mardi 30 septembre 2008

Voyage intérieur... d'impression en impression (1)

Je garde le souvenir d'une forêt de fleurs.
Mais je ne connaissais pas encore ces mots là, comme beaucoup de ceux qui suivent, puisque ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai pu mettre des mots sur ses souvenirs-là.
Il y avait au tout d'abord deux arbres un peu isolés et d'autant plus impressionnants. En fait des plants de rhubarbe avec leurs immenses feuilles. Plus tard, je m'en ferai des parapluies, du moins pendant les courts moments où, ma mère en ayant coupées me laissera jouer avec les ombrelles avant de transformer leur longues tiges rouges en compote ou en confiture.
Plus loin il y avait les arbustes griffus de groseilliers. De ces groseilliers aux petits fruits rouges si jolis à voir mais si acides au goût. Je préférais et préfère encore de beaucoup le cassis, d'un noir légèrement bleuté beaucoup moins beau mais tellement beaucoup plus doux au goût lorsqu'on en fait exploser la petite baie après l'avoir fait longtemps rouler dans sa bouche.
Et enfin il y avait la forêt. Une forêt de plants de dahlias multicolores au travers desquels je me suis frayée un chemin en levant régulièrement la tête pour entrevoir le ciel bleu au travers de leurs branches fleuries enchevêtrées.
Soudain il y eu un obstacle. Ce ne fût pas le mur noir de la maison du voisin, un mur enduit d'une peinture noire qui sentait fort lorsque l'été le soleil l'éclairait. Non, c'était juste une toile d'araignée tendue au travers de mon chemin. J'ai préféré reculer. Non, je n'avais peur de l'épeire qui se tenait au centre de la toile et que je trouvais si jolie avec son ventre marron veiné de blanc mais je n'ai pas voulu détruire la fragile toile si joliment étirée au travers de mon chemin.
Je suis restée longuement à la regarder sans bouger, les mains bien posées à plat sur la terre rendue poudreuse par la chaleur de l'été.

lundi 29 septembre 2008

Voyage intérieur... d'impression en impression (prologue)

Impression: Sens 2 Empreinte, marque laissée. Synonyme sensation

Voilà l'une des définitions que donne l'un des dictionnaires consultés sur le net et qui semble parfaitement convenir aux billets des jours à venir: des impressions sensorielles, visuelles, olfactives, auditives...

dimanche 28 septembre 2008

Un regard bleu et des marguerites en guise de souvenirs

De lui, comme pour beaucoup d'autres personnes, je garderai le souvenir de ce regard bleu si particulier que ce soit dans (selon l'ordre où ils me sont revenus à l'esprit):
"Luke la main froide"
"L'arnaque" (ahhh la musique de "the sting" , ahhh la manière dont on se fait rouler dans la farine à la fin, mais nous c'est du cinéma)
"Butch Cassidy & the Kid" (avec encore Robert Redford... Qu'est que j'ai pu renifler à la fin avec l'amie avec qui j'étais allée voir ce film)
"The policeman" (où avec une autre amie j'avais profondément agacé le jeune homme brun aux yeux marrons qui avait pris le risque de nous accompagner)
et le peu connu "Hombre" où il est un indien métis dans une amérique WASP, et "la couleur de l'argent" avec Tom Cruise tout jeunot qui là le roule en beauté.
Mais à ces films/acteur, je préfère retenir ses films/réalisateur même s'ils sont moins connus et que je n'en ai vu que deux de ceux qu'il a réalisés avec celle qui pendant 50 ans a partagé sa vie Joanne Woodward.
Le 1er fut "de l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites" vu lors de sa sortie (j'étais alors encore adolescente) très probablement à cause de l'étrangeté du titre plus que par le prix 'interprétation féminine. Il est apparemment ressorti récemment avec une autre affiche et sous son nom d'origine (et non celui de "mothers' day"). Il faudrait probablement que je le revoie car de ce film je ne garde que le souvenir d'en être sortie en me disant "mais comment est-ce qu'on peut bien vivre dans une famille pareille avec une soeur et une mère comme ça!"
Des années plus tard ce fût "Rachel, Rachel" dont je garde plus de souvenirs avec l'histoire de cette institutrice complètement étouffée par sa mère et le milieu où elle vit (une petite ville du Sud des USA où pour une célibataire avoir subi une IVG est une ignominie) qui, après une triste histoire d'amour durant un été avec un ami d'enfance auquel elle a cru (alors que lui, lui mentait) décide enfin de partir et de quitter cette ville et cette vie où elle étouffe.
Souvenirs, souvenirs... que ces films qui me ramènent bien loin en arrière avec plein de sensations quant à ces époques là. Pein de souvenirs d'images, de lumières, de goûts, d'odeurs... à chacun ses petites madeleines...

samedi 27 septembre 2008

Elle

... L'air est habité de fleuves qu'on ne voit pas. Elle est leur océan... Porteuse d'assez de douceur pour pouvoir la cacher. Elle a la voix des oiseaux quand le printemps les entretient. Elle possède ce qui fait qu'on regarde couler l'eau du ruisseau sans jamais se lasser. D'elle s'inspirent les fleurs, les coraux, les levers du soleil. Sur elle même le noir devient une couleur... Elle peut aussi être en colère comme le ruisseau devient cascade... Quand elle est là, l'ombre se fait pénombre... Toujours en lutte, mais contre quoi? Elle-même ne le sait pas. Quelque chose qui fouille l'espace et se nourrit de la lumière... Ses yeux sont de firmament... Ils sont aussi volcans, prometteur d'un destin... Quand elle aime, toute la terre aime avec elle, à travers elle. Si elle n'était pas, que serait ton aujourd'hui...
Louis Guillevic - possibles futurs

Sleeping Muse by Constantin Brancusi

vendredi 26 septembre 2008

Que serais-je sans toi...

