lundi 2 mai 2016

"Ambulance 13 - Gueule de guerre" tome 6 de Ordas & Mounier

Lorsqu'on a laissé à la fin du tome 5 le médecin militaire Louis Bouteloup, il était fort mal en point, son rapatriement vers l'arrière après qu'une grenade ait explosé près de lui l'ayant laissé entre la vie et la mort. Finalement il survit, mais à quel prix: il est défiguré.  D'où le sous-titre de ce 6ème et dernier volume de la série.*
Les auteurs ne nous montrent pas son visage, du moins avant que Emilie ne lui ait confectionné un masque à base de cuir, plus fiable semble t il que certaines injections de paraffine destinées à essayer de redonner figure humaine à ceux qu'on appellera les "gueules cassées". On en voit cependant quelques uns de ces soldats dont les visages font peur. Le père "Satan" venu lui demander de l'aider la préviendra d'ailleurs de ce qui l'attend en lui disant "Ne leur tournez pas le dos. ça les blesse autant que les balles"**
Un volume par certains côtés un peu moins sombre que les précédents puisque, contrairement à l'ouvrage éponyme, Louis fait la paix avec celui qui sera appelé à devenir le mari de sa soeur, un ancien pianiste qu'il avait préféré amputer d'une main et non laisser mourir au front comme celui-ci le désirait. Les ennuis de Louis semblent en outre en fin d'achèvement puisque ceux qui, jusqu'alors, n'avaient rien dit lorsque l'un des supérieurs hiérarchiques de Louis le poursuivait de sa hargne (à défaut de pouvoir atteindre son père) refusent d'obéir à des ordres iniques. Louis semble prêt à demander en mariage Emilie. Même le soldat destiné à tirer cet obus qui détruira l'église de St Gervais est présenté sur des traits plus "aimables" que dans le livre: il devient un ancien enseignant, amateur de romans, qui cherche à préserver l'hôtel-dieu et le laboratoire de Marie Curie.
Tout est bien qui finit bien? Non, car le dernier volume de cette série BD finit en réalité tout comme le livre. Mal.
* A noter que cet ouvrage qui bénéficie du soutien du service des armées contient en bonus un cahier destiné à expliquer ce qu'était la chaîne d'évacuation des blessés tout au long de la 1ère guerre mondiale. 
** Une formule qui m'a rappelé ce très beau livre de Marc Dugain  consacré aux "gueules cassées" qu'est "la chambre des officiers"

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