dimanche 30 août 2009

Rennes - de la place St Melaine à la rue Hoche

Près de 30 ans, c'est le temps qu'il aura fallu pour découvrir le cloître de l'église St Melaine, jusque là inaccessible aux regards. Et encore est-il en travaux et incomplet puisque deux des quatre côtés manquent alors il ne peut attendre la beauté sereine de ceux de l'église St Jean d'Angers, de l'abbaye de Fontevraud ou de celle du Mont Saint Michel.

Après il ne restait qu'à descendre la rue St Melaine qui se prolonge jusqu'à la place Ste Anne, tout en faisant une halte place Hoche où, tout comme rue de la Duchesse Anne ou de la Palestine, subsistent encore quelques belles demeures qui, malgré le temps passé, n'ont pas été démolies pour être remplacées par des immeubles modernes.

Rue Hoche, la librairie des "nourritures terrestres" a quant à elle disparu. Il y a désormais par une librairie spécialisée dans la bande dessinée: "Critic". Exit donc cette adorable librairie tenue par deux soeurs et le mari de l'une d'elles. Il faut imaginer deux petites souris (elles mesuraient moins d'1m55), l'oeil vif derrière leurs lunettes et qui connaissaient à la perfection leur fond au point de retrouver dans quelque recoin l'ouvrage caché préalablement par quelque étudiant malicieux. Lui, un homme grand et mince, so british avec son blaser marine et son noeud papillon, tenait la caisse. Les étudiantes qui fréquentaient la boutique étaient parfois fort troublées au moment de payer les ouvrages choisis car elles avaient fini par savoir que cet homme distingué écrivait dans ses moments libres des romans érotiques.

Par un étrange hasard, juste à côté s'est installé un restaurant ou plus exactement une sandwitcherie qui a repris le nom de leur boutique.

Alors pour se consoler il convient de pousser une porte encore un peu plus loin, celle d'une boutique où le contenu est aussi bon que le laisse présager la devanture. Mais que M. Gide semble désormais loin désormais...

Il y a des pages qui, même si c'est difficile, qu'il faudrait savoir accepter de tourner.

samedi 29 août 2009

Nancy

7 heures après avoir quitté Nantes, traversé à l'est de Paris les mornes plaines de la Brie (et encore était-ce sous un soleil!) et longé le parc régional de Lorraine (retour des collines boisées ou couvertes de vigne) le moment était venu de plonger dans le coeur de Nancy encaissé entre des collines.
Et là une très agréable surprise: c'est une ville qui a beaucoup de charmes. Sauf que... Sauf que en moins de 24 heures (dont beaucoup de démarches administratives) il était impossible de songer faire de tourisme autre que de déambuler dans les rues (exit donc le Musée Lorrain ou celui des Beaux-Arts -avec des oeuvres de Claude Gelée dit le Lorrain ou de Jacques Callot- ou la Villa Majorelle, le père de celui qui a réalisé la ville Majorelle à Marrakech)

En vrac, pour le plaisir des yeux:
- la place Stanislas... Superbe! En plus sous le soleil, les ors des différentes grilles qui ponctuent les différents coins de cette immense place resplendissaient. En voyant certaines vues plus aériennes de celle-ci, il a été difficile, avec les petites silhouettes des touristes, de ne pas penser à certaines vues de Canaletto ou de Guardi.
Mais aussi
- les beaux immeubles avec une décoration de type "art nouveau" ... Bon d'accord, c'était un peu prévisible vu mon attirance pour l'art nouveau et les oeuvres de Mucha. Près de l'école des Mines, il y a notamment une "villa des glycines" hélas pas prise en photo à cause des voitures ventouses.
- et même les autres immeubles avaient ces couleurs que j'aime et que je qualifie de "couleurs pâte d'amande" avec des fenêtres et des volets plutôt de style italien... J'ai cru revoir la grand rue de Salzbourg, à moins que ce ne soit celle d'Innsbruck? Ne manquaient que les cascades de fleurs comme en Alsace en Suisse ou dans les pays alpins germaniques.