Pour beaucoup ce texte est avant tout une chanson de Jean Ferrat http://fr.youtube.com/watch?v=WZaXuFzi4Rw

mais au point de départ il s'agit bien d'un texte de Louis Aragon qu'il convient, pour une fois, de citer dans son intégralité et sans aucune photo. Et je viens de m'apercevoir, en faisant quelques recherches sur le net, qu'il peut être utile de relire ensuite ces quelques lignes où Jean Ferrat évoque comment il a utilisé les textes de Louis Aragon et notamment ce texte.

http://www.jean-ferrat.com/aragferbleu.html

Que serais-je sans toi

J’étais celui qui sait seulement être contre

Celui qui sur le noir parie à tout moment

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre.

Que cette heure arrêtée au cadran de la montre.

Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant.

Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

Un bonhomme hagard qui ferme sa fenêtre

Un vieux cabot parlant dans anciennes tournées

L’escamoteur qu’on fait à son tour disparaître

Je vois parfois celui que je n’eus manqué d’être

Si tu n’étais venue changer ma destinée

Et n’avais relevé le cheval couronné

Je te dois tout je ne suis rien que ta poussière

Chaque mot de mon chant c’est de toi qu’il venait

Quand ton pied s’y posa je n’étais qu’une pierre

Ma gloire et ma grandeur seront d’être ton lierre

Le fidèle miroir où tu te reconnais

Je ne suis que ton ombre et la menue monnaie

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines.

Et j'ai vu désormais le monde à ta façon.

J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines

Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines.

Comme au passant qui chante, on reprend sa chanson.

J'ai tout appris de toi jusqu'au sens de frisson.

J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne.

Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu

Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne.

Tu m'as pris par la main, dans cet enfer moderne

Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux.

Tu m'as pris par la main comme un amant heureux.

Aragon,

Le Roman inachevé, Que serais-je sans toi

jeudi 25 septembre 2008

Ombre et lumière (10) avec une chanson

De cette chanson de "la longue Dame brune" on ne retient souvent que la première partie qui correspond effectivement au titre ... tout en oubliant la dernière strophe et le dernier refrain...

Le mal de vivre

Ça ne prévient pas quand ça arrive
Ça vient de loin
Ça c'est promené de rive en rive
La gueule en coin
Et puis un matin, au réveil
C'est presque rien
Mais c'est là, ça vous ensommeille
Au creux des reins

Le mal de vivre
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre
Vaille que vivre

On peut le mettre en bandoulière
Ou comme un bijou à la main
Comme une fleur en boutonnière
Ou juste à la pointe du sein
C'est pas forcément la misère
C'est pas Valmy, c'est pas Verdun
Mais c'est des larmes aux paupières
Au jour qui meurt, au jour qui vient

Le mal de vivre...

(...)

Ils ont beau vouloir nous comprendre
Ceux qui nous viennent les mains nues
Nous ne voulons plus les entendre
On ne peut pas, on n'en peut plus
Et tous seuls dans le silence
D'une nuit qui n'en finit plus
Voilà que soudain on y pense
A ceux qui n'en sont pas revenus

Du mal de vivre
Leur mal de vivre

Qu'ils devaient vivre
Vaille que vivre

Et sans prévenir, ça arrive
Ça vient de loin
Ça c'est promené de rive en rive
Le rire en coin
Et puis un matin, au réveil
C'est presque rien
Mais c'est là, ça vous émerveille
Au creux des reins

