lundi 30 octobre 2023

La petite


 

Un petit film avec un Fabrice Luchini surprenant.
Oui, c'est un "petit film" car je ne pense pas que le budget ait atteint les sommes phénoménales de certains films. En plus le thème, un peu de société (les conséquences d'une grossesse pour autrui chez un couple homosexuel) n'est pas ceux qui drainent des foules immenses. En outre, mis à part Luchini (que les gens adorent ou détestent) les acteurs sont, à ma connaissance,  inconnus avec notamment une débutante (Mara Taquin) qui lui donne la réplique.
Mais voilà, la bande annonce avait titillé ma curiosité avec ce Luchini barbu et qui semblait pour une fois ne pas en faire des tonnes, pardon, être sobre dans sa manière de jouer.
Et effectivement il est surprenant dans le rôle de ce veuf qui s'apprête à devenir grand-père après le décès de son fils (en couple avec un autre homme) dans un accident d'avion. Il redécouvre celui-ci à travers le témoignage de la future maman, apprend comment son fils le percevait, noue d'autres liens avec sa fille et surtout, revient du côté de la vie en apprenant à vivre un autre type de paternité. 
Je l'ai trouvé touchant, lorsqu'il préfère quitter la cérémonie religieuse en l'honneur de son fils pour aller monologuer sur la tombe de sa femme ou lorsqu'il engueule sa fille qui "dérange" le classement des anciens livres de son fils alors qu'il les enterre dans son jardin sous l'arbre en dessous son fils lisait. Et surtout lorsqu'il assiste à la naissance du bébé, avant de choisir timidement le prénom, en se souvenant d'une discussion avec les futurs papas. 
Par contre j'ai été un peu gênée par le regard posé sur les Belges flamands qui m'ont semblé très traditionnels, hostiles aux Français, obsédés par les apparences, l'appât du gain... avec notamment un portrait à charge des parents (et notamment du père) du compagnon de son fils.
Et puis j'ai regretté d'être laissée, au milieu du gué, à la fin du film, avec le retour de la maman, de passage dans la région bordelaise, et qui vient voir sa fille désormais âgée de un an. Que se passera t il plus tard, quand l'enfant grandira avec ce père (aux yeux de la société) qui est en réalité l'un de ses grands-pères? 

lundi 23 octobre 2023

L’arbre aux papillons d’or

Cela faisait fort, fort longtemps que je n'avais pas eu autant envie de sortir durant d'une séance de cinéma et alors même que le film n'était pas achevé. Mais j'étais au milieu d'une rangée, alors je me suis contentée d'éviter de m'endormir car le film est fort long et lent. 
La bande annonce semblait pourtant intéressante, tout comme le résumé : un homme qui vit à Séoul retourne dans son village natal afin de ramener le corps de sa belle-soeur (décédée accidentellement) ainsi que son neveu... avant de partir à la recherche de son frère aîné, disparu bien des années auparavant. J'aurais mieux fait de lire les critiques spectateurs avant d'aller m'enfermer pour 3 longues heures, parce qu'ils étaient partagés: la moitié trouvait ça génial (comme beaucoup de critiques) les autres se sont ennuyé (formulation polie).
Effectivement , la 1ère moitié du film ça passait, malgré les longues scènes contemplatives avec de loin en loin de très beaux paysages. 
Après ça se gâte, lorsqu'il retrouve un amour de jeunesse devenue religieusen(incursions dans le passé) et surtout lorsqu'il part à la recherche de son frère qui travaillait dans la soie. Le héros roule, fait des rencontres. S'endort... du coup on ne sait plus si ces rencontres étaient réelles ou imaginaires.
Chez le réparateur de motos, a t il partagé un thé avec cette très vieille dame qui lui a parlé de l'âme, des corps? Marcher dans la nuit sous une pluie battante et découvrir le fameux arbre aux papillons d'or du titre? Rêve ou réalité? Aller retrouver son frère avec la compagne de son frère (découverte on ne sait comment) sur le bord d'une rivière où travaille, possible ou pas? Et on a droit à une fin "en queue de poisson" lorsque, réveillé par le paysan du coin, il décide de s'allonger dans le cours d'eau. 
J'allais oublier: beaucoup de scènes de nuit, et/ou sous la pluie, dans la brume... Rien qui donne envie d'aller en Corée. 
Je suis venue, j'ai vu, et, n'en déplaise aux critiques qui ont adoré et décerné une "caméra d'or à Cannes) je n'ai pas été convaincue

dimanche 22 octobre 2023

Le goût des histoires des autres... pour ne pas parler de la sienne?

Constat fait vendredi, après avoir vu le documentaire 'Notre corps" de Claire SIMON: les films que j'aime, ce n'est pas les films d'action, ni de science-fiction, de guerre,  ... non, c'est les films qui me racontent une histoire, fictive ou réelle, d'ici ou à des milliers de kilomètres de là, d'hommes et de femmes qui me font oublier, pendant quelques heures, ma propre vie.  
ça m'a renvoyée à cette réaction, un peu agacée d'une psychologue: "Ce n'est pas l'histoire d'autres personnes, réelles ou fictives que j'ai envie d'entendre mais la vôtre" . Peut-être n'est pas intéressante, sans aucun intérêt même cette vie? Avec l'impression d'avancer, jour après jour, sans grand chose de tangible au final.
Et ce soir, cette réaction d'un internaute par rapport aux gens qui procrastinent (ce qui est souvent mon cas): Procrastiner, "... c'est une peur... d'avancer et d'être jugé... c'est un sentiment de mal être général comme si on n'avait pas le droit d'exister..."  

samedi 21 octobre 2023

"Notre corps" de Claire SIMON

Documentaire féministe (?) de Claire SIMON 
Féministe? Certes, il concerne un service hospitalier où sont prises en charge des pathologies féminines , mais un certain nombre de problématiques, par exemple annoncer à un patient qu'il n'existe plus aucun soin capable de soigner son cancer, ça aurait pu concerner un homme. Tout comme dire à une jeune femme que les soins rendront impossible tout projet de maternité. Peut-être féministe car au delà de l'hommage au personnel du service, la réalisatrice a enregistré, à l'extérieur de l'hôpital, les témoignages de femmes ayant subi des violences gynécologiques de soignants. D'accord, il a été réalisé par une équipe composée uniquement de femmes. Mais dans les "critiques du film" sur le Net, mentionner qu'on ne voit que du personnel soignant féminin ... c'est faux*.

