jeudi 22 février 2024

Films oubliés de 2023 - "Indiana Jones et le cadran de la destinée"

Vu le 2/8
Ma réaction d'alors: "Vu hier soir ce 5eme et dernier opus consacré à Indiana J. Je le mets à égalité avec le 1er des Indiana… mon préféré restant le n°3…" 

Et désormais, le 22 février.
Les points positifs: De bons trucages, notamment pour les scènes avec Indiana jeune, enfin, dans les années 1940. Un méchant bien détestable.
Les points qui m'ont laissé une impression mitigée : de multiples scènes d'action (comme dans tous les films de ce type) qui durent parfois un peu trop, ce qui en fait un film TRES long.
Ce qui m'a agacé: le personnage féminin de la nièce (qui ne s'encombre pas de principes moraux et est avant tout intéressée par l'argent), certains éléments de l'intrigue (qui tirent le film d'action vraiment vers le fantastique) dont la pirouette finale où les héros, en principe coincé du temps d'Archimède, avec un Indiana très mal en point ... se retrouvent dans l'appartement de ce dernier. 
Mais au final, et sans doute mon âge aidant (je suis désormais plus proche du vieux professeur d'archéologie que du fringant aventurier) je préfère ne garder en mémoire que les moments de doute, voire de détresse du héros, qui a perdu son fils, que sa femme est en train de le quitter, qui n'attend plus rien de son boulot et est devenu inadapté au monde moderne au point de souhaiter mourir dans le passé puisqu'il pense avoir tout perdu... avant de revenir dans le présent (enfin en 1969) 

mercredi 21 février 2024

films oubliés de 2023 - Polaris


Film vu le 4 juillet 2023
Compte-rendu du 21 février 2024
Ce que j'en avais dit sur FB: "Un film documentaire sur 2 soeurs (principalement Hayat qui est capitaine de bateau dans les pays arctiques) toutes deu filles nées d’une mère toxicomane et de père inconnu. Avec 2 questions: comment a l’âge adulte espérer pouvoir être aimée quand enfant on ne l’a jamais été et est-il possible de casser le fil d’histoires familiales douloureuses ? … le tout via de superbes images et belle bande son.
L’affiche résume bien la situation"

Oui l'affiche résume bien, enfin assez bien le film. Mus avec le recul, plus que les questions que peuvent se poser ces 2 soeurs qui ont grandi sans avec des parents absents, je me souviens de Hayat, ce petit bout de femme qui mène vaille que vaille sa barque, enfin son bateau, dans un monde froid physiquement mais aussi moralement car très masculin.
Et lorsque j'écrivais que l'affiche résumait bien la situation, j'aurais pu préciser que au delà de l'image qui semble un peu idyllique, le visage de Hayat est loin d'être zen, serein, on y sent comme une immense tension. C'est d'ailleurs ce visage qui m'avait, plus que le synopsis, donné envie d'aller voir ce film. 
Et puis il y avait aussi une autre raison: essayer de trouver des réponses aux questions: "Et moi-même, -je vraiment eu l'impression d'être aimée enfant ?Et ai-je donné l'impression à mes enfants d'être vraiment aimés?"  

mardi 20 février 2024

films oubliés de 2023 -

Film vu le 29 juin 2023
Compte-rendu du 20 février 2024
Ce que j'en avais dit sur FB: "Un beau film … beau parce que plein d’humanité, de solidarité, d’espoir, de lumière mais aussi très triste parce qu’il est beaucoup question de pertes, d’abandons, de dénuement, de mort(s)

Ce que j'ai appris après avoir vu le film: c'est une fiction, inspirée du réel car l'auteur de cette histoire a vraiment perdu son père avant d'avoir fini la rédaction de son livre.