La joie de vivre
La joie de vivre
Oh, viens la vivre
Ta joie de vivre

mercredi 24 septembre 2008

Quatre films pour Audrey Hepburn

Elle en a tourné d'autres que ceux-là, que d'autres préféreraient sans doute, mais c'est ceux-là que je retiens... et encore en ai-je ajouté un de plus que ce que j'avais initialement prévu parce que entre deux j'hésitais... Ce faisant, je me suis aperçue que tous les quatre avaient une constante, la présence d'acteurs masculins qui, chacun à leur manière, représentaient un certain type de séduction masculine.
Dans l'ordre chronologique il y a d'abord "vacances romaines"
Au début de sa vie d'actrice, ce furent effectivement d'une certaine manière des vacances pour elle qui avait connu une période difficile durant la seconde guerre mondiale (qui expliquera plus tard son engagement dans l'UNICEF).
Comment ne pas être touché par l'histoire de cette très jeune princesse appelée à régner qui, avant d'accéder au pouvoir, ne supporte plus soudain les contraintes de son rôle et vit quelques jours auprès d'un journaliste (ce qu'elle ignore) lequel souhaite au départ profiter professionnellement de cette situation mais n'en fera finalement rien. Une pause dans leur vie à l'un et l'autre à l'issue de laquelle ils se sépareront parce que dans la vraie vie, autrefois, les princesses n'épousaient pas des journalistes.
Quelques années plus tard il y aura "Charade" où une jeune femme mariée depuis assez peu de temps découvre qu'elle n'a peut-être pas été assez curieuse quant à ce qu'avait pu être la vie de son époux. Et elle hésite durant la quasi-totalité du film sur le point de savoir si elle peut ou non faire confiance à ce Carry Grant, ce qui donne droit à quelques scènes de séduction entre deux dont on ne sait si elle sont motivées par une réelle attirance ou un désir de manipulation. Que sait on d'ailleurs de l'autre?
Deux ans plus tard ce sera "My Fair Lady". Encore une histoire où une jeune femme est appelée à beaucoup évoluer. Là il s'agit d'une jeune fleuriste avec un accent très cockney avec qui un professeur de langues apprend (au départ par jeu) à parler autrement avant de s'apercevoir qu'il est tombé amoureux d'elle. . Film superbe au plan visuel mais à regarder impérativement en VO pour bénéficier du travail sur les accents de la langue anglaise. à noter que la pièce de théâtre dont s'est inspiré le film se terminait de façon beaucoup plus amère.
Et puis le dernier, non pas de ses films, mais que je souhaite retenir: "la rose et la flèche" où elle et Sean Connery se donnent la réplique dans une suite, 20 ans plus tard, de l'histoire d'amour entre Robin des Bois et Marianne. Beaucoup de mélancolie dans ce film où les deux amants d'autrefois ne sont pas en fait passés par la case "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" que laissaient sous-entendre les autres films consacrés à Robin des Bois. Lui a continué à guerroyer pour un roi qui n'en valait pas la peine et elle a renoncé à l'attendre et s'est faite nonne... Les retrouvailles ne seront pas simples entre eux deux car il faut d'une certaine manière à la fois renoncer à un certain nombre de choses (pour lui) et réapprendre à espérer (pour elle). La fin sera triste, très triste. Le prix de certains mythes?

mardi 23 septembre 2008

ombre et lumière (9) avec Audrey Hepburn

Il y aurait tant à dire de cette grande Dame dont beaucoup ne gardent en mémoire qu'une image, celle tirée du film "Breakfast at Tiffany's" (Diamants sur canapé) qui est devenue aussi mythique que celle de Marilyn avec sa robe blanche.
Personnellement je lui préfère celle-ci où derrière la référence à ce personnage on devine bien d'autres choses...
Dans ce film, elle incarne Holly Golightly, une jeune femme d'origine texane partie vivre à New York à l'âge de quatorze ans avec l'ambition d'épouser un homme riche. En attendant, elle y vit de ses charmes et organise des fêtes déchaînées dans son appartement au grand dam de ses voisins. Mais elle reste malgré tout quelqu'un de solitaire dont on entrevoit la réalité profonde lors d'une brève chanson: "Moon river"
Moon River
wider than a mile
I'm crossing you in style
some day.
Oh dream maker
you heart breaker
Wherever you're going
I'm going your way.
Two drifters
off to see the world
There's such a lot of world
to see...
We're after
that same rainbow's end
Waiting round the bend
my huckleberry friend
Moon river
and me.
La fin du film et du livre diffèrent.
Celles de la vie d'actrice et de femme de Audrey Hepburn se ressemblent. Son dernier rôle sera celui d'un ange dans "Always", un écho de ce qu'était devenue sa vie quotidienne où elle s'engageait pleinement en tant qu'ambassadrice de l'UNICEF avant qu'un cancer ne l'emporte brutalement.

lundi 22 septembre 2008

ombre et lumière (8) dans le 7ème art

Est-ce être puriste que de détester retrouver sur le petit écran des films qui ont été conçus et réalisés par leur auteur en noir et blanc... colorisés. Si oui, alors je suis une puriste. Un film a semble-t-il été préservé de ce sort alors même que le père de son réalisateur était un maître de la couleur: il s'agit bien sur de "la grande illusion" de Jean Renoir.
Plus encore que ses qualités esthétiques ( je pense aux scènes qui on été tournées dans la forteresse du Haut-Koenisbourg en Alsace et auxquelles une grande photo à l'entrée de la forteresse fait désormais allusion), je voudrais rendre hommage à ce film et à l'humanisme dont il est baigné, ce qui lui a d'ailleurs valu d'être interdit de diffusion entre 1939 et 1945, car trop pacifiste.
En effet après une première partie qui montrait un groupe de prisonniers cherchant à s'évader en construisant un tunnel, le film prenait tout son sens avec les retrouvailles des deux aristocrates: de Boëldieu (Pierre Fresnay) et von Rauffenstein (Eric non Stroheim).
Ces deux là partageaient plus de points communs qu'avec leurs propres compatriotes. Au point de devenir amis et que Boeldieu, plutôt que de trahir son nouvel ami se sacrifiait pour aider deux autres Français à s'évader, ce qui amenait von Rauffenstein qui avait compris le sens de son geste (contrairement aux compatriotes de de Boeldieu) à couper l'unique fleur qui décorait la forteresse pour la déposer sur la poitrine de son ami qu'il avait involontairement blessé mortellement. De même rapprochements se feront entre les représentants de la classse ouvrière.
La "grande illusion"... Pendant longtemps je ne m'étais même pas demandée quelle pouvait bien être la signification de ce titre.
Une explication voudrait que pour ce film sorti en France en juin 1937, ce soit une référence au fait que la guerre de 14/18 aurait été "la der des der".
Mais je préfère l'autre explication, celle qui veut que ce qui sépare les hommes soient moins
- les frontières dont les limites sont fictives (voir le bref dialogue à la fin du film lorsque les deux évadés ne se font plus tirer dessus parce qu'ayant, dans un champ enneigé, franchi la frontière Germano-Suisse)
- ou les langues (lorsque le soir de Noël la jeune femme allemande qui élève seule sa petite fille et dont toute sa parenté masculine est morte au front, tuée par d'autres Français, lui avoue qu'elle est heureuse avec lui et que lui qui ne parle pas allemand la comprend et lui promet de revenir à la fin de la guerre)
- que les classes sociales.
Sauf que moins de deux ans plus tard l'histoire prouvera que les frontières existent...