 

Sinon: un documentaire. Oui parce qu'il s'agit d'un vrai service de soins, avec de vraies patientes. Mais ça a des petits côtés "film autobiographique" de la réalisatrice avec
- au début, alors qu'elle se rend à pied à l'hôpital en passant au travers du cimetière du Père Lachaise ses craintes  d'y "choper un cancer"...
- au milieu, son passage devant la caméra lorsqu'on lui l'annonce qu'elle a effectivement un cancer du sein et  qu'elle essaie de négocier: pour éviter qu'il lui soit retiré, pour échapper à la chimio afin de ne pas perdre ses cheveux, pour bénéficier de la chirurgie réparatrice en même temps que l'ablation...
- à la fin, lorsque, après avoir signalé qu'elle a continué à venir après la fin du tournage, elle précise que ses cheveux ont repoussé avant de filer loin, cette fois-ci en vélo...
Quelques moments de la vie d'une femme, avec un début, un milieu et une fin parmi beaucoup d'autres fragments de vies de femmes.
Mais globalement ça reste un documentaire où on partage quelques minutes de la vie** de beaucoup de patientes et de quelques soignants: femmes venues demander une IVG, se préparer à changer de sexe, se lancer dans une PMA, faire suivre leur grossesse parfois problématique (SDF, diabétique, suivie pour un cancer… ) accoucher*** ou suivre des soins liés à l’endométriose ou un cancer.
Des expériences heureuses…ou pas. Je pense à cette jeune femme étrangère à qui le médecin essaye de faire comprendre, malgré le barrage de la langue, que son cancer de l’utérus est à un stade tel qu’après son opération et la radiothérapie elle devra renoncer à tout projet d’avoir un jour un enfant. Ou cette vieille dame qui a du mal à accepter qu'elle, qui toute sa vie a aidé les autres, doit maintenant accepter d'être assistée. Ou, lorsque le médecin explique, avec beaucoup de précautions, à une dame très amaigrie dont elle caresse la main:  qu'elle a été courageuse, qu'elle s'est bien battue mais qu'elle n'a plus rien à lui proposer. Ce n'est pas facile d'annoncer la mort à des proches mais c'est encore plus difficile d'annoncer que le chemin va bientôt s'arrêter.   

* Je dois avouer que l'image renvoyée par certains hommes, côté administratif ou soignant, est parfois agaçante. Ex ce  psychologue (?) qui insiste pour voir le visage des gens sous le masque (film réalisé en période de Covid)
** Un regret... celui de ne voir passer que des "cas" sans connaître ce qu'il est advenu ensuite.  Mais le savoir retirerait cet aspect "universel" au documentaire 
*** Passage TRES éprouvant que d'assister à la naissance, par césarienne, de jumeaux 

dimanche 15 octobre 2023

"L'air de la mer rend libre"

Un film court (1h30 ça devient rare), dont on ne comprend le titre qu'à la toute fin. Il m'a laissée lui aussi (cf "la beauté du geste") sur ma faim car j'aurais bien aimé connaître l'après, l'après cette scène au bord de la mer, on devine que Hadjira et Saïd vont rester ensemble tout en s'éloignant de leurs familles respectives. Mais ça risque d'être compliqué! Surtout qu'entretemps il a renoué avec un ancien amant.
Pour mémoire, si Hadjira avait avoué à Saïd, le soir même du mariage qu'il ne serait pas le 1er homme, ce dernier a mis plusieurs mois avant lui dire qu'il préfère et de loin les hommes.
Alors, que va devenir ce couple atypique issu d'un mariage "arrangé" par des familles soucieuses de caser leurs enfants respectifs pour ne plus devoir accepter les différences? Mystère...
J'ai apprécié qu'à aucun moment ce ne soit la religion qui dicte les choix des protagonistes. Lui fume et boit parfois trop l'alcool. Elle (dont la mère tue le temps avant le mariage en buvant un Martini) bien que devenue, comme elle le dit elle même "bigote" après avoir été "racaille", partage parfois une cigarette avec son mari. Non, c'est  la crainte du "qu'en dira t on" ou plutôt, aussi bien pour les parents que les enfants, le désir de s'intégrer dans la société française (Hadjira et Saïd sont nés en France mais leurs parents restent algériens) , d'être irréprochables, de faire plaisir aux autres... quitte à faire l'autruche et/ou mentir. Les parents de Saïd, même si ils ne lui en ont jamais parlé, ont compris que leur fils est homosexuel... La mère de Saïd l'a même signalé à celle de Hadjira (qui n'a rien dit à sa fille)  Mais elle n'a pu que dire à la mère de Saïd de Hadjira était tombée amoureuse d'un dealer, ce qui l'avait amenée à faire de la prison. Saïd prétend aller faire du footing, mais il file en réalité en tenue de "racaille arabe" à des RV avec des homosexuels dénichés sur des sites de rencontre. 
Frustrant donc de ne pas savoir ce qui va se passer ensuite. Mais c'est aussi bien. ça laisse plein de possibilités. Et peut-être qu'un jour il y aura un autre film avec pour titre "l'air de la mer nous a rendu libre" 

mercredi 4 octobre 2023

"la beauté du geste"

 C'est l'histoire* de Keiko, une jeune femme japonaise sourde, femme de ménage dans un hôtel durant la journée, et qui, le soir venu, s'entraîne à la boxe dans un club de quartier à la périphérie de Tokyo. Le vieux gérant,  parce qu'il a des soucis de santé et que ses clients se font de plus en plus rares, n'a plus le choix, il va devoir fermer. Mais avant, il souhaite qu'elle participe à un nouveau combat, même si il sait qu'outre sa surdité qui la met en danger (elle n'entend ni le gong ni les consignes de l'arbitre) elle est trop petite avec des bras courts.  
Les liens entre ces 2 là sont très forts. plus forts en tout cas que ceux qu'elle a avec sa propre mère qui n'aime pas la boxe. Ainsi, lorsqu'elle assiste aux combats de sa fille, elle rate toutes les photos. Ou même son frère, musicien, qui a lui aussi du mal à comprendre sa soeur. 
En fait, Keiko ne se sent vraiment exister que lorsqu'elle boxe, tout en insistant sur le fait qu'elle n'aime pas avoir mal, au point d'avoir très envie de renoncer à ce combat, ainsi qu'à la boxe lorsqu'elle apprend que le club va fermer, surtout qu'elle n'a pas envie de s'inscrire dans un autre club. 
Des jolies choses, comme par ex le fait que certains personnes, collègues de travail, petite amie du frère... apprennent à signer pour échanger avec elle. Mais ça ne fait pas oublier qu'il faut peu de choses pour le naturel, à savoir le rejet des personnes handicapées. La bande son est aussi intéressante avec très peu de choses, comme si on était un peu dans le monde de Keiko  Et puis des surprises, comme la voir s'entrainer: boxer, courir, faire des exercices, le long d'un canal et de voies autoroutières d'une banlieue très laide.  loin, très loin du Japon traditionnel.
Au final, un film qui m'a laissée sur ma faim, surtout la fin car Keiko a perdu son combat, n'envisage pas de continuer la boxe, d'autant que le vieux gérant est désormais hospitalisé et le club fermé. Mais sur le remblai où elle s'entrainait autrefois, elle revient... et sa dernière adversaire (qui ne connaissait pas semble t il sa surdité) passe la saluer.  
 Inspiré de la biographie de la championne sourde Keiko Ogasawara, devenue professionnelle

lundi 2 octobre 2023

Souvenirs du mois de septembre 2023

 Il y a eu, le 7, la visite à l'exposition photos qui en est à sa 20ème édition. J'y vais régulièrement (avec une exception  pour raison de santé en 2021) depuis 2015. Il y a eu de très bonnes années, d'autres moins mais même dans ce cas il y avait de très belles découvertes


 Le 14, direction la Touraine et plus particulièrement le musée de la Devinière, installé dans la maison natale de Rabelais. De quoi donner envie de relire une partie de l'oeuvre de cet écrivain qui fut aussi médecin, religieux... et à qui la langue française doit beaucoup de mots et d'expressions. 


