vendredi 31 juillet 2015

Il y a 71 ans disparaissait Antoine de St Exupéry

"on ne voit bien qu'avec le coeur l'essentiel est invisible pour les yeux" ...extraite du "Petit Prince", ce conte pour enfants, c'est de loin la phrase la plus connue de lui.


Mais il en est une autre, extraite de ce qui est considéré comme sa dernière lettre (qu'il n'avait pas eu le temps de poster) qui incite à méditer sur ce qu'aurait pu être sa vie si il était revenu de cette dernière mission: " Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier."

jeudi 30 juillet 2015

"ambulance 13 - les plumes de l'enfer" de Ordas & Mounier

Deux changements de taille pour ce 3ème et très probablement dernier cycle de la BD "Ambulance 13": Cothias ne fait plus partie de l'aventure et du coup on s'éloigne du livre éponyme qui voyait le chirurgien des armées Louis-Charles Bouteloup et Emilie Sansay, la jeune dessinatrice qu'il avait rencontrée lors de ses années d'étude, mourir ensemble, victime de l'obus lancé par la grosse Bertha  qui avait détruit l'église St Gervais le 29 mars 1918.
Du coup, cela permet à l'équipe restreinte d'aborder 2 épisodes peu connus de la guerre 14/18:
- le recours par l'armée régulière aux corps-francs dont a fait état le film - pas vu- de Bertrand Tavernier "Capitaine Conan"
- la participation d'amérindiens américains au conflit. Et cette page là est beaucoup moins connue, à la différence des amérindiens canadiens! Il suffit pour s'en convaincre de consulter l'article sur wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Anciens_combattants_am%C3%A9rindiens
Dans ces conditions, faut il en conclure que les faits décrits dans la BD sont assez proches de la réalité, à savoir que les USA ont bel et bien envoyé des régiments d'Indiens -qui n'auraient pas forcément été inscrits sur les registres officiels- en les sous-dotant de façon notoire en armement, avant de les envoyer dans des missions clairement "casse-pipe", notamment ceux qui étaient installés sur des terres convoitées par des industriels?
Une chose est certaine, encore beaucoup d'action dans cette BD, une action qui n'occulte pas les sales côtés de cette guerre qui se jouait aussi à l'arrière avec des règlements de compte entre hauts-gradés.
Et puis tout à la fin, probablement parce que le service de santé des armées s'est associé au projet, un cahier de 12 pages consacré au "Développement technique du service de santé des armées à travers ses ateliers généraux" durant la 1ère guerre mondiale
Maintenant il ne reste plus qu'à attendre septembre 2015 (au mieux) pour savoir si Bouteloup va s'en sortir car dans la dernière planche, quant il arrive enfin dans un hôpital, 20 heures après une bataille qui a vu les Cheyennes qu'il accompagnait décimés, il est plus proche de la mort que de la vie.
* Extrait du Journal d'Albert Préjean "C'était des petites équipes de gars gonflés qui s'en allaient faire des coups de main dans les lignes ennemies." Et notamment ramener des renseignements, quitte à ramener un prisonnier qui sera "interrogé"

mercredi 29 juillet 2015

L'homme qui parlait aux lions...

... s'appelle Kevin Richardson. Il est né le 8 à Johannesburg. Il a suivi une formation de zoologiste qui l'ont amené à effectuer de nombreuses recherches sur les animaux de la savane, notamment sur les guépards, les léopards, les hyènes et les... lions.
Ces derniers semblent avoir tout particulièrement retenu son attention puisqu'il a fini par créer le "Royaume du Lion Blanc", une réserve de plus de 800 hectares située à une vingtaine de kms de sa ville natale et a acquis le surnom de "The Lion Whisperer" (une sorte d'équivalent sud-africain de l'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux)

Pour la petite histoire, le costume qu'il porte sur la 1ère photo a été confectionné spécialement par le couturier chargé de réaliser la tenue officielle des Hollandais lors de la dernière coupe du monde de football.

mardi 28 juillet 2015

Tout est affaire de regard et de point de vue

Un billet que je pourrais dédier à un certain Michel G. avec qui j'ai beaucoup échangé à une époque. Il m'avait raconté cette petite histoire qui lui était arrivé avec un de ses petits enfants qui fréquentait l'école primaire et qui, de mémoire, était désireux d'en savoir plus sur "LA vérité"... En fait, j'ai oublié la notion exacte mais retenu la "leçon" donnée parle grand-père.
Il avait montré à l'enfant un CD et lui avait demandé "Que vois-tu?" Et le petit fils de décrire ce qu'il voyait sur la pochette. Et là Michel avait retourné le CD et montré ce que lui voyait, et qui était différent. Une belle illustration du danger qu'il y a de se fier à ce que l'on croit être et ne correspond pas à "la réalité". Ce n'est que notre conception. Ce qu'explique assez bien l'image ci-dessous

lundi 27 juillet 2015

Un an de plus...