dimanche 21 septembre 2008

Parfois peu de photos suffisent...

... et beaucoup de choses sont dites.
Ainsi, qui est le plus beau entre ce père et sa petite fille?
Aucun des deux: ce qui est le plus beau c'est cette douceur, cette tendresse éblouie, cet amour qui unit ce père et sa fille et par dela eux deux cet amour qui unit parents et enfants au dela de l'espace et du temps, parfois même sans même qu'ils en aient conscience

samedi 20 septembre 2008

instantanés d'un fort lointain voyage (5)

LE coup de coeur de jour avec cette photo du centre ville du Croisic, cette commune qui, contrairement à une autre pourtant fort côtée auprès des parisiens, a su garder tout son charme alors même qu'elle serait la plus ancienne station balnéaire de cette même côte nord de la Loire-Atlantique...

LE coup de coeur? Non il y en eu deux autres ce jour là, mais il fallait choisir en respectant à ce stade la contrainte initiale que je m'étais fixée: un jour/une photo.
Or, en voiture il ne m'a pas été facile de m'arrêter le long de la route côtière dite de la côte sauvage et cela a été impossible lorsque j'ai traversé les marais salants de la presqu'île guérandaise qu'il aurait fallu explorer à vélo. Tout comme au Croisic il faudra que je revienne car je m'y sens bien.

Maintenant les vacances sont finies, il va falloir songer à trier et retravailler les photos, chercher des documents complémentaires etc... afin de donner envie de visiter (et peut-être plus?) cette région qui est la mienne et que je connaissais si mal.

vendredi 19 septembre 2008

instantanés d'un fort lointain voyage (4)

Nouvelle journée commencée sous un ciel gris plus que bleu, avec une lumière qui recouvre tout d'un voile terne. Alors ayant envie de couleurs autant profiter de celles d'un Musée où je ne suis pas allée depuis facilement une bonne dizaine d'années: celui des Beaux-Arts de Nantes. En plus s'y tient une exposition autant d'un auteur dont j'ai beaucoup apprécié deux livres: Georges Pérec.

De cette exposition: aucune photo. D'abord il était interdit d'en prendre, ensuite je pense qu'une partie des oeuvres est trop récente pour figurer sur le net. Enfin: l'exposition ne me touchera pas, mais alors pas du tout. Par contre elle aura un impact inattendu: celui de me faire apprécier la peinture de la première partie du XXème siècle car celle d'un peu avant me "parlait" déjà.

Moi un peu à l'image de cette Dame?

Difficile de le nier puisque entre la reproduction quasi photographique d'une robe de velours qui se termine dont le haut se termine par un fin tulle bordé de dentelles et une pincée de poils de barbe bruns posé sur un carré de coton (en fait ce détail composait une oeuvre d'art dont j'ai oublié le nom... tout comme celui de son auteur...) je choisis sans hésiter la première.

Aujourd'hui: SOLEIL et donc la côte... mais où... Réponse très classique (mais que demander de plus à quelqu'un qui préfère M. Ingres à l'Art contemporain) demain.

un autre portrait...

de M. Ingres, celui de Betty de Rotschild, que m'a fait connaître Alix.
Mis à part une période où le tableau a été volé par les nazis, ce tableau appartenant à la famille Rotschild, j'ai volontairement choisi la couverture du livre que Pierre Assouline a consacré à cette Dame qui, au début du 19ème siècle, avait pour le moins un regard fascinant, bien éloigné de celui, pour un peu éteint de Mme de Sennones.

jeudi 18 septembre 2008

instantanés d'un fort lointain voyage (3)

A priori il n'aurait pas du faire beau alors je suis restée sur Nantes où j'ai suivi l'une des 10 promenades d'un petit guide dont j'ai, je crois bien, déjà parlé: "le piéton de Nantes" .
Pour une Nantaise née à Rennes et ayant comme pseudo @nn@, la balade "Nantes la Brette" s'imposait. La Brette? Ou plus exactement "la petite Brette" car tel était le surnom que le Roi de France (le livre ne précise pas lequel) aurait donné à sa petite Bretonne.
Sous le soleil mais dans une atmosphère refroidie par un vent frais, il y eut donc tours et détours au sein de la cité des Ducs sur les traces de ce qui a trait à la Bretagne et sa Duchesse: château, cathédrale... et pour finir une pause sur l'un des bancs du jardin d'un musée dont j'ai visité il y a fort longtemps les collections sans alors remarquer combien son architecture extérieure était surprenante.
Il semblerait plus logique de trouver un tel bâtiment dans quelque collège de la verte Albion qu'à quelques encablures de la Loire.
Yes Sir! Mais le Sieur Dobrée était un fort étonnant personnage ainsi que le révèle un examen attentif du bâtiment qu'il fit construire... mais ces détails là seront visibles un autre jour.