Le week-end suivant c'était les "journées du Patrimoine" ...et Matrimoine. Pas eu envie de courir de droite à gauche, d'attendre dans des files d'attente. Juste pris le catalogue (parce que certains endroits sont aussi visitables en dehors des journées) avant de retourner au dépôt des trams de la TAN revoir les différents trams ayant circulé (ex celui ci mis en service en 1917) ou appelé à circuler sur le réseau.

Le week-end suivant a été dédié à la Compagnie "Royal de Luxe" qui avait réservé à Nantes la découverte de son nouveau géant, un gros chien dénommé Bull Machin qui a arpenté les rues de Nantes et St Herblain en compagnie d'une ancienne création: El Xolo, le chien mexicain. Si El Xolo a du chien, Bull Machin a une sacrée gueule et un sacré caractère: il bave, boit du whiskey et fume le cigare. Toute ressemblance avec W. Chuchill n'est peut être pas innocente. 


à la fin du mois, petit séjour à la pointe bretonne, le temps devoir une exposition et de visiter la ville où elle se tenait: Landerneau. Une petite ville de province avec de jolies choses à voir dont son pont habité sous lequel passe une rivière dont le niveau monte de façon importante lors des marées hautes. 


Le lendemain, sur le chemin du retour, brève halte matinale à Daoulas. L'idée était de visiter le site de l'abbaye, bien connue pour son jardin remarquable. Pas de chance, à cette saison ci il n'est ouvert au public que certains après-midi (et fermé de fin décembre à début juin) . Mais à l'extérieur il y avait déjà de fort jolies choses à voir à proximité de l'abbaye.


dimanche 1 octobre 2023

"À ma Gloria"

Un joli mais triste film sur le lien qui a pu se nouer et va devoir se défaire entre Cléo 6 ans (dont la maman est décédée quand elle était bébé) qui a été élevée par Gloria, une femme venue du Cap-Vert où elle a laissé ses propres enfants.

Il y a des moments touchants comme de voir, au début du film, la complicité entre Cléo et Gloria. Ou que Cléo fait preuve de jalousie en reprochant à Gloria de chanter à son petit-fils sa chanson (celle qu’elle lui chantait enfant)

Des moments émouvants quand par exemple la petite fille éclate en sanglots quand elle apprend que la mère de Gloria est morte d’un cancer, comme sa propre maman qu’elle n’a pas connue. Ou qu’elle pleure à chaudes larmes en expliquant avoir voulu la mort du petit-fils de Gloria afin que celle-ci puisse revenir en France s’occuper d’elle. Il y a aussi les larmes de Gloria après avoir déposé sa petite fille de cœur à l’aéroport qui l’a ramènera en France où une autre nounou s’occupera d’elle. 

Des moments poétiques aussi pour expliquer via de petites animations à la gouache, des choses difficiles comme la disparition de la maman de Cloé, la tentative de noyade de Cloé, son cauchemar lorsque s’imagine les yeux bandés en train d’essayer d’attraper des adultes qui se cachent derrière des draps avant de lui échapper. 

Je ne sais ce qui m’a le plus plu: la sincérité de la jeune actrice qui interprète Cloé ou la manière dont la réalisatrice, dont c’est le 1er film, revisite sa propre enfance où une concierge portugaise a beaucoup compté. A moins que ça ne soit cette manière d’expliquer que parfois certains liens de cœur peuvent être plus forts que les liens de sang.

jeudi 28 septembre 2023

"O Solitude de Pucell" interprété par "Birds on a Wire"

La mélodie est superbe. A chaque fois que je l'entends, je ressens une émotion intense, similaire à celle éprouvée autrefois, notamment lorsque j'étais enceinte, et que j'écoutais le début du "Requiem" de Gabriel Fauré. 
Je vais essayer de retrouver les paroles. D'ores et déjà et quelles qu'elles soient, je sais que l'atmosphère de ce morceau et de cette interprétation correspondent pleinement à mon humeur et à la tristesse qui m'a envahie, cela depuis que j'ai envoyé en fin d'après midi un SMS. Quelques lignes envoyées à un membre de la famille avec qui quelque chose s'est "cassé "en mai dernier, et cela à un point tel que, même si j'ai fait très attention à mes propos, j'ai peur de la réponse, tout en étant malheureuse à l'idée de ne pas l'avoir reçue , allant même jusqu'à probablement espérer ne pas en recevoir. 


Les paroles (source: la coccinelle.net)

O Solitude
O solitude, my sweetest choice
Places devoted to the night,
Remote from tumult and from noise,
How ye my restless thoughts delight
O solitude, my sweetest choice

Ô Solitude
Ô solitude, mon choix le plus doux
Que ces lieux consacrés à la nuit
Éloignés du monde et du bruit
Plaisent à mes pensées agitées
Ô que j’aime la solitude

O heavens! what content is mine
To see these trees, which have appear’d
From the nativity of time,
And which all ages have rever’d,
To look today as fresh and green
As when their beauties first were seen.

Ciel ! quel bonheur est mien
De voir ces bois, qui se trouvèrent
À la nativité du temps,
Et que tous les siècles révèrent,
Être encore aussi beaux et verts
Qu’aux premiers jours de l’univers

O, how agreable a sight
These hanging mountains do appear,
Which th’ unhappy would invite
To finish all their sorrows here,
When their hard fate makes them endure
Such woes as only death can cure

Que je prends de plaisir à voir
Ces hauts précipices
Qui pour les coups du désespoir
Sont aux malheureux si propices.
Quand la cruauté du sort qu'ils endurent
De tels malheurs que seule la mort peut guérir

O, how I solitude adore
That element of noblest wit,
Where I have learnt Apollo’s lore,
Without the pains to study it

Oh ! que j'adore la solitude
C’est l’élément des bons esprits,
C’est par elle que j’ai compris
L’art d’Apollon sans l'étudier

For thy sake I in love am grown
With what thy fancy does pursue
But when I think upon my own,
I hate it for that reason too,
Because it needs must hinder me
From seeing and from serving thee

Je l’aime pour l’amour de toi
Avec ce que ta fantaisie poursuit
Mais quand je pense bien à moi
Je la hais pour la même raison
Car elle pourrait me ravir
L’heure de te voir et te servir

O solitude, O how I solitude adore!
Oh ! que j'adore la solitude !