... et se dire que parfois, tout est affaire de regard pour mieux accepter les choses

dimanche 26 juillet 2015

"Canardo - Mort sur le lac" de Sokal

A ma connaissance, c'est le 1er diptyque réalisé par Sokal & Co* Quelqu'un l'a très bien résumé sur le site de la RTBF**
"Canardo est engagé par une jeune femme amnésique qui a été recueillie par des pêcheurs d’anguilles. Elle veut savoir qui elle est. Cela se passe le long du Lac Belga, frontière naturelle entre le riche duché du Belgambourg et le pauvre pays de Wallonie. Une Wallonie d’où s’enfuient de plus en plus de " chômeuses wallonnes pauvres et efflanquées qui traversent clandestinement le lac Belga sur des embarcations de fortune après avoir donné leurs maigres économies à des passeurs sans foi ni loi!(...)"
ça ne vous rappelle rien. Moi si, sauf que ça se passe beaucoup plus au sud... Autre rappel à une actualité un tantinet plus ancienne: Canardo va découvrir que derrière ce trafic on trouve aussi de l'esclavage sexuel qui touche les plus hautes sphères de l'Etat. A noter que ce 1er volume se clôt d'une manière qui vous dissuadera très probablement pendant longtemps de manger des anguilles qui font sur le bord du lac Belga, ce que faisaient les crabes sur les plages normandes dans les mois qui ont suivi le débarquement...
Et comme un Canardo, au delà de l'intrigue, ça tient beaucoup aux réparties échangées par les protagonistes. En voici un extrait. Et ça commence très fort, dès la 1ère page lorsque la jeune femme amnésique explique comment elle a choisi Canardo: "Les pages jaunes... J'ai passé les "A" ... je ne prends jamais les "A" parce que ce sont des petites malhonnêtes qui bidouillent le nom de leur petite entreprise pour être parmi les premiers cités dans l'annuaire... Alpha-Machin, ABC Truc... Les "B", c'est ceux qu'ont pas osé employer le "A", c'est des malhonnêtes et des timorés...Les "C" c'est bien"
* Oui Sokal & Co parce que si seul son nom figure sur la couverture, il accepte désormais de rendre à chacun sa part de travail et donc précise que le dessin est de Pascal Regnauld, le scénario de lui même et son fils Hugo qui assure aussi la mise en couleurs
** Radio Télévision Belge Francophone

samedi 25 juillet 2015

Histoires d'oiseaux

Extrait tiré de "La fille de la femme araignée" de Anne Hillerman
Il faut imaginer le lieutenant Leaphorn, mortellement blessé, sur un lit d'hôpital avec à ses côtés, un ancien collègue, Jim Chee qui a longtemps hésité à rester dans la police car il souhaitait suivre les pas de son oncle et devenir un hataalii* et sa femme, Bernie Manuelito, elle aussi policière.
"Chee commença à psalmodier, d'abord tout bas. le Chant de l'oiseau bleu, celui qui, traditionnellement accueille le lever du jour, celui que les mères enseignent à leurs très jeunes enfants. Bernie chanta également, surprise que sa voix s'associe à ce chant. Ni l'un ni l'autre ne se préoccupaient qu'on puisse les entendre"
à défaut d'avoir trouvé ce chant sur le net...

* Hataalii, ni medecine-ma, ni shaman, il est le dépositaire de procédures destinées à libérer un malade au moyen de prières, chants associées à des peinture de sable. Cette libération est plus que symbolique que médicale car elle vise à aider le malade à retrouver une sérénité morale, seule à même de lui permettre de retrouver le horzo (harmonie avec l'univers)

vendredi 24 juillet 2015

"La fille de la femme-araignée" de Anne Hillerman

Grâce à Anne Hillermann, Joe Leaphorn et Jim Chee sont de retour! En effet, Anne Hillermann, l'un des enfants de Tony Hillermann*, a pris le relais de son père dont le dernier opus était sorti en 2006.
Mais si Anne marche sur les traces de son père, dans le style et les fréquents renvois à la culture navajo, elle met surtout l'accent sur les femmes. Et pas seulement parce qu'elle suit principalement les pas, les réflexions de Bernadette Manuelito (dite Bernie) mais aussi parce qu'elle apporte une touche plus féminine, plus sensuelle à cet univers jusque là fort masculin. 
Beaucoup de femmes donc:
Bernie, la femme flic épouse de Jim Chee, celle qui donne son titre à l'ouvrage tant elle est tenace à nouer les fils
Louisa, la compagne de Joe qui, parce qu'elle est quasi introuvable, est soupçonnée d'être la commanditaire de la tentative de meurtre dont il est victime, 
La mère et la jeune soeur de Bernie
La mère à la très forte personnalité de l'un des jeunes soupçonnés d'avoir commis cette même tentative 
L'infirmière de l'hôpital, la femme croisée dans Chaco Canyon**, la secrétaire et surtout le Dr Maxie Davis du CRIA**
Et j'en oublie
Beaucoup de réflexions aussi sur la spécificité des relations H/F que ce soit dans la vie de couple ou dans les relations de travail, mais aussi sur les liens parents/enfants 
Au final, un livre qui se lit bien parce que Anna Hillermann a su apporter sa touche personnelle au "moule" des enquêtes policières navajos de son père. A elle maintenant tout en gardant ces liens de s'émanciper encore plus, ne serait-ce qu'en confiant d'autres enquêtes à Bernie
* 1925-2008 https://fr.wikipedia.org/wiki/Tony_Hillerman
** ensemble de quelque 3 600 sites archéologiques appartenant à la culture anasazi, situé au sud-ouest des États-Unis dans l'État du Nouveau-Mexique
*** Mot à mot: Centre de Recherche sur les Indiens  d'Amérique. Mais probablement une extrapolation de 3 des musées de Santa Fe: Le Musée d' Arts & Cultures indiens (culture et l' histoire des indiens américains du Sud-Ouest ciblé architecture, pièces d' arts (dont poteries des indiens Pueblos), de langues, chansons & vidéos avec des conteurs) Le musée International d' Art Folklorique et Le musée Wheelwright des indiens américains