Et à part ça?
Il y a les scènes qui font mal: physiquement quand on voit l'état de ses pieds après plusieurs jours à marcher, sans aucune préparation, ni chaussures adaptées, puisque son départ est improvisé mais aussi quand on devine comment il a pu souffrir de la faim (il a renvoyé à sa femme sa carte bancaire), du froid (sans argent, il fait le choix de dormir dans des abris de fortune). Mais ce n'est rien à côté de la douleur morale que l'on découvre progressivement: celle de voir ce défaut de communication (alors qu'il l'aime) avec son fils qui plonge dans la dépression, la maladie mentale et dont on pressent l'issue fatale. Et en même temps on a pu mesurer à quel point la maison du couple était devenu une sorte de tombeau pour ce couple que la mort de leur fils unique semble avoir séparés à jamais.
Il y a aussi les moments de grâce, comme ce médecin étranger, qui survit avec un petit boulot, que son mari a abandonnée et qui l'accueille, le soigne sans rien lui demander d'autre que peut-être l'écouter tandis qu'elle épanche sa peine. Ou tout simplement ces fruits et légumes laissés sur la clôture pour ceux qui passent. Ou encore ce chien perdu qui va l'accompagner avant de prendre une autre route (qu'il verra partir, un peu triste car il s'y est attaché, tout en ne faisant rien pour le retenir). Mais aussi les éclats lumineux du petit pendentif acheté dans une abbaye et qu'il a offert à son amie Quinnie, au seuil de la mort et pour qui il a fait tout ce chemin qui lui permet d'être enfin en paix avec elle et surtout avec la mort de son fils. Même âgé, il reste possible partir accomplir des choses avant qu'il ne soit trop tard.

vendredi 16 février 2024

films oubliés de 2023 - Hokusaï

 Film vu le 16 juin 2023
Compte-rendu du 16 février 2024

Ce que j'en avais dit sur FB: "Visuellement superbe! Par contre j’ai eu du mal parfois à suivre l’intrigue qui renvoie à la bio du peintre , aux écoles, à l’histoire de l’art, au poids des traditions…
De quoi donner envie de se replonger dans sa bio sur le Net." 
Et deux internautes avaient réagi. La première (car c'était une femme) en ajoutant: "un maitre de l'érotisme. Par ailleurs, l'affiche est magnifique"
Et le second, un photographe "... des raccourcis de montage ambigus... le garçon prend un bain de mer et il devient un génie...puis il prend 50 ans d'un coup...
Quelques belles images et surtout une bande son et un mixage remarquable
8 mois plus tard...Des images effectivement superbes, avec des éléments que j'ignorais totalement, comme cette manière de peindre, à genoux, avec une technique qui interdit tout droit à l'erreur, ce qui n'a pas manqué de me rappeler une exposition de calligraphie intitulée "l'art et le souffle"
Sinon l'intrigue... je ne connaissais pas l'histoire réelle de Hokusaï, mis à part que j'avais retenu d'une grande exposition qui lui avait été consacrée au Petit Palais (et que j'avais visitée en ayant oublié mes lunettes de vue. Snif... donc j'avais retenu  qu'il avait travaillé sous de nombreux noms! Et que vu la quantité énormes d'oeuvres qu'il avait produites, il ne devait jamais s'arrêter!! Et puis c'est lui qui avait popularisé le "bleu de Prusse" 
J'allais oublier sa dernière phrase, reprise dans le film "« Si le ciel m'avait accordé encore dix ans de vie, ou même cinq, j'aurais pu devenir un véritable peintre »
Un film à revoir donc... mais en révisant avant son histoire sur le Net

jeudi 15 février 2024

films oubliés de 2023 - Le cours de la vie

Film vu le 9 juin 2023
Compte-rendu du 15 février 2024
Ce que j'en avais dit sur FB; "Un titre à double lecture possible : c’est le cours (dans le scénario) donné par le personnage de Jaoui à des étudiants en école de cinéma et aussi celui de la vie qui couru pour les 2 principaux acteurs autrefois amants, séparés depuis 30 ans et qui se revoient durant une journée particulière
Un film sympa… sans plus… dont je suis ressortie un peu sur ma faim … un peu agacée aussi par le côté stéréotypé des élèves de l’école de cinéma : tant dans leur genre (une non binaire, un couple d’homos, des personnages bisexuels) que leur approche du cinéma.
En fait c’est un film… mais on aurait presque envie d’un format type mini série pour savoir comment vont évoluer certains personnages"