C'est une chanson du compositeur baroque anglais Henry Purcell.
Purcell a utilisé un poème de la poétesse anglaise Katherine Philips, lui-même adapté, réduit et traduit d'une élégie du poète français Marc-Antoine Girard de Saint-Amant de 1617 "La solitude"

lundi 25 septembre 2023

"La jeune femme et la mer" de Catherine Meurisse

BD « découverte » via l’émission « le temps d’un bivouac » dont elle était l’invitée. 
BD à la fois pleine d’humour (pas toujours léger quand le tanuki* est présent) je pense par exemple à ce poète qui cherche l'inspiration afin d'écrire LE haïku célébrant la jeune fille du titre mais à qui il arrive quasi toujours un souci qui compromet l'écriture dudit texte. Mais ce sont aussi des réflexions plus sérieuses: par exemple, comment peindre la beauté dans un monde où les espaces naturels se font rares et sont parfois "altérés" par des éléments artificiels, comme ce mur érigé sur la plage afin de protéger des tsunamis.
On retrouve ces 2 aspects dans les dessins où cohabitent parfois des personnages proches de la caricature (l’auteur elle même qui n'est pas tendre avec elle même** le peintre/poète.. et de superbes paysages ou dessins de plantes. Je ne résiste pas à l'envie de partager 2 très belles planches qui compensent largement le texte, parfois un peu léger, de l’album. 
Du coup j'hésite: acheter ou pas "la légèreté" sorti en 2016 et dans lequel elle évoque sa vie après l'attentat de Charlie Hebdo?
  

* Kanuki au Japon mais aussi chien viverrin (Nyctereutes procyonoides) ou « chien martre » (de l'allemand Marderhundraccoon dog en anglais et wasbeerhond en néerlandais, ce qui signifie littéralement « chien raton laveur ». 
Dans la mythologie japonaise, il est l'un des yōkai (esprits) de la forêt, inspiré du chien viverrin auquel les Japonais attribuent des pouvoirs magiques. Maître des déguisements, il est réputé pouvoir changer de forme à volonté. Les tanukis sont souvent représentés avec un chapeau de paille, une gourde de saké, un ventre rebondi qu'ils utilisent comme un tambour et des testicules de grande taille. Symbole de chance et de prospérité, ils sont présents dans l'art et les contes japonais depuis le Moyen Âge.

dimanche 24 septembre 2023

"Le droit du sol" de Davodeau

« Journal d’un vertige » tel est le sous titre. A titre personnel je pense plutôt à : "journal d’un marcheur" 
dans l’espace (entre Peche Merl er le bois du bois Lejuc à Bure) et le temps entre -22 000 ans (les dessins de la grotte) et + 100 000 ans (fin de durée de vie des déchets radioactifs les plus "toxiques"). Un marcheur qui fait des rencontres, comme par ex cette sémiologue* avec qui il va échanger sur la difficulté d'élaborer aujourd'hui des symboles pour signaler la dangerosité de site à ceux/celles qui voudraient l'explorer dans 100 000 ans. 
En fait, c'est à la fois un journal de randonnée comme lorsque j'ai lu "longue marche -la route de la soie(avec de superbes dessins pour illustrer les sensation éprouvées)  mais avant tout une suite de réflexions ou plus exactement de discussions qui ont parfois eu lieu en amont ou durant ce long voyage. Les thèmes abordés tournent principalement autour de ce projet (bien avancé) d’enfouissement pour des décennies de déchets nucléaires.  On apprend un certain nombre de choses par rapport à l’attitude de la police, justice… dans leurs relations aux opposants à ce projet... mais aussi de choses plus périphériques telles que les raisons qui auraient pu pousser le peintre de Perch Merle à s’enfoncer sous terre pour dessiner le mammouth qui a fasciné Davodeau ou Davodeau parle de son quotidien comme par ex du plaisir de se reposer dans une chambre d'hôtel après des jours de marche sous le soleil qui tape et de bivouacs en pleine nature.
Mais il se fait plus sensuel quand il évoque du plaisir de se lever la nuit (en n'oubliant pas ses chaussures!!) pour aller uriner en regardant les étoiles dans le ciel. Le plaisir simpe aussi de différer le moment de manger des abricots gorgés de soleil afin de les savourer dans un cadre qui s'y prête. 
* La sémiologie correspondait initialement à une discipline médicale qui étudiait les signes (symptômes) des maladies. Mais aussi depuis la fin du 19ème siècle, c'est aussi une science qui étudie les systèmes de signes (dans le langage mais aussi d'autres systèmes).

mardi 19 septembre 2023

La dernière image - 2

Juste après ces dernières images liées à la soeur, apparaissent celles liées à ma mère. Oui, ma mère et non ma maman, car ce dernier mot je ne l’utilise que de vive voix, dans le cercle familial. 

Il y a d’abord ma mère sur son lit de mort, dans la chambre funéraire. Elle a reçu des soins conservatoires, mais ce n’est pas ou plus exactement ça ne sera plus vraiment elle. La maladie, cette saleté de cancer qu’elle craignait tant car il avait déjà emporté sa sœur puis son père adorés, l’avait complètement transformée, vidée, non rongée de l’intérieur . Ma seule consolation c’est de me dire qu’elle avait été bien accompagnée durant les 6 semaines qu’avait duré son séjour dans la petite unité de soins palliatifs près de son domicile. 

Durant une soirée où je me suis débrouillée pour rester seule avec elle dans la chambre funéraire, j’ai réalisé quelques photos d’elle, de son visage et de ses mains devenus si maigres. Je mettrai plus de 10 ans à les supprimer du disque dur du PC. Et entre-temps je me garderai bien de renouveler l’expérience avec mon père. Ce type d’image, quand on les revoit, fait plus du mal que du bien. 