mercredi 17 septembre 2008

instantanés d'un fort lointain voyage (2)

C'était hier, à Angers, dans l'un des Musées que je voulais y visiter - pour son contenu, admiré il y a plus de 25 ans de cela - et pour l'écrin dans lequel il est exposé: une ancienne abbatiale de toute beauté.
Non je ne dirai pas pour le moment de quel musée, parce que auparavant je souhaite rechercher sur le net de la documentation compte tenu du fait que dans ce musée, encore plus que dans d'autres, il est exclu de faire des photos des ou plutôt de l'oeuvre exposée.

A l'accueil, la caissière conseillait d'aller visiter le cloître accolé au fond du bâtiment.
Aimant déjà en temps normal les cloîtres et ayant lu la veille un billet de Maria-D auquel elle avait joint une série de photos de cloîtres, je ne pouvais faire moins que de le visiter et le photographier... Une sorte d'écho comme cela arrive souvent entre blogeurs qui, de site en site, tissent une étonnante toile qui nous relie les uns aux autres.

Et puisque ce blog est centré autour des sensations: je précise qu'il régnait entre les murs une grande sérénité. Peut-être parce que à cette heure de la pause méridienne j'étais le seule visiteuse présente que ce soit dans cette salle... ... ou le petit cloître attenant.
Il ne restait alors qu'à m'assoir sur l'une des pierres et, dans la tiédeur du soleil de midi de ce presqu'automne, laisser courir le regard sur ces vieilles pierres et la végétation en partie laissée sauvage.

mardi 16 septembre 2008

instantanés d'un fort lointain voyage (1)

C'était hier au village du Kerhinet. http://pagesperso-orange.fr/j-l.peron/pagehtml/kerhinet.html Non, malgré le nom, ce n'est pas en Bretagne mais dans le Marais guérandais.

Ce touriste avait trouvé la bonne place où je me serais bien arrêtée pour déguster le Koui(g)n Aman(n) que j'ai acheté un peu plus tard ...

Plus tard, tout comme je déposerai les autres photos et commentaires de ces "vacances au pays"

lundi 15 septembre 2008

sur la route...

... vers le Sud en plus, pas celui de Nino Ferrer http://www.youtube.com/watch?v=H2G1rgVE2cA mais le Sud-Ouest: les Landes, le bassin d'Arcachon.
Voilà où je devrais être. Sauf que samedi dernier, trompée par des messages météo (je ne citerai pas la source exacte) j'ai renoncé à partir notamment parce que ça me semblait beaucoup de route à compter d'aujourd'hui pour une seule journée de beau temps et deux autres journées mitigées avant une dépression orageuse et le retour... Et puis a priori il devait faire plus beau sur le nord-Loire alors autant rester par ici et en profiter pour mieux connaître ce département dit autrefois de la Loire-Inférieure... mais aussi quelques sites alentours.
Amusant non ces changements de noms: la Seine Inférieure qui devient Maritime ou le plus récent que je connaisse: les Côtes du Nord de mon enfance qui sont rebaptisées Côtes-d'Armor. Et entre-temps il y avait eu la Corse divisée en deux entre Haute-Corse et... Corse du Sud.
Il n'en demeure pas moins que "... un chat..." prend malgré tout quelques jours de repos... ce qui ne l'empêchera pas d'aller fureter le soir, car, c'est bien connu, les chats sont noctambules... enfin c'est ce que certains essaient de nous faire mais est-ce vraiment toujours le cas?

samedi 13 septembre 2008

Aujourd'hui la réponse est dans l'image

chat endormi au fusain by Sabrina trouvé sur artsab.ch

le chat et le soleil

Poème envoyé par Maria-D que je ne résiste pas à remettre ici... quitte à tricher avec la chronologie... (avec un petit regret, j'avais trouvé une très belle photo de chat noir aux yeux dorés, mais le format n'était pas compatible avec blogger)
Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.
Voilà pourquoi, le soir
Quand le chat se réveille,
J'aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil.
Maurice CARÊME