Avec quelques mois de recul: J'aime beaucoup Agnès Jaoui, et c'est ce qui m'avait motivée à aller voir ce film. Mais là, je suis ressortie, un peu plus que "sur ma faim; déçue. 
Et puis il y a des choses que je ne pige toujours pas: pourquoi le prof de l'école de cinéma a t il gardé cette lettre pendant 30 ans sans l'ouvrir? Impossible d'ailleurs de me rappeler si il l'a fait au final et si il l'a lue. Je me rappelle juste qu'on entend la voix de Jaoui qui la lit, on le voit la jeter dans une poubelle... Et surtout on voit un des étudiants (celui qu'un critique comparait avec ses tenues et ses attitudes à un jeune RPR ...pardon, Républicain) récupérer derrière lui. Pour en faire quoi? Essayer d'en tirer un scénario, lui qui peine à en rédiger un, sans doute trop empêtré dans sa propre relation, un tantinet foireuse, avec une autre étudiante de l'école.
6 mois après avoir vu ce film, ma conclusion reste la même: au delà de cette journée majoritairement centrée sur les retrouvailles de cet ancien couple, j'aurais aimé savoir ce qu'ils sont devenus ensuite, l'un et l'autre ( notamment avec leurs partenaires actuels respectifs) ainsi que les différents étudiants qui ont eu droit à un coup de projecteur durant le film (par ex le "voleur" de lettre).

mercredi 14 février 2024

films oubliés de 2023 - Suzume

Film vu le 5 juin 2023
Compte-rendu du 14 février 2024
Ce que j'en avais dit sur FB juste après l'avoir vu: "Superbes images « d’anime japonais » avec des paysages assez ruraux (campagne de Fukushima) d’autres très urbains (Tokyo) et une grande présence des dieux et divinités japonais (comme ce ver géant -visible que de certains- qui quand il est libéré génère des séismes"

Et quels souvenirs désormais?
De beaux souvenirs, ceux des paysages ruraux, notamment lorsque la Nature reprend sa place.
Des souvenirs amusants avec par exemple le héros masculin qui victime d'un sort se retrouve dans le "corps d'une chaise à 3 pieds" ou la présence de chats qui peuvent être aussi bien bénéfiques que d'une certaine manière maléfiques.
Et puis des côtés agaçants, ces tics d'anime avec les héros dont les cheveux flottent dans le vent, ou cette histoire d'amour entre le adolescente un peu rêveuse et un jeune adulte ou ces batailles improbables. 
Globalement, un souvenir très mitigé, assez éloigné de la bonne note donnée par les critiques de cinéma ou les spectateurs et qui faisait que j'étais peu motivée pour le revoir
En fait, après avoir reconsulté le Net, je me suis aperçue que j'avais oublié beaucoup de choses, d'une certaine manière l'essentiel, à savoir qu'au delà du film d'action via la recherche des "portes" qui jalonnent le Japon et qu'elle a ouvertes par maladresse, Suzume part  à la recherche de sa mère (morte le 11/3/2011) mais aussi de la petite fille qu'elle a été et qui n'a pas pu faire le deuil de cette disparition.  
Un film à revoir donc

mardi 13 février 2024

films oubliés de 2023 - The quiet girl

Film vu le 27 mai 2023
Compte-rendu du 13 février 2024
Ce que j'en avais dit sur FB juste après l'avoir vu:" Un très beau film "

Plus tard... Tout est effectivement beau, mais aussi très triste dans ce film.
La petite fille est très belle physiquement, le couple qui l'accueille très beau "moralement". Il faut voir comment ils l'accompagnent, l'aident à  trouver sa place, à être quelqu'un. Certaines scènes sont aussi très belles, avec peu de mots. Comme cette phrase  prononcée par la femme qui, après s'être vraiment occupée de la petite (lui donner un bain, la coiffer longuement, l'habiller...en la respectant, se contente de dire lorsqu'elle découvre qu'elle ne mouille plus son lit la nuit: "En fait, tu avais juste besoin qu'on s'occupe de toi". Ou l'homme qui, alors que sa femme va mal, va emmener la petite sur la plage et lui redonner juste en montrant des lumières au loin sur la mer.
Tout est très beau? Non! Certaines scènes sont très tristes et même dures: par exemple voir comment la petite fille est oublié, niée, voire méprisée, par ses soeurs, ses propres parents et notamment son père qui va jusqu'à la laisser chez des parents de sa femme en remportant avec lui sa pauvre petite valise qui ne contenait que quelques vêtements (et ne rien faire ensuite pour les lui faire parvenir). Je n'ai même pas le souvenir qu'il lui ai fait une bise en la quittant. Autre exemple: cette voisine du couple qui, jalouse de celui-ci, va essayer de casser l'image que celui-ci donne en révélant un douloureux secret: à savoir que ce couple a eu un enfant qui est mort accidentellement.
Après le film, j'ai cherché à savoir si c'était une histoire vrai ou une fiction. Pourquoi? Parce que je voulais savoir ce qui se passait après que la petite ait été ramenée chez ses parents. Une fois les retrouvailles (tout sauf chaleureuse car personne dans la famille ne semble ravi qu'elle soit de retour)passées, le couple repart. Elle court après la voiture avant de sauter dans dans les bras de l'homme qui s'est arrêté. Et alors que son père arrive, furieux, elle murmure alors à l'oreille de son bienfaiteur "Papa". Cherche t elle à lui dire "Attention mon Papa arrive" ou "C'est toi que je considère comme mon papa, emmène moi avec toi" ? Le film s'arrête là sans que l'on sache si le couple arrive ou non à convaincre les parents et notamment le père, de laisser la petite grandir auprès d'eux, sa famille de coeur et non auprès de sa famille de sang. 