Me viennent ensuite à l’esprit quelques images de notre dernière rencontre. Elle, alors que j'étais juste à côté d'elle, s'était redressée  sur son lit en tendant les mains vers le pied du lit. Elle ne disait rien mais à ce moment là j'ai été convaincue qu'elle voyait son père et sa soeur qu'elle adoraient et qui étaient eux aussi morts d'un cancer des années auparavant. Elle avait fini par s'endormir, à mon grand soulagement cat je n'en pouvais plus de la voir souffrir. sans pouvoir la soulager. Vers 23h, alors que je quittais discrètement sa chambre (j'avais 1h30 de route pour rentrer chez moi) elle s'était réveillée et m'avait lancé un regard qui m'avait désespéré: l'une et l'autre avions conscience que c'était probablement la dernière fois qu'on se voyait. Je lui ai alors promis de revenir la voir quelques jours plus tard. Tel a été le cas, mais entretemps elle était décédée, le jour de sa fête qui correspondait cette année là à la fête des pères.  

dimanche 17 septembre 2023

"Putain de salopard" - T3

La série continue: on en est au T3 & ça va se poursuivre. Pas mal pour une BD initialement pensée comme un diptyque. Le rythme reste soutenu, à l'image du dessin de couverture.
Sinon, rien de vraiment neuf sous le soleil:
- les femmes, sans exception, restent de super nanas, solidaires, prêtes à aider... 
- le Manchot (dont on avait appris à la fin du volume précédent qu'il était le père de Max) fût autrefois connu sous le pseudo de Mermoz (car il était pilote). Il reste un "putain de salopard" et les dernières pages de la BD montrent que ça fait très longtemps que c'est le cas.
- la plupart des autres hommes ne valent guère mieux (mais le Manchot se charge de les faire "disparaître" les concurents) avec quand même quelques exceptions le flic Rego et 2 personnages qui évoluent doucement. Il y a d'abord Max qui perd un peu de sa naïveté (en espérant qu'il ne suivre pas une voie semblable à celle de son père). Il y a aussi Hermann, le propriétaire de la mine qui, avant de mourir voudrait retrouver le corps de sa fille,  enlevée par Mermoz et le comptable, elle est décédée (après paiement d'une rançon en diamants) dans l'accident d'avion piloté par Mermoz/Le Manchot. Hermann voudrait que sa fille (devenue l'esprit qui avait guidé Baïa) parte en paix via un rite amazonien.

Pour conclure, il va falloir attendre avant de savoir si Baïa et Max vont échapper au Manchot, si Hermann va survivre et retrouver sa fille tout en éliminant le Manchot. Quant aux amours de Max & Baïa, si le père de celle-ci est bien celui qui a violé sa mère à l'issue du massacre d'une tribu (glaçantes images quasi sans texte des dernières pages) elles seront très compromises.

samedi 16 septembre 2023

"Les vieux fourneaux" T7

Encore une bonne cuvée que ces nouvelles aventures du trio : Antoine (l'ancien cadre syndicaliste dans un laboratoire pharmaceutique désormais retraité et grand-père), Emile (l'amateur de rugby devenu baroudeur pour cause d'amour de jeunesse mal assumé) et Pierrot (célibataire anarchiste toujours prêt à s'enflammer pour une cause) !
Avec toujours cette manière inimitable d‘aborder des sujets sérieux: cette fois-ci ce sont les travailleurs clandestins dans le secteur agricole, l’attrait de certains -mais pas eux!- pour les idées liées au « « grand remplacement »* les limites du « vivre ensemble » (notamment entre ruraux et néo-ruraux, mais aussi les violences faites aux femmes … mais en n'oubliant jamais de le faire avec humour. 
Exemple de dialogue, quand Antoine refuse de manger à l’hôpital où il a été admis avec avoir été tabassé par les flics le 1er mai, Pierrot, à qui on demande de le faire manger, explose: « Je ne vais pas le gaver comme un canard avec un bâton! Il bouffera quand il aura faim! Ça m’étonnerait 
qu’il se laisse dépérir. On parle quand même d’un gars qui dégaine son barbecue à la moindre éclaircie depuis 50 ans »
BD à lire et relire. Les occasions de parler avec légèreté de choses sérieuses sont trop rares pour être boudées. Et j'ai hâte que la volume suivant paraisse, tout en ayant conscience qu'il n'est pas facile de trouver de nouveaux thèmes sans trop "radoter", ce qui serait une triste fin pour ces vieux fourneaux.

* idées développées par un certain E Zemmour lors de la campagne présidentielle 2022

vendredi 15 septembre 2023

La dernière image - 1

Au cœur de la nuit, Il a suffit de Juste un souvenir, celui d’une phrase écrite par l’un de mes enfants pour annoncer la mort de son chat adoré pour qu’affluent les images des personnes de ma famille aujourd’hui disparues 

Il y a d’abord eu le souvenir de cette grande sœur. Ce n’est pas le plus ancien, mais c’est le 1er à être revenu en mémoire.

Je me rappelle de la chambre funéraire où elle reposait après reçu les soins post mortel, cette pièce semblait immense. Près du lit, très loin de moi, il y avait ses enfants et mon autre sœur, en pleurs. Et si je pleurais moi aussi, c’était parce que perdre une mère ou sœur de seulement 63 ans à cause d’une chute dans un escalier c’est très triste, injuste et inacceptable. Mais je pleurais aussi et surtout parce, en regardant cette scène. je comparais la proximité de mon autre soeur avec ses neveux et nièce alors que j’étais ou plus exactement je me sentais très loin d’eux, avec de surcroît aucune envie de me rapprocher. Je venais de comprendre à quel point j’étais désormais éloignée de cette famille de sang, en admettant qu’un jour j’en ai été réellement proche. 

De son visage figé, dont l’une de mes nièces demandera que les yeux soient plus maquillés de façon plus intense, afin de plus correspondre à ses habitudes, je ne garde aucun souvenir. Non, c’est cette photo où, tenant pour la première fois ma fille aînée âgée de quelques mois, elle avait un immense souvenir qui me reste en mémoire. 

Mais avec ces souvenirs, c’est un sentiment plein d’amertume qui m’envahit car je repense à certaines de des petites phrases qu’elle m’avait adressées et qui m’avaient blessée. J’en reparlerai peut-être un jour. 


mercredi 6 septembre 2023

Rentrée scolaire en 2 images


Cela fait bien des années que je ne suis plus concernée par la rentrée scolaire, mais en voyant circuler sur le Net certaines photos, dont celle-ci réalisée par un couple d’humoristes parents de 3 jeunes enfants pas encore en âge d’être collégiens,  j’ai eu une pensée émue pour tous ceux qui sont dans ce type de situation, à savoir: souhaiter secrètement que la rentrée ait lieu et ne plus devoir H24 leurs bambins.
Moi c'était simple, une fois écoulées les 3 semaines en famille (et pas plus car il fallait garder des jours de congés valable le reste de l'année) j’avais repris le chemin du travail et retrouvé l’habituelle course:  - durant la semaine: le matin, veiller à ce  qu’ils soient prêts à partir à la garderie périscolaire ou du centre de loisirs et le soir pour les y récupérer. Et entre-temps… le travail occupait amplement mes journées. Quant au WE, c’était un autre type de marathon qui m'attendait entre les habituelles corvées (ménage, lessive et surtout courses et préparation des repas…) et les choses plus rares comme la balade de quelques heurs à la médiathèque afin que les gamins récupèrent des livres et revues
Donc je n’avais ni le temps ni l’occasion de me rêver à la rentrée scolaire qui me libérerait... de enfants. En fait comme beaucoup de collègues de travail, retrouver le chemin du bureau signifiait souvent pouvoir souffler un peu…. Même si les retours de vacances étaient souvent compliquées.
Avec le recul… je me dis que je devrais remercier mes enfants, pour 
- avoir su s’occuper seuls ou en fratrie très tôt, sans trop se chamailler,  ni solliciter l´arbitrage des adultes
- avoir raisonnablement participé aux corvées de la vie familiale, sans trop rechigner
- avoir été d'assez bons élèves, notamment en classe primaire, quand réussir en classe ne vous valait pas d'être mis à l'écart.
Du coup je n'ai jamais eu ce type de pensée.