Et puis il y a la gastronomie.
J'ai déjà une peu parlé des bonbons à la Bergamote où le sucre est cuit et parfumé avec des essences de bergamote. Cette tradition remonte à René II de Lorraine qui était également roi de... Sicile, île dont le climat est particulièrement propice à la croissance des bergamotiers. Tout s'explique alors parce qu'effectivement ce type d'agrumes n'est pas vraiment adapté au climat lorrain.
Mais il y a aussi les macarons, au moins aussi fragiles (et bons) avec leur pâte à base d'amande et de meringue que les petits macarons de chez Ladurée ou Larnicol.
Et puis les produits à base de mirabelle. Ah les mirabelles!!!
Pour faire saliver les gourmands: voici les 3 menus partagés ce soir là dans un restaurant de la grande rue:
En apéritif, des "kirs" lorrains (du vin blanc, sans doute de Moselle, avec un peu de liqueur... de mirabelle. Puis il y a eu en entrée soit une quiche lorraine (avec le VRAI "appareil à quiche" fait à base de crème et d'oeufs sans aucune farine!), soit des escargots -la bourgogne n'est pas loin- aux mirabelles soit une salade au munster (au moins aussi bonne que celle au chèvre aux gens du sud de la France). Pour le plat principal, le mignon de porc... aux mirabelles a eu plus de succès que l'andouillette sauce au vin gris (qui sera à tester une prochaine fois, tout comme le vin jaune). Puis en attendant le dessert une petite tranche de jeune munster (oh ils l'ont piqué à leurs voisins alsaciens!) avec un peu de cumin. Et pour le dessert, les gourmands ont fait tourner les assiettes histoire de pouvoir tout goûter: le nougat glacé + coulis de ... mirabelles, la tarte... à la mirabelle et la crème brûlée... à la bergamote.

En clair, il n'est pas du tout exclu que dans les années à venir, il y ait des trajets Nantes/Nancy, et pas que pour rencontrer le fiston mais aussi pour le plaisir de l'oeil et du palais...

jeudi 27 août 2009

Deux jours "off"... & un petit jeu

... avec beaucoup de kms parcourus entretemps (plus de 1 200 s'il n'y a aucun "détour") pour installer dans une autre ville n°2; et cela pour 3 ans, quoique ce sera plutôt 2 ans car la troisième année il sera en réalité quelque part en France... ou à l'étranger. Il est beaucoup trop tôt pour savoir.

Dans une autre ville, oui, mais laquelle?
Deux indices, des photos (à l'intitulé le plus neutre possible) de ce qui doit en être le monument le plus connu et d'une spécialité locale dont j'espère bien ramener quelques échantillons car j'aime beaucoup cette saveur quand elle parfume le thé.

Alors???
Réponse vendredi soir... sachant que la fonction "modération des commentaires" est activée.

PS: la réponse est dans les commentaires. Presque trop facile d'ailleurs car j'ai découvert ce matin que cette fameuse place est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.

mercredi 26 août 2009

Rennes - Le jardin du Thabor

Des parcs et jardins de Rennes, c'est le Thabor que j'ai le plus sillonné, peut-être parce qu'il était le plus proche de la fac que je fréquentais. Est-ce pour cela que lorsque j'y suis retournée, j'ai emprunté l'entrée ouest qui est installée sur le plus petit de ses côtés, celui de la place St Melaine?

Non. Il y avait juste une petit pointe de sentimentalisme, celui qui incite à retourner le lieu de ses amours anciennes. Autrefois il existait, un peu à l'écart, une allée ombragée où il faisait bon s'assoir, même si les bancs en pierre étaient beaucoup moins confortables que ceux en bois. Mais quand on est jeune, ce genre de détail est sans importance.
Lors de la précédente visite, l'allée était interdite, en travaux, pour cause d'arbres malades. Le diagnostic est tombé. Ils ont été abattus et rien ne laisse présager qu'ils seront remplacés. Les amoureux devront aller plus loin...