vendredi 12 septembre 2008

Avec Tahar Ben Jelloun...quand les mots venus du sud m'enchantent

Tahar Ben Jelloun, même s'il ne fait pas partie comme François Cheng de l'Académie française, maîtrise lui aussi fort bien la langue française. Je n'ai pas encore lu "la plus haute des solitudes" qui l'a fait connaître, ni même "le racisme expliqué à ma fille", mais "l'enfant de sable" ainsi que sa suite qui a reçu le prix Goucourt: "la nuit sacrée". Et ces deux ouvrages à la langue poétique d'une grande sensualité qui racontent l'histoire de cette femme qui, parce que son père voulait à tout prix un fils, avait vécu comme un homme, m'avaient enchantée. Je n'avais donc pas hésité un seul instant pour acheter deux recueils de nouvelles: "le premier amour est toujours le dernier" mais aussi "amours sorcières" où plus d'une nouvelle m'a laissée fort pensive après en avoir tourné la dernière page. Tel était le cas de "homme sous influence" où la dernière phrase de cette nouvelle consacrée aux doutes que connaît un scientifique très européanisé au point d'être appelé par ses amis "le Cartésien" ou "le Françaouis" dit ceci: "Quant au muezzin, il est devenu un ami, quelqu'un avec qui il aime discuter des relations entre science et religion" Mais d'autres nouvelles m'avaient aussi marquée comme le récit de cette amitié qui unit deux femmes de milieux sociaux fort différents: "Naïma et Habiba" après que l'une d'elle ait découvert qu'elle était atteinte d'une maladie incurable. Ou bien encore "Mabrouk interprète vos rêves" qui voit un écrivain public s'installer comme sorcier parce qu'il a été incapable d'interpréter les rêves assez similaires que trois femmes, qui ne se connaissaient pas, lui ont raconté. Mais l'ouvrage qui m'a le plus marqué de cet auteur est semble-t-il assez peu connu. Il s'agit de "cette absence aveuglante de lumière" Le résumé qu'en donne Wikipédia est assez fidèle: L'auteur s'inspire du témoignage d'un prisonnier du bagne marocain de Tazmamart, conjuré d'un attentat mené contre le roi Hassan II en juillet 1971. Il dit sans artifice les épreuves d'un enfermement dans des cellules où nulle lumière ne parvient, où la station debout est impossible, les humiliations quotidiennes, le délabrement de l'être, et la résistance par la spiritualité, mêlant poésie et imaginaire. Dans ce livre, j'ai retrouvé les mêmes interrogations qu'à la lecture de livres tels que "si c'est un homme" de Primo Levi ou "le mort qu'il faut" de Jorge Semprun: - comment survivre dans des conditions extrêmes où tout est fait pour tuer toute humanité en vous, - comment les mots et la poésie peuvent aider à vivre dans de tels lieux, que ce soit les mots de Dante dans "l'enfer" pour Primo Levi, ou ceux de Rimbaud pour Semprun. - et comment vivre ensuite sans avoir de rancune ou de colère. Du livre de Tahar Ben Jelloun je garde des images très fortes comme celle de ces hommes dont la souffrance est devenue telle qu'ils en arrivent à souhaiter la mort de l'un d'entre eux pour pouvoir pendant quelques minutes pouvoir sortir des cellules/tombeaux où ils sont enfermés... du moins jusqu'au moment où les gardiens qui ont compris cela décident d'organiser les enterrements de nuit. Et tout à la fin du livre, ce que "dit" ce prisonnier qui, alors que beaucoup de ses compagnons d'infortune sont morts en captivité, ressort à jamais brisé physiquement de ces années d'enfermement. Il n'en veut pas ni à celui qui l'a fait enfermé là, ni à ceux qui l'ont gardé emprisonné en se moquant fort bien des tortures qu'ils lui infligeait.

jeudi 11 septembre 2008

François Cheng ou quand l'Orient rencontre l'Occident

De François Cheng, je ne connais que peu de choses en réalité: "le dit de Tianyi" et "l'éternité n'est pas de trop"... Je n'ai en effet pas osé me lancer dans la lecture de "cinq méditations sur la beauté" dont j'ai pourtant souvent relevé dans la presse qu'il en était dit le plus grand bien. Peut-être parce que, esprit beaucoup trop occidental (comprendre: pressé) j'ai du mal à rentrer dès la première lecture dans ses écrits. Et pourtant lorsqu'on les aborde comme il faudrait, que ses livres donnent à méditer...
Il y a un peu trop longtemps que je me suis penchée sur "le dit... "et "l'éternité..." pour en garder beaucoup de souvenirs... sauf peut-être du second, relu plus récemment.
Du premier livre, le Net nous dit en résumé ceci: Au cours d'un voyage en Chine, l'écrivain retrouve un peintre nommé Tianyi, qu'il avait connu auparavant. Celui-ci remet ses confessions écrites à l'auteur. Tianyi a vécu l'avant-guerre dans une Chine imprégnée de traditions. Puis il a vécu en Occident, où il a connu la misère et découvert une nouvelle vision de la vie et de l'art. Il revient ensuite dans son pays, soumis aux bouleversements de la révolution. Il tente de retrouver des êtres qui lui sont chers. Mais la vie les emmènera tous dans des tourmentes...
Ce qui correspond effectivement au souvenir que je gardais de cet ouvrage.
Du second livre, je garde plus de souvenirs, sans doute parce qu'il m'a fallu deux lectures pour comprendre puis accepter pourquoi ce jeune musicien devenu bagnard à cause d'une femme entrevue lors d'un spectacle (mais promise à un autre), puis qui moine/médecin ramène cette femme (entretemps mariée à un homme puissant mais brutal) du monde des morts où l'a envoyé son époux avant de s'exiler (pardon... s'isoler) l'un et l'autre, chacun dans un monastère, et ne se retrouver (quoique...) qu'au moment de leur morts respectives.
Au final, j'en garde le souvenir, ou plus exactement l'impression (ce dont est fait ce "blog") d'un long poème d'amour, d'un amour au delà du temps (d'où le titre : "l'éternité n'est pas de trop" ) et de l'espace. Un amour à l'image de ces quelques scènes où Lan-ying, dont le nom signifie "fine Orchidée", qui est encore mariée à l'homme qui autrefois a fait envoyer l'homme qu'elle aime au bagne, a fait remettre à Dao-sheng une broderie sans y joindre le moindre message.
"La broderie représente une scène d'eau couleur vert pâle, semée par-ci par là de plantes aquatiques. Au premier plan se dresse une orchidée; plus loin, près de l'autre rive, un lotus blanc. Entre les deux fleurs, comme pour égayer toute la scène, un poisson au ton rouge nage, apparemment insouciant, dans l'onde aux rides ingénieusement suggérées..."
Cette broderie/message interroge beaucoup Dao-sheng qui réfléchit:
"... Ne pas exprimer directement ses sentiments, parce que directement on n'y arrive pas. On en dit bien plus avec les images. Dans ce ce cas, Lan-ying, qu'as-tu voulu dire avec ta broderie?...
Pour l'instant je vois ceci. Il y a l'orchidée; je n'oublie pas qu'elle est ton nom. Il y a la fleur et le poisson, il y a l'eau qui les unit tout autant qu'elle les sépare.
Se rejoindront-ils jamais? Pourront-ils jamais faire corps? Et la fleur de lotus, quelle est-elle? Elle se tient plus loin, pure grâce, avec son reflet dans l'eau, aussi transparent et inaccessible que la lune.
Est-elle ton corps, ou plutôt ton âme? Que signifie-t-elle? Veux-tu, par là, évoquer la sentence bouddhiste "il suffit de se retourner pour aborder l'autre rive"? Que signifie au fond cette sentence? Nous sommes sur cette rive; quelle est notre autre rive?...
Tu sens qu'il y a deux fleurs en toi, orchidée et lotus, qu'il y a le poisson voguant au milieu, plein de rêves et de désirs, de nostalgies de la transparence aussi..."