mercredi 22 juillet 2015

Le 27 janvier 2008

C'était un dimanche... et oui, puisque le 26 était un samedi. Et il faisait beau, très beau même. Alors je suis allée faire une petite balade le long des bords de l'Erdre dont certains ont pu dire que ça serait la plus belle rivière de France. Mais ça c'était du temps de François 1er et depuis beaucoup d'eau a coulé sous les ponts de Nantes. 
ça reste quand même un site assez côté (j'en veux pour preuve le prix de vente de certains logements récents) le long duquel il est fort agréable de se promener, surtout depuis que l'île de Versailles a été ré-aménagée (parce que lorsque je suis arrivée à Nantes dans les années 80 c'était une friche avec quelques baraques en bois) et que le nombre de voitures circulant sur les berges a été restreint avec la mise en place d'une ligne de tram (en 1993)
La dernière photo a été prise du Pont de la Motte-Rouge...lequel est vert... et n'a rien à voir avec une quelconque butte du temps passé. Et oui il doit son nom à un Général : https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_%C3%89douard_de_La_Motte-Rouge

mardi 21 juillet 2015

Le 26 janvier 2008

Il ne s'est rien passé de particulier dans le Monde et en France (du moins rien d'exceptionnel). Pour moi non plus.
C'était un samedi (mais ça je l'avais oublié, merci les moteurs de recherche!) et ce jour là j'ai eu la chance d'assister à un beau lever de soleil ET un beau coucher de soleil. La preuve avec ces deux images retrouvées au fond de mon PC en faisant du rangement dans les fichiers photos.


























Les plus courageux s'amuseront à compter le nombre de jours (années et mois c'est assez facile) qu'il m'aura fallu pour les exhumer. Mieux vaut tard que jamais

lundi 20 juillet 2015

"les Minions" sont de retour

...à moins qu'il ne faille dire qu'ils sont en avance. Et oui, d'une certaine manière ils le sont car cette histoire est le prequel des 2 films sortis en 2010 pour "Moi, moche et méchant" et 2013 pour "Moi, moche et méchant 2"
Doit on résumer l'histoire qui joue avec justement avec l'histoire et remonte loin dans le temps pour raconter les gaffes de ces petits bonshommes jaunes au look de gélules avant de se caler sur les sixties où va se dérouler la majeure partie de l'action? Non. Je précise juste qu'il n'a pas toujours du être facile de trier parmi les méchants historiques ou inventés que sont le tyrannosaure Rex, Gengis Khan, Dracula ou Napoléon.
Quand je dis "sixties", c'est plutôt à la fin de celles-ci que les 3 héros que sont Kevin, Stuart et Bob se mettent alors en quête d'un nouveau méchant qui sera en réalité une méchante: Scarlet Overkill.
Place donc aux tenues, à l'ambiance à la BOF des années 60/70 avec par exemple: "Happy Together " des Turtles ou bien encore "My generation" des Who ou "Revolution" des Beatles .
Quant au fond... il y a des clins d'oeil que j'ai bien aimés comme voir les Minions sortir de la bouche d'égout du passage clouté de Abbay Road ou le look très Serge Gainsbourg du mari de Scarlet ou la Reine d'Angleterre déchue de son titre faire dans un pub un bras de force avec un gros malabar... mais je pense avoir loupé beaucoup de gags, notamment les nombreux renvois aux films de "James Bond"  et autres films d'action de ces années là.
En clair, rigolo, de quoi passer une bonne grosse heure, mais pas de quoi m'inciter à acheter le DVD