Passer devant cette statue de Glenmor, auteur-compositeur-interprète, écrivain et poète de langues française et bretonne ... jamais lu et dont aucune chanson ne vient à l'esprit. La ville de Rennes a été moins oublieuse: elle a fait installer dès 1998, soit deux ans après sa mort, une statue. Mais qui aujourd'hui se souvient encore de lui? Tout comme de tous les chanteurs francophones d'outre-Atlantique d'alors?

Aller au hasard le long des allées sombres et pentues qui descendent vers le grand blason fleuri que, lorsqu'on passe au sud du parc, on entrevoit à travers les grilles. Puis remonter en évitant la fausse grotte en vrai béton du début XXème et surtout la petite terrasse qui est au dessus (laquelle restera toujours associée à la rencontre lors d'une pause déjeuner avec un exhibitionniste).

Dépasser la grande volière et le petit enclos où les biches et daims ont laissé la place aux canards. Le jardin d'enfants était désert car le petit crachin qui bientôt se transformerait en pluie les avait fait fuir.

Tout autour de la Roseraie, de nombreux dahlias -une fleur qui avait quasiment disparu des jardins publics- avaient été plantés. Leurs fleurs bien souvent correspondaient à de jolies touches colorées en harmonie avec les belles maisons de la rue de Paris, de la rue de la Duchesse Anne ou de celle de la Palestine qui, heureusement, n'ont pas encore été remplacées par des immeubles modernes.

Et puis s'en retourner vers le point de départ en passant par la partie haute du parc, via le jardin à la française qui court le long des serres tropicales. Et comme toujours en pareil cas, en voyant le petit kiosque à musique, avoir envie de chantonner cette chanson acide de Jacques Brel:
"Les musiciens sortent leurs moustaches
Et leurs violons et leurs saxos
Et la polka se met en marche
Dans les jardins du casino...".

Il y a bien longtemps qu'il ne sert plus car désormais les concerts se déroulent dans "la fosse" qu'en temps normal les enfants adorent dévaler car elle amplifie merveilleusement les cris.
En début de soirée là, il n'y avait là que les musiciens qui "faisaient la balance" avant le concert du soir.

Ne restait plus alors qu'à regagner le point de départ, l'entrée de la place St Melaine...

mardi 25 août 2009

93, 96, 115...

Ces chiffres n'ont rien à voir avec le loto, ni les départements français ... Ce sont ceux du nombre de personnes qui se sont suicidées dans les prisons françaises depuis 2006. Des chiffres qui semblent faibles, dérisoires même au regard du nombre total de suicides qui est estimé à 13 000 par an selon une enquête de la DREESS* mais qui restent choquants à plus d'un titre.

Choquants parce que même faibles, ils cachent une autre réalité tabou, celui du "mal-être" tant dans les prisons que dans les autres lieux de la société, ceux où l'on est libre, puisqu'on estime le nombre de tentatives de suicide à plus de 190 000 par an*.

Choquants parce qu'il est pour le moins surprenant que quelqu'un qu'on enferme, quelles que soient les raisons pour lesquelles on estime qu'il est dangereux pour la société, soit finalement plus exposé que quelqu'un qui est en liberté puisque rapporté à la population carcérale, le taux de suicide est dix fois plus élevé en prison que dans l'ensemble de la population.

Et surtout choquants par rapport aux récentes préconisations faites par la Ministre de la Justice, préconisations qu'elle a tirées dans rapport remis en avril dernier par le Dr Albrand: "la généralisation de "kits de protection" destinés aux détenus susceptibles d'attenter à leurs jours, contenant des draps et couvertures indéchirables et des pyjamas en papier à usage unique pour éviter les pendaisons, ainsi que des matelas anti-feu."