vendredi 18 août 2023

Souvenirs des "vacances d'été"

Le 7 Agen
Cette statue, je l'avais déjà photographiée lors de l'une de mes 2 précédentes visites. Tout comme j'avais photographié une très grande plaque, avec un texte (que je pensais être de l'occitan) gravé sur le mur d'une maison située à 2 pas de la place - qui a d'ailleurs été ré-aménagée depuis ces précédents passages. 
J'ai d'ailleurs appris, lors de mon dernier séjour, que de ce coiffeur-poète (très célèbre au XIXème siècle) écrivait en langue occitane. Sa statue est à mi chemin entre sa maison natale et le salon de coiffure où il exerçait (et sur laquelle figure le texte repéré lors de ma 1ère visite à Agen). 

Le 9 Torroella de Montgris 
J'y suis passée en voiture à de nombreuses reprises, je m'y suis même arrêtée à 2 occasions:
- une fois sur les hauteurs, afin d'aller visiter sur la colline la Citadelle qui la surmonte; cette colline constitue d'ailleurs, avec ses 2 "soeurs" un repère visuel pour ceux qui passent dans la baie de l'Empordà.
- une autre fois pour me balader dans la vieille ville aux rues étroites comme celle-ci.
Cette fois-ci, c'était ma 1ère vraie visite. effectuée après le repas de midi (à l'heure de la sieste où seuls les touristes étrangers traînent dans les rues). Plus tôt dans la journée, j'étais allée au Musée de la Méditerranée . Un musée qui vaut la peine de s'y arrêter En plus il est gratuit!

Le 12 La Bisbal d'Empordà 
J'y avais déambulé un jour d'été, tout particulièrement dans la vieille ville. Elle était bondée ce jour là car c'était un jour où les géants (une autre institution catalane) étaient regroupés sur la place de la mairie. Cette fois-ci l'idée était de d'abord visiter la musée de la céramique, qui est consacré au travail de l'argile laquelle a fait la renommée de la ville... Le savoir -faire des professions liées à la céramique a failli disparaître avec la mécanisation. Et puis après le musée et la pause déjeuner, ça a été une balade dans la vieille ville avec un retour via les arcades de la rue principale. Comme quand il fait plein soleil, ça peut taper fort en plein mois d'août,  c'est drôlement appréciable de pouvoir marcher à l'ombre!


Double sortie le 13, avec pour commencer une étape à Sant Feliu de Boada.
On serait en France, on dirait que c'est une commune rattachée à... Comprendre: un ensemble de quelques maisons, un hameau, rattaché à une commune plus grande. Le comble ici c'est que c'est sur ce hameau que l'on trouve quasi  l'essentiel de l'offre de restauration de la commune avec, à ma connaissance, 3 restaurants! Et comme la fois où j'avais déjeuné dans l'un d'eux (et découvert le pain grillé, frotté à l'ail, huile d'olive et à la tomate) il y avait des chats qui jouaient sur la place de l'église. Une église dite fortifiée avec un mur-clocher et une très vieille porte d'entrée, tellement usée, noircie par le temps que j'ai cru un instant qu'elle avait commencé à brûler.
Le 13, il y a eu aussi Perattalada.
Si St Feliu était quasi désert, cet autre joli village grouillait de touristes. Du coup il a fallu ruser et prendre de vitesse les autres visiteurs pour pouvoir y déjeuner avant de partir explorer les ruelles quand eux partaient vers les plages. Après une rapide balade dans des rues déjà visitées par le passé, je suis allée vers le haut du village et je suis grimpée dans la "tour des heures" (environ 70 marches) d'où on a une très belle vue à 360°. Là c'est le NO du village avec, dans le prolongement du mur-clocher (c'est une spécialité catalane semble t il) de l'église, située à l'extérieur du village: tout au fond les 3 collines de Torroella de Montgris avec, sur leur droite, la mer du côté de l'Estartit.  

Retour en France avec une brève halte, le 16, à Saint-Cirq-Lapopie
Un très joli village, visible dès que l'on se gare sur l'un des parkings du haut. Après, on descend en prenant un chemin qui surplombe légèrement la route étroite. Entre la chaleur (et encore la canicule n'était pas arrivée), la foule de touristes et le fait que tout pas vers la rivière, le Lot, en contrebas, supposerait d'ensuite remonter, j'ai décidé de m'arrêter à mi-parcours, au niveau de l'église. Je reviendrai une autre fois, pour le bas du village et marcher le long du chemin de halage creusé à même la falaise. 
Pour finir ce fût une nuit d'étape à Cahors. 
La ville m'a laissé une impression similaire à celle ressentie en visitant Agen et surtout Narbonne:   
de jolies petites villes: quelques très beaux bâtiments bien restaurés et  beaucoup d'immeubles anciens à la limite de tomber en ruine. C'est en pareil cas qu'on prend conscience à quel point les choses sont difficiles en dehors des très grandes agglomérations: moins de travail pour les habitants, une partie d'entre eux qui partent, les commerces qui ferment, les recettes locales qui diminuent alors que le patrimoine vieillit. Certes il y reste le pont de Valentré qui a plus de 700 ans, un pont de pierres foulé par le passé des milliers de pèlerins en route pour St Jacques de Compostelle. Mais à côté de ça, en centre ville, combien de bâtiments sont désormais inhabités avec des arceaux de bois pour soutenir portes et fenêtres. Une ruelle était même fermée au public, le mur de façade menaçant de s'effondrer. 