lundi 12 février 2024

films oubliés de 2023 - Quand tu seras grand

Film vu le 20 mai 2023
Compte-rendu du 12 février 2024
Ce que j'en avais dit sur FB juste après l'avoir vu: "

Film réalisé à partir d’un canevas très improbable : des gamins de CM2 qui viennent manger à la cantine de l’EHPAD avant d’intégrer d’autres activités sur le temps périscolaire… : Au final, quelques éléments intéressants notamment sur ce qu’est la vie au quotidien des personnes dans de telles structures (qui souffrent d'un cruel manque de moyens en personnel… ) mais je suis restée sur ma faim

9 mois plus tard: 
- sur le film lui-même: intéressant... mais pas inoubliable. En fait pas le genre de film que j'aurais envie de revoir. Sans doute parce qu'il y a trop d'éléments attendus: comme ce petit gamin turbulent, fou de skate-bord, auquel les parents sont inattentifs et qui trouvera un soutien dans un vieux monsieur ancien cascadeur
- sur l'acteur principal: pas vraiment accroché avec lui, en partie à cause du personnage, râleur patenté, limite caricature de certains syndicalistes, aussi tête à claques que le petit gamin skateur... en partie aussi à cause de son physique (cheveux longs, pas nets, barbe hirsute, très loin des play-boys. Un homme très ordinaire quoi) ... dans ce film car j'ai du mal à concevoir qu'un infirmier* diplômé d'Etat exerce avec une telle dégaine, même dans un EHPAD. Depuis je l'ai vu, coiffé et habillé dans un autre film, d'époque lui puisqu'il s'agit d'une biographie du couple Bonnard, et là ça passe. 
*Rectificatif: dans le film il serait aide-soignant et non infirmier... mais dans ce cas ses interventions ne collent pas avec la place vraiment occupée par ce type de professionnel en EHPAD

dimanche 11 février 2024

films oubliés de 2023 - Sur les chemins noirs

Film vu le 5 mai 2023
Compte-rendu du 11 février 2024
Ce que j'en avais dit sur FB juste après l'avoir vu :De très beaux paysages au long de ces chemins noirs, des rencontres, un montage astucieux qui en parallèle remonte le temps à mesure que le héros avance et un Jean Dujardin très éloigné de son personnage de OSS 117

Au final un film qui donne envie de lire le livre de Sylvain Tesson dont il est inspiré

Les souvenirs qui restent au delà de ce qui avait été initialement écrit; 
- Tout d'abord le personnage de Sylvain Tesson (interprété par J Dujardin) : autant le marcheur est intéressant et même attachant dans sa manière de faire face aux difficultés, autant l'homme qui a pu exister avant s'avère de plus en plus insupportable au fur et à mesure que son passé est dévoilé.
J'ignorais alors tout de Tesson, de sa vie avant l'accident et de celle d'après, de ce qu'il pouvait être assez contesté à la fois en tant qu'écrivain voyageur mais aussi comme personne véhiculant des idées de "droite", "réactionnaire" . Je n'avais même pas fait le lien avec l'un des 2 héros, le plus bavard, du film "la panthère des neiges" réalisé après son accident et sa longue marche.
- Ensuite... et c'est venu quelques mois, la vision du film, après la lecture de la BD de Etienne Davodeau "le droit du sol", la manière dont la vie quotidienne du marcheur est décrite, ses paysages parfois immenses, le besoin de solitude pour réfléchir,  redevenir "soi" mais qui n'exclut pas pour autant les rencontres ou les "chemins faisant" avec d'autres connus ou inconnus.
Je ne sais pas au final si j'achèterai le livre. En fait ça dépendra de la lecture du livre "la panthère des neiges" qui attend depuis au moins 2 ans que je le lise. 