dimanche 19 juillet 2015

"Flamands & Hollandais" au château des Ducs de Bretagne

C'est LA grande exposition de l'été au château et elle est labellisée "Voyage à  Nantes" où elle est visible jusqu'au 30 août. Et je vous invite vivement à y aller.
Y aller? Mais pourquoi? Pour vous apprendre, si vous passiez en général au pas de course dans les galeries consacrées à la peinture des 16e au 18e siècle, à désormais prendre le temps de vous y attarder grâce à ces 65 tableaux principalement tirés des collections des Musée des Beaux Arts de Nantes actuellement fermé pour travaux.
Pour tous, au point de départ, il y a le passage de la peinture à l’œuf ("tempura") à la peinture à l’huile qui, réalisé au siècle précédent par Van Eyck, permet désormais de superposer les couches de peintures et donner une plus grande force aux détails de la peau, du regard...mais aussi améliorer la perspective des paysages.
Mais cela va se traduire de manière différente selon que le peintre est Flamand ou Hollandais. 
Et oui, c'est l'un des apports de cette exposition, nous apprendre à nous Français, si hexagonaux dans notre apprentissage de la peinture, que si à l'origine Les Flandres et les Pays-Bas étaient un seul vaste territoire, les deux vont progressivement se séparer. Séparation politique... oui mais pas que...la religion a aussi son mot à dire et elle a grandement influencé la peinture. 
En très schématique, on dira que les les Flamands catholiques du Sud (Rubens) et les Hollandais, protestants du Nord (Rembrandt) ont eu une approche différente de la manière de concevoir l'art de peindre, même sur des thématiques proches comme l'art du portrait ou plus encore la "nature morte"
Les Flamands privilégient les natures mortes riches, foisonnantes de fruits & fleurs et même animaux, le tout très coloré, qui donnent l'impression d'une réel sentiment de richesse de celui pour qui le tableau a été réalisé. Chez les Hollandais, on se situe beaucoup plus dans l'épure, avec beaucoup moins d'éléments présents et une palette chromatique plus restreinte où les tons gris-ocres ont la vedette.  
Une exposition à voir donc...et ne pas hésiter à la "prolonger" ainsi que je l'ai fait, en achetant le catalogue.

samedi 18 juillet 2015

Tous pareils au final

Ce dessin, quand je l'ai vu sur le Net, il m'a tout de suite plu, notamment parce qu'il me rappelait cette phrase tirée d'une chanson de Claude Nougaro:
"Au delà de nos oripeaux, Noir et Blanc sont ressemblants comme deux gouttes d'eau"
La chanson c'est  "Armstrong" http://dai.ly/x4cdek
Sortie en 1968, c'est une adaptation de "Go Down Moses", un gospel inspiré comme il se doit de la Bible. Un titre qui figure sur l'album de Louis Armstrong, "The Good Book"
Point d'ode à Dieu chez Nougaro mais un hommage à Louis Armstrong et avant de lancer une pique finale aux racistes en tout genre
"...Armstrong, un jour, tôt ou tard, on n'est que des os...
Est ce que les tiens seront noirs ? Ce serait rigolo
Allez Louis, alléluia !
Au delà de nos oripeaux, 
Noir et Blanc sont ressemblants comme deux gouttes d'eau"

vendredi 17 juillet 2015

Il fait chaud... donc vive les photos rafraîchissantes...

...avec quelques photos tirées des images primées en 2015 par le "National Geographic". Les auteurs, qui sont crédités explicitent la manière dont ils ont réalisé leur cliché.

Les chutes de Goðafoss (Islande) par Ed Graham
« J’ai pris [cette photographie] aux chutes d’eau de Goðafoss, en Islande (...). J’ai utilisé un filtre spécial pour capturer le mouvement de l’eau avec les rayons du soleil ».
NB: Cette cascade fait près de 12 mètres de haut pour 30 mètres de large.
Le Jal Mahal pendant du lever du soleil (Inde) par Ravikanth Kurma
« Je cherchais à capturer ce palais et ces deux autres structures sur l’eau. C’est pourquoi j’ai utilisé une lentille avec un ultra grand angle. Peu de touristes visitent ce lieu si tôt, alors l’endroit est très paisible le matin ». De fait, à cette heure très matinale, les seuls visiteurs du lac semblent n'être que  les pigeons et les poissons.
Des immenses vagues convergent vers la côte de Nā Pali, à Kauaï (Hawaii) par Lee Scott
« Le début de la saison dans le nord ouest de l’ile et la position du soleil en automne ont rendu la prise de cette photo possible, mais ce qui la rend vraiment spéciale pour moi est l’oiseau volant dans le coin du cliché. Ce petit moment de vie ajoute un quelque chose à l’image et me rappelle que les choses banales sont parfois spectaculaires ».
Une grotte de glace au Glacier Vatnajokull, (Islande) par Shane Wheel
Il n'existe a priori aucun commentaire du photographe sur les conditions de réalisation de cette photo. Je rappellerai simplement que les boitiers et objectifs des appareils photos, sauf protections spéciales, sont très sensibles aux températures extrêmes et qu'il devait faire particulièrement froid dans cette caverne glacée située à Vatnajökull, là où se trouve la grande calotte glaciaire d’Islande.

jeudi 16 juillet 2015

Il fait chaud...et la vue se trouble...