mercredi 2 août 2023

Avant qu’il ne soit trop tard

65 ans depuis quelques jours et au cours d’une nouvelle insomnie nocturne, non à l’issue d’un nouveau réveil nocturne, plutôt que de  ruminer une nouvelle fois de sombres idées sur l’avenir (le mien et celui de mes proches sur une planète que je pense condamnée...), il m’est venu cette idée pour occuper « le temps qui  reste »*.
Quels objectifs me fixer pour les jours, semaines, mois à venir? Car c’est un point qui me préoccupe depuis que j’en ai pris conscience : engluée dans le quotidien (s’occuper les mains en courses, repas, ménage… permet d’éviter de réfléchir) je n’ai plus aucun but qui me donne envie de continuer à vivre. 
En fait il y en a 3 objectifs: 
Il y a cette « quête des origines » (il faudra que je retrouve l’expression exacte utilisée par la psychologue que j’ai commence à rencontrer fin mai) qui me permettra peut-être de savoir ce que je suis réellement au delà des apparences et de ce que je pense être. 
Il y a faire le « bilan avant solde de tout compte » en reprenant ces faits qui ont marqué cette vie. Je sais d’ores et déjà qu’ils seront majoritairement sombres, parce qu’au fond de moi je suis négative, pessimiste
Il faudrait reprendre contact avec ceux/celles qui ont compté pour moi, qui très souvent étaient plus que de simples collègues de travail,  et que j’ai perdu de vue. Auront ils envie que l'on se revoie? Ne sera t il pas trop tard? Mais qui ne tente rien ne saura jamais. 
* une fort belle chanson interprétée par Serge Reggiani et écrite par Dabadie Jean-loup / Goraguer Alain / Goraguer Patrick.
https://youtu.be/BtVTkaUo4ew

mardi 1 août 2023

Signature d'autrefois

C'était il y a fort, fort, longtemps. Enfant j'avais fort peu de livres personnels. Au mieux, j'en recevais un par an. Du coup, dans la modeste bibliothèque familiale, on trouvait majoritairement des livres qui avaient été achetés parce que l'oeuvre était étudiée en classe de français. C'était principalement des pièces de théâtre car les poésie et extraits de romans provenaient des différents volumes du "Lagarde & Michard". 
Par certains côtés ça m'arrangeait de les avoir sous la main ces vieilles éditions (dans des tons violacés décolorés par le temps) des pièces de Racine ou Molière. En effet, je ne devais pas attendre que mes parents trouvent l'un ou l'autre le temps d'aller dans une librairie. D'ailleurs, je n'ai pas le souvenir de les avoir jamais vu dans une librairie, ni même une bibliothèque*. 
Au collège, j'ai donc plus d'une fois utilisé un exemplaire qui avait été acquis pour mes grandes soeurs. L'une d'elle marquait systématiquement sur la page de garde ses nom et prénom (ou bien signait avec la forme anglicisée de son prénom). Et j'en prends maintenant conscience, ça m'agaçait beaucoup**.  
Alors quand j'ai pu avoir mes propres livres, notamment ceux acquis avec le salaire de mes travaux d'été, je les ai quasiment systématiquement signés. J'ignorais alors qu'il était possible d'utiliser un tampon, voire une griffe en relief, sinon je pense que je l'aurais fait. Maintenant je comprends à quel point, avec ce geste, je souhaitais laisser mon empreinte, marquer mon territoire. 

Je souris en revoyant cette signature, avec cette double boucle qui entourait le corps du nom, comme pour me protéger. Un bel indice de manque de confiance en moi. 
Plus tard, j'ai cessé d'abord de marquer les livres. Quel intérêt lorsqu'on commence à avoir sa propre bibliothèque? La sienne!  Avec des livres acquis pour le plaisir et non par nécessité scolaire! Une bibliothèque qui s'est agrandie quand le nom de famille a changé. Il y avait mes livres et les siens. Pourquoi marquer des livres quand on pense qu'on se les partagera toujours, comme le nom. Elle s'était  encore plus étoffée avec le décès de sa mère, très grande lectrice qui en plus des livres qui l'avaient marquée, avait acquis des ouvrages en pensant à nous, mais aussi à ses petits enfants*** 
Mais une fois le divorce prononcé, la maison familiale vendue, les livres ont été éparpillés. J'ai repris une autre signature sans pour autant recommencé à marquer les nouveaux ouvrages acquis. 
* Vers 15 ou 16 ans, c'est toute seule que j'ai trouvé le chemin de la bibliothèque municipale de Rennes que j'ai beaucoup utilisée car elle était gratuite.
** De même je n'avais guère apprécié que cette même soeur, afin d'aider mon père dont la mémoire faiblissait, mette en place un grand calendrier avec les anniversaires des siens (elle, mari, enfants, petits-enfants) ainsi que ceux de sa soeur cadette et des enfants... mais oublie mes propres enfants.
***Elle ne pouvait alors pas prévoir que les habitudes d'achats (notamment avec les livres d'occasion pour ceux souhaitant préserver la planète ou leur portefeuille) ou de dons (mêmes motifs) de vie  (installation dans des appartements plus petits que les maisons familiales d'autrefois) de lecture (en 2007 je ne pense pas qu'il était possible de lire sur "tablette" ) changeraient à ce point

jeudi 27 juillet 2023

65 ans ce jour...

Je pourrais le concevoir ainsi

Mais ça serait faire preuve d'un manque flagrant de modestie. Non, c'est plutôt ceci qui me vient à l'esprit...
En fait ce matin j'ai pensé à des membres de ma famille, décédés avant moi. 
A ma mère, morte en 2008, à l'âge de 86 ans, à mon père, mort en 2015, à l'âge de 91 ans... Quand l'un et l'autre avaient atteint cet âge  de 65 ans, je venais de donner naissance à mon aînée. Mais vu la manière dont notre planète change, je n'ose plus faire de projet et imaginer quoi que ce soit avec mon petit fils qui n'a que 18 mois.
Et aussi (et surtout?) j'ai pensé à ma soeur aînée, morte en 2011, l'année de ses 63 ans. Elle m'appelait, selon les jours, sa "petite grande soeur" ou sa "grande petite soeur" car si elle avait 10 ans de plus que moi, je mesurais facilement plus de 7 cm qu'elle. J'aurai vécu plus longtemps qu'elle pour qui la vie s'est arrêtée après une chute dans un escalier, alors qu'elle était seule dans sa maison. La vie tient parfois à peu de choses...
"Carpe Diem..."

samedi 22 juillet 2023

Le tour de France en maillots

Demain suite et fin du "Tour de France" que je ne suis plus depuis fort, fort longtemps. En fait depuis que j'ai quitté la maison de mes parents chez qui la télévision était toujours allumée au moment du repas du soir, pris à l'heure du JT. Depuis, les seules fois où je m'en suis intéressée , c'était lorsque le parcours  passait dans ou à proximité de la ville où je vivais, parce que où il passe c'est un joyeux (?) bazar. 
Et puis il y a quelques jours j'ai découvert 2/3 trucs au sujet des maillots portés par les coureurs au sujet desquels je ne savais que 2 choses:
- la couleur du maillot jaune, porté par le leader au classement général, renvoyait au journal "l'auto" qui était l'ancêtre de l'actuel journal sportif " l'équipe" (et "l'auto" était publié sur du papier jaune)
- le meilleur grimpeur portait un maillot blanc à pois roses.
Or il y a 4 maillots significatifs