samedi 10 février 2024

films oubliés de 2023 - Le bleu du caftan

Film vu le 5 mai 2023
Compte-rendu du 10 février 2024
Ce que j'en avais dit sur FB juste après l'avoir vu "Un beau film… très sensuel, très pudique, très émouvant … avec des plans comme des tableaux"
Quasi un an plus tard, les souvenirs qui me restent:
Celui de l'immense amour/tolérance/complicité (même si certaines choses ne sont jamais ouvertement évoquées) au sein de ce couple. 
Elle est très croyante, lui, pas vraiment si on songe à son attitude lorsqu'il la voit faire ses prières ou tout à la fin du film, lorsqu'il retire la tenue "purifié" (mise par les femmes lors de la toilette mortuaire) pour la revêtir de ce caftan bleu si beau qu'il a mis des heures à broder pour une autre alors que c'est à elle qu'il le dédiait.
Elle a soif de sensualité mais doit se contente de le caresser lorsqu'il préfère les rencontres homosexuelles dans les cabines fermées du hammam. Et dans le même temps, sa délicatesse lorsqu'il l'aide à s'habiller alors qu'elle est devenue si maigre*, rongée qu'elle est par une récidive de cancer.
Et puis il y a les images: la beauté des gestes des brodeurs (travail à la main et non à la machine), la manière de caresser les étoffes (dont ce tissu bleu, si beau) les mandarines qu'elle mange (il n'y a d'ailleurs quasiment de cela qui "passe"), leur manière de chanter et danser en trio soudé et pudique. Et en guise de conclusion, sa lente et longue traversée de la ville, portée par son mari et l'apprenti (qui s'aiment et dont elle a facilité la rencontre après avoir essayé de la contrer) pour aller vers la lumière, la mer.

* mention spéciale à l'actrice qui a non seulement volontairement maigri pour coller au personnage, et cela alors même que durant le tournage son père était gravement malade et est décédé le dernier jour du tournage.

dimanche 14 janvier 2024

"Mars Express"

Un « anime »  français c'es rare. Qui traite de SF, encore plus. Avec une femme flic, pardon "détective" secondée par un androïde, voilà qui promettait d'être intéressant, d'autant que je pensais trouver des échos avec « Ghost in the Shell » (le dessin animé) mais aussi « Blade Runer » (le film) que j'avais l'un et l'autre bien aimés. 
Ici il y a donc Aline, une humaine et Carlos, son robot « réservé » (comprendre un humain DCD dont les souvenirs ont été implantés dans un robot!) qui enquêtent dans une ambiance de film noir. Dans ce genre de film les héros qui sont loin d'être parfaits: ici la femme sort d'une cure de désintoxication à l'alcool et le "Réservé" cherche désespérément à revoir sa fille (ce que refuse la mère -son ex-femme- qui s'est remariée puisque veuve). Loin d'être parfait aussi du monde dans lequel ils évoluent: mensonges et trahison sont vite de mise, au point où l'on s'interroge très vite sur qui est réglo et qui est pourri, tant sur la Terre que sur la planète Mars. Ainsi cette hackeuse qui libère les androïdes et que pourchassait sur Terre la détective va devenir son alliée sur Mars. Il va vite devenir évident que la jeune étudiante disparue que recherche désormais Aline a du trouver quelque chose d'anormal dans le programme informatique sur lequel elle travaillait. Et que toutes les sphères, politiques, industrielles, semblent impliquées. Semblent? Non, sont impliquées. Et les humains dépassés.

La fin est belle, on y voit des milliers d'étoiles. Mais triste. Et pas seulement parce que les humains, les plus "humains" meurent, ainsi que les robots les plus "humains".* Il n'y a plus aucun espoir. 
* en fait tous les robots les plus récents ayant fait l'objet d'une mise à jour avec le fameux programme découvert par l'étudiante partent d'eux-mêmes à la casse/mort en ayant cru partir vers une autre vie sur une autre planète, remplacés par de monstrueuses créatures  

lundi 30 octobre 2023

La petite


 