Sauf que le Dr Albrand, après avoir dressé le profil-type du suicidé: essentiellement des hommes, de 35 ans en moyenne, par pendaison à 96 %, et dans 90 % des cas durant les trois premiers mois de détention (c'est à dire quand il est en détention préventive en maison d'arrêt, à un moment où aucune peine n'a été prononcée), préconisait d'abord de donner des perspectives d'avenir aux détenus, de mieux associer leurs proches des détenus afin d'atténuer le sentiment d'isolement des prisonniers ...
Oui mais, ce genre de mesures, qui privilégie l'humain et non le matériel, n'est pas dans l'air du temps. Alors...
Alors, quel sera le nombre de suicides en 2009?

* n° 488 de mai 2006 sur "suicides et tentatives de suicide en France" de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de la santé.

lundi 24 août 2009

R comme Retour, Rennes & Rêve

Retour de Rennes
Beaucoup tRop de LumièRe
De chaleuR
Même pour une "lionne"
MigRaine noctuRne
FeRmer les yeux
ReveniR à Rennes
Il y a un mois de cela
RêveR à la pluie
De ce jouR là

La Dame dans la Roseraie du Thabor semblait perplexe. Sans doute était-ce de voir cette visiteuse qui, ayant fini sortir son parapluie pour se protéger d'un crachin persistant, s'obstinait à photographier des roses?



Comment aurait-elle pu savoir que pour une bretonne têtue les roses sont parfois encore plus belles sous la pluie que sous le soleil?



Comment
résister
à l'envie de cueillir, du bout des doigts, les gouttes d'eau qui perlent au bord des pétales, pour mieux les boire... Et beaucoup plus tard, dans la chaleur lourde d'une autre nuit d'été, en rêver...

dimanche 23 août 2009

...voyage à Rennes...

Journée pas simple en prévision. Ils vont le revoir ce midi, pour certains pour la 1ère fois depuis un an.

Comment réagiront-ils eux qui sont sur la pente ascendante de la vie en constatant de visu ce qu'ils ont pressenti lorsque de loin en loin ils lui ont parlé au téléphone.





Depuis maintenant 14 mois, tout comme sa belle-soeur devenue veuve moins de deux mois avant lui, il plonge, physiquement et psychologiquement.

"... Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer..."

Jacques Brel in "les vieux"

samedi 22 août 2009

Il va pleuvoir...

C'est ce que je pensais hier après-midi en postant une enveloppe avec le formulaire rempli et les chèques pour bénéficier des prestations de Bicloo.

Bicloo??? Que nous chante-t-elle là penserez-vous?
Et bien le Bicloo est à Nantes ce qu'est :
- le Vélib' à Paris
- Le Vélo'v à Lyon
- Le vélo à Marseille
- VéloCité à Besançon
- Véol à Caen.
Et j'en oublie sans doute car il me semblait bien que Strasbourg avait aussi un service de ce type.

Donc contre un paiement annuel somme toute modique (23€ l'an) possibilité d'emprunter gratuitement un vélo pendant 30mn avant de le redéposer dans une station comme celle-ci qui est juste à côté de mon travail. Après la 1ère demi heure gratuite, c'est 1€ pour la 1/2 heure qui suit (seulement 0,50€ à compter de septembre).

Pourquoi payer pour quelque chose qui pourrait être gratuit si je ramenais MON vélo de la maison familiale?
Tout simplement parce que je n'ai pas envie de le laisser dormir dehors au risque de le retrouver un matin sans selle (bon d'accord c'est faisable, même que ça s'appelle pédaler en danseuse, mais un moment d'inattention...) ou sans une des roues (là c'est fichu, il n'y a plus qu'à remonter chercher les clés de la voiture).
Et comme je n'ai envie de l'héberger ni au 8ème (surtout qu'il serait trop grand pour passer dans l'ascenseur) ni dans la cave (accessible après avoir descendu une volée de marches raides et franchi deux portes fermées avec des clés différentes, donc de quoi être épuisée avant d'avoir posé le pied sur la pédale!!)