Dans l'ordre de leur apparition il y a eu 
- en 1919, le maillot jaune. Création due à Henri Desgranges, créateur et organisateur du Tour de France (qui à l'époque portait vraiment son nom*)
- en 1953, pour les 50 ans du tour de France apparait le maillot vert (parce que alors l'un des principaux sponsors du tour était "la belle jardinière", une enseigne avec beaucoup de vert), destiné au meilleur sprinteur
- en 1968, le maillot blanc est créé et est remis d'abord au leader du classement combiné* avant d'être attribué à compter de 1975 au meilleur espoir (lequel doit avoir moins de 26 ans) 
- toujours en 1975, le coureur qui, chaque année depuis 1933 se voyait décerner le titre du meilleur grimpeur, porte désormais un maillot blanc à poids roses.
S'agissant de ce dernier maillot, j'aurais bien aimé savoir ce qui avait amené le staff du "Chocolat Poulain" (qui a sponsorisé cette création) à choisir un tel design. Vive le net qui m'a permis de savoir que Poulain s'était contenté de demander à se voir attribuer un maillot (histoire de se faire de la publicité). Le look exact avait été choisie par le codirecteur du Tour de France de l’époque (Félix Lévitan). Il souhaitait rendre hommage à un ancien pistard, Henri Lemoine. Et oui, pour ses tenues, ce dernier s'inspirait des casaques biens colorées des jockeys, au point d'être surnommé dans le milieu: « P’tit pois ».
* Cette année, plus d'une personne a éclaté de rire en voyant le parcours qui débutait au Portugal! et évitait soigneusement quasiment un 1/3 du pays.
** Un mélange de plusieurs données avec les classements aux points, temps et montagne

mercredi 19 juillet 2023

Sortie photos... suite

Toujours à la recherche de la 4ème des reproductions de statues qui, dans le cadre du "Voyage à Nantes", font des pauses dans différents endroits de la ville, je suis allée à l'une des stations du "Navibus" de la ligne 2. On m'avait dit la veille que c'était lui qui transportait la statue de la Loire entre les stations "bas-Chantenay" (au nord Loire) et "Hangar à bananes" (en sud Loire).
Nouvel échec. J'ai en effet découvert que sur cette ligne (et toutes les autres lignes de Navibus ) circulent 2 navires. Et ce jour là, c'était le remplaçant! Un peu rageant d'avoir fait le déplacement pour rien, d'autant que ces 2 stations sont éloignées de chez moi, dans des secteurs de Nantes où je ne vais jamais (Bas de Chantenay) ou rarement (Hangar à bananes)
Mais tant qu'à avoir fait le trajet, j'ai décidé d'aller jusqu'au bout et pris la navette. Une belle occasion de voir la ville de Nantes*, sous un autre angle, impossible à avoir autrement qu'en bateau. L'air était d'eau, la lumière était belle, avec un beau ciel. On a même croisé de loin le Navibus de la ligne 1.

Une fois descendue près de la grande grue (la Titan grise) j'en ai profité pour faire un tour au hangar à bananes, fort silencieux à cette heure de la journée car c'est surtout la nuit qu'il s'anime grâce aux très nombreux bars. Et en revenant vers le centre ville, étape au niveau du jardin qui alimente, le temps du "Voyage à Nantes ", la cantine (du même nom). Les grandes bottes (héritage d'un précédent "Voyage à Nantes" sont toujours là, à l'entrée du jardin. Il y avait une jolie collection de plans de tomates anciennes, des plantes aromatiques, des fleurs de tournesol ...et aussi ces fleurs dont j'ai aimé les couleurs. 

* En fait le bout de l'ile Beaulieu, la pointe Ste Anne où se trouvaient autrefois les chantiers Dubigeon, une entreprise de construction navale qui a existé de 1760 à 1987.  

mardi 18 juillet 2023

Sortie photos...

J'étais partie pour immortaliser 2 nouvelles oeuvres du Voyages à Nantes, édition 2023. 
Chou blanc pour la 1ère car j'ai découvert sur place... que je n'étais pas au bon endroit. Quant à la seconde visible dans l'une des serres du jardin des plantes de Nantes... bof... J'ai vu pire*, mais aussi mieux, notamment cette année.

Du coup étant au jardin des plantes, j'en ai profité pour photographier plein de fleurs de saison, qui seront publiées le moment venu. Mais aussi le jet d'eau près de la gare: Exit le personnage rose de Jean Jullien qui faisait la planche et sur les pieds duquel trônait toujours une mouette. Retour au classique, ou plus exactement à un classique revu et corrigé car au mono-jet (dont l'intensité variait de hauteur) a succédé un jet tournoyant qui, au plus haut devient brume d'eau. Superbe! et très rafraîchissant, même si seules les mouettes et canards en profitent.  
* L'espèce de "morve" jaunâtre qui s'illuminait la nuit au coin d'un hôtel qui donnait rue Crébillon ou la salle d'eau en marbre de Carrare ou celle que j'avais surnommé "la pisseuse" m'avaient laissée plus que perplexe.

lundi 17 juillet 2023

Hommage à ... Jane Birkin

Je devais avoir 14 ou 15 ans tout au plus lorsque je l'ai connue, ou plus exactement que j'ai connu sa voix car cette chanson figurait sur l'un des rares disques (en format 45 tours)* possédés par l'une de mes soeurs. C'était probablement celui où figurait aussi "je t'aime... moi non plus". J'écris probablement car c'était  bien le mélancolique "Jane B " que je préférais et que j'écoutais en l'absence de ma soeur. Ce n'est que bien des années plus tard que j'ai su que la musique était inspirée d'une mélodie de Chopin. 
Quant à l'autre titre, il ne m'inspirait pas, mais alors pas du tout! D'abord ce titre: qu'est ce que ça veut dire pour une ado de 14/15 ans ce "Je t'aime... moi non plus". Et puis cette manière de chanter. Je la trouvais fort troublante, mais sans comprendre pourquoi. Et c'était normal car dans ma famille, les choses liées à l'amour physique étaient tues. 
Du coup, même si ce n'est pas la chanson la plus connue c'est celle que je retiens pour sa facette "chanteuse" 
Quant au côté "actrice" j'avais été fort surprise de la découvrir, jeune débutante, parmi les jeunes filles venues rendre visite au photographe dans "Blow up"  et que j'avais beaucoup apprécié son côté pétillant lorsqu'elle donnait la réplique à Pierre Richard (mais elle peinait à exister, dans "la piscine"  face au couple formé par Delon & Romy S. )
Et puis il y a la femme de... 3 hommes qui lui ont donné chacun une fille (et dont au final on ne retient que Serge G.) Et la femme malade dont j'avais découvert lors de la cérémonie des César 2023 combien la maladie ou plutôt les maladies l'avaient transformée, elle qui avait gardé pendant tant d'années cette longue silhouette si mince qui avait tant plu à certains hommes que j'avais croisés. 
En fait elle était tout ça: une chanteuse, une actrice, une mère, une femme engagée aussi... Et beaucoup penseront qu'elle est partie trop tôt. Ceux qu'on apprécie partent toujours trop tôt.  
* Parmi les titres régulièrement cités je retiens aussi:  "je t'aime moi non plus", "Di Doo  Dah", "Ex-fan des sixities", "Les dessous chics", "Je suis venue te dire"