...ou plus exactement l'oeil voit des choses, qui ne sont pas ce qu'elles sont. 
Ainsi dans le photo ci-dessous, on voit des dromadaires noirs avec une petite ombre beige clair sous eux. Erreur! l'ombre claire c'est en réalité le dos du dromadaire vu par au dessus (via un parapente) et la silhouette sombre est l'ombre du dromadaire sur le sable.
Ce superbe cliché digne des meilleurs exemples d'illusion optique et que l'on retrouve beaucoup sur les réseaux sociaix sans qu'il soit forcément crédité, a été réalisé par George Steinmetz
Ce photographe américain (né en 1957) a été diplômé en... géophysique en 1979 par l'Université de Stanford! Il a commencé à faire de la photo après avoir circulé pendant plus de 2 ans en auto-stop à travers l'Afrique.
Désormais il photographie principalement les déserts du monde en pilotant un parapente motorisé: un moyen de transport original qui lui permet de réaliser des images qui seraient impossibles à faire en utilisant les avions traditionnels (sachant que certains sites sont de plus inaccessibles via la plupart des autres modes de transport). 
Pour en savoir plus sur son travail: http://www.georgesteinmetz.com/ 

mercredi 15 juillet 2015

Il fait chaud...

« En Provence, le soleil se lève deux fois, le matin et après la sieste. »
Yvan Audouard

mardi 14 juillet 2015

L'état d'esprit de Margaret Bourke-White quand elle photographiait les camps

Elle, c'est Margaret Bourke-White dont il était dit ceci lors d'une exposition qui lui était consacrée: "Margaret Bourke-White est une pionnière de la photographie aérienne et de la ville vue d’en haut. Photojournaliste pour des médias renommés (Fortune, Life, Vu, etc...) elle est la première journaliste occidentale à être autorisée en URSS (en 1930) avant de devenir la première femme correspondant de l’armée américaine. Pendant la seconde guerre mondiale elle offre notamment des clichés de villes dévastées ... et couvrira par la suite de nombreux conflits".  A ceci j'ajoute que c'est elle l'auteur des derniers clichés de Gandhi, ceux où il est à côté d'une rouet.
Mais c'est une autre partie de son travail dont je voudrais faire état, lorsqu'elle a témoigné, via ses clichés, sur ce qu'étaient les camps de concentration*. Et surtout citer un extrait de son livre de souvenirs**.
"L'usage de l'appareil photo était un soulagement. Il intercalait une mince barrière entre moi et l'horreur devant moi. Les gens me demandaient souvent comment il est possible de photographier de telles atrocités. Je devais couvrir mon esprit d'un voile pour travailler. Lorsque je photographiais les camps d'extermination, ce voile protecteur était si solidement tendu que je savais à peine ce que j'avais pris jusqu'à ce que j'aie vu les tirages de mes photographies. C'était comme si je voyais ces horreurs pour la première fois. Je crois que beaucoup de correspondants travaillaient dans cet état de stupeur imposée. On est obligé, autrement c'est impossible à supporter"A défaut de pouvoir prendre de la hauteur, il faut savoir mettre de la distance, sinon c'est insupportable
* aucune photo de ce type ici, parce que l'essentiel est ailleurs, sur le regard que peuvent avoir les personnes témoins de choses horribles, notamment lorsque leur métier c'est de "ramener des photos"
** Portrait of myself (1963)

lundi 13 juillet 2015

Les femmes et l'argent

On "fête" aujourd'hui le 50ème anniversaire de la loi de 1965 qui a réformé les textes relatifs au régime matrimonial entre époux, avec pour la femme mariée la possibilité désormais :
- de gérer ses biens propres
- d'ouvrir un compte en banque seule
- d'exercer une profession sans l'autorisation de son mari.
Et oui, si je me réfère à ma propre mère, née en 1922: 
- quand elle avait commencé à travailler à 12 ans comme "bonne à tout faire", ses gages étaient versés à ses parents puisqu'elle était mineure... et je ne suis d'ailleurs pas certaine que tel n'a pas été le cas jusqu'à son mariage en 1947, alors même qu'elle avait 25 ans*
- quand elle a recommencé à travailler, comme employée de maison, après ma naissance en 1958, elle avait du solliciter l'accord de mon père pour exercer ce métier.
Le genre de chose dont il n'a été nullement question lorsque je suis rentrée dans la vie active en 1981 ou que je me suis mariée en 1982!
Du coup je me suis replongé dans l'histoire des femmes et de l'argent et j'ai trouvé ceci comme grandes dates:
1881: Loi autorisant les femmes à ouvrir un livret de Caisse d'épargne sans l'autorisation de leur époux
1907 : La femme mariée qui travaille a le droit de disposer de son salaire, mais seulement de lui. Il faudra attendre 1965 pour qu'elle ait le droit de gérer  ses autres biens.
1938 : La femme -quel que soit son statut matrimonial- a désormais une "capacité juridique" (même si celle-ci reste restreinte) ce qui l'autorise à "ester en justice", témoigner, etc...
Puis donc ce texte de 1965. Et maintenant la lutte porte sur d'autres fronts, comme celui de l'égalité salariale...
* NB: la majorité civile est fixée à 18 ans depuis le (elle était fixée à 21 ans depuis 1792).