Seule petite limite: l'une des 10 stations supplémentaires qui doivent être mises en fonctionnement en bas de l'immeuble n'a pas encore été aménagée.
Mise en selle prévue le 13 septembre. Mais non je ne suis pas superstitieuse! Ce sera même sans doute l'occasion d'une crise de fou-rire mémorable le jour des 17 ans de mon oisillonne parce que ça fait quelques années que je ne suis pas montée sur ce genre d'engin. Et même si on dit que le vélo ça ne s'oublie pas, les 1ers tours de roue risquent d'être sportifs.

PS: donc pas de photographe SVP...
... et en attendant un peu de nostalgie avec Yves Montand et Paulette http://www.youtube.com/watch?v=lOZPWpiNUWQ

jeudi 20 août 2009

Trentemoult, village de pêcheurs, de capitaines, d'artistes...

Quand on parle de Trentemoult aux Nantais, la plupart d'entre eux pensent aux "maisons de capitaine" qui sont, ainsi que le disait le billet d'hier, assez hautes pour permettre aux occupants d'être hors eaux en cas de crue (même si celles-ci sont devenues exceptionnelles depuis le XXème siècle). Leur jardin, ou plutôt le jardinet car l'espace est rare dans ce "village", est généralement agrémenté de plantes exotiques, assez souvent un palmier, qui s'accoutument bien aux douceurs océaniques de la région.

Mais ce qui frappe le touriste c'est la débauche de couleurs, notamment sur le crépi des murs. La ville de Rezé dont dépend ce "village" a d'ailleurs préconisé l'usage de celles-ci sur tout son territoire avec le slogan "Rezé, osez la couleur!"

Alors quand la couleur se fait plus sobre, les murs, sans doute pour se faire pardonner, s'ornent d'anciennes affiches comme usées par le temps.

L'humour, le kitsch semblent devoir être de mise ici. Ou pour le moins un regard poétique qui permet, même aux vieilles demeures dont la porte offre au regard des couleurs qui ont passé depuis bien longtemps au soleil, d'accrocher le regard.

Ahhh l'entrée des maisons... Certains savent la soigner et ils y ont intérêt tant parfois les murs décorés captent tellement l'attention qu'on pourrait passer à côté d'elle, à la recherche de tous ces petits détails amusants comme ce faux petit poulailler au ras du sol.
Il a d'ailleurs été bien difficile de choisir parmi la masse de photos, celles qui seraient retenues...

En effet, à Trentemoult, les murs, les entrées mais aussi les fenêtres, et ce qu'il y a juste derrière les fenêtres, tout est prétexte pour arrêter le regard.
Alors il faut prendre le temps de flâner au hasard des rues étroites...

...et ne pas hésiter à lever le nez pour apercevoir un escargot sur un rebord de fenêtre ou une oie qui, telle ses consoeurs du Capitole mais heureusement en plus silencieux, joue la gardienne du logis.

Délaisser quelques heures Nantes pour aller flâner à Trentemoult, c'est accepter de plonger dans un temps différent, un monde différent, où l'on vit aussi dans la rue que l'on n'hésite pas à s'approprier.
La preuve, au moment des repas, les enfants laissent leurs jouets à l'entrée des maisons, voire au beau milieu de la ruelle.
Et même les adultes s'y mettent en n'hésitant pas, après avoir sorti des chaises couleurs de l'arc en ciel, à peindre des soleils pour éclairer le macadam.

On trouve quand même des entrées plus sobres, mais l'humour et la poésie ne sont jamais bien loin pour qui sait regarder car ils vont se loger:
dans les boîtes aux lettres
ou encore dans ces petits carrés de faïence qui ponctuent de loin en loin les murs, ou bien enfin dans une simple rangée de petits cailloux noirs qui cheminent le long d'un rebord de fenêtre.

C'est tout ça désormais Trentemoult, et c'est à voir!

mercredi 19 août 2009

du Capitaine aux capitaines...