mercredi 10 septembre 2008

de Paul Eluard à François Cheng

Pendant des années Nusch a accompagné Paul Eluard avant de disparaître brutalement. Dans les mois qui suivirent, il écrivit ce recueil: "le temps déborde" où figure ce vers: "Mon amour si léger prend le poids d'un supplice"
Et puis quelques années plus tard il rencontra Dominique et publia en 1951 "le Phénix" qui contient ses derniers poèmes d'amour dont celui-ci (pour lequel, honte à moi, je me suis aperçue le 15 septembre que je l'avais déjà publié sur ce blog le 26 août, une sorte de billet/main tendue à une personne qui doutait d'elle)
et un sourire
La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours puisque je le dis
Puisque je l’affirme
Au bout du chagrin une fenêtre ouverte
Une fenêtre éclairée

Il y a toujours un rêve qui veille

Désir à combler faim à satisfaire

Un cœur généreux

Une main tendue une main ouverte

Des yeux attentifs

Une vie la vie à se partager

Un autre homme a célébré l'amour, la vie via ses textes mais aussi ses poèmes: François Cheng. De lui, de ses livres, je reparlerai un jour. Pour le moment, j'ai juste envie de citer deux de ses poèmes extraits de "à l'orient de tout" .
Le premier renvoie au chemin que j'hésitais à prendre hier.
Tu es pagode qui élève
Et tu es pont qui relie
Tu es banc qui repose
Tu es butoir sur quoi nous butons
Et nous trébuchons
Et nous avançons
Sur nos routes
N'es-tu justement
La borne
Nous indiquant sans fin
Toujours d'ici,
Toujours plus loin
L'horizon
Quant à l'autre poème... Sait on jamais ce que l'on retient des vers d'un poème...
Il fait bon sur la margelle
S'assoir quand arrive le soir
La pierre est tiède encore et fraîche
L'ombre - avant de puiser l'eau
Il fait bon sur une margelle
Aux tièdes mousses s'attarder
Uni à la fraîcheur de l'ombre
Comtempler le dernier rayon
Du couchant qui tisse en images
- avec les aiguilles des pins
Sa brève légende dorée

by Ch. Béchir

mardi 9 septembre 2008

Quel chemin prendre

Parfois après une photo, un texte, il est difficile de choisir le chemin que l'on va continuer à suivre...
... continuer à partir de Paul Eluard sur François Cheng, revenir sur cette série autour du noir et blanc ou bien encore...
... car il y aurait tant de choses à dire, à écrire, à partager.
Alors attendre...
Même les chemins les plus étroits mènent quelque part.

lundi 8 septembre 2008

de Aragon à Eluard

La vision qu'avait Charles Baudelaire de son chat m'a fait me rappeler cette chanson de Jean Ferrat (qui a été semble-t-il reprise par les Enfoirés): "Aimer à perdre la raison". Car si Baudelaire commençait par une vision très sensuelle de son chat, il concluait avec le côté potentiellement dangereux de ce dernier lorsqu'il évoquait la femme aimée et parlait du regard qui "... coupe et fend comme un dard" et d'un air subtil, d'un dangereux parfum qui nagent autour du corps brun.