dimanche 12 juillet 2015

Deux images autour de "humour et nouvelles technologies"... suite

Nouvelles technologies encore et encore avec ce petit "Minion" - l'un des nouveaux "héros" vecteurs de petites phrases, après les lapins crétins et les oiseaux bleus à gros bec des studios Pixar - qui énonce un constat bien souvent fait par les parents d'adolescents & autres jeunes adultes 
Parfois même on en arrive à la situation ci-dessous semblent oublier l'essentiel, ici "la ronde de nuit" qui est considéré comme le chef d'oeuvre de Rembrandt. En effet, je ne me fais guère d'illusion, il est fort probable que ce que regardent sur leurs écrans ces adolescents ce ne sont pas des information par rapport au tableau qui est derrière eux.

samedi 11 juillet 2015

Deux images autour de "humour et nouvelles technologies"

De loin en loin je trouve sur le Net une image qui me plaît et que je range dans un coin de mon PC. La 1ère trouvée est une image fort sérieuse...de mémoire postée à l'appui d'une revendication pour l'accès à l'éducation et la culture pour les filles, dans les pays où la religion aurait tôt fait de les enfermer chez leurs parents... en attendant leur mariage

Et puis il y a quelques jours j'ai trouvé celle-ci... qui, même si elle est excessive, m'a beaucoup fait sourire. Oui excessive car on trouve encore dans les transports en commun un certain nombre de personnes qui lisent des livres en format papier... et quelques uns qui préfèrent le format "tablette" ou "liseuse". Et nous ne sommes pas au stade où ils devenus une espèce tellement rare qu'on a envie de les photographier. 

En fait, il manque un dessin entre ces deux dessins: celui qui verrait la cohabitation des lecteurs (quel que soit le support) et des branchés/connectés. En effet, actuellement, les gens sont "absents" car penchés vers leur téléphone portable où ils consultent... allez savoir quoi? Leurs SMS? Les publications déposées sur le compte qu'ils ont ouvert sur FB ou je ne sais quel autre "réseau social" qui présentement les "relie" tout en les isolant du reste du monde. 
J'ose espérer qu'il faudra encore quelques temps pour que ces "connectés 24/24 &7/7"  immortalisent... et publient sur le net, la photo d'un lecteur à l'ancienne.

vendredi 10 juillet 2015

Omar Sharif a rejoint le Docteur Jivago

Sa carrière a vraiment commencé alors qu'il avait 30 ans et a interprété en 1962 l'un des personnages de Lawrence d'Arabie. Autre moment mémorable, "le docteur Jivago" dont, bien que ne l'ayant vu qu'une fois, il y a bien des années de cela, je garde en mémoire les quelques plans où Youri Jivago, le héros qu'il interprète, meurt. Rappelez vous: "Lors d'un trajet dans le tramway, il aperçoit une femme dans la rue qui ressemble fortement à Lara. Il sort du tramway pour l'interpeller, mais ne parvient pas à crier assez fort ; il meurt d'une crise cardiaque en pleine rue."
Alors oui, forcément, même si c'est Julie Christie qui apparaît sur le photo, je ne pouvais pas faire autrement que passer LA chanson du film 
Un film que je ne suis pas sure d'avoir envie de revoir vu les derniers commentaires (plutôt ironiques, le danger quand on revoit des films qui ont eu beaucoup de succès 40 ou 50 ans auparavant) que j'ai pu lire le concernant. 


De même j'oublierai le joueur flambeur qui avait demandé à se faire interdire de casino ou, pire, le présentateur du générique du journal des courses ("le cheval, c'est mon dada!")
Par contre j'ai une petite tendresse pour le petit rôle d'espion égyptien qu'il interprétait avec beaucoup d'humour en 1976 dans le film "Quand la Panthère rose s'emmêle"Et puis un regret, n'avoir jamais vu "Monsieur Ibrahim et les fleurs du coran"