Un petit film avec un Fabrice Luchini surprenant.
Oui, c'est un "petit film" car je ne pense pas que le budget ait atteint les sommes phénoménales de certains films. En plus le thème, un peu de société (les conséquences d'une grossesse pour autrui chez un couple homosexuel) n'est pas ceux qui drainent des foules immenses. En outre, mis à part Luchini (que les gens adorent ou détestent) les acteurs sont, à ma connaissance,  inconnus avec notamment une débutante (Mara Taquin) qui lui donne la réplique.
Mais voilà, la bande annonce avait titillé ma curiosité avec ce Luchini barbu et qui semblait pour une fois ne pas en faire des tonnes, pardon, être sobre dans sa manière de jouer.
Et effectivement il est surprenant dans le rôle de ce veuf qui s'apprête à devenir grand-père après le décès de son fils (en couple avec un autre homme) dans un accident d'avion. Il redécouvre celui-ci à travers le témoignage de la future maman, apprend comment son fils le percevait, noue d'autres liens avec sa fille et surtout, revient du côté de la vie en apprenant à vivre un autre type de paternité. 
Je l'ai trouvé touchant, lorsqu'il préfère quitter la cérémonie religieuse en l'honneur de son fils pour aller monologuer sur la tombe de sa femme ou lorsqu'il engueule sa fille qui "dérange" le classement des anciens livres de son fils alors qu'il les enterre dans son jardin sous l'arbre en dessous son fils lisait. Et surtout lorsqu'il assiste à la naissance du bébé, avant de choisir timidement le prénom, en se souvenant d'une discussion avec les futurs papas. 
Par contre j'ai été un peu gênée par le regard posé sur les Belges flamands qui m'ont semblé très traditionnels, hostiles aux Français, obsédés par les apparences, l'appât du gain... avec notamment un portrait à charge des parents (et notamment du père) du compagnon de son fils.
Et puis j'ai regretté d'être laissée, au milieu du gué, à la fin du film, avec le retour de la maman, de passage dans la région bordelaise, et qui vient voir sa fille désormais âgée de un an. Que se passera t il plus tard, quand l'enfant grandira avec ce père (aux yeux de la société) qui est en réalité l'un de ses grands-pères? 

lundi 23 octobre 2023

L’arbre aux papillons d’or

Cela faisait fort, fort longtemps que je n'avais pas eu autant envie de sortir durant d'une séance de cinéma et alors même que le film n'était pas achevé. Mais j'étais au milieu d'une rangée, alors je me suis contentée d'éviter de m'endormir car le film est fort long et lent. 
La bande annonce semblait pourtant intéressante, tout comme le résumé : un homme qui vit à Séoul retourne dans son village natal afin de ramener le corps de sa belle-soeur (décédée accidentellement) ainsi que son neveu... avant de partir à la recherche de son frère aîné, disparu bien des années auparavant. J'aurais mieux fait de lire les critiques spectateurs avant d'aller m'enfermer pour 3 longues heures, parce qu'ils étaient partagés: la moitié trouvait ça génial (comme beaucoup de critiques) les autres se sont ennuyé (formulation polie).
Effectivement , la 1ère moitié du film ça passait, malgré les longues scènes contemplatives avec de loin en loin de très beaux paysages. 
Après ça se gâte, lorsqu'il retrouve un amour de jeunesse devenue religieusen(incursions dans le passé) et surtout lorsqu'il part à la recherche de son frère qui travaillait dans la soie. Le héros roule, fait des rencontres. S'endort... du coup on ne sait plus si ces rencontres étaient réelles ou imaginaires.
Chez le réparateur de motos, a t il partagé un thé avec cette très vieille dame qui lui a parlé de l'âme, des corps? Marcher dans la nuit sous une pluie battante et découvrir le fameux arbre aux papillons d'or du titre? Rêve ou réalité? Aller retrouver son frère avec la compagne de son frère (découverte on ne sait comment) sur le bord d'une rivière où travaille, possible ou pas? Et on a droit à une fin "en queue de poisson" lorsque, réveillé par le paysan du coin, il décide de s'allonger dans le cours d'eau. 
J'allais oublier: beaucoup de scènes de nuit, et/ou sous la pluie, dans la brume... Rien qui donne envie d'aller en Corée. 
Je suis venue, j'ai vu, et, n'en déplaise aux critiques qui ont adoré et décerné une "caméra d'or à Cannes) je n'ai pas été convaincue

dimanche 22 octobre 2023

Le goût des histoires des autres... pour ne pas parler de la sienne?

