vendredi 8 juillet 2011

Martial Caillebotte, le photographe

Pendant longtemps le nom de Caillebotte a été inconnu du grand public. Les spécialistes de l'art connaissaient, eux, Gustave, le collectionneur qui, à sa mort, avait légué ses collections à l'Etat une riche collection laquelle comprenait beaucoup de tableaux réalisés par les impressionnistes.

Et Martial Cailebotte?
Il aura fallu une exposition (désormais close) présentée au sein du Musée "Jacquemart-André" à l'occasion du centenaire de la mort de Martial pour que ce dernier émerge de l'ombre de son frère aîné. Sur la photo, Martial c'est le grand barbu.

Que dire de Martial (1853-1910)? Que pendant longtemps il s'est consacré à la musique avant de découvrir, vers 1890 et grâce à son beau-frère, la photographie. Un prochain billet présentera les similitudes entre l'oeuvre de Gustave le peintre et celle de Martial le photographe. Mais pour le moment place à Martial le photographe

L'un de ses sujets de prédilection a été sa famille et notamment ses deux enfants Jean et Geneviève qu'il a photographiés à de maintes reprises. Ainsi via une touchante série de photos il immortalise le moment où Jean quitte l'enfance pour passer dans l'âge adulte en se faisant couper les longs cheveux qu'il portait alors longs, comme beaucoup de garçons de sa génération. Mais plutôt que cette série, j'ai retenu ces images prise dans la maison familiale d'Yerres qui illustre bien les liens tendres qui unissait Martial à ses enfants avec lesquels il n'hésitait pas, tout comme sa femme, à jouer, ce qui à l'époque était rarissime entre parents et enfants.

Beaucoup d'images donc de l'intimité familiale, ce qui permet de voir des réunions de familles, un autoportrait de Martial en train de se raser ou Marie Caillebotte, sa femme, qui téléphone, couche son fils dans un berceau près du lit conjugal... Ou plus surprenant, Marie qui prend un bain.

Mais attention, la décence est respecté car si Marie a accepté de poser dans la baignoire remplie d'eau, elle a gardé sa chemise de corps. Ce qui ne surprend guère quand on sait qu'alors même que Gustave et Martial étaient très proches, la femme de ce dernier avait toujours refusé de se rendre au domicile personnel de Gustave car ce dernier était tenu par une jeune femme avec laquelle il a vécu sans être marié jusqu'à sa mort précoce, à 45ans.

Un autre ses sujets de prédilection de Martial, c'est donc son frère Gustave dans l'une de ses, non dans une de leurs, activités favorites car les deux frères avaient beaucoup de goûts en commun: l'horticulture, le yaching... Sur la seconde photo où Gustave est accompagné de leur chienne Bérengère, on devine en arrière plan la place du Carrousel. Un autre aspect du travail de Martial: témoigner de Paris à la fin du XIXème siècle. Par exemple via cette vue du Jardin des Tuileries.

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