jeudi 9 juillet 2015

"Difret" de Zeresenay Mehari

Une dizaine de jours après le film très français "la loi du marché" réalisé avec beaucoup d'acteurs d'un jour autour d'un acteur célèbre, pour raconter une histoire somme toute banale, c'est un autre film, venu d' Ethyopie, qui a eu mes faveurs. Et cette fois-ci ce ne sont pas les acteurs - inconnus en France - mais l'histoire, assez exceptionnelle, qui a retenu mon attention. 
Une histoire vraie que voici brièvement résumée: "A trois heures de route d’Addis Abeba, Hirut, 14 ans, est kidnappée sur le chemin de l’école: une tradition ancestrale veut que les hommes enlèvent celles qu’ils veulent épouser. Mais Hirut réussit à s’échapper en tuant son agresseur. Accusée de meurtre, elle est défendue par une jeune avocate, pionnière du droit des femmes en Ethiopie. Leur combat pour la justice commence, mais peut-on défier une des plus anciennes traditions ?" 
 Le film venant de sortir, dans peu de salles* et les pays occidentaux n'ayant probablement pas parlé de ce fait-divers survenu en 1996, j'ignorais complètement quelle serait l'issue du film. Alors, j'ai tremblé pour Hirut et son avocate. Et plus d'une fois! Tremblé, car il est très vite clair que, si Hirut tombe entre les mains du clan de l'homme qu'elle a tué en état de légitime défense après qu'il l'ait enlevé, séquestrée et violée... elle sera tué, égorgée sans autre forme de procès
Tremblé de rage aussi en voyant comment les hommes, dans leur immense majorité, font tout pour privilégier la "justice" (?) tribale sur celle des lois. Genre: le médecin estime de visu qu'elle est quasi majeure en se fiant à la grosseur apparente de ses seins sous sa robe plutôt qu'à son "certificat de baptême"**... ou pire, sans la moindre raison l'agrément administratif de l'association à qui Hirut a été confiée est retiré afin d'obliger celle-ci à "rendre" Hirut qui doit alors aller en prison.
Un film à voir, sans trop rêver. Si les enlèvements prénuptiaux ont baissé de manière significative, ils n'ont pas pour autant disparu: au début des années 2000, entre 40 et 45% des jeunes filles étaient encore enlevées dans les campagnes pour être mariées de force...après un enlèvement, accompagné de viol et sans possibilité ensuite pour la jeune femme de revoir sa famille
* Le jour de la sortie nationale en France, il ne passe en Loire-Atlantique que dans une salle et le 28 juillet, ce n'est guère mieux, même à Paris où il n'est visible que dans 9 salles parisiennes
** Beaucoup d'enfants ne sont pas déclarés à l'Etat Civil mais auprès des autorités religieuses locales... dans un déali variable après la naissance

mercredi 8 juillet 2015

Les soeurs assez oubliées de Berthe Morisot

Suite à la lecture du livre que lui a consacré Dominique Bona, il a beaucoup été question de Berthe Morisot. Mais Berthe avait deux "grandes soeurs": Yves et Edma.
Dans l'ordre de naissance il y avait d'abord eu Yves (1838-1893). Oui, un prénom habituellement donné aux garçons. Sans doute parce que M. Morisot espérait avant tout un garçon... et qu'il n'a pas souhaité féminiser ce prénom là où tant d'autres l'auraient fait.
D'elle, on en sait assez peu. Elle s'est mariée en 1866 un fonctionnaire des finances, M. Gobillard, dont elle aura une fille, Paule, qui deviendra peintre comme sa tante Berthe. Les seuls portraits d'Yves Gobillard que l'on connait ont réalisés, non pas par Berthe qui ne l'a jamais représentée (contrairement à Edma) mais à Edgard Degas.
Edma est née 14 mois après Yves et 13 mois avant Berthe. Dans les faits, ce sera surtout avec Edma que Berthe sera très proche. Un reste probable des liens d'enfance qui se sont poursuivis à l'adolescence et même aux débuts de l'âge adulte. L'un des tableaux de Berthe n'est il pas "le berceau" (peint en 1872) où l'on voit une jeune femme (Edma) se pencher sur un lit d'enfant (son 1er enfant: Blanche)
Quelques années avant ce tableau, peint en 1872, Edma s'était mariée (en 1969) avec un officier de marine, M. Pontillon... et elle, comme beaucoup de femmes de cette époque, aura sacrifié sa carrière artistique à sa vie familiale. Qui maintenant connait Edma dont les oeuvres sont de surcroit souvent référencées sous son nom femme mariée, celui d'Edma Pontillon?

mardi 7 juillet 2015

Mac et Windows

En principe, les internautes sont soit Mac, soit PC (avec Windows)...mais certains ont trouvé comment faire en sorte que leur Mac supporte Windows. La preuve en image

lundi 6 juillet 2015

Connaissez-vous "Victor Nunes"

Avec lui, c'est quasiment la même histoire que pour Kristian Mensa dont il a été question ici même il y a 2 jours. Je l'ai découvert via certaines de ses publications que quelqu'un avait partagées sur FaceBook
Il travaille lui aussi à partir d'objets du quotidien qu'il incorpore dans des petits dessins...où qu'il ré-interprète à sa façon et qu'il publie sur FB
 https://www.facebook.com/victornunesfaces/timeline
Les différences entre ces deux hommes: 
- leur âge (Victor Nunes est sorti de l'adolescence depuis bien longtemps et pourrait être le père -voire le grand-père?- de Mensa)
- Mensa est tchèque et Nunes est portugais...
- Nunes se contente de publier ses "créations" sur instagram
https://instagram.com/victornunesfaces/
quand Mensa a fait le choix d'ouvrir un site internet avec en tête l'idée de vendre certaines de ses créations... dont j'ai choisi j'ai volontairement choisi de ne présenter que 3 d'entre elles qui sont des variations autour d'objets de couleur bleue

