre à 9 heures













le 6 décembre à 13 heures












le 14 décembre à 14 heures

samedi 20 décembre 2008

Edward Hopper, peintre de la solitude?

"Le moine devant le mer" de Friedrich pour illustrer la page de couverture de ce qui ressemblait fort à un livre d'art consacré à la solitude? Pourquoi pas. Après tout je n'en suis ni l'auteur ni l'éditeur. Un peintre américain du XXème siècle aurait pourtant à mon avis mieux illustré ce thème: Edward Hopper.
Il y a ce qu'en dit Wikipédia
et dont je ne garderai que ce § :"Edward Hopper (22 juillet 1882 - 15 mai 1967) est un peintre réaliste et graveur américain, qui exerça essentiellement son art à New York, où il avait son atelier. Il est considéré comme l’un des représentants du naturalisme ou de la scène américaine, parce qu’il peignait la vie quotidienne des classes moyennes. Une grande partie de l’œuvre de Hopper exprime la nostalgie d’une Amérique passée, ainsi que le conflit entre nature et monde moderne. Ses personnages sont le plus souvent esseulés et mélancoliques."
L'article cependant renvoie à d'autres influences de cet artiste où paysages ruraux, puis urbains, éléments d'architechture ont eu leur importance; mais il n'en demeure pas moins que l'expression retenue par l'auteur de l'article peut parfaitement être retenue, Hopper: " Le peintre de la solitude, de l'aliénation et de la mélancolie"
Et pour l'illustrer, petite promenade au travers de son oeuvre.
Lorsqu'il peint ses personnages dans des lieux aussi publics que peuvent l'être les cafés, on ressent plus une impression d'une "addition" de personnes seules qu'autre chose











Même impression, en plus poignant, lorsqu'il représente des couples dont on a plus le sentiment qu'ils cohabitent, chacun dans leur coin, sans rien partager, même si la seconde image ne laisse aucun doute sur cette vie d'homme et de femme.











Tout bien réfléchi, le personnage solitaire, avec ou sans livre, car la lecture (pour s'isoler, pour s'évader de la réalité?) semble être un thème récurent chez Hopper, est moins désespérant.











Mais il y a toujours, toujours cette impression d'attente, d'envie de départ.












Vers quoi d'ailleurs? Car tout bien réfléchi, cette porte au dela de laquelle apparaît la mer, l'océan, n'ouvre t elle pas sur le néant?

vendredi 19 décembre 2008

Dans le labyrinthe de la mémoire (1)

J’ai connu Friedrich par une belle après-midi d’hiver ou de printemps où la lumière était douce dans la salle de lecture de la bibliothèque de la ville de Rennes. La salle était tranquille comme les salles de bibliothèque avec, comme très souvent, une majorité de vieux messieurs retraités venus consulter quelques livres rares.(...)
Sur les présentoirs, une revue d’art a attiré mon attention. Sur sa couverture, la reproduction du tableau « in memoriam Johann Emmanuel Bremer » de ce peintre qui m'était alors inconnu. Je ne l’ai pas retrouvé sur Internet et la seule photo que j’en ai est une petite vignette en noir et blanc qui figure dans le livre des éditions Flammarion consacré à ce peintre. Il faut donc imaginer un portail fermé au bout d’une allée avec tout au fond des arbres élancés et la silhouette d’une ville. Le tout nimbé de cette lumière que certains, notamment les photographes, aiment tant: celle du crépuscule.
Juste quelques photos en couleur dans cet article avec notamment une petite photo en noir et blanc du tableau « le moine au bord de la mer »... où j’ai longtemps cherché le moine.
Avec Friedrich, c'est l'histoire classique du peintre adulé de son époque mais qui tombe ensuite dans l’oubli. Que dire de lui? Juste ceci puisque internet est là pour les curieux.
Né en 1774 dans un petit village du Nord de l'Allemagne. Il fut frappé dès son enfance par la mort de sa mère, celle de ses soeurs et la noyade de son frère Christoffer au cours d'une partie de patinage sur la mer Baltique gelée. Il est probable que la foi, transmise par son père grâce à la lecture quotidienne de la Bible, fût d'un grand secours pour Friedrich.
Le 2éme élément qui a marqué Friedrich, ce sont les paysages de son enfance ; la mer Baltique, les rivages de l'Elbe et les montagnes du Harz et du Riesengebirge.Ses paysages sont des décors intemporels, austères, voire hostiles. Cimetières, cathédrales en ruines, arbres desséchés ... La réflexion sur la mort et l'au-delà est omniprésente, parfois adoucie par un langage symbolique religieux d'où émane une grande spiritualité. L'homme, lorsqu'il est présent, est souvent figuré de dos. Friedrich construit ses oeuvres avec une rigueur et une précision extrêmes qui mettent en valeur le sentiment, romantique par excellence, de la solitude humaine face à l'immensité de la nature
Peintre oublié mais qui renaît puisque depuis quelques années des extraits de ses tableaux illustrent régulièrement les couvertures d’un certain nombres de livres.
Récemment « le moine devant la mer » constituait la page de couverture d'un ouvrage consacré à la solitude.
Un autre peintre, du Xxème siècle aurait pu être choisi, mais ceci est une autre histoire.