Constat fait vendredi, après avoir vu le documentaire 'Notre corps" de Claire SIMON: les films que j'aime, ce n'est pas les films d'action, ni de science-fiction, de guerre,  ... non, c'est les films qui me racontent une histoire, fictive ou réelle, d'ici ou à des milliers de kilomètres de là, d'hommes et de femmes qui me font oublier, pendant quelques heures, ma propre vie.  
ça m'a renvoyée à cette réaction, un peu agacée d'une psychologue: "Ce n'est pas l'histoire d'autres personnes, réelles ou fictives que j'ai envie d'entendre mais la vôtre" . Peut-être n'est pas intéressante, sans aucun intérêt même cette vie? Avec l'impression d'avancer, jour après jour, sans grand chose de tangible au final.
Et ce soir, cette réaction d'un internaute par rapport aux gens qui procrastinent (ce qui est souvent mon cas): Procrastiner, "... c'est une peur... d'avancer et d'être jugé... c'est un sentiment de mal être général comme si on n'avait pas le droit d'exister..."  

samedi 21 octobre 2023

"Notre corps" de Claire SIMON

Documentaire féministe (?) de Claire SIMON 
Féministe? Certes, il concerne un service hospitalier où sont prises en charge des pathologies féminines , mais un certain nombre de problématiques, par exemple annoncer à un patient qu'il n'existe plus aucun soin capable de soigner son cancer, ça aurait pu concerner un homme. Tout comme dire à une jeune femme que les soins rendront impossible tout projet de maternité. Peut-être féministe car au delà de l'hommage au personnel du service, la réalisatrice a enregistré, à l'extérieur de l'hôpital, les témoignages de femmes ayant subi des violences gynécologiques de soignants. D'accord, il a été réalisé par une équipe composée uniquement de femmes. Mais dans les "critiques du film" sur le Net, mentionner qu'on ne voit que du personnel soignant féminin ... c'est faux*.

 

Sinon: un documentaire. Oui parce qu'il s'agit d'un vrai service de soins, avec de vraies patientes. Mais ça a des petits côtés "film autobiographique" de la réalisatrice avec
- au début, alors qu'elle se rend à pied à l'hôpital en passant au travers du cimetière du Père Lachaise ses craintes  d'y "choper un cancer"...
- au milieu, son passage devant la caméra lorsqu'on lui l'annonce qu'elle a effectivement un cancer du sein et  qu'elle essaie de négocier: pour éviter qu'il lui soit retiré, pour échapper à la chimio afin de ne pas perdre ses cheveux, pour bénéficier de la chirurgie réparatrice en même temps que l'ablation...
- à la fin, lorsque, après avoir signalé qu'elle a continué à venir après la fin du tournage, elle précise que ses cheveux ont repoussé avant de filer loin, cette fois-ci en vélo...
Quelques moments de la vie d'une femme, avec un début, un milieu et une fin parmi beaucoup d'autres fragments de vies de femmes.
Mais globalement ça reste un documentaire où on partage quelques minutes de la vie** de beaucoup de patientes et de quelques soignants: femmes venues demander une IVG, se préparer à changer de sexe, se lancer dans une PMA, faire suivre leur grossesse parfois problématique (SDF, diabétique, suivie pour un cancer… ) accoucher*** ou suivre des soins liés à l’endométriose ou un cancer.
Des expériences heureuses…ou pas. Je pense à cette jeune femme étrangère à qui le médecin essaye de faire comprendre, malgré le barrage de la langue, que son cancer de l’utérus est à un stade tel qu’après son opération et la radiothérapie elle devra renoncer à tout projet d’avoir un jour un enfant. Ou cette vieille dame qui a du mal à accepter qu'elle, qui toute sa vie a aidé les autres, doit maintenant accepter d'être assistée. Ou, lorsque le médecin explique, avec beaucoup de précautions, à une dame très amaigrie dont elle caresse la main:  qu'elle a été courageuse, qu'elle s'est bien battue mais qu'elle n'a plus rien à lui proposer. Ce n'est pas facile d'annoncer la mort à des proches mais c'est encore plus difficile d'annoncer que le chemin va bientôt s'arrêter.   

* Je dois avouer que l'image renvoyée par certains hommes, côté administratif ou soignant, est parfois agaçante. Ex ce  psychologue (?) qui insiste pour voir le visage des gens sous le masque (film réalisé en période de Covid)
** Un regret... celui de ne voir passer que des "cas" sans connaître ce qu'il est advenu ensuite.  Mais le savoir retirerait cet aspect "universel" au documentaire 
*** Passage TRES éprouvant que d'assister à la naissance, par césarienne, de jumeaux