Rectificatifs: en me connectant sur la page instagram de Victor Nunes,
-  j'ai trouvé un site de vente en ligne 
- qui précise qu'il vit à Sao Paulo (d'où l'usage du portugais sur sa page FB)

dimanche 5 juillet 2015

Les perles scolaires

Juin, mois des examens divers et variés. L'occasion pour les enseignants qui sont de corvée de correction de trouver moult perles...et, quand ils ont de l'humour, avoir quelques crises de fou-rire.
Parfois on comprend assez bien d'où vient la confusion de l'élève. Mais tel n'est pas toujours le cas. Ainsi, dans la photo ci-dessous, je cherche encore à savoir ce qui, mis à part la présence d'une baignoire, a pu inciter le gamin à répondre "Claude François" en voyant le tableau de David mettant en scène la mort de Jean-Paul Marat

samedi 4 juillet 2015

Connaissez vous "Kristián Mensa"

Moi non, jusqu'à il y a quelques jours où, quelqu'un a partagé sur sa propre page FB quelques dessins rigolos où il (car il s'agit d'un homme) met en scène des objets du quotidien mais dans un contexte amusant. Si, sur la page de l'internaute où j'ai découvert son travail, on ne voyait que quelques dessins, il peut être intéressant de le suivre directement sur sa page Facebook
https://www.facebook.com/worldbykriss/info
ou, mieux, sur son site internet
http://www.mrkriss.com/

Par contre, échanger avec lui en direct, ça ne sera pas évident, sauf à parler en anglais car il est ... tchèque. Un très jeune tchèque semble t il car il n'aurait que 17 ans.
Un "artiste" un surprenant à suivre, mais tant qu'à faire, je préfère nettement ses petits bonhommes au truc de Dirty Corner actuellement exposé dans les jardins du Palais de Versailles sous le nom de "vagin de la reine"...

vendredi 3 juillet 2015

Et chat, c'est ki?

Pour changer un peu, un petit jeu... pour lequel je n'ai malheureusement reçu aucune réponse quand je l'ai posté sur FaceBook. Peut-être serais-je plus heureuse ici.
Donc ma question est la suivante. Sur le dessin ci-joint, j'ai identifié un certain nombre de peintres auxquels renvoient les dessins de chats. Mais pour un certain nombre, je cale.
J'ai en effet retrouvé, de haut en bas et de gauche à droite:  
Dali, Van Gogh & Bansky
puis: ??? & Mucha
puis: Picasso, Escher & Frida Kalhlo
puis ??? & ???
et pour finir: Warhol, Klimt & Magritte
Qui pourra me donner les véritables noms de:  Kazik, Bedray et Milkin?

jeudi 2 juillet 2015

La Roseraie de Nantes en juin (fin) ... et les mots de Dominique Bona

Suite et fin des photos réalisées à la Roseraie avec... d'autres espèces de plantes et toujours les mots de cet auteur qui cette fois ci compare la peinture de Manet et celle de Monet:
" Si Manet conserve un culte pour le dessin classique et une volonté de respecter les Anciens, Monet innove, Monet bouscule les idées reçues, Monet est révolutionnaire. (...) 
 
Manet aime le noir, Monet surtout les couleurs vives ou tendres. Manet peint lisse et fort. Monet tremblé ou irisé. Manet exprime une vision simple et puissante. Chez Monet elle est multiple et plutôt suggérée. (...) 

Manet incarne. Monet désincarne. Le premier construit, le second envoûte. L'un est architecte ou sculpteur. Le second magicien de la couleur. (...) "

mercredi 1 juillet 2015

La Roseraie de Nantes en juin (suite)... et les mots de Dominique Bona

Un long extrait du livre consacré aux femmes telles que les a représentées Berthe Morisot avec quelques photos de roses.
"Berthe préfère l'enfance, l'adolescence, la jeunesse, aux destins de nourrices et de mères de famille, aux Junons et aux Dondons. Même lorsqu'elle peint des mères (...), ce sont des mères très jeunes presque encore des enfants.
Ses modèles de prédilection demeurent les jeunes filles, corps impubères de nymphettes, futures lolitas. Leurs corps fermes et souples, leurs parfums acidulés, leurs teints roses, évoquent moins les rondeurs de Boucher, d'Ingres, de Rubens, de Bouguereau, que les hardiesses de Fragonard -son ancêtre.
Dans son domaine, celui des corps de femmes, Morisot c'est même l'anti-Rubens. Un univers d'innocence et de fraîcheur où la vie, tour à tour cristalline et fruitée, ignore superbement le sexe -ses démons, ses vertiges."
"Ce qu'elle peint c'est un monde idéal. Un monde dont elle rêve. Un monde serein et doux, préservé des duretés de la vie. Un monde féminin et comme à fleur de peau, concentré dans le bonheur des instants, dans le mirage d'une éphémère plénitude. 
Berthe Morisot ne peint pas ce qu'elle est, cette femme passionnée et combative, tendue vers un improbable et douloureux accomplissement. Elle peint ce qu'elle voudrait être, la femme paisible et détachée de tout, capable de se fondre dans le sourire d'un enfant, ou la caresse d'un rayon de soleil. Capable d'union, d'extase."