Et pourtant que cette chanson de Jean Ferrat, dont il est bien difficile de retrouver le texte du poème original, et même son emplacement exact dans l'oeuvre de Louis Aragon (a priori dans "Le fou d'Elsa" chapitre: chants du Medjnoûn) semble belle.

http://www.youtube.com/watch?v=TdRZL_Q3ujs

Belle mais triste car la relisant une fois de plus je m'aperçois que si je peux accepter que via l'Autre on puisse appréhender la douleur du monde:

La faim, la fatigue et le froid Toutes les misères du monde C'est par mon amour que j'y crois

il semble difficile de pouvoir accepter que l'espace et le temps ne se mesurent que via cet Autre :

A n'avoir que toi d'horizon Et ne connaître de saisons Que par la douleur du partir

alors qu'ils devraient au contraire s'ouvrir, un peu comme le suggèrent ces vers de Paul Eluard tirés du recueil "le temps déborde" "

Nous n'irons pas au but, un par un, mais deux . Nous connaissant par deux, nous nous connaîtrons tous. Nous nous aimerons tous et nos enfants riront De la légende noire où pleure un solitaire."

Post-Scriptum de Sido

Je n'ai aucun recueil de poésie de Louis Aragon, et le texte ci-dessus ne figure dans aucune des anthologies que j'ai, alors lorsque Sido a déposé ce commentaire, il m'a semblé intéressant que même ceux qui ne déposent pas de commentaires ou ne lisent pas ceux des autres puissent avoir connaissance de ces informations qui donnent un tout autre éclairage au texte. Sido a écrit: "Le poème d'Aragon "La croix pour l'ombre", ayant été amputé de ces trois premières strophes dans la chanson, perd une bonne partie de son sens, sens que le titre et le recueil dans lequel il est inséré évoque : l'amour qui fait perdre la raison n'est pas l'amour( Aragon dira " Le malheur d'aimer" )! Les gens heureux n’ont pas d’histoire C’est du moins ce que l’on prétend Le blé que l’on jette au blutoir Les boeufs qu’on mène à l’abattoir Ne peuvent pas en dire autant Les gens heureux n’ont pas d’histoire C’est le bonheur des meurtriers Que les morts jamais ne dérangent Il y a fort à parier Qu’on ne les entend pas crier Ils dorment en riant aux anges C’est le bonheur des meurtriers Amour est bonheur d’autre sorte Il tremble l’hiver et l’été Toujours la main dans une porte Le coeur comme une feuille morte Et les lèvres ensanglantées Amour est bonheur d’autre sorte.

dimanche 7 septembre 2008

problème technique...

Autrefois quand il y avait des problèmes de transmission à l'ORTF on avait le droit d'abord à une horloge en plan fixe et puis après, les jours fastes, à un interlude. Vous vous rappelez, le p'tit train avec le rébus... Et bien là suite au dépôt d'une vidéo il semblerait bien que l'on s'oriente vers quelque chose qui y ressemble, mais sans l'horloge, ni l'interlude :-) puisque lorsque je demande l'affichage de ce message je tombe désormais sur un écran noir... dont je ne sais en rédigeant ceci s'il sera lisible. Que disait-il déjà ce chanteur? "Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir..." Après? Je ne sais plus. Apparemment j'ai quand même pu déposer ceci. Mais désolée ce problème trop complexe pour le moment, même un dimanche, donc "...un chat..." ne passera pas parmi les livres, il est parti en balade :-) et le vrai message du jour attendra... A moins que... à moins que je n'interprète ceci comme un signe qu'il n'est pas souhaitable de le publier et que je change d'orientation et en dépose un autre en utilisant quelque chemin de traverse...

...résolu :-)

... en faisant du ménage au niveau de l'historique des fichiers Internet temporaires... Et oui, même dans le monde virtuel il faut faire de temps en temps du ménage. Quel aspect peuvent bien avoir les moutons "internetiens"? Ressemblent-ils à ceux du ciel ?

ou bien alors à ceux de Saint-Exupéry? Tant qu'à choisir, je préfère ceux de l'Ancien... même si je ne suis pas certaine que notre monde actuel lui aurait plu.

Oui j'aime surtout le dernier mouton qu'il a dessiné, le seul qui ait trouvé grâce aux yeux du Petit Prince ,celui-là, dans la boîte, regardez bien ...

"... je fus bien surpris de voir s'illuminer le visage de mon jeune juge:

- C'est tout à fait comme ça que je le voulais! Crois-tu qu'il faille beaucoup d'herbe à ce mouton?

- Pourquoi?

- Parce que chez moi c'est tout petit...

- ça suffira sûrement. Je t'ai donné un tout petit mouton.

Il pencha la tête vers le dessin:

- Pas si petit que ça... Tiens! Il s'est endormi..."

samedi 6 septembre 2008

... et des amoureux des chats

Le chat

Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux;

Retiens les griffes de ta patte,

Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,

Mêlés de métal et d'agate.

Lorsque mes doigts caressent à loisir

Ta tête et ton dos élastique,

Et que ma main s'enivre du plaisir

de palper ton corps électrique,

Je vois ma femme en esprit. Son regard,

Comme le tien, aimable bête,

Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

Et, des pieds jusques à la tête,

Un air subtil, un dangereux parfum

Nagent autour de son corps brun.

Charles Baudelaire Les fleurs du Mal