Le Capitaine, c'est Archibald Haddock. Les capitaines ce sont ceux qui pendant un temps ont vécu à Trentemoult.

Trentemoult??? Petit cours avec un peu de géographie, d'histoire, d'économie et même de cinéma (et l'aide de Wikipédia) sur Trentemoult un joli "village" sur le bord sud de la Loire devenu un peu au fil du temps un peu BoBo... Mais ça ce sera pour un autre jour (le temps de traiter des photos réalisées il y a quelques mois).

Donc: "Trentemoult est un ancien village de pêcheurs et marins situé sur la rive gauche de la Loire, intégré à la commune de Rezé, au sud de Nantes, en Loire-Atlantique.(...)
Les trentemousins avaient la caractéristique, jusqu'au début du XIXe siècle, de vivre presque entièrement de la pratique de la pêche. (...) Les pêcheurs de Trentemoult embarquaient dans des petites barques à fond plat, appelées barges, à deux pour la pêche en Loire et à trois pour celle en mer. Pour cette dernière, ils n'hésitaient pas à s'aventurer jusqu'à La Rochelle et Lorient. A l'automne, ils se rendaient dans la baie de Mesquer pour la pêche au hareng. (...) Au début du XIXe siècle, les pêcheurs de Trentemoult délaissent progressivement la pêche au profit du commerce maritime : cabotage puis long-cours. Trentemoult devient ainsi, et ce pendant tout le XIXe siècle, un des principaux foyers de recrutement d'officiers de commerce pour le port de Nantes.(...)

Les maisons traditionnelles des pêcheurs, adaptées aux crues de la Loire, étaient généralement construites sur trois niveaux. Le premier, inondable, était occupé par le cellier, la pièce d’habitation étant au deuxième niveau. Le dernier niveau était occupé par un grenier qui pouvait parfois communiquer avec les greniers mitoyens, permettant ainsi aux voisins de se rencontrer sans avoir besoin d'utiliser des embarcations. Les escaliers étaient en principe extérieurs pour accéder directement à la pièce d'habitation lors des inondations. (...) Les dernières grandes crues mémorables sont celles de 1910 et 1935.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, des capitaines, dont des Cap-horniers, se sentant à l'étroit dans les maisons de pêcheurs, se sont fait construire autour du vieux village des maisons bourgeoises, pourvues de jardins d'agréments caractérisés par la présence de plantes exotiques ramenées de leurs lointains voyages. De nos jours, le quartier des pêcheurs a la particularité d'avoir des maisons colorées aux façades originales et personnalisées. (...)

Le cinéaste Jean-Loup Hubert est venu y tourner "La Reine blanche" avec Catherine Deneuve en 1990. Claude Chabrol est également venu y tourner "La Demoiselle d'honneur" en 2005".

mardi 18 août 2009

"Mille millions de mille sabords!!!" (suite)

Bien sûr toutes les insultes répertoriées hier étaient du pur Capitaine Haddock. Elles figurent d'ailleurs dans ce petit livre de 93 pages publié en 1991. Un pur régal (pour les yeux & les zygomatiques) grâce auquel on apprend la signification de certains mots peu usuels de la langue française (ceux en gras dans la liste)

amphitryon,anacoluthe,anthropophages, autodidactes
bachi-bouzouk, bandits, bougre de sauvage d'aérolithe, brute
cannibale, crétin des alpes, cornichons diplômés, cromagnon
diplodocus
écraseurs, ectoplasme
flibustiers
macrocéphale, mamelouk, marin d'eau douce, mégalomane, moule à gaufres
phylloxéra
rocambole
satrape, soulographe
tonnerre de Brest, trompe la mort
vampire

anacoluthe: construction grammaticale qui est interrompue brusquement, oubliée, et fait place à une autre.
bachi-bouzouk: Soldat mercenaire dans l'ancienne armée ottomane
mamel(o)uk: Soldat esclave d'une milice turco-égyptienne
satrape: gouverneurs des provinces dans l'empire perse